Hôpitaux Universitaires La Pitié-Salpêtrière - Charles Foix Prévention universelle ou sélective? François Bourdillon Département de biostatistiques, santé publique et information médicale Les journées de la SFA 19, 20 et 21 mars 2014 Maison internationale, Paris
Prévention de quoi? Hôpitaux Universitaires La Pitié-Salpêtrière - Charles Foix de l alcoolisme? de l alcoolo-dépendance? du risque alcool? des dommages sociaux? C est important de savoir de quoi on parle Les concepts ne sont pas les mêmes Le système d indicateurs de santé doit être construit en miroir pour suivre les évolutions et l efficacité des mesures
Les objectifs Hôpitaux Universitaires La Pitié-Salpêtrière - Charles Foix Diminuer la consommation globale d alcool La mortalité La morbidité (laquelle) Les dommages sociaux : l enfant à naître, la violence (contre les femmes +++), les grossesses non désirées, les accidents de la route, les accidents de travail, les troubles à l ordre publique, l absentéisme, les conséquences judiciaires Si on veut une politique de prévention, la première étape est de se mettre d accord sur les objectifs recherchés
Prévention universelle et Hôpitaux Universitaires La Pitié-Salpêtrière - Charles Foix sélective s opposent-elles? Universalité : touche tout le monde, grand public Messages généralistes Sélective : un groupe de population : exposé, en difficultés Messages ciblés Les deux catégories de messages sont complémentaires Quel que soit le facteur de risque ou la pathologie concernée Exemple tabac Exemple VIH/Sida
Eclairer la prévention L importance des études Hôpitaux Universitaires La Pitié-Salpêtrière - Charles Foix de connaissances, attitudes et comportements (KABP) Épidémiologiques Mais aussi de recherches pour progresser dans la compréhension des conduites addictives Ce n est pas pour rien que l Inpes développe un «baromètre santé» l Observatoire Français des Drogues et Toxicomanie a été créé (tabac, alcool, drogues illicites etc.) Le plan gouvernemental de lutte contre les drogues et les conduites addictives 2013-2017 a un axe recherche
Où en est-on sur Alcool en matière de prévention? A. En matière de politique publique (prévention universelle) 1. Loi Evin 1991 (alcool : limiter la promotion de l offre, informer des risques) Encadrement de la publicité (zone de production) Message sanitaire sur les publicités Associations : partie civile Loi en grande partie détricotée 1994 : affichage n est plus limité aux zones de production 1998 : amendement buvette 2005 autorisation des références aux appellations d origine relatives à la couleur et aux caractéristiques olfactives et gustatives 2008 : publicité sur internet autorisée (HPST)
Hôpitaux Universitaires La Pitié-Salpêtrière - Charles Foix 2. Agir sur l environnement et les comportements à l école SOCLE COMMUN DE CONNAISSANCES ET DE COMPÉTENCES D. n 2006-830 du 11-7-2006 Education pour la santé Renforcer les compétences psychosociales : apprendre à dire non, à savoir se fixer des limites, à résoudre des problèmes, à comprendre les stratégies d influence dont ils font l objet de la part des industriels de l alcool, etc. 3. Les objectifs de la Loi de santé publique de 2004 Diminuer la consommation annuelle d alcool de 20% Objectif 2008 : 8,5 l/an/habitant Réduire la prévalence de l usage à risque ou nocif Prévenir l installation de la dépendance Des bonnes intentions, mais comment et avec quels moyens?
Les quantités d alcool mises à la consommation (source OFDT)
4. Les interdictions Hôpitaux Universitaires La Pitié-Salpêtrière - Charles Foix
Site internet INPES Février 2014
6. Un regard : le nouveau plan cancer Hôpitaux Universitaires La Pitié-Salpêtrière - Charles Foix On en conclut que l interdiction de ventes de boissons aux mineurs n est pas appliquée le respect des restrictions de la publicité est loin d être optimum Il est hors de question de la réguler davantage si ce n est sur Internet pour les mineurs
B.Un axe sur la notion de risque alcool Seuils de consommation à risque (repères 3 verres chez l homme et deux chez la femme) Femmes enceintes : zéro alcool Sécurité routière (0,5g/l)
Prévention primaire Prévention universelle Hôpitaux Universitaires La Pitié-Salpêtrière - Charles Foix Politique publique la régulation, le cadre de l éducation la notion de risque (de l interdiction à l information) Des campagnes De l information sur les effets, les risques De l éducation pour la santé de proximité École, université, travail
Prévention secondaire Prévention sélective Hôpitaux Universitaires La Pitié-Salpêtrière - Charles Foix Cible les conduites d alcoolisation à risque Réduire les dommages Réduction de risque Les stratégies L information / éducation ciblées Le RPIB : «Repérage Précoce et Intervention Brève» Conducteur désigné
Principe Repérage Précoce et Intervention Brève Permettre la perception des risques est susceptible de devenir un déclencheur de motivation, et être à l origine d une prise de conscience permettant d entrer dans une dynamique de changement Objectifs : modifier les comportements Approche globale devant prendre en compte 3 grandes catégories de facteurs Contexte de vie Les modalités de consommation Les facteurs de vulnérabilité individuelle et les souffrances sous-jacentes associant l usager pour trouver des solutions
Plusieurs phases dans une logique individuelle Repérage L autoquestionnaire AUDIT et sa version simplifiée FACE Créer du lien, accompagner Développer les compétences psychosociales
La RDR cela s apprend Hôpitaux Universitaires La Pitié-Salpêtrière - Charles Foix Formation à des techniques : entretien motivationnel par exemple Identifier l arbre des causes, les risques, les moyens de prévention, les pratiques potentiellement opérantes Outil de réduction des inégalités sociales de santé
Conclusions (1) 1. Prévention globale universelle, grand public Elle est cruciale, Elle associe information, éducation, réglementation et régulation du marché, Elle dépend de la volonté politique de la mettre en œuvre La palette des outils n est pas totalement utilisée Contrôle de l offre et l accès aux boissons notamment en termes de prix et de publicité Les campagnes ne sont pas à la hauteurs de la morbi-mortalité et des dommage sociaux constatés Utiliser les mêmes outils que les industriels (contre marketing) les dépliants ne sont-ils pas des objets désuets? Utiliser les réseaux sociaux
Conclusions (2) Hôpitaux Universitaires La Pitié-Salpêtrière - Charles Foix 2. Prévention sélective Politique de réduction des risques Concept mal maitrisé, pas assez promue Insuffisamment inscrit dans une logique de poly consommation Professionnels de santé et du champ social et éducatif trop peu formés 3. Il faudrait faire plus Volonté politique Lutter contre les lobbies Trouver des équilibres de société sans interdiction avec le développement d une prévention qui invite à vivre avec plaisir et bonne santé
Deux types de publicités à proscrire