L Organisation mondiale de la santé animale (OIE) : normes sanitaires et commerce international



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L Organisation mondiale de la santé animale (OIE) : normes sanitaires et commerce international The World Organisation for Animal Health (OIE): sanitary standards and international trade Par Jean-Luc ANGOT (1) (communication présentée le 21 octobre 2004) RÉSUMÉ L Organisation mondiale de la santé animale (OIE) est une organisation intergouvernementale créée par l Arrangement international du 25 janvier 1924, qui compte actuellement 167 Pays Membres. L organisation est en relation permanente avec plus de 20 autres organisations internationales et régionales et dispose de représentations régionales dans tous les continents. Ses missions consistent à : garantir la transparence de la situation des maladies animales dans le monde ; collecter, analyser et diffuser l'information scientifique vétérinaire ; apporter son expertise et stimuler la solidarité internationale pour contrôler les maladies animales ; garantir la sécurité du commerce mondial en élaborant des normes sanitaires pour les échanges internationaux des animaux et de leurs produits, dans le cadre du mandat confié à l'oie par l Accord SPS de l OMC ; promouvoir le cadre juridique et les ressources des Services Vétérinaires ; mieux garantir la sécurité sanitaire des aliments et promouvoir le bien-être animal en utilisant une approche scientifique. L OIE élabore notamment des normes destinées aux Pays Membres pour se protéger de l introduction de maladies, sans pour autant instaurer des barrières sanitaires injustifiées. Il s agit en particulier du Code sanitaire pour les animaux terrestres, du Code sanitaire pour les animaux aquatiques, du Manuel des tests de diagnostic et des vaccins pour les animaux terrestres et du Manuel des tests de diagnostic pour les animaux aquatiques. Ces normes sont élaborées sur des bases scientifiques par des Commissions spécialisées élues et des groupes de travail regroupant les meilleurs experts scientifiques mondiaux dans les domaines concernés ; la plupart des experts sont issus du réseau des 170 Centres Collaborateurs et Laboratoires de Référence de l OIE. Elles sont adoptées par l Assemblée générale des Pays Membres qui se réunit chaque mois de mai à Paris. Les normes de l OIE sont reconnues par l OMC comme des règles sanitaires internationales de référence. Mots-clés : accord SPS, bien-être animal, Codex alimentarius, commerce international, norme internationale, (1) Docteur vétérinaire, Chef du Service Administratif et Financier de l OIE. 73

SUMMARY The World Organisation for Animal Health (OIE) is an intergovernmental organisation created by the International Agreement of 25 January 1924 which currently counts 167 Member Countries. The organisation maintains permanent relations with 20 other international and regional organisations and has a Regional Representation in every continent. Its missions are the following : to guarantee transparency in the global animal disease situation; to collect, analyse and disseminate veterinary scientific information; to provide its expertise and stimulate international solidarity in the control of animal diseases; to guarantee the safety of international trade by drafting sanitary standards for international trade in animals and their products within the framework of a mandate given to the OIE by the WTO SPS Agreement; to promote the legal framework and the resources of Veterinary Services; to enhance the guarantee of food safety and promote animal welfare by using a scientific approach. The OIE develops standards for use by its Member Countries to protect themselves from disease incursions while avoiding unjustified sanitary barriers. These standards are the Terrestrial Animal Health Code, the Aquatic Animal Health Code, the Manual of Diagnostic Tests and Vaccines for Terrestrial Animals and the Manual of Diagnostic Tests for Aquatic Animals. These standards are scientifically based and are prepared by elected Specialist Commissions and by Working Groups regrouping the best world known scientific experts in the relevant fields; most of these experts belong to the OIE world-wide network of 170 Collaborating Centres and Reference Laboratories. They are adopted by the General Assembly of Member Countries which meets annually in May in Paris.OIE standards are recognised as sanitary international references by the WTO. Key words: animal health, animal welfare, Codex alimentarius, food safety, international trade, OIE, SPS agree- INTRODUCTION L Organisation mondiale de la santé animale (OIE) est une organisation intergouvernementale créée par l Arrangement international du 25 janvier 1924 signé par 28 pays. Elle comporte actuellement 167 Pays Membres. Son siège est situé à Paris (12, rue de Prony, 75017 Paris). Les objectifs de l OIE sont les suivants : - garantir la transparence de la situation des maladies animales dans le monde ; Chaque Pays Membre s engage à déclarer à l OIE les maladies animales importantes, y compris celles transmissibles à l homme, qu il détecte sur son territoire. L OIE diffuse alors l information à tous les autres pays, afin qu ils puissent se protéger et prendre les mesures appropriées. -collecter, analyser et diffuser l information scientifique vétérinaire ; Grâce à son réseau scientifique de haut niveau international, l OIE collecte, analyse et publie toutes les nouvelles informations scientifiques relatives aux méthodes de lutte contre les maladies animales, y compris celles transmissibles à l homme. Il les fournit ensuite aux Pays Membres pour qu ils améliorent les méthodes qu ils utilisent pour contrôler et éradiquer ces maladies. - apporter son expertise et stimuler la solidarité internationale pour contrôler les maladies animales ; L OIE appuie techniquement les Pays Membres qui le souhaitent pour soutenir des opérations de contrôle et d éradication des maladies animales, notamment les pays en voie de développement. L OIE maintient également pour cela un contact permanent avec les organisations internationales spécialisées qui financent et appuient la lutte contre les maladies. - garantir la sécurité du commerce mondial en élaborant des règles sanitaires pour les échanges internationaux des animaux et de leurs produits ; L OIE élabore les normes utilisables par les Pays Membres pour se protéger de l introduction de maladies sans pour autant instaurer des barrières sanitaires injustifiées. Les normes, lignes directrices et recommandations de l OIE sont reconnues depuis 1995 comme références internationales en matière de santé animale et de zoonoses par l accord sur l application des mesures sanitaires et phytosanitaires [accord SPS de l Organisation Mondiale du Commerce (OMC)]. Elles sont élaborées sur des bases scientifiques par les meilleurs scientifiques mondiaux. Ces experts sont issus des Pays Membres et du réseau des 170 Centres Collaborateurs et Laboratoires de Référence de l OIE. Les Pays Membres de l OMC peuvent adopter une réglementation offrant un niveau de protection plus élevé que les normes de l OIE, mais doivent pouvoir le justifier scientifiquement sur la base d une analyse de risques. 74

- promouvoir le cadre juridique et les ressources des services vétérinaires ; L OIE considère les Services Vétérinaires de tous ses Pays Membres comme un Bien Public International et leur mise en conformité aux normes internationales (structure, organisation, ressources, capacités, rôle des paraprofessionnels) comme une priorité en matière d investissements publics. - mieux garantir la sécurité sanitaire des aliments et promouvoir le bien-être animal en utilisant une approche scientifique. Les activités normatives de l OIE dans ce domaine sont focalisées sur la prévention des dangers existant avant l abattage des animaux ou la première transformation de leurs produits (viandes, lait, œufs etc.), susceptibles de générer ultérieurement des risques pour les consommateurs. Du fait de la relation étroite qui existe entre la santé animale et la protection des animaux, l OIE est devenu aussi, à la demande de ses Pays membres, l Organisation internationale phare en matière de protection des animaux. L ORGANISATION DE L OIE Le Comité international est l instance suprême de l OIE. Il comprend tous les Délégués nommés par les gouvernements des 167 Pays Membres et se réunit une fois par an à Paris en mai (Session générale). Les votes du Comité international sont basés sur le principe démocratique de «1 pays, 1 voix». Les principales fonctions du Comité international sont: - d adopter les normes internationales en matière de santé animale et de zoonoses ; - d adopter des résolutions pour la lutte contre les principales maladies animales ; - d élire les membres des Commissions statutaires (Président, Vice-Président, membres de la Commission administrative, des Commissions régionales et des Commissions spécialisées) ; - d élire le Directeur général ; - d examiner et d approuver le rapport annuel de l OIE, le programme d activités, les rapports budgétaires et financiers présentés par le Directeur général et les auditeurs internes et externes. La Commission administrative prépare les travaux du Comité international. Elle est constituée du Président et du Vice-Président du Comité international, du Président sortant et de six Délégués élus sur une base géographique. La Commission administrative représente le Comité international pendant l intervalle des Sessions générales. Elle se réunit deux fois par an pour examiner, en concertation avec le Directeur général, les affaires administratives et techniques, en particulier le programme d activités et les documents financiers destinés à être soumis au Comité international. Les cinq Commissions régionales (Afrique, Amériques, Asie Extrême-Orient et Océanie, Europe, Moyen-Orient) étudient les problèmes spécifiques rencontrés par les services vétérinaires de chaque Région et organisent la coopération entre eux et à leur profit. Chaque Commission se réunit tous les deux ans dans un des pays de la région et chaque année lors de la Session générale du Comité international. Elles font rapport de leurs activités et soumettent des recommandations au Comité international. Conformément au mandat donné à l OIE par les Pays Membres, les Commissions spécialisées étudient les problèmes de surveillance et de contrôle des maladies animales et les questions relatives à l harmonisation des règles sanitaires internationales. Elles regroupent des experts de haut niveau élus par le Comité international : - la Commission des normes sanitaires pour les animaux terrestres est chargée de l élaboration et de la mise à jour des chapitres du Code sanitaire pour les animaux terrestres ; - la Commission scientifique pour les maladies animales contribue au développement des meilleures stratégies et méthodes de surveillance et de contrôle des maladies animales et à la reconnaissance par l OIE du statut sanitaire des Pays Membres au regard de certaines maladies ; - la Commission des normes biologiques harmonise les méthodes de diagnostic des maladies animales et de contrôle des produits biologiques (tests de diagnostic, vaccins) utilisés à des fins vétérinaires ; elle élabore et met à jour le Manuel des tests de diagnostic pour les animaux terrestres ; - la Commission des normes sanitaires pour les animaux aquatiques rassemble l information scientifique disponible sur les maladies des poissons, des mollusques et des crustacés et est chargée de l élaboration et de la mise à jour des chapitres du Code sanitaire pour les animaux aquatiques et du Manuel des tests de diagnostic pour les animaux aquatiques. Tous les textes produits par ces Commissions sont soumis au Comité international. Une fois adoptés, ils sont reconnus par l OMC. Afin de suivre certains sujets spécifiques, trois groupes de travail ont été créés sur une base permanente: - le groupe de travail maladies des animaux sauvages ; - le groupe de travail bien-être animal ; - le groupe de travail sur la sécurité sanitaire des aliments en phase de production. Le groupe de travail sur la sécurité sanitaire des aliments en phase de production traite des dangers pour le consommateur, qui peuvent apparaître pendant la phase de production. Des représentants de haut niveau de la Commission du Codex alimentarius sont membres de ce groupe de travail. 75

Les Commissions spécialisées et les groupes de travail sont assistés de groupes ad hoc regroupant les meilleurs experts, qui les aident dans leurs travaux. L OIE dispose d un réseau de 155 Laboratoires de Référence couvrant 92 maladies et de 15 Centres Collaborateurs traitant les sujets horizontaux, dans 31 pays. Ces laboratoires et centres soutiennent les travaux de l OIE, en mettant à sa disposition des experts de renom (150) et en organisant des diagnostics de référence, des essais interlaboratoires, des séminaires, des cours et des réunions scientifiques. Le Bureau central, situé à Paris, est dirigé par le Directeur général de l OIE. Le Directeur général est élu par le Comité international pour un mandat de cinq ans, renouvelable. C est actuellement le Docteur Bernard Vallat, élu en mai 2000 (2). Le Bureau central, constitué de 45 agents de 25 nationalités différentes, applique la politique établie par le Comité international et coordonne les activités en matière d information sanitaire, de coopération internationale, de diffusion de l information scientifique et de préparation des normes internationales. Le Bureau central assure le secrétariat de la Session générale annuelle, des différentes réunions des Commissions et des groupes techniques tenues à l OIE. Il contribue également au secrétariat des Conférences régionales et des Commissions spécialisées. Le Bureau central organise en outre des séminaires et conférences internationales sur des sujets d actualité. L OIE a signé des accords de coopération avec une vingtaine d organisations internationales, dont la FAO et l OMS, qui ont la tutelle de la Commission du Codex alimentarius. LA MISSION DE L OIE : LA TRANSPARENCE DE L INFORMATION Une des missions-clés de l OIE est d informer les Pays Membres et les organisations partenaires sur la situation sanitaire mondiale en matière de maladies animales et de zoonoses. Le système est basé sur l obligation de notification qu ont les Pays Membres. Tout événement épidémiologique exceptionnel doit être notifié dès que possible au Bureau central qui diffuse immédiatement l information à son réseau comportant tous ses Pays Membres (alerte précoce). Un suivi hebdomadaire est en outre assuré. Le Bureau central collecte périodiquement, sur la base de questionnaires (mensuels et annuels), les informations sanitaires relatives aux 130 maladies infectieuses répertoriées par l OIE ; il publie annuellement une compilation («Santé animale mondiale») ; une sélection de ces informations est disponible sur le site Web de l OIE (Handistatus). Afin d améliorer la transparence de l information sanitaire animale, l OIE a mis en place un système de recherche active et de vérification de l information non officielle provenant des Laboratoires de référence de l OIE, d articles scientifiques, de la presse, d Internet, etc. L information scientifique est diffusée notamment par le biais de la Revue scientifique et technique de l OIE (3 numéros par an). LA PROTECTION SANITAIRE DU COMMERCE INTERNATIONAL L Accord SPS a pour objectif fondamental d éviter l introduction de pathogènes dans les pays importateurs tout en s assurant que les gouvernements ne font pas usage de mesures sanitaires injustifiées à l importation pour imposer des barrières commerciales déguisées. Cet accord stipule en particulier : - qu un pays importateur a le droit d adopter des mesures sanitaires pour garantir «un niveau approprié de protection» à la santé et à la vie des personnes et des animaux ou préserver les végétaux ; toutefois, les procédures engagées à cette fin doivent être appliquées aux importations d une manière cohérente qui ne soit pas moins favorable pour les produits importés que pour les produits nationaux ; - qu une mesure sanitaire doit être fondée sur des principes scientifiques ; - qu une mesure sanitaire doit être fondée sur une norme internationale, sauf dans le cas où cette norme n est pas encore adoptée ou qu un pays estime qu un niveau plus élevé de protection est nécessaire, auquel cas elle sera fondée sur une analyse scientifique des risques ; - qu en l absence de données scientifiques suffisantes pour procéder à une analyse des risques, une mesure pourra être adoptée à titre provisoire, mais elle devra alors être accompagnée de la recherche rapide des renseignements additionnels nécessaires à une analyse plus objective. L accord SPS préconise l utilisation des règles adoptées par l OIE en matière de maladies animales et de zoonoses et par le Codex alimentarius en ce qui concerne la sécurité sanitaire des aliments. Les normes de l OIE sont constituées : - du Code sanitaire pour les animaux terrestres (pour les mammifères, les oiseaux et les abeilles) ; - du Code sanitaire pour les animaux aquatiques (pour les poissons, les mollusques et les crustacés) ; - du Manuel des tests de diagnostic et des vaccins pour les animaux terrestres ; - du Manuel des tests de diagnostic pour les animaux aquatiques ; (2) Ses prédécesseurs sont: le Dr Emmanuel Leclainche (1927-1949) ; le Dr Gaston Ramon (1949-1959) ; le Dr René Vittoz (1959-1980) ; le Dr Louis Blajan (1980-1990) ; le Dr Jean Blancou (1990-2000) ; 76

- des normes et lignes directrices sur la qualité des laboratoires vétérinaires. Le Code sanitaire pour les animaux terrestres (dénommé ci-après le Code) de l OIE est employé par les autorités vétérinaires pour définir les réglementations sanitaires destinées à garantir la sécurité des importations d animaux et de produits d origine animale, tout en évitant la mise en place de barrières sanitaires injustifiées. Il importe toutefois de reconnaître qu une mesure visant les importations ne peut constituer une protection efficace que si elle est soutenue par des structures et des procédures opérationnelles dans les pays importateurs tout comme dans les pays exportateurs. Les normes du Code de l OIE applicables aux Services vétérinaires contribuent à cet effort, par le biais de normes, de lignes directrices et de recommandations qui visent à éviter l introduction d agents pathogènes et de parasites lors des échanges d animaux et de produits d origine animale et concernent l organisation, la qualité et l évaluation des Services vétérinaires. Le Code suit les principes suivants : - base scientifique pour l ensemble des recommandations; - prise de décision fondée sur l analyse des risques : évaluation des facteurs de risque pertinents, évaluation des Services vétérinaires, zonage et régionalisation, surveillance des maladies ; - procédure de certification détaillée ; - respect par les Pays Membres de l OMC de leurs obligations à l égard de cette organisation. Le Code comprend des chapitres généraux et des chapitres consacrés à des maladies spécifiques. Les premiers traitent notamment de la structure et des activités des Services vétérinaires, ainsi que des modalités de certification, tandis que les seconds constituent la base des recommandations détaillées sur les principales maladies animales et zoonoses. Les chapitres de portée générale fixent aussi les procédures de notification des maladies, les obligations et l éthique dans les échanges internationaux, les responsabilités des pays importateurs et exportateurs, l analyse des risques à l importation, le zonage et la régionalisation, les procédures d importation et d exportation. L exercice par un pays des droits et obligations prévus aux termes de l Accord SPS exige des ressources techniques, administratives et financières considérables. L Accord SPS contient des dispositions destinées à faciliter sa mise en œuvre par les pays en développement, tout en évitant de compromettre la santé publique du pays importateur. Par exemple, pour des produits présentant un intérêt particulier pour les pays en développement, il prévoit que les pays importateurs puissent introduire de manière progressive les nouvelles exigences, dans la mesure du possible sans compromettre la santé publique. Les pays importateurs sont tenus d apporter aux pays en développement le soutien technique dont ces derniers ont besoin pour faire face aux nouvelles mesures s appliquant à l importation de leurs produits. Satisfaire aux demandes d informations émanant des pays potentiellement importateurs afin que ceux-ci les utilisent pour déterminer les mesures qu ils appliqueront à leurs importations, constitue le plus grand défi qu auront à relever les pays affectés en particulier par des épizooties de la Liste A de l OIE. Ces informations peuvent s avérer nécessaires pour déterminer quels sont les articles du Code pertinents dans le cadre d un projet d importation, ou pour réaliser une analyse des risques s appliquant à cette importation. La demande de renseignements peut concerner : - la structure, les missions et les responsabilités des Services vétérinaires, y compris des services de terrain; - les enquêtes réalisées sur les maladies et les systèmes de surveillance en place ; - le statut zoosanitaire ; - l historique des importations et des exportations. Les recommandations du Code concernant les Services vétérinaires ont pour objet d aider les pays à répondre à de telles demandes. La sécurité sanitaire des échanges internationaux sert les intérêts des pays importateurs comme ceux des pays exportateurs. Un pays importateur doit s assurer que ses demandes répondent à un besoin réel d informations pertinentes et qu il remplit en même temps ses obligations de cohérence, compte tenu de son «niveau de protection approprié», de son statut sanitaire à l égard des parasites et des maladies spécifiques, de ses programmes de lutte contre les épizooties et des délais qu il applique. Un pays exportateur est tenu de fournir des informations précises et actualisées, en temps opportun. Plusieurs possibilités de recours existent pour un pays exportateur potentiel qui s estimerait lésé par l application des mesures à l importation. Il pourra soit chercher à obtenir les bons offices du Directeur général de l OIE pour résoudre le différend, soit faire part de ses préoccupations lors d une réunion du Comité SPS de l OMC. Le recours à l OIE requiert l assentiment du pays importateur. La procédure de règlement des litiges de l OIE a un caractère technique et n est contraignante pour aucune des parties, à moins qu elles n aient préalablement pris un engagement mutuel dans ce sens. Si la procédure mise en place par l OIE ou les discussions au cours des réunions du Comité SPS ne permettent pas de répondre aux préoccupations du pays exportateur, ce dernier pourra décider de déposer une plainte officielle. Le système de règlement des litiges de l OMC est un dispositif juridique qui requiert un engagement financier et humain substantiel de la part des deux parties ; en outre, il est long et risque de ne pas déboucher sur des solutions concrètes satisfaisantes. Le Code traite également des responsabilités des Pays Membres, en vertu des droits et obligations de l accord SPS (pour les Pays Membres de l OMC). On relève dans le Code que les conditions d importation figurant dans le certificat vétérinaire international doivent se conformer au niveau de protection choisi par 77

le pays importateur en matière de santé animale et de santé publique. Selon le Code, le certificat vétérinaire international n est pas tenu d apporter de garanties sur l absence d agents pathogènes ou d épizooties lorsque ceux-ci sont présents dans le pays importateur et ne font l objet d aucun programme officiel de prophylaxie dans ce pays. En outre, les garanties requises à l importation ne doivent pas viser un niveau de protection supérieur à celui que confèrent les mesures appliquées à l intérieur du pays importateur à l égard des mêmes agents pathogènes ou épizooties. Le Code décrit les obligations de chaque Pays Membre destinées à fournir rapidement et régulièrement des informations précises et actualisées sur sa situation sanitaire concernant les principales épizooties, ainsi que sur la structure et les activités de ses Services vétérinaires et autres autorités compétentes et pertinentes. Le Code couvre également les problèmes pratiques et éthiques liés au certificat zoosanitaire. Il y est mentionné que l établissement du certificat devra s appuyer sur les règles éthiques les plus strictes dont la principale concerne le respect et la sauvegarde de l intégrité professionnelle du vétérinaire certificateur ainsi que sa compétence professionnelle. Il contient une mise en garde contre l inclusion, parmi les conditions stipulées, d exigences concernant des faits qui ne peuvent pas être attestés avec précision et en toute conscience par un vétérinaire, par exemple des questions qui sortent du cadre de ses connaissances ou des faits qui se produiront après la signature du document. Par ailleurs, on y trouve une énumération des principes régissant la réalisation des certificats en vue de limiter les possibilités d erreur et de fraude. Les Manuels contiennent les méthodes de diagnostic et de contrôle des vaccins pour les maladies animales, les méthodes d échantillonnage, d emballage et de transport des prélèvements, de gestion de la qualité et de la biosécurité des laboratoires vétérinaires, des tests de stérilité et de non-contamination et de désinfection. CONCLUSION Les échanges d animaux et de produits d origine animale requièrent : - l adoption par la communauté internationale de règles sanitaires destinées à éviter d importer et de diffuser des maladies et des agents pathogènes transmissibles aux animaux et aux hommes ; - une harmonisation et une meilleure transparence des règles sanitaires applicables au commerce des animaux et de leurs produits afin d éviter l apparition de barrières sanitaires injustifiées. Les problèmes auxquels ont à faire face les pays qui sont confrontés à des épizooties transfrontalières ne sont pas strictement d ordre sanitaire. Ils relèvent également de leurs capacités organisationnelles et de la disponibilité des ressources appropriées. Les normes, recommandations et lignes directrices élaborées par l OIE et adoptées par ses 167 Pays Membres répondent à ces préoccupations. BIBLIOGRAPHIE Code sanitaire pour les animaux terrestres, OIE, 2004. Code sanitaire pour les animaux aquatiques, OIE, 2004. Manual of Diagnostic Tests and Vaccines for Terrestrial Animals, Tomes I et II, OIE, 2004. Manual of Diagnostic Tests for Terrestrial Animals, OIE, 2004. 78