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#10 > PACKAGING : INTERACTIONS CONTENU/CONTENANT L innov Day du 6 juin 2013 s est déroulée à Dijon sur le thème de la sécurité sanitaire des matériaux d emballage au contact des produits alimentaires, des produits pharmaceutiques ou des produits cosmétiques. Cette journée technique, destinée essentiellement à un public d industriels, a réuni 70 participants et a présenté les dernières connaissances sur la compréhension, l évaluation et la gestion des risques à propos des interactions contenu/contenant pour la sécurité des consommateurs et le respect des réglementations. 14 intervenants-experts d entreprises ou chercheurs ont apporté leurs connaissances et leurs expérimentations, dans l objectif de favoriser le transfert de connaissances vers l application industrielle et de contribuer à la mise en relation des différents acteurs de progrès. << LA RÉGLEMENTATION DES EMBAL- LAGES À CONTACT ALIMENTAIRE Les matériaux d emballage à contact alimentaire jouent un rôle incontournable en matière de conservation et de protection des denrées, mais aussi d optimisation du contrôle de leurs conditions de transport et de stockage. Pour autant, un emballage s avère rarement inerte : il existe toujours des échanges entre l emballage et l aliment, en particulier un phénomène de migration, c est-à-dire un transfert vers l aliment de constituants des matériaux d emballage. C est pourquoi, au niveau européen, les emballages sont réglementés. a. Le règlement cadre principe d inertie Le règlement cadre est venu en 2004 pour chapeauter toutes les réglementations sur les différents matériaux d emballage. Il est basé sur le principe d inertie (article 3) : Les matériaux et objets doivent être fabriqués conformément aux bonnes pratiques de fabrication afin qu ils ne puissent pas céder de constituants dans une quantité

#11 délivrer cette déclaration, l acheteur doit la réclamer pour prouver sa bonne foi, au cas où les matériaux se révèleraient par la suite non conformes. La déclaration de conformité de l alimentarité des emballages a plusieurs buts : - elle facilite les échanges d information entre les industries agro-alimentaires (IAA) et fournisseurs d emballages, sur la composition des matériaux au contact des denrées alimentaires, - elle renforce la confiance dans les relations commerciales entre les différents acteurs de la chaîne des emballages jusqu aux IAA, - elle fixe les besoins et les attentes des IAA en matière de sécurité des denrées alimentaires. dangereuse pour la santé ou entraîner une modification inacceptable de la denrée alimentaire ou encore modifier ses propriétés organoleptiques. b. L étiquetage L article 15 de la réglementation indique que l étiquetage doit apparaître sur l emballage avec la mention «pour contact alimentaire» ou «convient pour les aliments», le symbole, les conditions particulières d emploi et le nom, la raison sociale ou l adresse du fabricant ou du vendeur responsable de la mise sur le marché. c. La traçabilité La traçabilité (article 17) doit être assurée à tous les stades pour faciliter le contrôle, le retrait des produits défectueux, l information des consommateurs et déterminer les responsabilités. La traçabilité est obligatoire depuis le 27 octobre 2006. Toutes les associations professionnelles ont édité des guides à destination des fabricants d emballage pour expliquer comment mettre en place cette traçabilité. d. Les bonnes pratiques de fabrication Les bonnes pratiques de fabrication font l objet d un règlement spécifique publié en 2006 (2023/2006/EC). Mettre en place des bonnes pratiques de fabrication consiste à : - s assurer d un système d assurance qualité dans l entreprise, - sélectionner les matières premières en fonction de procédures bien établies, - avoir des process de fabrication qui se déroulent sur des instructions et procédures de fabrication préétablies. Il faut de plus pouvoir apporter la preuve du respect des bonnes pratiques de fabrication. e. La déclaration de conformité La déclaration écrite de conformité est un article qui apparaît dans le règlement cadre. Le fournisseur d emballage doit Interactions contenu/contenant f. Le règlement PIM Dans le règlement cadre, il est mentionné 17 groupes de matériaux pour lesquels il peut y avoir des mesures spécifiques. Parmi elles, concernant les matières plastiques, il y a le règlement PIM (Plastic Implementing Measures) n 10/2011 mis en place en 2011 et qui impose que tous les constituants entrant dans la composition des emballages soient évalués au regard de leur migration et de leurs dangers. Le règlement PIM donne : - une liste des substances autorisées (article 5) : monomères, additifs à l exclusion des colorants, auxiliaires de production, ), - une liste de substances acceptées sous certaines conditions (article 6) : colorants et solvants, substances ajoutées involontairement lors du process de fabrication, )

#12 Il a été fixé dans le règlement une limite de migration spécifique générique à 60 mg/kg de denrée alimentaire. Deux types de test peuvent être réalisés : - la migration globale : masse totale cédée par l emballage à l aliment à son contact (migrat) - la migration spécifique : masse d un constituant connu et bien identifié qui migre de l emballage vers l aliment (migrant). g. La transmission de l information le long de la chaîne de valeur Le producteur de matières premières doit apporter la preuve du respect des spécifications, le fabricant de produits intermédiaires doit avoir la déclaration de composition des producteurs de matières premières, le transformateur doit récupérer la déclaration de composition des producteurs de produits intermédiaires et des producteurs de matières premières et il doit apporter les éléments de preuve du respect des restrictions. C est le client final qui demande une déclaration de conformité au transformateur et qui doit apporter les éléments de preuve du respect de la réglementation alimentaire. Tout ceci montre l indispensable coopération de tous les acteurs de la chaine pour assurer la conformité réglementaire. Des guides ont été développés pour permettre aux acteurs d identifier de façon plus concrète les obligations de chaque acteur de la chaîne de valeur. Ces guides émettent les recommandations nécessaires pour faciliter les échanges et aller vers une collaboration efficace : - Guide Relations Clients Fournisseurs et Modèle de Déclaration de Conformité ANIA (Association Française des Industries Agro-Alimentaires) CLIFE (Comité de Liaison des Industries Françaises de l emballage) disponible sur www.ania.net. - Union Guidelines on Regulation (EU) No 10/2011 as regards information in the supply chain bientôt disponible sur www.plasticseurope.org. << LA RÉGLEMENTATION COSMÉTIQUE Le nouveau Règlement Cosmétique (CE) N 1223/2009 vient d être mis en application au 11 juillet 2013 en remplacement de la directive dans le but de simplifier et d harmoniser, de renforcer la sécurité des produits et des utilisateurs, de favoriser la commercialisation des produits au sein de l Union Européenne. La réglementation cosmétique impose des règles en termes de composition des produits cosmétiques et donne en annexe les listes de substances interdites, de substances soumises à restrictions, les listes positives de colorants, de conservateurs et de filtres UV. La réglementation cosmétique demande un rapport sur la sécurité du produit avec des indications de marge de sécurité par ingrédient, de pureté/impuretés des matières premières et des emballages, et sur l évaluation de la sécurité pour certains produits notamment destinés aux enfants de moins de 3 ans. La réglementation apporte des notions nouvelles de responsabilités : personne responsable du produit (physique ou morale), enregistrement du produit préalablement à sa mise sur le marché, contrôle et sanction par les autorités compétentes. Concernant les parties de l emballage en contact direct avec le produit cosmétique, et pour établir le rapport sur la sécurité du produit, le fournisseur d emballage doit apporter des informations à son client, au sujet notamment de : - la composition du matériau d emballage, sa pureté et sa stabilité, - en cas de présence de substances interdites sous forme de traces, éléments prouvant qu elle est techniquement inévitable. Dans la réglementation cosmétique, il n y a pas à ce jour de données sur des quantités d impuretés pouvant migrer ou pas dans le contenu. Mais il est précisé que la présence non intentionnelle d une petite quantité d une substance interdite, provenant d impuretés issues notamment du processus de fabrication ou de la migration de l emballage qui est techniquement inévitable dans de bonnes pratiques de fabrication, est permise à condition qu elle soit conforme à l article 3 relatif à la sécurité du produit. Là encore, la coopération des différents acteurs, producteurs de matières premières, fournisseurs d emballage, fabricants de cosmétiques, est indispensable pour assurer la conformité réglementaire. Un groupe de travail d une quinzaine de membres a été créé en février 2011 dont la mission est d obtenir une chaîne d acteurs en France qui soit compétente pour notamment garantir la sûreté des produits, anticiper les attentes des consommateurs, se différencier face aux fournisseurs de packagings d autres pays et pour progresser et innover. Ce groupe de travail est porté par l organisation professionnelle Allizé- Plasturgie et par l association CED Centre Européen de Dermocosmétologie. << LES MATIÈRES PLASTIQUES ET ADDI- TIFS DANS LES APPLICATIONS DU PAC- KAGING Les fournisseurs de matières plastiques et d additifs développent des solutions pour répondre aux exigences réglementaires des emballages. Parmi ces solutions, nous trouvons : Les polyoléfines avec notamment le produit particulier commercialisé par DuPont sous le nom de Surlyn. Le Surlyn est une résine ionomère de la famille des copolymères d éthylène qui permet de fabriquer des bouchons de flacons de parfum, des pots de produits cosmétiques, des films venant en contact direct avec des produits alimentaires, etc. Quand il est nécessaire de renforcer ses propriétés chimiques ou propriétés barrière, le Surlyn peut être co-extrudé avec un PE, PP, EVOH ou PET. Le Surlyn est bien connu aussi pour ses grandes possibilités de design. Les copolyesters sont obtenus par estérification d alcools par des acides pour donner les PETG, les PCTG et les PCTA commercialisés par Eastman sous les noms de

#13 Durastar, Eastar, Tritan. Les copolyesters sont caractérisés par leur grande transparence, leurs propriétés mécaniques combinées à la résistance chimique et la tenue en température pour le Tritan notamment. Ce matériau remplace le polycarbonate pour des applications en contact direct avec des produits alimentaires comme les bonbonnes d eau pour les fontaines, les gourdes de sport réutilisables, les biberons, les bols mixeurs, les ustensiles de cuisine, Les polyamides transparents Grilamid TR d EMS-Grivory sont eux-aussi capables de remplacer le polycarbonate pour le conditionnement à vocation alimentaire tout en présentant une meilleure tenue thermique que les copolyesters. Avec les polyamides transparents, on réalise des barquettes alimentaires prêtes à cuire, des films multicouches pour l emballage de viandes, poissons,, des bouteilles de boissons gazeuses et jus de fruits, des biberons, des flacons pour produits cosmétiques et vernis à ongles, etc. Les polyamides transparents se distinguent par leurs propriétés barrières associées à de bonnes propriétés mécaniques. Le copolymère d acrylonitrile Barex est commercialisé par le distributeur Vélox. Longtemps désigné sous l abréviation PAN, le Barex est en réalité un copolymère d acrylonitrile-méthyl acrylate-butadiène ou AMAB. La présence de méthyl acrylate le rend apte à la transformation et le nitrile butadiène lui assure une bonne tenue aux chocs. La haute barrière aux gaz et l inertie chimique du Barex en font un matériau de prédilection pour des bouteilles ou flacons devant assurer la conservation de jus de fruits, la préservation du goût et de l odeur, pour prévenir l oxydation de cosmétiques naturels ou pour garantir la stabilité de produits pharmaceutiques. Les copolymères cyclo-oléfines (COC) Topas distribués par Vélox. Le Topas est aussi transparent que le verre. Il possède une haute barrière à la vapeur d eau, une excellente résistance chimique aux produits polaires, et tient à des températures relativement élevées. Le Topas est davantage utilisé dans le domaine pharmaceutique : seringues pré-remplies, ampoules et flacons auparavant en verre. Du fait de son excellente résistance aux alcools et sa barrière à l eau, le Topas est utilisé dans la cosmétique pour les échantillons de parfums en bouteille ou emballage souple du type monodoses. Toutefois le Topas ne convient pas à l emballage de formulations huileuses. des colorants et additifs pour matières plastiques sont fournis par Clariant Masterbatches sous forme de concentrés avec les gammes Remafin et Renol pour les applications alimentaires et cosmétiques, et la gamme Mevopur pour les applications médicales et pharmaceutiques. Les exigences en terme de sécurité et de contrôle des masterbatches se renforcent. Clariant Masterbatches répond aux attentes des clients notamment sur la traçabilité des matières (système de codes-barres scannés à chaque étape de la supply chain), sur les procédures de réduction des contaminations et possibles pollutions extérieures, sur les déclarations et certificats («food contact declaration», ROHS, REACH, biocompabilité, etc.). Au-delà des exigences réglementaires, les fournisseurs de matières premières anticipent sur les évolutions des réglementations. Certains fournisseurs conduisent des études toxicologiques poussées sur leurs produits. Ils sont prêts à collaborer avec les transformateurs et les donneurs d ordre de la filière packaging plastique pour répondre aux inquiétudes et défiances toujours grandissantes des consommateurs au sujet de la sécurité sanitaire des produits, et pour innover dans un environnement de prix contraint. << L INITIATIVE NESTLÉ POUR LA SÉCURI- TÉ ET LA CONFORMITÉ DES EMBALLAGES A différentes époques, des problèmes avec les packagings sont apparus chez Nestlé, (par exemple en 2005 avec l ITX utilisé dans les encres d impression qui a migré dans l aliment). Les causes des problèmes étaient dues généralement au manque de connaissances, au manque de plan de surveillance ou à une surveillance mal effectuée par manque de connaissances, ou encore à un manque de communication entre les acteurs de la chaîne. En 2006, Nestlé lance une initiative pour la sécurité et la conformité des emballages afin de mieux maîtriser les matériaux au contact des aliments. Cette initiative va impacter tous les partenaires de la chaîne de valeur du packaging qui doivent posséder la connaissance des produits qu ils vendent ainsi que la connaissance des matières premières qu ils achètent. Le plan «safety and Compliance Initiative» qui se déroule en plusieurs étapes : - l audit de fournisseurs orienté sur les aspects de sécurité, - les spécifications tenant compte du produit et de ses process, - les certificats de conformité (obligatoires en Europe) indiquant la composition qualitative des matériaux en contact avec les aliments, - le plan de surveillance pour identifier et maîtriser les risques chimiques en provenance des emballages. Ce plan est accompagné de documents : - le vade-mecum dans lequel Nestlé précise ce qu il fait avec l emballage, - les standards Nestlé pour les matériaux au contact alimentaire, par exemple Nestlé impose une migration globale à 20 mg/kg maximum pour les produits «baby food» au lieu des 60 mg/kg maxi prévus dans la réglementation. - La note qui concerne les encres d im-

#14 pression des packagings, basée sur l ordonnance suisse et complétée d une liste négative. - La spécification communiquée aux fournisseurs en même temps que les standards et la note qui concerne les encres. - les certificats de conformité avec les standards Nestlé et avec la note concernant les encres. Nestlé demande l engagement du fournisseur. a. L audit sécurité des fournisseurs Nestlé approuve un fournisseur en effectuant lui-même un audit sécurité tous les 3 ou 5 ans selon le risque packaging (contact direct ou non avec l aliment). Lors de cet audit, Nestlé vérifie : - la connaissance réglementaire du fournisseur, législation en cours et les mises à jour, sa façon de récupérer les mises à jour, - la connaissance du fournisseur sur tous les composants qu il utilise pour fabriquer l emballage, sa façon de réaliser la conformité de ses matières premières, - La maitrise et l évaluation des process par le fournisseur, sa façon dont il évalue les risques en provenance des différents composants, comment sont mis en œuvre les adhésifs, les encres, le risque de contamination, l emploi de matières recyclées, le traitement des palettes, etc., - La disposition du fournisseur à partager les informations. b. Les spécifications de Nestlé Nestlé donne au fournisseur des informations sur le produit emballé et définit les exigences. Pour Nestlé, il était nécessaire de définir un modèle-type de spécification homogène quel que soit le produit et quel que soit le pays. En retour, le fournisseur donne son accord sur la spécification, il prend en compte le produit emballé et il fournit une déclaration de conformité pour l application de contact alimentaire des matériaux d emballage. c. Le certificat de conformité Le certificat de conformité est un document officiel établi et signé par le fournisseur. Il est obligatoire en Europe (règlement cadre 1935/2004 - article 16). Par ce document, le fournisseur déclare que le produit est conforme à la législation en vigueur. Dans ce certificat, on trouve notamment : - les références du fournisseur d emballage - la description des matériaux de l emballage (famille de polymère, famille des encres et des additifs, ) - l usage prévu, information issue de la spécification de Nestlé - le ratio Volume/Poids de l emballage - les aspects juridiques - la migration globale (type de simulant, conditions opératoires, conformité) - la liste des substances avec et sans restriction selon la loi en vigueur - les additifs double usage (autorisés dans les produits agro-alimentaires et dans l emballage) - la validité d. L analyse de risques des produits emballés Nestlé a identifié différents risques en provenance des matériaux en contact : - Le risque microbiologique provenant par exemple de mauvaises conditions de transport ou de stockage (compression, perforation,...) ou provenant de changement de température et d humidité lors du stockage ou de la distribution. C est la modification de la teneur en oxygène et en humidité qui va favoriser la croissance microbienne. - Le risque physique provenant de conditions d hygiène insuffisantes (rongeurs, insectes, poussière, saleté, manipulation par les opérateurs, corps étranger,...) ou provenant de mauvaises conditions de transport, de stockage ou de distribution (perforation,...). - le risque chimique provenant de la migration de composés de l emballage dans l aliment et pouvant apporter un mauvais goût ou des résidus chimiques dans l aliment. - le risque allergène provenant de l inversion d étiquette ou d un problème d impression. - le risque nutritionnel provenant également de l inversion d étiquette ou d un problème d impression. Les risques qui peuvent avoir des conséquences sur la santé des consommateurs sont identifiés dans les usines Nestlé comme point critique ou pré-requis. Un plan de surveillance est issu du résultat de l analyse de risques. << LES SUBSTANCES NON INTENTION- NELLES La plupart des alertes survenues ces dernières années concernant les aliments conditionnés sont liées essentiellement à la présence dans les aliments de substances non évaluées désignées sous le terme de substances non intentionnelles (impuretés, néoformés apparaissant au cours du procédé de fabrication de l emballage, résidus de synthèse, contaminants issus de matériaux recyclés ). Ces substances peuvent représenter plus de la moitié des composés du migrat (Grob et al., 2006). La réglementation se durcit avec le règlement n 10/2011 qui précise que «La notion de risque engendré par une substance porte sur la substance elle-même, sur les impuretés de la substance et sur les produits de réaction ou de dégradation prévisibles dans le cadre de l utilisation envisagée». Cependant il n existe pas actuellement de ligne directrice permettant aux industriels de répondre à cette conformité. L évaluation du risque potentiel lié à ces substances non intentionnelles est par ailleurs très difficile car la nature chimique, leurs mécanismes de formation ainsi que les méthodes d identification («forêt de pics») et d évaluation de leur migration sont peu ou pas connus.

#15 De plus, les interactions, «effet cocktail» et faibles doses sont aussi à prendre en compte dans le cas de mélanges de substances. La maîtrise de l emballage/produit/process est un véritable «challenge» pour l industrie. On peut déjà recommander de : - Respecter des bonnes pratiques de fabrication avec une sélection correcte des matériaux de départ (impuretés, contaminants potentiels) et l application d un process efficace pour mieux contrôler l apparition de substances non intentionnelles, - Faciliter la communication entre les différents acteurs de la chaine et s assurer de la justesse des documents transmis. - Développer une connaissance systématique sur les produits néoformés générés à partir d emballages en identifiant les grandes familles de substances susceptibles de donner lieu à des néoformés, en identifiant les réactions chimiques susceptibles de contribuer à des néoformés, en développant une recherche systématique de connaissance de néoformés liés à certains procédés de traitement des emballages ou des aliments (stérilisation, cuisson). Les biotests et l analytique seront considérés comme complémentaires pour évaluer le risque lié aux matériaux à contact alimentaire. Pour une véritable gestion du contact alimentaire, les tests doivent prendre en compte aussi les procédés de fabrication et d utilisation. << COMPATIBILITÉ CONTENU/CONTE- NANT Pour évaluer la compatibilité contenu/ contenant pour des secteurs parfois non soumis à une réglementation définie ou quand il y a un risque de contamination chimique, le laboratoire Filab a développé une méthodologie qui se déroule en deux étapes : - une étude bibliographique : elle consiste à étudier les caractéristiques chimiques du polymère afin d évaluer en théorie les molécules susceptibles de migrer et de rechercher les interactions déjà mises en évidence dans des études antérieures. L étude bibliographique permet d appréhender les problématiques liées à la compatibilité chimique contenu/ contenant, d anticiper des phénomènes de vieillissement prématuré du contenant et d anticiper des phénomènes de pollution du contenu. - une méthodologie analytique : des tests en laboratoire sont mis en place afin de pouvoir valider l évaluation faite lors de l étude bibliographique et de vérifier la compatibilité contenu/contenant. Lors de ces tests, dans un premier temps, il s agit de mettre en contact le contenu avec un simulant du contenant dans des conditions sévères de température et de durée, puis d identifier les substances qui ont migré par différentes techniques telles que la chromatographie en phase gazeuse ou liquide couplée à des détecteurs. Dans un deuxième temps, les méthodes analytiques sont optimisées en fonction des substances identifiées. Enfin, les tests sont menés dans les conditions définies par l usage avec des prélèvements réalisés à différents intervalles de temps. Les mesures faites sur ces prélèvements permettent de voir l évolution et de connaître la compatibilité contenu/contenant. << LA «SAFE CONCEPTION» DES EMBAL- LAGES La migration globale mesurée en laboratoire est une fraction de la migration potentielle. La migration spécifique est la quantité d un composé soumis à restriction dans la migration globale. L idée proposée par le CTCPA serait de concevoir le matériau d emballage pour qu il réponde aux exigences de la réglementation en diminuant la fraction de migration potentielle: «la safe conception». Les risques de toxicité seraient réduits si dans la composition du matériau d emballage on choisissait des matières premières avec peu de migrants et si on évitait : - les additifs auxquels on a défini une limite de migration spécifique parce qu ils deviennent toxiques à une dose donnée, - les vernis polymérisés sur les boîtes métalliques qui vont former des substances néoformées (préférer par exemple des multicouches plastique/métal dont le plastique est polymérisé avant l élaboration de l emballage), - les substances non intentionnelles dans les emballages en réalisant des traitements de post-moulage pour volatiliser les résidus. Dans une démarche collective d optimisation de la composition du matériau d emballage pour un domaine d application, cela consisterait à mettre au point une formulation de matériau polymère pour : - limiter la quantité d oligomères de faible masse dans la résine de base et préférer l usage d additifs de masse élevée, - limiter la sur-formulation en éliminant les composants non nécessaires à l application et en évitant les composants soumis à restriction, - limiter ou contrôler les phénomènes de dégradation, - préférer l usage de composants sans restriction ou à limite de migration spécifique élevée ou préférer l usage d additifs soumis à restriction mais de masse élevée. Ce serait en final acquérir de la connaissance et disposer de matières de références utilisables directement ou servant de base à de nouvelles formulations. << L OPINION PUBLIQUE ET MÉDIATIQUE L emballage est une source d exposition pour le consommateur si des molécules migrent vers le contenu et entraînent une contamination avec éventuellement des effets organoleptiques et/ou toxiques. Toutefois le risque réel parait faible car assez bien géré par les industriels. Le plus gros risque pour les industriels est le risque médiatique. La confiance des consommateurs est extrêmement impor-

#16 tante pour ces industriels et il faut bien souvent de nombreuses années pour l obtenir. Mais quelques secondes peuvent suffire à faire perdre cette confiance. Le CLAC comité de liaison entre l ANIA et le CLIFFE travaille en prévention des crises pour identifier ce qui peut poser problème dans l avenir afin de réunir des données et de disposer d arguments. << REMERCIEMENTS Le CFP et le CED-Centre Européen de Dermocosmétologie remercient les conférenciers et intervenants de la journée du 6 juin 2013 pour leur disponibilité et pour la qualité de leurs interventions, par ordre d intervention à la journée : Isabelle SEVERIN, Maître de conférences DERTECH, AGROSUP DI- JON Cécile ABBAS-QUINTERNET, Chargée de Développement, FILAB Pascal HENNEMANN, Directeur Innovation, PROMENS Emmanuelle COUVAL, Directeur R&D, STRAND COSMETICS EU- ROPE Cédric PERBEN, Application development EMEA & Global technical CPC packaging Platform leader EASTMAN Karlheinz HAUSMANN, R&D fellow, DUPONT DE NEMOURS Morgane LAGNEAUX, Business Development Manager, VELOX Omar BOUGUEDRA, Chef de Marché, EMS-GRIVORY Cécile BALLOFFET, Medical business Development Engineer, CLA- RIANT MASTERBATCHES Gabriela LESZCZYK, NQAC EUR Packaging Safety Expert, Centres R&D NESTLE SAS Guy CASTELAN, Attaché aux affaires Techniques et Réglementaires, PLASTICS EUROPE France Patrice DOLE, Directeur du Pôle Est, CTCPA-Centre Technique de la Conservation des Produits Agricoles Marie-Christine CHAGNON, Professeur en toxicologie alimentaire et Chercheur à l INSERM, AGROSUP DIJON Bruno SIRI, Délégué Général CNE-Conseil National de l Emballage Le CFP et le CED-Centre Européen de Dermocosmétologie remercient également les partenaires de la manifestation : le Conseil Régional de Bourgogne, l ACDI Association des Constructeurs, Distributeurs et Importateurs d équipements et de matières premières pour la plasturgie, le Fonds Européen et de l Etat, Bourgogne Innovation, le Conseil National de l Emballage, le pôle de compétitivité Vitagora. Partenaires de l événement du 6 juin 2013 : Contact / liens utiles Dominique Appert CFP R&D d.appert@cfp-france.com http://www.innovdays-plasturgie.com