Le maintien ou le rétablissement de. préopératoire. de la difficulté en endodontie. Endodontie CPEA CPEA



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Transcription:

Endodontie CPEA CPEA Le maintien ou le rétablissement de la santé des structures parodontales par le biais d un traitement conservateur est donc un objectif réalisable avec un résultat prédictible. Cependant ces données issues de la littérature scientifique sont en contradiction avec les résultats des études transversales étudiant l état de santé des structures périradiculaires dans la population générale et ce, quel que soit le pays considéré. En effet, ces dernières montrent qu une grande partie des traitements réalisés en omnipratique est inadéquate concernant la qualité de l obturation et qu une proportion non négligeable d entre eux aboutit à un échec [4]. Qu il s agisse d une pathologie induite par le traitement ou persistante en dépit de celui-ci, l imévaluation préopératoire de la difficulté en endodontie François Bronnec Rubrique coordonnée par Pierre Machtou et Dominique Martin Le taux de succès du traitement endodontique est très élevé lorsqu il est réalisé dans un environnement contrôlé, que ce soit en milieu hospitalo-universitaire ou en pratique privée spécialisée. Il est de l ordre de 95 % pour le traitement d une dent indemne de lésion, alors que le pronostic de guérison en présence d une lésion est systématiquement inférieur, de l ordre de 85 %. 221

endodontie pact sur la santé des LIPOE 1 est encore peu étudié, mais ne compromet pas en général le maintien de la dent sur l arcade, pour preuve le taux de survie extrêmement élevé des dents traitées. Il n en demeure pas moins vrai que d un point de vue strictement médical, il semble nécessaire de traiter une pathologie dès lors qu elle est diagnostiquée. Le besoin en réintervention est donc potentiellement considérable et pose le problème de sa prise en charge thérapeutique et du coût financier additionnel pour la société (patients et/ou organismes sociaux). Les causes d échecs Si l adoption des systèmes de mise en forme en rotation continue a rendu accessible à tous la réalisation de préparation canalaire de qualité, et ce, de manière reproductible, il faut bien admettre que l endodontie reste une disciple difficile et exigeante, qui ne pardonne pas l approximation. Une partie des échecs semble ainsi liée au non-respect des recommandations de bonne pratique en particulier concernant le respect des règles d asepsie et la prise de radiographies [7], mais également à une sousestimation de la complexité du cas avant traitement. L amélioration de la formation initiale, avec l enseignement clinique de techniques simplifiées mais fondées scientifiquement, et l obligation récente de la formation continue devraient permettre à l avenir une meilleure pénétration de ces référentiels [3, 5] et une amélioration du taux de succès des traitements endodontiques. Parallèlement, les progrès technologiques de ces deux dernières décennies permettent actuellement de repousser les limites techniques de ces actes et d étendre notamment les indications du retraitement à des situations cliniques ingérables il y a encore quelques années. Une modification des habitudes s impose à tous pour proposer à nos patients mieux éduqués qu avant des soins leur permettant de conserver leur dentition naturelle. 1 LIPOE : Lésion inflammatoire parodontale d origine endodontique (Dictionnaire des termes d Odontologie Conservatrice et d Endodontie). 1a 1. Cas de difficulté moyenne. Prémolaire mandibulaire nécrosée chez un patient âgé en bon état de santé général. 2a 2. Cas de difficulté modérée. Pulpite irréversible aiguë chez un patient en parfait état de santé. La présence d un délabrement coronaire a nécessité la reconstitution de la paroi distale pour permettre la pose d un champ opératoire étanche. Malgré la présence d un pulpolithe dans la chambre, les canaux sont visibles et la courbure des racines est modérée. Identifier les situations à risque en préopératoire La réalisation des actes endodontiques, y compris des retraitements, est clairement de la capacité professionnelle du chirurgien-dentiste. Il n est pas question ici de la remettre en question mais de proposer au praticien un outil permettant d évaluer la complexité d une situation clinique. L objectif est d identifier les situations à risque en préopératoire afin d éviter ou de limiter le recours à un tiers pour gérer une complication survenue en cours de traitement ou pour réaliser le retraitement en cas d échec. En effet, on s aperçoit aujourd hui 1b 2b 222

CPEA 3a 3. Cas de difficulté élevée. Patiente atteinte d un cancer du sein devant commencer ses séances de chimiothérapie dans quelques semaines, adressée après échec anesthésique. La patiente qui présentait initialement une pulpite est actuellement en situation d abcès alvéolaire aigu. La forte inclinaison de la dent et la configuration canalaire en C compliquent techniquement la réalisation du traitement. 3b que nombre de praticiens, et le problème n est pas strictement français, ne prennent conscience de la difficulté d un cas que confrontés à celle-ci et dans l impasse. Dans les pays où les spécialités d endodontie et de chirurgie orale sont reconnues officiellement par les instances publiques, la majorité des confrères interrogés reconnaissent la nécessité d adresser une partie de leur cas. Lorsqu on s intéresse aux raisons qui les conduisent à référer, l obstruction canalaire (oblitération, calcification, butée), la persistance de signes radiologiques ou de symptômes après traitement et la présence d une perforation ou d un instrument fracturé sont les réponses les plus fréquentes. Ces données sont en accord avec les études réalisées en cabinet spécialisé qui montrent que la majorité des cas n est adressée qu au stade des complications. Malheureusement, le taux de succès de tels retraitements est systématiquement inférieur à ceux du traitement initial et directement en relation avec la possibilité de corriger les insuffisances ou les erreurs iatrogènes du traitement précédent [6]. L identification des situations à risque et la sélection des cas gérables dans sa propre pratique sont donc nécessaires pour améliorer le pronostic des traitements endodontiques. Les chartes d évaluation Afin de faciliter l évaluation de la complexité clinique, différentes chartes ont été proposées [1, 2] : l Endodontic Treatment Classification de l Académie Canadienne d Endodontie et l Endodontic Case Difficulty Assessment Form de l Association Américaine d Endodontie. Il s agit dans les deux cas d un système d évaluation normatif qui fait rentrer en ligne de compte un certain nombre de paramètres cliniques (différents facteurs propres au patient, à la dent à traiter et des facteurs supplémentaires sont proposés pour évaluation). Un système de notation affecte un coefficient pour chaque item proposé. La somme des scores obtenus permet un classement en trois catégories et de faire la distinction entre les cas cliniques de difficulté minimale, de difficulté modérée et de difficulté élevée (Tableau I). La lourdeur de mise en œuvre limite leur application systématique, mais l utilisation d un tel instrument présente un intérêt pédagogique certain du fait de l exhaustivité des situations envisagées. Une charte simplifiée a été proposée par l Association Néerlandaise d Endodontie (Tableau II). Elle repose sur l identification des seules situations à risque sans discrimination de niveau de difficulté entre les cas. Dans un deuxième temps, le praticien est invité, si le cas est jugé à risque, à réaliser une évaluation de la difficulté en complétant l une des chartes précédentes. Dans un troisième temps, intervient le choix de traiter le cas ou de l adresser pour avis ou traitement en fonction de la difficulté, de ses propres compétences et du plateau technique dont il dispose. 223

endodontie Tableau I - Charte d évaluation de la difficulté clinique (adaptée d après les systèmes canadien et américain). Critère et sous-critère 1 point par item 2 points par item A. Facteurs liés au patient Anamnèse médicale Anesthésie Coopération Pas de problème médical (ASA 1) Pas d ATCD de problème anesthésique Coopération Un ou + probl. méd. (ASA 2) Vasoconstricteur CI Allergie aux métabisulfites Anxiété Difficulté à tenir le film Ouverture buccale/atm Pas de limitation Limitation légère (25-35 mm) Luxation discale réductible Réflexe nauséeux Absent Occasionnel pendant le Tt ou la prise de Rx Urgence Douleur/tuméfaction absente Douleur/tuméfaction modérée Diagnostic s + mes cohérents avec résultat de l examen clinique/rx g différentiel difficile Radiographie (Réalisation/interprétation) Difficulté minimale B. Facteurs diagnostiques et thérapeutiques Position de la dent Antérieure/PM Version < 10 Rotation < 10 Isolation Couronne intacte Mise en place de la digue aisée Crampon stable Morphologie coronaire Forme originale normale Obturation coronaire simple Morphologie radiculaire Courbure absente/légère (<10 ) Ant./PM avec 1 canal Difficulté modérée (plancher ou palais peu profonds) 1 re ou 2 e Mol. Version 10-30 Rotation 10-30 Reconstitution préendo simple Simple modification de la technique Crampon difficile à stabiliser Incisive riziforme, taurodontisme Couronne coulée/ccm Reconstitution coronoradiculaire par matériaux plastique Courbure modérée (10-30 ) Angulation corono-radiculaire Ant./PM avec 2 cx Mol. avec 3 cx ou Division canalaire 1/3 coronaire Apparence radiographique des canaux Canal visible Apex mature Réduction volume chambre/canaux Pulpolithe Foramen > 1 mm Résorption radiculaire Absente Résorption apicale Résorption interne sans communication parodontale C. Facteurs supplémentaires Traumatologie Fracture coronaire simple Fracture radiculaire 1/3 apical concussion Fracture coronoradiculaire (dent mature) Fracture radiculaire 1/3 moyen Sub-luxation Antécédent endodontique Absent Pulpotomie/ectomie sans incident Relations endo-parodontales Parodonte sain Maladie parodontale Total = x 1 = x 2 = 224

CPEA 5 points par item État de santé compromis (ASA 3-5) Handicap majeur ATCD de difficulté anesthésique Non-coopération Difficulté à supporter la position allongée Limitation significative (<25 mm) Douleur Trismus Toujours présent ayant déjà compromis la réalisation de soin Douleur/tuméfaction sévère Données de l examen clinique/rx contradictoires avec s + mes ATCD de douleur chronique orofaciale Difficulté extrême (superposition de structures anatomiques) 3 e Mol. Version > 30 Rotation > 30 Élongation coronaire +/- reconstitution préendo complexe indispensable(s) Modification importante de la technique Altération importante de la morphologie coronaire (Dens in Dente, Couronnes fusionnées) La restauration ne reflète pas l anatomie idéale ou Pilier de bridge Inlay-core Courbure extrême (>30 ) Double courbure Ant./PM Mb avec 2 Rc PM Mx avec 3 Rc Mol. avec 4 cx ou + Division canalaire 1/3 moyen ou apical Racine très longue (>30 mm) Canal en C Disparition apicale image canalaire Oblitération canalaire Apex ouvert > 1,5 mm Résorption interne avec communication parodontale Résorption externe Fracture coronoradiculaire (dent immature) Fracture radiculaire 1/3 coronaire Fracture alvéolaire Luxation Expulsion Perforation Butée/bouchon Fracture instrumentale ATCD de Tt endo orthograde Alvéolyse avancée Dent fissurée Lésion endoparodontale combinée Amputation radiculaire x 5 = Difficulté moyenne entre 15 et 19. Difficulté modérée entre 20 et 25. Difficulté élevée au-dessus de 25. Tableau II - Charte simplifiée proposée par l Association Néerlandaise d Endodontie. Problèmes médicaux (score ASA > 2) Limitation physique (ouverture buccale, réflexe nauséeux)/coopération difficile Difficulté diagnostique Prémolaire > 2 canaux Molaire > 3 canaux/dents de sagesse Division canalaire dans le tiers médian ou le tiers apical Rotation ou inclinaison de la dent modérée à sévère Morphologie coronaire ou radiculaire aberrante/ Racine très longue (> 30 mm) Difficulté d isolation Démontage prothétique compliqué Courbure radiculaire modérée à sévère (> 10 ) Obstruction (oblitération canalaire, calcification), perforation, apex ouvert Retraitement Lésion endo-parodontale Traumatisme alvéolo-dentaire Si un ou plusieurs ces facteurs de risque sont présents, il est recommandé d évaluer plus en détail la difficulté du cas en s aidant par exemple de la charte précédente. Il est intéressant de noter que l évaluation de la difficulté d un cas ne fait pas intervenir seulement des critères techniques strictement endodontiques, mais également un certain nombre de paramètres cliniques ayant une influence directe sur la faisabilité de l acte, comme l état de santé du patient et son degré de coopération. L intérêt de tels outils est de ne plus seulement envisager le traitement sur la base d un simple cliché radiographique mais en prenant en compte l ensemble des facteurs qui concourent à sa faisabilité. Les cas les plus complexes seront d autant mieux gérés que les difficultés auront été identifiées préalablement au traitement et que la stratégie adoptée permettra de les aborder les unes après les autres. 225

endodontie REVUE DE LITTÉRATURE Dominique Martin et Sandrine Dahan Evaluation réponses en ligne sur notre site www.information-dentaire.com 1. Il est indispensable de prendre au moins un cliché préopératoire avant d'entreprendre un traitement canalaire. V F 2. La pose d'un champ opératoire est recommandée dans tous les cas en endodontie. V F 3. Tous les cas peuvent être traités de la même façon, sans prendre de précaution particulière. V F 4. L'identification préalable des facteurs de risque permet de limiter la survenue de complications. V F bibliographie 1. Académie Canadienne d Endodontie. Les standards pour la pratique de l endodontie. Août 1998 (révision en 2006). www.caendo. ca/about_cae/standards/standards_french.pdf 2. American Association of Endodontist. Endodontic Case Difficulty Assessment Form. 1999. www.aae.org/dentalpro/ CaseAssmtReferral.htm 3. ANDEM. Recommandations et références dentaires. Avril 1996 ; chapitre II : 59-103. 4. Boucher Y, Matossian L, Rilliard F, Machtou P. Radiographic evaluation of the prevalence and technical quality of root canal treatment in a French subpopulation. Int Endod J. 2002 ; 35(3):229-38. 5. European Society of Endodontology. Quality guidelines for endodontic treatment : consensus report of the European Society of Endodontology. Int Endod J. 2006 ; 39(12):921-30. 6. Gorni FGM, Gagliani MM. The outcome of endodontic retreatment : a 2-year follow-up. J Endod 2004 ; 30(1):1-4. 7. Masson E, Henry JL, Dumais T, Busson O, Gérard P. Évaluation des thérapeutiques endodontiques : enquête de pratique à partir des radiogrammes. Revue Médicale de l Assurance-maladie 2002 ; (33)3. Auteur : Docteur François Bronnec, Ancien interne, ancien AHU. 21, rue Fabre d'églantine 75012 Paris. Influence of post fit and post length on fracture résistance. Büttel L., Krastl G., Lorch H., Naumann M., Zitzmann U. & Weiger R. International Endodontic Journal, 42, 47-53, 2009 La nature de l ancrage radiculaire peut avoir des conséquences sur la résistance à la fracture de la racine. Cette étude a pour objet d évaluer l influence de la longueur et de l adaptation des tenons en fibre de verre renforcés au composite sur la résistance radiculaire. L étude a été menée sur 96 dents extraites monoradiculées. Les dents ont été sectionnées au niveau cervical et réparties en 4 groupes, dans le premier le tenon mesure 6 mm et il est adapté, dans le deuxième le tenon mesure 3 mm et il est adapté, dans le troisième le tenon mesure 6 mm et a un diamètre inférieur à celui de la préparation, enfin dans le quatrième groupe, le tenon mesure 3 mm et le diamètre du tenon est inférieur à celui de la préparation. Tous les tenons ont été collés au composite et la couronne a été reconstituée en composite direct. Les dents ont été soumises à des forces jusqu à fracture radiculaire, le niveau de force nécessaire à provoquer la fracture a été enregistré et comparé entre les groupes. L analyse statistique a mis en évidence l absence de différence significative entre les groupes présentant une adaptation différente du tenon. En revanche, la longueur du tenon influe significativement sur la résistance à la fracture, les dents présentant un tenon de 6 mm ont beaucoup mieux résisté à la fracture. Afin de mieux répartir les forces subies par la dent et de favoriser la résistance à la fracture il est préférable de concevoir un tenon suffisamment long. D autre part, l étude montre que l adaptation du tenon n est pas nécessaire, ainsi, lorsque le canal est ovale il est inutile d augmenter la préparation canalaire jusqu à l obtention d une section circulaire pour permettre l adaptation du tenon. 226

CPEA Appopriate électrode placement site for electroc pulp testing first molar teeth. Lin J., Chandler N., Purton D. & Monteith. Journal of Endodontics Nov ; 33(11): 1296-1298, 2007 Le test électrique permet de déterminer la vitalité d une dent par la diffusion d un courant électrique. Ce courant est pulsé avec une augmentation régulière de son intensité, lorsque le patient ressent un picotement, un réchauffement ou une douleur le test est positif et il est interrompu. Le courant est transmis grâce à deux électrodes, l une placée sur la commissure et l autre sur la dent. L objectif de cette étude est de définir la position la plus appropriée de l électrode sur la dent lors du test d une molaire. L étude a été menée sur une première molaire maxillaire et mandibulaire de 20 volontaires, ces dents ne présentaient ni restauration ni antécédent de traumatisme. Sept sites ont été testés, le site recherché étant celui pour lequel le seuil de réponse est le plus bas. L analyse statistique des résultats a mis en évidence que le site le plus sensible est la pointe de la cuspide mésio-vestibulaire au maxillaire comme à la mandibule. Ceci s explique par le fait que la plus grande densité de terminaisons nerveuses est située au niveau de la corne pulpaire et le point le plus proche d une corne pulpaire est la cuspide mésio-vestibulaire. Le test électrique est un des tests les plus fiables pour juger de la vitalité de la pulpe. Lors de sa mise en œuvre sur une molaire, il est recommandé de positionner l électrode sur la cuspide mésio-vestibulaire. Ce protocole permet d éviter au mieux les faux négatifs. Clinical implications and microbiology of bacterial persistence after treatment procedures. Siqueira JF Jr, Rôças IN. Journal of Endodontics Nov ; 34(11): 1291-1301, 2008. Nous savons aujourd hui que la parodontite apicale a pour étiologie la présence bactérienne au sein de l endodonte. L objectif idéal du traitement est de stériliser le canal afin de retrouver les conditions physiologiques de guérison. Cet objectif est réalisable dans le cas d un traitement initial sur dent pulpée si celui-ci est mené dans de parfaites conditions d asepsie, mais est plus difficile à concevoir en présence d une infection endodontique. Il est établi qu une stérilisation complète de l endodonte était dans cette situation utopique avec les moyens actuels : la complexité de l anatomie ne permettant pas aux instruments et aux solutions d irrigation d accéder à la totalité des surfaces canalaires. Le taux relativement élevé de succès dans ces situations (de l ordre de 85 %) peut s expliquer par la théorie des quorums : en 1934, Theobald Smith décrivait la pathologie infectieuse comme le résultat d interactions entre la quantité et la virulence microbienne et les défenses de l hôte. Cette théorie ancienne s applique à la parodontite apicale. En effet, pour provoquer une lésion apicale l existence de bactéries dans l endodonte est nécessaire, elles doivent être virulentes et présentes en quantité suffisante. Le seuil de bactéries nécessaire pour induire une réponse de l hôte est dépendante de la virulence de la bactérie, plus la bactérie est virulente moins le seuil sera élevé. La diversité des infections endodontiques en terme d espèce bactérienne ne permet pas de définir un seuil général de bactéries provoquant une réponse de l hôte. Par ailleurs, la résistance de l hôte est aussi un facteur important dans le développement d une pathologie apicale. Nous savons aujourd hui que les protocoles endodontiques ne nous permettent pas d obtenir la stérilité canalaire d une dent infectée. L idée émise dans cet article est que les procédures de mise en forme, irrigation et obturation auraient pour objectif de réduire la quantité de bactéries sous un seuil limite afin de permettre la disparition de la réaction de défense de l hôte. Les recherches sur cette vision encore très théorique de l infection endodontique sont peu nombreuses, de nouvelles investigations dans cette voie pourraient apporter une meilleure compréhension de l étiopathogénie des pathologies d origine endodontique. 227