Documents et lieux de mémoire de la persécution et de la déportation des Juifs à Nîmes. Pistes d'intervention auprès des classes de 3e et de 1ère.



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Documents et lieux de mémoire de la ersécution et de la déortation des Juifs à Nîmes. Pistes d'intervention aurès des classes de 3e et de 1ère. L'enseignement du génocide des Juifs est inscrite à trois rerises dans les rogrammes d'histoire de l'éducation nationale: la remière fois au niveau de la classe de CM2, la deuxième our les classes de 3e et la troisième our les classes de 1ère. A chaque niveau corresond une aroche différente (la découverte, la descrition et l'analyse) liée à l'âge des élèves. Des manuels, des documentaires, des dossiers édagogiques sont mis à la disosition des enseignants our faciliter cet enseignement articulièrement comlexe à saisir our les enfants dans sa ortée, son déroulement et sa dimension. Les roositions d'activités édagogiques insérées à cette laquette ont our but d'aider les enseignants dans leur démarches ar une aroche locale de ce que furent les ersécutions et les déortations des Juifs dans la ville et le déartement où ils enseignent. En insistant sur le sort des enfants, en lien avec l'aosition de la laque commémorative à la mémoire de ceux qui furent déortés, nous esérons à la fois que les élèves, erçoivent là ce que fût la réalité de cette ersécution mais également qu'il comrennent ce qui fait l'une des singularité du rocessus génocidaire à savoir la volonté d'extermination englobant jusqu'aux enfants. Pour cela lusieurs istes et activités sont roosées dont l'utilisation eut se faire en classe où dans les différents endroits qui gardent la mémoire de cette ersécution et de cette déortation. Les istes édagogiques sont regrouées en quatre activités: Activité 1 : découverte des documents d'archives Activité 2 : découverte des lieux d'histoire et de mémoire Nîmois. Activité 3 : des témoignages de survivants. Activité 4 : les enfants déortés de Nîmes Nous avons délibérément choisi de ne as fournir des fiches de travail «clefs en main» aux enseignants car celles-ci sont la luart du tems difficilement utilisables en raison des sécificités de chaque établissement et de chaque classe. Les enseignants euvent ainsi utiliser à leur guise les documents dans le cadre de leur rojet édagogique. Nous nous sommes bornés à fournir our chacun d'eux une contextualisation récise ainsi que quelques istes d'exloitation édagogique. Les documents utilisés dans ce livret seront envoyé ar courriel aux enseignants qui en font la demande à l'adresse suivante: acanimes@dbmail.com 1

Sommaire Activité 1 : La ersécution des Juifs dans les documents des archives déartementales du Gard. Chronologie de la ersécution des juifs dans le Gard document 1. Le fichier juif de la réfecture du Gard. document 2 : la réaration de la rafle du 25/26 aout 1942 à Nîmes document 3. La soliation des Juifs sous Vichy. P Activité 2 : Des lieux d'histoire et de mémoire remière artie : Vie communautaire juive à Nîmes avant et endant la guerre la synagogue de Nîmes la vie économique et sociale deuxième artie : les lieux de la ersécution la caserne d'artillerie, route d'uzes à Nîmes l'immeuble de la Gestao 13 boulevard Gambetta troisième artie : les lieux de mémoire la yramide aux «Héros et martyrs du combat our la liberté» le monument du cimetière israélite la laque commémorative des rafles de l'été 1942. Activités 3 : Documents et témoignages document 1 : extrait de la déclaration individuelle de Vital Anaw, Juillet 1941. document 2 : extrait du témoignage d'elsa Taragano document 3 : extrait du témoignage de Georges Ben Attar, rescaé d'auschwitz. Activité 4 : les enfants juifs déortés de Nîmes et du Gard liste des enfants juifs déortés du Gard (Nom, rénom, dernière adresse, lieu de naissance, numéro de convoi) activités roosées et commentaires. 2

Activité 1 : La ersécution des Juifs dans les documents des archives déartementales du Gard. La ersécutions des Juifs dans le Gard comme dans le reste de la Zone Sud endant la Seconde Guerre mondiale a été le résultat, entre autres, d'un intense travail administratif mené sous la férule des autorités de Vichy dès 1940. Les archives déartementales du Gard conservent, en artie au moins, les traces de la mise en lace de cet étau qui se referma sur la communauté juive nîmoise et sur les Juifs qui vinrent se réfugier dans notre ville. La chronologie suivante ermet de ercevoir la mise en oeuvre des ersécutions: 04/10/40 Création ar le gouvernement de Vichy d'un statut légal articulier our les Juifs de France leur interdisant certaines activités et rofessions. (le journalisme, la médecine, la fonction ublique... Juin/ Juillet 1941 Juillet 1941 Recensement des Juifs dans la zone sud. Dans le Gard, au 5 Juillet, le recensement fait aaraître que 2134 Juifs résident dans le déartement. Loi sur «l'aryanisation des biens Juifs». Les commerces tenus ar des Juifs sont confiés à des administrateurs rovisoires uis vendus. De nombreuses familles juives nîmoises erdent leurs entrerises entre 1942 et 1944. 3 août 1942 Premières rafles de Juifs. Sont arrêtés en remier lieu les Juifs étrangers regroués dans les Groues de travailleurs étrangers ( G.T.E 1 ) notamment ceux de Beaucaire et de Aulas 11 août 1942 Rafles des autres GTE notamment de Langlade 25/26 août 1942 Arrestation ar la olice française des familles juives considérées comme «aatride» (ayant erdu la nationalité de leur ays d'origine). Ces familles sont conduites aux cams des milles our les hommes et certainement à l'hôtel Bomard à Marseille our les femmes et les enfants. 11 novembre 1942 Invasion de la zone sud ar les Allemands 11 février 1943 Installation de la Gestao à Nîmes Mars 1943 / Juin 1944 Arrestations continues de familles juives lors de rafles ciblées le lus souvent suite à des dénonciations. Citons ar exemle la rafle du 17 setembre 1943 au cours de laquelle les familles Ben Attar, Cario et Cavaillon furent arrêtées. Au total, il semblerait que 374 Juifs de Nîmes, originaires ou réfugiés, aient été déortés vers les cams d'extermination. Les ersonnes rises lors des rafles d'août 1942 ont été transférés au cam des Milles à Aix-en Provence, les transferts ultérieurs se firent ensuite vers la rison des Baumettes à Marseille. Toutes transiteront ar Drancy. Les enfants furent, comme l'immense majorité des déortés, conduits vers Auschwitz. L'un d'entre eux Jean Siegel, se trouvait dans le convoi n 53 à destination du cam d'extermination de Sobibor. 1 Le 27 setembre 1940, loi sur les «étrangers en surnombre dans l'économie nationale» qui crée les GTE c'est à dire des cams de travail qui regroue des réfugiés antifascites, des Réublicains esagnols et des juifs étrangers». 3

Activité 1 : document 1. Le fichier juif de la réfecture du Gard. En Juin 1941, les réfets reçoivent l'ordre d'établir un recensement des Juifs en résidence dans leur déartement. Les Juifs doivent eux-mêmes se rendre dans les commissariats our y être recensés. Par souci de légalité, l'immense majorité accomlira cette démarche. La réfecture constitue ainsi un «Fichier Juif» qui comortera jusqu'à 2 350 fiches à l'image de celles reroduites ci-dessous. Documents : Archives déartementales du Gard: cote 1 W 139. Fichier Juif. En rojetant ces documents d'archives au tableau, les enseignants euvent éclairer l'immense travail administratif que rerésente la mise en lace des olitiques de ersécution. Les documents sont rédigés en Français et ermettent de comrendre l'imlication des rouages administratifs et oliciers du régime de Vichy. Les enseignants euvent interroger les élèves sur les éléments reortés sur ces fiches et les questionner sur leur utilité. On constate que tous les Juifs sont concernés quel que soit leur âge ou leur nationalité. Les documents ortent les traces d'une continuité dans la volonté de fichage ( deux dates figurent sur chaque fiche : 2 juin 1941 et 11 décembre 1942). Ces deux documents illustrent ce que fut la remière étae sur la route qui mena à Auschwitz. En effet, les deux ersonnes mentionnées sur ces documents furent déortées uis assassinées. 4

Activité 1 : document 2 : la réaration de la rafle du 25/26 aout 1942 à Nîmes Arès la rafle du Vel d'hiv du mois de juillet 1942, le gouvernement de Laval cherche à augmenter le nombre de Juifs à livrer aux allemands. De grande rafles se réarent dans les déartements de la Zone Sud. La réfecture du Gard établie une liste de 121 noms de ersonnes à arrêter. Tous sont des Juifs considérés comme aatrides c'est à dire ayant erdu leur nationalité allemande ou autrichienne ou originaire des territoires de l'euroe de l'est conquis ar les nazis. Les document ci dessous en est un extrait. Le nom de lusieurs enfants déortés figure dans cette liste. Préfecture du Gard, 1ere division, olice des étrangers: «Liste alhabétique des Israélites résidant dans le Gard établie conformément aux instructions de la circulaire n 2765olA du 5 août 1942» Parmi les 121 ersonnes recensés au mois d'août 1942 figurent lusieurs enfants qui seront déortés ar la suite. Sur l'extrait ci-contre on eut lire les noms de Rachel, Naftali et Gisèle Rosner âgées de 5, 7 et 11ans au moment de leur déortation. A la lecture de ces documents, les élèves erçoivent la rigueur aortée à la réaration de chaque rafle. Chaque famille fait l'objet d'une descrition récise qui n'oublie aucun de ses membres même les lus jeunes (Rachel Rosner, n'a que 5 ans au moment de son arrestation). Les lieux de naissances sont récisés ainsi que les nationalités réondant ainsi aux instructions d'arrestation qui ne touchent à l'été 1942 que les «aatrides». Pour chaque individu, l'adresse récise est reortée de façon à faciliter les arrestations le moment de la rafle venu. 5

Ce document est l'occasion de raeler aux élèves que de nombreux Juifs d'allemagne, d'autriche ou d'euroe de l'est avaient tenté de fuir les ersécutions des nazis dans ces territoires et trouvé un refuge en France. Pour les Juifs d'euroe, la France rerésentait alors la «atrie des droits de l'homme» qui, la remière en Euroe occidentale, avait accordé la citoyenneté aux Juifs lors de la Révolution française. C'est aussi cette tradition d'accueil et de refuge que le régime de Vichy bafoue en livrant des milliers de ersonnes, dont de nombreux enfants, à leurs bourreaux. 6

Activité 1 : document 3. La soliation des Juifs sous Vichy. Outre les ersécutions morales et hysiques, le régime de Vichy s' est attaché à exclure les Juifs de la communauté nationale en leur interdisant d'exercer certaines rofessions ou en leur confisquant leurs biens et notamment leurs entrerises aussi modestes fussent-elles. Le document ci dessous est tiré des archives déartementales du Gard où il est classé sous la cote 1 W 136. Rédigé à Vichy en date du 1er mai 1943, il est signé de Darquier de Pelleoix, le dirigeant du Commissariat général aux questions juives. Il fait état de la nomination d'administrateurs rovisoires our 7 entrerises aartenant à des Juifs nîmois. Parmi les roriétaires déossédés, on notera les noms d'elie AFNAIM, Vital ANAW, Mme FISBEIN née BEN ATTAR, Maurice GOLDENBERG ou Lucien DREYFUS. On interrogera d'abord les élèves sur la nature de ce document ( un arrêté s'inscrivant dans la continuité de la loi du 22 juillet 1941 «relative aux entrerises et valeurs aartenant à des Juifs») sur son auteur et sa date. Ce sera l'occasion our l'enseignant de résenter le CGQJ (un organisme indéendant de la olice et mais en ayant les ouvoirs dans tout ce qui touchait aux «affaires juives») et sur ses missions ( mener des enquêtes sur les Juifs et sur leurs biens, veiller à l'alication des mesures antisémites, solier les biens aartenant à des Juifs). 7

On ourra ensuite, en s'auyant sur la rojection du document, faire relever aux élèves les adresses, que l'on situera au tableau sur un lan de Nîmes, et surtout les activités de ces différentes entrerises tenues ar ces familles. On montrera ainsi la luralité des activités même si le commerce et l'habillement dominent. Il conviendra alors raeler que la mission des administrateurs rovisoires était de gérer ces biens jusqu'à ce qu'il soient mis en vente. Certains administrateurs se montrèrent comatissant envers les victimes de ces soliations alors que d'autres en rofitèrent our s'enrichir ersonnellement. Selon le niveau ou la classe, on ourra aorter certaines des récisions suivantes aux élèves : Dans le Gard sur les 107 dossiers d'entrerises ayant été examiné ar le CGQJ, 42 se concluent ar la vente de l'affaire, 7 ar des liquidations, 16 ar «l'élimination de l'élément juif» ( dans le cas de SARL détenue en artie ar des Juifs), 8 ar des réquisitions ar l'occuant. 38 dossiers n'ont as abouti ou leur aboutissement est inconnu 2. Les trois tyes de documents résentés ( fichier individuel, recensement collectif en vue d'une rafle et organisation de la soliation des biens des Juifs) euvent être étudiés sous forme de dossier afin que les élèves erçoivent les différentes formes de ersécutions. Pour chacun d'eux les élèves doivent déterminer la nature du document, les mesures rises et le but oursuivi ar les autorités de vichy lorsqu'elles les rédigent. 2 D'AGOSTINO Sohie, Les Juifs dans le Gard durant la Seconde Guerre Mondiale, Mémoire de maîtrise d'histoire, sous la direction de Carol Iancu, Université Montellier III, 1993. 49. 8

Activité 2 : Des lieux d'histoire et de mémoire Malgré les transformations effectuées deuis 1945, la ville de Nîmes conserve en grande artie, our le centre ville au moins, l'organisation urbaine qui était la sienne endant la Seconde Guerre mondiale. Aussi est-il ossible our les enseignants et leurs classes de artir à la rencontre des lieux qui furent ceux de la vie, du sauvetage mais aussi de la ersécutions des Juifs de Nîmes. Sur la carte de Nîmes ci dessous nous avons essayé de désigner les lieux de cette histoire. Piste édagogique : La carte de Nîmes figurant sur la age suivante est une carte de 1914 tiré du calendrier des PTT. Le centre ville de la ville ne connait as de modification jusqu'à la Seconde Guerre mondiale ce qui ermet de l'utilise sans risque d'erreur. Cette carte aidera les enseignants à localiser l'ensemble des ces lieux et ainsi à construire un arcours arorié. Il est référable que les élèves disosent our ce arcours d'une fiche toute simle sur laquelle ils relèvent le nom du lieu, sa fonction endant la guerre et sa fonction actuelle. Les ages qui suivent résentent chacun de ces lieux un eu lus en détail our ermettre aux enseignants de commenter chaque arrêt à l'aide d'exemle récis. Ces lieux sont classés de la façon suivante: quelques lieux de la vie juive à Nîmes avant guerre les lieux de la ersécutions les lieux de mémoire. 9

Les lieux de l'histoire de la communauté juive de Nîmes endant la Seconde Guerre mondiale. 1 : Le quartier Saint Charles qui était déjà un quartier oulaire ou l'on trouvait les oulations récemment immigrées. C'est dans ce quartier que vivaient la luart des familles juives modestes rincialement originaires de Turquie ou de Grèce et qui formaient la communauté Judéoesagnole. 2 : Le 13 boulevard Gambetta, l'immeuble de la Gestao arès son installation à Nîmes en février 1943 Cet immeuble avait été solié à une famille juive. 3 : les halles centrales où de nombreux marchands ambulants juifs originaires de Turquie tenaient des stands de bonneterie à l'extérieur du marché. 4 : la Synagogue de la rue Roussy 5 : la caserne d'artillerie où furent incarcérés de nombreux juifs nîmois arès leur arrestation avant leur déart our Drancy via les Baumettes à Marseille. 6 : le lieu dit «canto cigalo» où furent détenus les familles et individus arrêtés lors de la rafle du 26 août 1942. 7 : le début de la garrigue nîmoise avec ses «mazets» qui servirent de refuge à certaines familles juives. 10

Activité 2 : Vie communautaire à Nîmes avant et endant la guerre La synagogue de Nîmes La résence des Juifs à Nîmes remonterait, au moins, au VII e siècle lorsque des Juifs exulsés d'esagne trouvèrent refuge dans notre ville alors sous domination du comte Hildéric. On trouve ainsi, ar la suite de nombreux documents relatifs à la communauté juive au moyen âge. Il est établi,ar exemle, que, dès le XI e siècle, une concession our un cimetière fut octroyée aux Juifs de Nîmes, sur les entes du mont Dulan, dont la redevance était ayée en oivre au monastère St Baudile. La synagogue actuelle, rue Roussy, date de la fin du XVIII e siècle. Elle fut édifiée à artir de 1793 ar set marchands juifs venus du comtat Venessain, des «Juifs du ae». Restaurée en 1893, la façade actuelle date de cette éoque. A la veille de la Seconde Guerre mondiale, la communauté n'a as de rabbin deuis la mort de Salomon Khan en 1931. Les frères Cario sont alors ministres officiants et ratiquent un rite insiré de celui des Judéo-esagnols de Constantinole dont ils sont originaires comme une grande artie de l'assistance de la synagogue en 1939. 11

Activité 2 : lieux de mémoire et d'histoire : la vie économique et sociale La manufacture de Bonneterie Ouziel et le Café des Sorts, Boulevard Gambetta. Les familles juives les lus installées disosaient de commerces relativement rosère. La manufacture de bonneterie Ouziel en est un exemle. Elle était située à côté du Café des Sorts, lieu de rendez vous des hommes de la communauté judéo-esagnole où ils se retrouvaient our jouer aux cartes et discuter les halles de Nîmes. De nombreuses familles récemment immigrées de Turquie tenaient, souvent en raison de l'interdiction qui était faite aux immigrés récents, au début des années 1930, d'occuer un emloi salarié, des stands de bonneterie devant les Halles de Nîmes. Ils étaient considérés comme marchands ambulants car ces stands n'étaient as fixes et devaient être rentrés dans des entreôts chaque soir. A travers ces quelques rares exemles, on essaiera de faire ercevoir aux élèves la richesse et la diversité de la vie de la communauté juive à Nîmes avant la guerre. Il s'agit de faire comrendre aux élèves que les Juifs nîmois déortés menaient une vie similaire à celle de leurs concitoyens, qu'ils ne sont as surgis de nulle art our ensuite être assassinés. Leur vie fut celle de tout un chacun. 12

activité 2 : les lieux de la ersécutions des Juifs à Nîmes la caserne d'artillerie, route d'uzès à Nîmes. Cette caserne fut le lieu de détention des Juifs arrêtés à Nîmes lors des rafles ciblées et familiales mais aussi arfois lors de contrôles inoinés notamment dans le cadre de la recherche de réfractaires au STO. Les ersonnes arrêtées lors des rafles de l'été 1942 avaient, quant à elles, été rassemblées au lieu dit «Canto Cigalo» sur la route d'arles. La famille Perahia fut détenue dans cette caserne. Le ère et la mère furent arrêtés à leur domicile dans le quartier Saint Charles alors que les deux fils ainés furent arrêtés sur un chantier uis conduits à l'école Talabot dans le cadre du STO. Ils furent reconnus, ou dénoncés, comme Juifs et conduit à la caserne d'artillerie où se trouvaient déjà leurs arents. C'est à cet endroit que M.Salomon Perahia aerçut our la dernière fois, son ère et l'un de ses frères ainés à artir du trottoir de l'autre coté de la rue. Alors qu'un olicier s'arochait de lui, son ère lui fit signe de vite artir, ce qu'il fit immédiatement mais sans savoir quel serait le sort réservé à ses arents. Son ère et ses frères furent déortés, avec 900 autres français, ar le convoi n 73 à destination de Kaunas en Lituanie. Ces déortés furent utilisés comme main d'oeuvre servile ar l'organisation TODT en charge des grands travaux d'infrastructures et notamment de défense our le IIIe Reich. On observera avec les élèves les moyens mis à disosition de la olice et de la Gestao dans leur traque des Juifs. Que soit des moyens humains (enquêteurs, administratifs, oliciers, gardes...) ou matériels (lieux de rétention, moyens de transort...). 13

Activité 2 : les lieux de la ersécution L'immeuble de la Gestao à Nîmes. 13 boulevard Gambetta. En février 1943, la Gestao réquisitionne l'immeuble situé au 13 du boulevard Gambetta au croisement de la rue Graverol. Les roriétaires de cet immeuble étaient Juifs et dirigeaient une entrerise de confection de vêtements qui fut lacée sous administration rovisoire arès la romulgation des textes sur l'aryanisation des biens juifs. De cet immeuble, la Gestao ouvait, avec l'aide de sulétifs français qui connaissaient bien la ville, organiser rafles et arrestations. Certaines ersonnes arrêtés furent conduites dans cet immeuble our y être interrogées, la Gestao esérant connaître les endroits où ouvaient se trouver les membres de leurs familles. Merkado TARAGANO y fut détenu arès avoir été arrêté. Sa fille, Laure, arenant son arrestation se rendit devant l'immeuble our obtenir sa libération mais fut ellemême arrêtée uis déortée. Elle fut, d'ailleurs l'une des rares nîmoise à revenir d' Auschwitz. 14

Activité 2 : les lieux de mémoire. La yramide à la mémoire des déortés A travers les lieux commémoratifs de la déortation des juifs de Nîmes et du Gard, les enseignants euvent aborder avec les élèves la question de la mémoire de la Shoah en France et de sa visibilité ublique. Les dates de construction et les textes écrits sur ces laques et monuments sont significatifs des évolutions de la société française face à son assé. De la fin des années 1940 au début des années 1970, la mémoire de la Shoah est souvent limitée à la communauté juive. Les autorités insistent dès le lendemain de la Secondaire Guerre mondiale sur le rôle des organisations de résistances et sur le martyr de nombreux résistants. On cherche alors à faire asser à l'arrière lan voire à occulter la réalité de la collaboration dont la ersécution et la déortation des Juifs est l'une des lus criantes réalité. Déortés dits «raciaux» et déortés dits «olitiques» sont alors confondus et le rôle du gouvernement de Vichy et des collaborateurs n'est as mentionné. Le remier monument à la mémoire des déortés, la yramide du boulevard Jean Jaures, s'inscrit dans cette vision. La construction de ce monument fut décidée lors du conseil municial du 23 décembre 1946. Il fut inauguré le 4 juillet 1954. C'est un bâtiment imosant qui traduit l'imortance accordée à la mémoire des disarus de la Seconde Guerre mondiale à la fin des années 1940. Les enseignants ourront constater l'étonnante absence de mention du sort articulier des Juifs endant la guerre. La structure du bâtiment est résolument tournée vers un hommage aux résistants laissant dans l'ombre celui des Juifs ce que traduit la hrase inscrite au fronton «Au héros et martyrs du combat our la liberté». C'est avant tout les combattants, et armi eux les victimes de la réression, qui sont mis à l'honneur dans un ays qui veut aussi oublier les affres de la 15

collaboration. Le texte de la laque, qui énumèrent la liste des cams à artir desquels des cendres de déortés furent amenées à Nîmes our être lacées dans la cryte, n'est as lus exlicite sur le sort des juifs. La formulation de la laque doit ermettre de raeler aux élèves que endant longtems, la distinction entre cams de concentration ( dans lesquels se trouvaient des Juifs et des non Juifs utilisés comme main d'oeuvre servile dans de très dures conditions et qui étaient arfois assassinés) et les cams d'extermination ( dont le rôle fut d'exterminer en masse les Juifs et des Tsiganes) ne se fit as et que le terme de déortés renvoyait dans l'esrit du lus grand nombre aux résistants français qui avaient été conduits dans des cams de concentration en Allemagne. 16

Le monument commémoratif en hommage aux Juifs nîmois déortés. Cimetière israélite. Dans un remier tems donc, il semblerait que seule la communauté juive ait fait la distinction entre les deux réalités sans our autant que cela sorte de ce cercle communautaire. C'est ainsi que le remier monument sécifiquement dédié à la mémoire de la déortation des Juifs est construit au début des années 1960 dans le cimetière israélite. Les familles Simon et Grumbach, qui étaient à la tête de la communauté nimoise, sont à l'origine de ce monument qui comorte une laque avec le nom des déortés juifs nîmois et des cendres recueillies «dans les fours crématoires d'auschwitz» comme l'indique le texte sur le bas du monument. Toutefois, de art sa situation, ce monument restait à la connaissance de la seule communauté juive nîmoise. Le texte inscrit sur le haut du monument est significatif de l'état d'esrit des dirigeants communautaires, en effet, on eut lire : «à la mémoire de nos martyrs, disarus dans les cams de déortation. Morts our la France».La formule «Morts our la France» s'inscrit certainement dans une double volonté : celle de raeler que de très nombreux juifs déortés étaient des citoyens français et que beaucou de Juifs s'engagèrent dans la Résistance. Cette formulation entretient ceendant une confusion en occultant la sécificité de la Shoah mais elle se comrend dans le contexte d'une éoque où la mémoire de la Résistance est bien mieux entretenue ar les autorités. On eut noter également, et ce n'est as sans imortance, l'absence de désignation des resonsables de ces déortations à un moment où encore, en France, la collaboration est toujours minimisée. 17

Il fallut attendre le début des années 1990, et l'inauguration de la laque commémorative des rafles d'août 1942, située au début de la route d'arles, our que la mémoire de la ersécution et de la déortation des Juifs sorte du cadre communautaire our être ortée sur la lace ublique. C'est aux ersécutions racistes et antisémites que le texte fait clairement référence sans lien avec l réression olitique. Cette laque fut inaugurée en résence du réfet, le lus haut rerésentant de l'etat dans le déartement, du maire de Nîmes de l'éoque, M. Bousquet et les rerésentants des instances communautaires M Grumbach et M. Benguigui. Pour la remière fois, le texte ointe des resonsabilités tout en veillant à faire la différence entre le régime de Vichy, jugée illégitime, qui orte la resonsabilité des déortations et la nation française et de sa tradition réublicaine. Il utilise our cela la érihrase officielle utilisée jusqu'en 1995 our désigner le régime de Vichy : «l'autorité de fait dite Gouvernement de l'etat Français». Pour faire aaraître les évolutions récentes, on eut comarer ce texte à celui de l'allocution de Jacques Chirac en 1995 ou à celui de François Hollande rononcé, en 2012, lors du 70 e anniversaire de la rafle du Vel D'hiv et qui reconnaissent tous les deux la resonsabilité de la France dans les déortations de Juifs. 18

Il est difficile de les évoquer (ces évènements), aussi, arce que ces heures noires souillent à jamais notre histoire, et sont une injure à notre assé et nos traditions. Oui, la folie criminelle de l occuant a été secondée ar des Français, ar l Etat français. ( ) La France, atrie des Lumières et des Droits de l'homme, terre d'accueil et d'asile, la France, ce jour-là, accomlissait l'irréarable. Manquant à sa arole, elle livrait ses rotégés à leurs bourreaux. Jacques Chirac, discours rononcé le 16 Juillet 1995, lors de la commémoration de la rafle du Vel d'hiv. Nous sommes rassemblés ce matin our raeler l'horreur d'un crime, exrimer le chagrin de ceux qui ont vécu la tragédie, évoquer les heures noires de la collaboration, notre histoire, et donc la resonsabilité de la France. ( ) La vérité, c'est que la olice française, sur la base des listes qu'elle avait elle-même établies, s'est chargée d'arrêter les milliers d'innocents ris au iège le 16 juillet 1942. C'est que la gendarmerie française les a escortés jusqu'aux cams d'internement. La vérité, c'est que as un soldat allemand, as un seul, ne fut mobilisé our l'ensemble de l'oération. La vérité, c'est que ce crime fut commis en France, ar la France. François Hollande, discours rononcé le 17 juillet 2012 lors de la commémoration de la rafle du Vel d'hiv. 19

Activité 3 : Documents et témoignages. Texte 1 : Extrait de la déclaration manuscrite rédigée ar Vital ANAW au terme de la loi du 6 juin 1941. ( L'obligation de recensement s'accomagnait d'une obligation de déclaration individuelle et familiale qui devait comorter les renseignements d'état-civil mais également une déclaration des biens et du atrimoine) ««Je suis de nationalité française en vertu du décret de naturalisation du 8 août 1911. J'ai été mobilisé dans l'armée française du 11 août 1914 au 3 décembre 1918. Mon fils majeur a la carte de combattant de la guerre 1914-1918. Ma femme a servi comme infirmière bénévole lors de la guerre 1914-1918 et a reçu de la Croix-Rouge française en reconnaissance de ses services une alme de bronze 3 Piste édagogique : Afin d'utiliser cet extrait en classe, on raellera aux élèves le contexte dans lequel il fut rédigé. Ce texte est un extrait d'une lettre manuscrite écrite au mois de juillet 1941 dans le cadre du recensement des Juifs de la Zone sud voulue ar le gouvernement de Vichy. On ourra demander aux élèves our quelle raison cette ersonne exose avec autant de récision le rôle joué ar sa famille au service de la France. Ce sera l'occasion de raeler l'indignation que ces mesures de recensement suscitèrent armi les Juifs de France et notamment chez les nombreux anciens combattants de 1914-1918. On ourra également raeler que ce statut d'ancien combattant ne suffit à les sauver de la déortation. On eut citer le cas de Aron Ben Attar qui, bien qu'ayant le statut d'ancien combattant de 14/18 fut arrêté et déorté à Auschwitz d'où il ne revint as. Texte 2 : Témoignage de Elsa Taragano dont le mari, le beau-ère et la belle-soeur furent arrêtés début 1944 uis déortés. Seule sa belle-soeur, Laure, revint: «Nous avons aris ar des amis Juifs qui sont assées en zone libre [les FUA], qu'ils avaient fait des rafles à Paris, ris de nombreux Juifs, que des familles entières se jetaient du haut de leur balcon, se suicidaient, que tous les Juifs ortaient l'étoile jaune, qu'ils étaient déossédés de leurs biens, qu'ils étaient arqués à Drancy, c'était tellement démentiel que nous n'arrivions as à le croire ( ) Nous avions aris que les Allemands ne toucheraient as les Juifs turcs et nous avions confiance en ces monstres». iste d'utilisation édagogique: 3 Déclaration manuscrite réalisée ar Vital ANAW loi du 2 juin 1941. ADG / 1W138