Alcool, consommations, comportements à risques et dépendance. Réseau Addictions Val de Marne Ouest



Documents pareils
N O S L I M I T E S?!

"La santé des étudiants en 2015"

"La santé des étudiants en 2013"

Tableau de bord sur les addictions en Bretagne

Les drogues POUR EN SAVOIR PLUS. 1. L avis du psychologue. 2. Les risques et leur prévention. Quelques chiffres

TROP, C EST COMBIEN? Chaque verre compte

DOSSIER DE PRESSE 27 AVRIL MILLIONS DE FRANÇAIS ONT UN PROBLEME AVEC L ALCOOL. ET SI LES AUTRES C ETAIT VOUS?

Santé des ans : Comment se portent et se comportent les jeunes?

Estimations 2014 des consommations de produits psychoactifs à 17 ans

Alcool : Oui, on peut dire «non» au verre de trop

Pour réduire sa consommation Ouvrons le dialogue

PRESENTATION DE LA CIPCA. MILDECA- colloque INSERM 1

ÉTAT DES LIEUX DES DROGUES ET DÉPENDANCES EN AUVERGNE

Brochure cannabis 21/02/05 4:17 PM Page 1 cannabis au volant

Si seulement j avais su. Informations sur les effets de l alcool sur la conduite automobile.

Partie III : Les déterminants de la santé

LES ADDICTIONS. Docteur Sandrine TRAPE Chef de Clinique Assistante en Psychiatrie CHU de Fort de France. le 15/04/11

cyclomoteur Non autorisé En général non autorisé sinon

9.11 Les jeux de hasard et d argent

Projet d action de prévention routière. la société xxxxxx

Enquête de Santé par Interview Belgique 2001

- Les équipements. Route à accès réglementé. Autoroute

Pourquoi consomme-t-on de l alcool? Raisons et motifs

Tableau de bord Tableau de bord. Les addictions. à La Réunion

Prévention des conduites addictives : des sciences sociales aux pratiques locales

Guide. d ivresse. de gestion de la crise. en entreprise

Faire face aux addictions des jeunes Les «Consultations Jeunes Consommateurs», une ressource pour agir précocement et aider les familles et les jeunes

ÉVOLUTION DE L'ACCIDENTALITÉ ROUTIÈRE DANS LE DÉPARTEMENT DE LA HAUTE-VIENNE Valeurs cumulées sur les 12 derniers mois avec courbe de tendance

Le cannabis en question(s)

Comment résister à l influence du groupe? (notamment en matière de tabac, d alcool et de drogues) Le point de vue d Infor-Drogues

Conférence sur l addiction au numérique du 21 mars 2013

MERCI DE RETOURNER LE BON DE PRISE EN CHARGE ET/OU LA FICHE RÉCAPITULATIVE DANS L ENVELOPPE T

L utilisation de l approche systémique dans la prévention et le traitement du jeu compulsif

15ème anniversaire de l unité d addictologie Jean Schiffer e p ier d Portes Ouvertes Jeudi 24 mai 2012

Comportements addictifs

TABLEAU DE BORD SUR LES ADDICTIONS

L alcool dans le corps effets et élimination

Addictologie. Pr Romain Moirand UF Addictologie CHU de Rennes

Préparer la formation

Les usagers de drogues âgés de 40 ans et plus pris en charge dans les structures de soins pour leurs problèmes d addiction

LES OPERATIONS (outils pédagogiques, types d'interventions) Département du Morbihan

INFORMATIONS UTILES À DESTINATION DES ÉTUDIANTS VENANT À MALTE ET GOZO POUR APPRENDRE L ANGLAIS

Les recommandations de recherche de l expertise INSERM sur la RdR. Patrizia Carrieri INSERM U912 - ORSPACA

L APS ET LE DIABETE. Le diabète se caractérise par un taux de glucose ( sucre ) trop élevé dans le sang : c est l hyperglycémie.

Prendre des risques : besoin? danger?

SANTE ECOLE ENSEIGNANTS

Différents facteurs impliqués dans l addiction

CE QU IL FAUT SAVOIR SUR

Le VIH et votre foie

CHEZ LES ADOLESCENTS ET LES JEUNES, À DESTINATION DES ADULTES. Risques routiers et consommation de produits psychoactifs

La prise en charge d un trouble dépressif récurrent ou persistant

LA MÉTHAMPHÉTAMINE LE CRYSTAL C EST QUOI

LES AVIS DU CONSEIL ÉCONOMIQUE SOCIAL ET ENVIRONNEMENTAL. Les addictions

Jeux dangereux et pratiques violentes à l école

L ALCOOL ET LE CORPS HUMAIN

Conduites addictives chez les adolescents. Usages, prévention et accompagnement

La prise en charge d un trouble bipolaire

Adapté avec la permission du Ministère de l Éducation, Nouveau Brunswick

Préface. Comment faire la fête en toute légalité, en toute sécurité?

Mémento. A l usage des parents et de leurs enfants

LE JEU EXCESSIF. Dr Christine Davidson M.Philippe Maso. Décembre 2011

Votre conduite est un exemple pensez-y!

Le cannabis en question(s)

Rénovation de la banque de questions de l'etg

Parent avant tout Parent malgré tout. Comment aider votre enfant si vous avez un problème d alcool dans votre famille.

Certaines situations de trafic peuvent-elles provoquer un risque accru d hypoglycémie?

1 point de pénalité par réponse fausse si plusieurs réponses requises 1/2 point de pénalité par réponse manquante

province (les aspects méthodologiques sont présentés dans l encadré à la page 2).

Trouble de l usage avec ou sans substances Dépendance

RAPPORT D ÉLABORATION. Outil d aide au repérage précoce et intervention brève : alcool, cannabis, tabac chez l adulte

(septembre 2009) 30 %

Joël Tremblay, Ph.D Nadine Blanchette-Martin, M. Serv. Soc. Pascal Garceau, étudiant en sociologie

Le coût social du jeu excessif

Tout savoir sur les taux d alcoolémie

Les cyberaddictions. Daniele Zullino Médecin chef de service Privatdocent Faculté de Médecine UNIGE. Service d addictologie

Diabète Type 2. Épidémiologie Aspects physiques Aspects physiologiques

Le monitoring cannabis et les recommandations pour la prévention

CONDUCTEUR ÂGÉ. Dr Jamie Dow. Medical Advisor on Road Safety Société de l assurance automobile du Québec LLE. Dr Jamie Dow

Département du Val-de-Marne. Charte départementale de partenariat sécurité routière. entre l État,

Programme intercantonal de lutte contre la dépendance au jeu (PILDJ) Actions neuchâteloises

La santé des élèves de 11 à 15 ans en France Données françaises de l enquête internationale Health Behaviour in School-aged Children (HBSC)

asdf Deuxième Assemblée mondiale sur le vieillissement Madrid (Espagne) 8-12 avril 2002 madrid

Programmation Objet - Cours II

Etude conduite par les Missions locales et les Centres d examens de santé de l Assurance Maladie

Droits et obligations

"La santé des étudiants en 2009"

Extrait du Guide d aide à la codification du BAAC. Document réalisé par l ONISR et le SETRA Avec la collaboration du CETE du Sud-Ouest

COUPLE ET PROBLÈMES SEXUELS

LES DOMMAGES LIES AUX ADDICTIONS ET LES STRATEGIES VALIDEES POUR REDUIRE CES DOMMAGES

POLICE COMMERCE ET SERVICES

SERRURIERS-MÉTALLIERS

Pôle de compétence en promotion de la santé région Centre en Promotion de la Santé en Région Centre. Salon des formations en promotion de la santé

Quand le stress nous rend malade

Définition. Recherche sur Internet. Quelques chiffres. Stress et enseignement. Symptômes 3 catégories de causes Le burn out Gestion du stress

Au fait, la drogue, comment ça commence?

L alcool dans le corps effets et élimination

Portrait des Jeunes de 12 à 25 ans de la MRC Memphrémagog

ALCOOL ET AUTRES DROGUES

Transcription:

Alcool, consommations, comportements à risques et dépendance

Quelques définitions : qu est ce qu une drogue? la modification de l état de conscience Étymologie de «addict» une dette de plaisir La dépendance / le «craving» la perte de liberté Le trépied du Dr Olievenstein une approche bio-psycho-sociale Apports de la neurobiologie La maitrise des émotions

Processus bio-psycho-social de la dépendance : individu Produit ou comportement Environnement Socio-culturel

Processus neurobiologique de la dépendance : -Processus qui agit sur la Maitrise des émotions -jusqu en 2008 la dopamine, hormone du plaisir était considérée comme responsable des conduites addictives. En 2009 Jean Pol TASSIN (INSERM), met en évidence le rôle de deux neurotransmetteurs : - Le système Noradrénergique (circuit de l hormone stimulante) -Le système Sérotoninérgique (circuit de l apaisement) Fonctionnement en Rétrocontrôle Le Couplage est inné mais la Plasticité du couplage est acquise Découplage peut être dû à un choc émotionnel (découplage partiel) ou à une exposition répétée à des substances psycho actives. Une fois la personne découplée, elle n a plus la maitrise de ses émotions. Recouplage artificiel quand il y a prise de produit La personne découplée construit des filtres cognitifs quand elle est sevrée. Opération réversible après 10 ans d abstinence

Équivalences alcool et les normes de l Organisation Mondiale de la Santé (OMS) La notion d unité d alcool : la distribution d alcool répond à un cadre législatif bien défini qui a établi une dose légale d alcool par verre «de bistrot» : 10g d alcool pur par unité d alcool Il y a la même quantité d alcool dans un verre de vin, un demi de bière, un whisky Seuils au-delà desquels on a une consommation à risques : 3 unités d alcool par jour pour les hommes (21 unités par semaine) 2 unités d alcool par jour pour les femmes (14 unités par semaine) - Un jour d abstinence hebdomadaire - Pas plus de 4 unités par occasion - Pas de consommation d alcool pendant la grossesse et l allaitement

Vin 10cl à 12 Whisky 2,5cl à 45 Champagne 10cl à 12 Bière 25cl à 4,5 Apéritif 7cl à 18 Digestif 2,5cl à 45 Au bar ou au restaurant, toutes ces boissons contiennent 10g d alcool pur + + = 3 cannettes de 33cl de bière ordinaire (5 ) = 4 verres standards 1 cannette de 50cl de bière forte (8 6) = 4 verres standards Au delà de cette limite: 3 verres par jour pour les hommes 2 verres par jour pour les femmes vous prenez des risques pour votre santé (seuil OMS) - RAVMO - 9 rue Guynemer - 94800 Villejuif Tel 01 46 77 02 11 - Fax 01 42 11 96 29 18/06/2012

L alcoolémie, ou la mesure d alcool dans le sang Nous ne sommes pas égaux, chacun réagira différemment à une même quantité d alcool ingérée. Elle ne dépend pas que du nombre d unités d alcool consommées mais aussi : - du poids de la personne : plus il est faible, plus les effets sont importants - de son alimentation :, moins il mange, plus les effets sont importants - de la durée de consommation : plus l alcool est bu rapidement, plus le foie est «débordé» est le taux d alcoolémie élevé. Les effets de l alcool ne sont pas toujours corrélés au taux d alcoolémie : Il faut également tenir compte de - l accoutumance - l état de fatigue - les conditions générales de santé physique et psychologique

Données quantitatives concernant les jeunes dans le département du Gard Indicateurs (%) Département Garçons (n=265) Département Filles (n=280) Département Global (n=545) Région Global (n=1748) Métropole Global (n=39542) Usage quotidien de tabac (>= 1 cig par jour) 36 32 34 35 28,9* Usage régulier d'alcool (>=10 fois dans mois) 17 4* 10 11 8,9 Episodes répétés d'usage d'alcool ponctuel sévère (>= 3 fois dans mois) 30 13* 22 24 19,7 Ivresse répétée (>= 3 fois dans année) 30 17* 24 30* 25,6 Expérimentation de cannabis (>=1 fois dans vie) 49 40* 45 48 42,2 Usage régulier de cannabis (>=10 fois dans mois) 15 7* 11 11 7,3* Expérimentation de poppers (>=1 fois dans vie) 19 16 18 19 13,7* Expérimentation d'ecstasy (>=1 fois dans vie) 6 6 6 6 2,9* Expérimentation de cocaïne (>=1 fois dans vie) 7 6 6 6 3,2* Expérimentation d'héroïne (>=1 fois dans vie) 1 1 1 1 1,1 * indique une différence significative entre les niveaux d usage des filles et des garçons Source : ESCAPAD 2008, OFDT

Les comportements types de consommation d alcool : De l alcool initiation à l alcool intégration - Symbole d un passage dans le monde adulte, - consommation conditionnée par un mimétisme social. L alcool plaisir - associée aux traditions françaises - 34% des buveurs déclarent boire par goût L alcool social ou l alcool mondain - consommation régulière et excessive - déjeuners ou repas d affaires arrosés L alcool refuge - automédication pour atténuer les effets d une possible angoisse ou dépression.

Les facteurs de risques valables pour toutes les substances psycho actives environnement familial et des pairs précocité de l usage auto-thérapie Personnalité statut social de la substance génétique

La consommation d'alcool peut exposer à des risques majeurs : diminution de la vigilance, souvent responsable d'accidents de la circulation, d'accidents du travail ; pertes de contrôle de soi qui peuvent conduire à des comportements de violence, à des passages à l'acte, agressions sexuelles, suicide, homicide ; exposition à des agressions en raison d'une attitude parfois provocatrice ou du fait que la personne en état d'ébriété n'est pas capable de se défendre. Coma éthylique (surdose d alcool) détérioration globale de l organisme exposé à une consommation excessive chronique

Éléments de réflexion sur les consommations d alcool Cadre de la première expérience usage banalisé intronisation dans le cercle familial usage précoce Phénomènes de groupe binge drinking (biture express) risques de coma éthyliques Paradoxe de l adolescent l adolescence est un «état limite» la maturation du cerveau vers 25 ans Les polyconsommations alcool, tabac, cannabis effets exponentiels +++

Les polyconsommations : exemple de l Alcool + Cannabis Le cannabis est la drogue illicite la plus consommée en France la consommation conjointe de cannabis et d alcool multiplie par 14 le risque d être responsable d un accident mortel. les effets ne s additionnent pas, ils se multiplient. les fumeurs de cannabis roulent plus lentement mais sont moins attentifs. On évalue à environ 230 morts par an le nombre de victimes de la route imputables au cannabis

Les idées fausses : «L alcool réchauffe» La consommation d alcool fait baisser la température corporelle Perte de ½ C par tranche de 5 unités d alcool «L alcool hydrate» L alcool est un diurétique, de plus le corps puise dans ses réserves d eau pour l éliminer. La déshydratation provoquée par la consommation d alcool est en grande partie responsable de l effet «gueule de bois» «L alcool stimule intellectuellement» Une consommation modérée d alcool désinhibe mais l alcool n est pas un psychostimulant «Boire un café ou prendre une douche fait tomber l effet de l alcool» Cela induit peut être une sensation éphémère de réveil mais seul le temps permet d éliminer l alcool. (env : 0,2g par heure)

Quelques chiffres intéressants : 13,1l d alcool pur par an par habitant de plus de 15 ans environ 3 unités par habitant par jour 35000 morts par an imputables à l alcool Alcool / Tabac chiffres inversement proportionnels : Tabac 85% de usagers dépendants Alcool 90% de consommateurs sans problème 30% des accidents mortels sont causés par 3% des conducteurs L alcool est la seule drogue dont on peut mourir du manque

Pistes pour l organisation de manifestations Mise à disposition de réglettes d alcoolométrie Messages de prévention : «évitez les mélanges» «pensez à vous hydrater» «espacez vos consommations» Mise à disposition de points d eau gratuits Stand de prévention avec Ethylomètre disponible

Merci de votre attention