Réponses aux questions Chapitre 5 5.1 Le développement physique (p. 142 de votre manuel) 1. Quelle distinction faites-vous entre la motricité fine et la motricité globale? La motricité globale réfère aux habiletés qui mobilisent tout le corps ou une grande partie du corps, alors que la motricité fine désigne des habiletés qui impliquent une région précise du corps. 2. Pourquoi dit-on que la période allant de deux ou trois ans à sept ou huit ans est une période critique pour l intégration du stade final des habiletés motrices? On dit qu il s agit d une période critique parce que les stades initial et intermédiaire du développement de la motricité dépendent surtout de la maturation physique, alors que l atteinte du stade final dépend surtout de la pratique. Si, entre cinq et sept ans, l enfant n a pas l occasion d exercer ces habiletés, il pourrait avoir beaucoup de difficulté à les maîtriser par la suite. 3. Expliquez comment la pauvreté peut affecter la santé des jeunes enfants. Souvent les enfants pauvres mangent mal, vivent dans des logements insalubres, n obtiennent pas le suivi médical nécessaire et ne grandissent pas normalement. Selon une étude longitudinale menée auprès des enfants du Québec, les enfants qui vivent dans la pauvreté sont plus susceptibles de souffrir de graves problèmes de santé, d un retard de croissance, de crises d asthme, et d avoir été admis à l hôpital au cours des douze derniers mois. Les effets de la pauvreté se font sentir chez tous les enfants, indépendamment du niveau d instruction des parents. Un manque de ressources peut alors entraîner non seulement une malnutrition, mais aussi un stress prolongé, qui sera vécu autant par les enfants que par leurs parents, et qui se traduira par une vulnérabilité générale de leur système immunitaire. 4. Quelles sont les causes possibles de l énurésie chez les enfants? Même s il se peut que leur vessie soit plus petite, moins de 1 % des enfants qui souffrent d énurésie présentent un problème physique. La découverte de l emplacement d un gène relié à l énurésie sur le chromosome 13q, indique que l hérédité en est un facteur majeur qui peut être combiné à une lente maturation motrice, à une capacité réduite de la vessie et à des difficultés à sortir du sommeil profond.
5.2 Le développement cognitif (p. 155 de votre manuel) 5. Quels sont les progrès réalisés par l enfant qui est parvenu au stade préopératoire? Les progrès réalisés par l enfant qui est parvenu au stade préopératoire sont : La fonction symbolique : Les enfants peuvent penser à une personne, à un objet absent, ou à un événement qui ne se déroule pas dans le présent. Les enfants peuvent imaginer que les objets ou les personnes possèdent des propriétés différentes de celles qu ils ont en réalité. La compréhension de l identité : Les enfants savent que des modifications superficielles ne changent pas la nature des choses. La compréhension des liens de causalité (causes et effets) : Les enfants réalisent que les événements ont des causes. La capacité de classifier : Les enfants classent les objets, les personnes et les événements en catégories significatives. La compréhension des nombres : Les enfants peuvent compter et gérer les quantités. L empathie : Les enfants deviennent plus à même d imaginer comment les autres se sentent. La théorie de l esprit : Les enfants deviennent plus conscients de l activité mentale et du fonctionnement de l esprit. 6. Piaget a utilisé une expérience classique pour évaluer la notion de conservation chez les enfants. Décrivez cette expérience et expliquez les réponses typiques d un enfant du stade préopératoire. Dans cette expérience, on présente à un enfant deux verres identiques, bas et évasés, qui contiennent la même quantité d eau. On verse ensuite l eau d un des verres dans un troisième verre, haut et étroit, puis on demande à l enfant s il y a un verre qui contient plus d eau ou si les deux verres contiennent «la même quantité d eau». Même après avoir vu l expérimentateur verser l eau du verre bas et évasé dans le verre haut et étroit, et même si l enfant verse l eau lui-même, il répond toujours que l un des deux verres contient plus d eau. Lorsqu on lui demande pourquoi, il répond : «Celui-ci est plus grand ici.», en montrant la hauteur (ou la largeur) du verre. Au stade préopératoire, l enfant est donc incapable de considérer la hauteur et la largeur en même temps. Il centre sa pensée sur l un ou l autre de ces aspects, et sa réponse découle de l évaluation d une seule dimension du verre : la hauteur ou la largeur. 7. Quels sont les principaux facteurs qui font qu un enfant se rappellera davantage un événement particulier plutôt qu un autre? L enfant se souviendra davantage d un événement particulier si : - l événement est spécial ou hors de l ordinaire. - l enfant participe activement à l événement et ne l a pas seulement vu. - l enfant a l occasion de reparler de l événement à plusieurs reprises après l événement. Quand un parent reparle d un événement avec l enfant, il peut ainsi l aider à encoder l information concernant l expérience récente en lui fournissant des étiquettes verbales pour les différents aspects de l événement et en lui donnant une structure ordonnée et compréhensible.
En guidant ces conversations, les parents montrent aux enfants comment les souvenirs sont organisés dans une forme narrative propre à leur culture. Lorsque les parents posent des questions concernant le contexte de l événement, les enfants apprennent vite à inclure ces informations. Quand les parents font des commentaires sur les émotions relatives à l événement, les enfants sont ensuite plus susceptibles d inclure de telles précisions dans leurs souvenirs. 8. Expliquez ce qu est la zone proximale de développement et dites quelle est son utilité. La zone proximale de développement est une situation au sein de laquelle l enfant peut presque, mais pas complètement, réussir une tâche par lui-même. Moins l enfant est habile dans l exécution d une tâche, plus le parent doit le guider. Plus l enfant maîtrise la tâche, moins le parent devrait l aider. Une fois la tâche accomplie, le parent retire son soutien qui n est plus nécessaire. S il est bien guidé, l enfant pourra l accomplir avec succès. Un bon tuteur cherche à trouver cette zone et aide l enfant dans les limites de celle-ci. En amenant l enfant à prendre conscience de ses propres processus cognitifs et à reconnaître le moment où il a besoin d aide, les parents aident leur enfant à se rendre responsable de son apprentissage. Les enfants d âge préscolaire qui reçoivent ce genre de soutien sont ensuite plus en mesure d ajuster leurs techniques d apprentissage lorsqu ils entrent à l école. 5.3 La maîtrise du langage (p. 158 de votre manuel) 9. Expliquez comment la catégorisation rapide permet à l enfant d augmenter son vocabulaire. La catégorisation rapide est un processus permettant d intégrer le sens d un nouveau mot après l avoir entendu seulement une ou deux fois dans la conversation. Selon le contexte, les enfants semblent se faire une hypothèse rapide sur le sens du mot, qu ils stockent alors dans leur mémoire. Les linguistes ne savent pas exactement comment fonctionne la catégorisation rapide, mais il semblerait que les enfants se basent sur ce qu ils connaissent des règles de formation des mots, des mots similaires, du contexte immédiat et du sujet abordé dans la discussion. 10. Quelle distinction faites-vous entre le langage social et le soliloque? Le langage social est un langage où l on cherche à être compris. Avec le langage social, l enfant veut établir des liens avec autrui. Si quelqu un ne le comprend pas, il essaiera alors de s exprimer de façon plus claire. Le soliloque, quant à lui, est un langage où l enfant ne cherche pas à communiquer avec qui que ce soit. 11. On dit que la capacité de lire dépend des habiletés phonétiques et des habiletés linguistiques. Précisez en quoi consistent ces habiletés. Les habiletés phonétiques sont la connaissance des lettres et la conscience phonologique (la réalisation que les mots sont composés de sons distincts, les phonèmes). Les habiletés linguistiques sont le vocabulaire, la syntaxe et la structure narrative.
5.4 La place du jeu dans le développement (p. 162 de votre manuel) 12. Définissez les quatre catégories de jeux liées au développement cognitif, selon Piaget. La forme la plus simple, qui commence très tôt dans l enfance, est le jeu fonctionnel. Ce type de jeu est constitué d actions répétitives impliquant des mouvements musculaires tels que secouer des jouets bruyants, frapper sur des chevilles, faire rouler une balle, pousser un chariot, etc. Le deuxième degré de complexité cognitive des jeux apparaît vers l âge de un an. C est le jeu constructif, qui consiste à utiliser des objets pour construire ou créer autre chose (jeux de construction, jeux de bricolage, matériel pour le dessin, la peinture, etc.). Le troisième degré de complexité, c est le jeu symbolique, qui apparaît au cours de la deuxième année. On le désigne également par les termes jeu dramatique ou jeu du faire semblant. Ce type de jeu repose sur la fonction symbolique, qui apparaît à la fin du stade sensorimoteur. Il remplit aussi une fonction importante dans l évolution de la personnalité globale de l enfant. Grâce à ce type de jeu, l enfant apprend à s affirmer, à contrôler ses tendances agressives, à partager ; il tente de comprendre le point de vue d une autre personne ; il développe sa capacité de résoudre des problèmes d ordre social ; et il devient plus créatif. À travers ses jeux, l enfant exprime ses besoins et ses préoccupations. Le quatrième degré comprend les jeux formels ou les jeux de règles (marelle, ballon chasseur, serpents et échelles, jeu de loto). Ces jeux établissent des procédures qui doivent être connues de tous les partenaires. Ce n est que vers la fin du stade préopératoire que l enfant peut participer efficacement à ce type de jeux, puisque ceux-ci nécessitent généralement la mise en relation de plusieurs aspects d une situation (compréhension des règles, des stratégies, du chacun son tour, etc.). 13. L enfant qui joue seul fait-il preuve d une moins grande maturité que celui qui joue en groupe? Parten et d autres observateurs affirment que le jeune enfant qui joue seul risque de développer des problèmes sur les plans psychologique et social et de connaître des troubles d apprentissage. Cependant, d autres travaux laissent croire que le jeu non social est souvent fait d activités constructives et éducatives. Certains jeux non sociaux, comme le jeu de construction parallèle (par exemple, construire un casse-tête à côté d autres enfants faisant la même chose), est l activité la plus souvent choisie par des enfants qui font preuve d habileté dans la résolution de problèmes, qui sont très appréciés par les autres enfants et qui sont considérés comme socialement compétents par leurs éducatrices. Le choix de tels jeux par les enfants peut être un signe d indépendance et de maturité ; il peut indiquer qu ils sont orientés sur la tâche plutôt que sur les personnes. Cependant, il est possible que le choix de jeux solitaires chez certains enfants soit aussi un signe de timidité, d anxiété ou de rejet social. 14. Quelles différences peut-on observer dans la façon de jouer des garçons et des filles? La plupart des garçons préfèrent les jeux actifs qui se pratiquent dans de grands groupes ; les filles sont plus portées à jouer tranquillement, avec une seule compagne. Spontanément, les garçons jouent dans la rue, sur les trottoirs et dans les terrains vagues alors que les filles ont tendance à choisir des activités plus structurées et supervisées par des adultes. Les jeux dramatiques des garçons impliquent souvent du danger, des désaccords ainsi que des rôles dominants et compétitifs, comme dans les jeux de batailles fictives. Les jeux dramatiques des filles sont généralement centrés sur les relations sociales, les soins ou les rôles domestiques.
5.5 L éducation préscolaire (p. 164 de votre manuel) 15. Quels sont les principaux objectifs du programme éducatif des services de garde à l enfance? Le programme éducatif des services de garde vise le développement intégral de l enfant. On cherche à développer son autonomie, sa motricité, son langage, à l éveiller au monde qui l entoure et à l aider dans son épanouissement personnel : l amener à avoir confiance en lui-même, à partager, à respecter les règles, à résoudre des conflits et à développer son estime de soi. 16. Selon les résultats de plusieurs études longitudinales, quelles habiletés un enfant d âge préscolaire doit-il développer pour favoriser sa réussite scolaire dans les années prochaines? Les chercheurs en concluent qu il est souhaitable de stimuler, dès les années préscolaires, les habiletés mathématiques et les habiletés préparatoires à la lecture à travers le jeu ainsi que par des moyens informels, sans en faire un apprentissage structuré. 17. Quel est le facteur principal de l efficacité des programmes préscolaires? Le facteur principal de l efficacité des programmes préscolaires demeure la qualification des intervenants en petite enfance.