TECHNIQUE Le vitrage de la véranda Né d'une étrange alchimie, le verre s'est adapté avec une remarquable souplesse en fonction des exigences et des attributions diverses auxquelles l'homme l'a soumis. Après de multiples transformations, il s'est paré de qualités variées tout en se déclinant dans une large gamme de produits adaptés à des usages très diversifiés. Dans le cas des vérandas, les progrès accomplis vont dans le sens d'un confort sans cesse accru. Des fonctions diverses Traditionnellement dans l'habitat, le vitrage a pour principale fonction de se protéger de l'extérieur tout en laissant pénétrer la lumière naturelle à l'intérieur des bâtiments et en permettant la vision vers l'extérieur. Autrefois, ses propriétés le cantonnaient dans un nombre limité d'applications. Aujourd'hui la technologie verrière permet en plus de se protéger du froid, de la chaleur, du bruit, du feu, des agressions et des accidents. Le verre peut aussi embellir notre environnement, tant extérieur qu'intérieur. Il permet encore de préserver l'intimité d'un intérieur, voire de le soustraire totalement aux regards indiscrets. De plus, ces multiples fonctions peuvent être combinées entre elles au sein d'un seul et même vitrage, rendant désormais son champ d'application quasi illimité. Afin de bien appréhender l'étendue de ce champ d'action, nous allons passer en revue ces différentes fonctions et analyser pour chacune d'elles les applications possibles dans le domaine des vérandas. Nous terminerons ensuite cet article en détaillant les principaux types de vitrages existants, du moins ceux qui interviennent dans le domaine particulier de la véranda. Vision et transparence La première fonction qui vient à l'esprit lorsqu'on pense au vitrage est celle qui consiste à assurer dans un bâtiment une vision vers l'environnement extérieur. Cette fonction apparaît comme une évidence. Qui pourrait imaginer vivre dans une maison totalement dépourvue de fenêtres? C'est d'ailleurs une des fonctions essentielles de la véranda, sa vocation même, que d'ouvrir l'habitation sur l'extérieur, de lui offrir une perspective étendue, le plus souvent sur le jardin. Les verres produits actuellement selon le procédé du "floating" (sur bain d'étain) offrent une qualité remarquable avec des défauts extrêmement limités. Leur transparence est donc optimale et n'entraîne pas de déformation de la vision. En revanche, cette qualité du verre possède aussi son revers. Car si le verre transparent permet une bonne vision, cela est valable dans les deux sens, c'est-à-dire également de l'extérieur vers l'intérieur, ce qui peut mettre en péril l'intimité du foyer, en particulier lorsque la nuit tombe et que la véranda est éclairée. L'occupant se retrouve alors devant un grand mur sombre et est luimême parfaitement visible. Afin de restaurer cette intimité, on a le plus souvent recours à des rideaux, à des stores ou à des volets. Il existe cependant des solutions qui passent par le vitrage lui-même, grâce à des procédés de haute technologie tels que le vitrage isolant à stores intégrés (ex. Thermobel Luxaclair de Glaverbel) ou le vitrage à opacification commandée (ex. Priva-Lite de Saint-Gobain Glass). Le premier est un double vitrage à l'intérieur duquel est intégré un store à lames horizontales réglables. Le second est un vitrage "intelligent" qui peut, avec une simple commande électrique, être tantôt transparent tantôt translucide pour bloquer la vision et ce en un clin d'œil. Relativement peu connu, ce type de vitrage est encore très peu utilisé par les particuliers. Son coût est, ce qui en limite l'usage pour 43 les vérandas qui ont une grande surface vitrée. Ce matériau hautement technologique a néanmoins un bel avenir devant lui, d'autant qu'il combine un grand nombre d'atouts (voir Typologie des vitrages).. Lumière et transmission lumineuse Il est tout aussi évident que les vitrages de véranda ont pour fonction de laisser pénétrer un maximum de lumière non seulement dans la verrière ellemême mais aussi dans l habitation attenante. Dans ce domaine, tous les vitrages ne sont pas égaux. Selon leurs qualités propres, ils transmettent plus ou moins de lumière. Pour comprendre ce phénomène, il n est pas inutile de rappeler comment se compose le spectre du rayonnement solaire. Ce rayonnement produit de l énergie, source à la fois de lumière et de chaleur, et se divise en trois catégories de rayons : le rayonnement ultraviolet (UV), invisible à l œil humain (280 à 380 nm) représente environ 3 % de l énergie totale du spectre; le rayonnement visible (380 à 780 nm) représente quelque 54 % de l énergie solaire; quant au rayonnement infrarouge, porteur de chaleur et non perceptible à l œil (780 à 2500 nm), il englobe environ 43 % de l énergie solaire totale. La lumière, c est-à-dire la part visible du rayonnement, ne traverse pas entièrement un vitrage. On distingue en effet la Transmission lumineuse, soit le pourcentage de lumière visible issue du rayonnement solaire et transmise par la paroi vitrée, et la Réflexion lumineuse, soit le pourcentage de lumière visible réfléchie par la paroi vitrée (voir Schéma). La capacité d un verre à laisser passer la lumière est donc quantifiée en pourcentage par le facteur TL c est-à-dire la capacité de Transmission lumineuse. Ce pourcentage sera d autant plus élevé que la transmission lumineuse est grande. Mais à mesure qu on augmente la capacité d isolation d un vitrage (voir Contrôle solaire), on diminue d autant sa transmission lumineuse. Ce phénomène est aisément compréhensible: plus on assombrit le vitrage pour diminuer son facteur solaire, moins on laisse rentrer de chaleur, mais au détriment de sa luminosité. Ainsi par exemple, le verre Thermoplus Energy de Glaverbel, recommandé en façade pour une exposition sud ou sud-ouest, possède un facteur solaire de 39 % pour une transmission lumineuse élevée de l ordre de 71 %. En revanche, le vitrage antisolaire Stopray Silver (Glaverbel) recommandé en toiture et nettement plus isolant avec son aspect réfléchissant argenté affiche un facteur solaire de 25 % mais sa transmission lumineuse est limitée à 43 %. Selon les fabricants de vitrage, une perte de 20 % de transmission lumineuse (de 100 % à 80 %) n est pas perceptible. Toutefois, pour des valeurs supérieures, l utilisateur devra établir un compromis entre la quantité de lumière dont il pourra disposer et la qualité de l isolation du vitrage. L amélioration de l un se fera toujours au détriment de l autre. Contrôle solaire Aujourd hui, on n imagine plus
bâtir une véranda sans envisager de l équiper d un vitrage exerçant un minimum de contrôle solaire car son habitabilité en dépend largement. Pour comprendre cette nécessité, il faut connaître le principe qui régit la diffusion de la chaleur à l intérieur de la véranda, principe bien connu sous le terme Effet de serre. Si le soleil dégage d énormes quantités d énergie, sous forme de lumière et de chaleur, seule une infime portion de cette énergie atteint la Terre. De cette quantité d énergie atteignant notre planète, 42 % sont transformés en lumière (rayonnement visible) et 58 % atteint la Terre sous forme de chaleur (ultraviolets et infrarouges). Si cette énergie est particulièrement recherchée, elle est aussi la cause majeure d une surchauffe estivale des bâtiments. Chacun connaît en effet l impression de chaleur ressentie derrière une vitre en plein soleil. Fort apprécié en hiver, ce phénomène devient désagréable en été. Il repose sur la propriété du verre d être imperméable aux rayons infrarouges longs. Nous l avons vu, le rayonnement solaire est composé de rayons ultraviolets, de rayons visibles et de rayons infrarouges. Le verre normal laisse passer une grande partie du rayonnement solaire (rayons visibles et infrarouges courts) qui vient échauffer les matériaux situés à l intérieur de la véranda. Ceux-ci émettent à leur tour de la chaleur, mais sous forme d infrarouges longs que le verre ne laisse pas ressortir. La chaleur est donc piégée à l intérieur de la véranda. Pour pallier cet inconvénient, l industrie verrière a développé plusieurs types de vitrages antisolaires. En fonction de l emplacement géographique de la véranda (climat méditerranéen, océanique, continental), de son orientation et de l usage que l on souhaite en faire (saisonnier, espace de vie, plantations...), on sélectionnera un verre ayant des propriétés adaptées, soit pour filtrer le rayonnement solaire à l entrée (fonction de contrôle solaire), soit pour limiter la déperdition de chaleur en sortie (voir fonction d isolation thermique). Pour limiter la quantité de rayonnement solaire entrant, on a le choix entre des verres teintés, des verres réfléchissants ou des vitrages à haut rendement : Les premiers sont teintés dans la masse par un oxyde métallique et Vitrage à fonction antisolaire et à basse émissivité 6 4 Caractéristiques lumineuses: 1: Réflexion lumineuse (RL) 2: Transmission lumineuse (TL) Caractéristiques énergétiques: 3: Energie réfléchie directement (RE) ils absorbent la majeure partie du rayonnement solaire puis le dissipent sous forme de chaleur principalement vers l extérieur. Les caractéristiques varient en fonction des coloris et des épaisseurs. Les verres réfléchissants sont teintés par dépôt d une couche d oxyde métallique sur l une de leurs faces. Ils réfléchissent l environnement (effet miroir), laissent passer la quantité du rayonnement visible nécessaire au bon éclairage naturel et renvoient une partie relativement importante 2 5 44 (jusqu à 30 %) de l énergie solaire. Les vitrages à haut rendement représentent le nec plus ultra en matière de contrôle solaire. Ce type de double vitrage intègre une couche de métal noble presqu invisible, généralement placée sur leur face non-accessible, qui a pour effet de laisser passer un maximum de lumière de manière à conserver un haut niveau d éclairage naturel, mais aussi de réduire simultanément d une façon importante l intensité 1 3 4: Transmission énergétique directe (TDE) 5: Rayonnement ambiant extérieur 6: Rayonnement ambiant intérieur du rayonnement infrarouge et donc de la chaleur. Le degré de protection solaire obtenu par un vitrage est exprimé par ce que l on appelle le facteur solaire (FS) qui est la somme de la Transmission énergétique directe (TED) du vitrage et de l énergie réémise par le verre à l intérieur du local (voir schéma). Ce facteur solaire est exprimé en % et sa valeur est d autant plus faible que la protection est élevée. Dans la gamme des verres disponibles actuellement, les plus performants dans ce domaine parviennent à limiter le facteur solaire aux alentours de 20 %, mais souvent au détriment de la transmission lumineuse. Isolation thermique Si la fonction de contrôle solaire vise à limiter la pénétration du rayonnement solaire, surtout en été, la fonction d isolant thermique vise à limiter la déperdition de chaleur, de l intérieur de l habitation vers l extérieur. Cette fonction est essentielle car elle permet d optimiser le bilan économique et écologique (réduction de la consommation d énergie et son impact sur l environnement) et de diminuer les déperditions d énergie au travers des vitrages. Pour atteindre cet objectif, on utilise des vitrages dits à basse émissivité. Il s agit de vitrages à doubles parois dont l interstice est remplis d air sec ou de gaz isolant combinés à un traitement du verre qui a pour effet de renvoyer vers l intérieur la chaleur qui cherche à s échapper. Il faut savoir que plus de 60 % des déperditions thermiques d un bâtiment se font par les fenêtres. Or l utilisation de verres à basse émissivité peut réduire de près de 75 % les échanges thermiques. Le degré d isolation thermique d un vitrage se mesure par le coefficient U (anciennement coefficient K) et l isolation est d autant meilleure que le coefficient est peu élevé. Le calcul de ce coefficient est fait selon une méthode standardisée et tout à fait normalisée. A titre de comparaison, il faut savoir que le coefficient U d un simple vitrage est égal à 5,8. Un double vitrage isolant normal avec lame d air atteint un coefficient de 2,8 à 3. Un vitrage à basse émissivité présente actuellement un coefficient inférieur à 2 et bon nombre d entre eux atteignent communément la valeur de 1,4. Lorsque l espace intermédiaire du
double vitrage à basse émissivité est rempli par un gaz noble, le pouvoir isolant peut même atteindre une valeur U de 1,1. A moyen terme, les spécialistes estiment que le marché du bâtiment subira une révolution technologique avec l arrivée des vitrages isolants à très faible coefficient U qui pourraient atteindre des valeurs de l ordre de 0,6. Une bonne valeur U est un facteur appréciable par temps froid car, comme il se traduit par une diminution des échanges entre l atmosphère extérieure froide et l ambiance intérieure, il permet dès lors de conserver plus aisément cette dernière à une température confortable et ainsi réaliser de substancielles économies de chauffage. Souvent les vitrages à basse émissivité sont combinés avec les propriétés antisolaires analysées précédemment. Dans un tel cas (ex. Stopray de Glaverbel), le vitrage s avère idéal pour tous les types de climats et en toutes saisons. Pour laisser entrer la lumière et le soleil (et sa bienfaisante chaleur) dans la maison, on a pratiqué des ouvertures dans les murs de façade et dotés ces ouvertures de structures, se situant à la limite entre le bow-window et la véranda. Jumelles, elles ont néanmoins une forme et un style propre. Celle de gauche, à 5 pans est de style victorien, tandis que celle de droite, d inspiration moderne avec 3 façades seulement, est plus angulaire. Toutes les deux sont de même couleur et utilisent pour leur structure, des profilés en aluminium. Orientées au Sud et donc soumises à un ensoleillement intensif, on les a dotées, aussi bien en toiture qu en façade, d un vitrage adapté à leur procurer les avantages du rayonnement solaire, sans ses inconvénients. Réalisation SDS VERANDAS Isolation acoustique De nos jours, le bruit constitue une source importante de nuisances. Le développement du trafic, l extension des zones d habitation nous exposent quotidiennement à des niveaux de bruits de plus en plus intenses. Il n est pas rare que le bruit soit à l origine de fatigue, d irritabilité, de stress voire de troubles du comportement. Comme il est souvent impossible de limiter la nuisance sonore à sa source, il faut s efforcer de s en protéger au mieux. C est à ce stade que le vitrage intervient. Les principaux fabricants proposent en effet des vitrages spéciaux permettant d atteindre une isolation acoustique élevée, quantifiée par un affaiblissement acoustique pouvant atteindre 50 décibels (db). Ces performances acoustiques résultent de la mise en œuvre de différentes techniques telles que l augmentation de la masse du verre, l utilisation d un verre feuilleté, l épaisseur asymétrique des feuilles de verre d un double vitrage, l augmentation de l espace intercalaire entre les verres ou encore le remplissage de cet espace par un gaz spécifique qui ralentit la propagation du son dans l espace. Dans le cas d un vitrage simple, les propriétés acoustiques sont essentiellement régies par la loi de masse. Cela signifie que plus le verre est épais, plus il isole sur le plan phonique. D une manière générale, le vitrage sera moins performant dans les basses fréquences (sons graves) et plus isolant en hautes fréquences (sons aigus). Toutefois, on constate toujours une perte de performance au niveau de la fréquence critique de vibration propre de la feuille de verre. Cette fréquence critique varie selon l épaisseur du verre (3200 Hz à 4 mm, 1067 Hz à 12 mm) Les performances d un double vitrage dont les verres ont la même épaisseur (6-10-6 par exemple) sont inférieures à celles d un vitrage simple dont l épaisseur est égale à la somme des épaisseurs des deux feuilles de verre du double vitrage, en raison du cumul de la vibration propre à chaque feuille de verre et d un phénomène de résonance de la lame d air en basse fréquence. Il est néanmoins possible d améliorer la performance acoustique d un double vitrage en utilisant des verres d épaisseurs différentes et en augmentant la masse totale du verre ainsi que l espace intercalaire (ex : 10-12-6). Idéalement, la différence d épaisseur entre les verres extérieur et intérieur sera d au moins 30 %. Le remplacement d une ou des deux feuilles du vitrage double par un verre feuilleté traditionnel (avec PVB) ou un verre feuilleté acoustique permet d améliorer sensiblement la performance du vitrage asymétrique car la feuille et l intercalaire dissipent l énergie et limitent le phénomène de vibration du verre. Enfin le remplissage du vide entre les deux verres par du gaz peut renforcer davantage l isolation acoustique. D autres gaz comme l hexafluorure de soufre ont une action spécifique, plus performante contre les fréquences moyennes mais nettement moins efficace contre les bruits dominés par les basses fréquences. Il convient donc d adapter le choix d un vitrage acoustique en fonction de chaque situation particulière. La sécurité En matière de vitrage, la notion de sécurité englobe plusieurs concepts : - Sécurité des personnes contre les blessures provoquées par des éclats de verre - Sécurité des personnes contre les risques de chute - Protection contre le vandalisme - Protection contre les effractions 45
- Résistance aux armes à feu et explosions - Résistance à l incendie Un verre est dit de sécurité lorsqu il possède des caractéristiques propres susceptibles de réduire certains des risques cités. Dans ce contexte, le verre armé (verre dans la masse duquel est incorporé un treillis métallique) et les verres épais ne sont plus considérés comme verres de sécurité. Il existe essentiellement deux types de vitrages de sécurité: le verre trempé et le verre feuilleté (voir Typologie des vitrages). Dans le cas d un double vitrage, le verre feuilleté doit être placé du côté intérieur afin d éviter que la chute des morceaux de verre n occasionne des blessures aux personnes. Pour la construction d une véranda exclusivement vitrée, l utilisation d un double vitrage feuilleté est obligatoire en toiture. Design et entretien Le verre est un matériau sans cesse perfectionné et dont les qualités esthétiques sont très variées. Esthétique réfléchissante ou non, jeux de couleurs en harmonie ou tout en contrastes, impressions de motifs géométriques ou figuratifs... sont autant de réponses concrètes aux exigences esthétiques des concepteurs soucieux d une architecture de qualité. Ainsi la sélection d un vitrage est certes basée sur les performances recherchées mais dépend également de l aspect final que l on souhaite donner au bâtiment. Si les verres colorés, à motifs ou réfléchissants ont été développés au fil du temps pour répondre à l évolution des tendances architecturales, l architecture contemporaine mais aussi la spécificité de la véranda privilégient nettement la neutralité d aspect combinée avec des exigences techniques élevées. Par ailleurs, il faut saluer l arrivée d une invention qui révolutionne l industrie du verre : le verre autonettoyant. Celui-ci trouve un large champ d application dans le domaine de la construction et en particulier celui de la véranda car il réduit très significativement la fréquence de lavage des vitres. Toutefois, il ne supprime pas complètement cette corvée car les performances de ce verre dépendent largement des conditions atmosphériques, de l orientation du bâtiment, de l environnement dans lequel il est placé. Cette capacité à se nettoyer seul relève de deux phénomènes combinés : la photocatalyse et l hydrophilie (voir Typologie des vitrages). Typologie des vitrages Depuis quelques dizaines d années, l évolution technologique dans le domaine verrier a permis la création d un très grand nombre de vitrages spéciaux, transformés dans un but technique ou esthétique. On retrouve ainsi quantités de verres à couches (antireflet, réfléchissantes, peu émissives...) des verres à faible dilatation, des verres argentés, clairs, coulés, moulés, teintés, trempés mais aussi des vitrages de protection incendie, feuilletés, isolants et bien d autres encore. Notre but n est pas ici d établir une typologie complète des verres plats disponibles, mais de faire un rapide tour d horizon en privilégiant les verres susceptibles d être utilisés dans le domaine des vérandas. 1. Le simple vitrage Le simple vitrage est certainement la technique la moins onéreuse 46
mais c est aussi la moins performante à cause des facultés de conduction du verre : le froid et la chaleur sont immédiatement répercutés ce qui provoque, surtout durant la saison froide, une condensation due au phénomène de paroi froide (la vapeur d eau contenue dans l air va automatiquement se condenser sur les parois les plus froides). Si le simple vitrage reste une solution pour l équipement des serres, voire pour les verrières à utilisation saisonnière et dans un climat très tempéré, il est totalement inadapté pour l habillage d une véranda dont l occupation est souhaitée durant toute l année, ce qui est le cas de la toute grande majorité des propriétaires aujourd hui. Une étude récente a en effet montré que 95 % des acquéreurs de véranda voient dans cette extension un moyen d agrandir leur lieu de vie. Cette même étude a clairement démontré que le simple vitrage est en passe de disparaître du marché de la véranda: seul 1 % des constructeurs osent encore l utiliser. Il est en effet abandonné pour des raisons essentielles, à savoir un contrôle solaire et une isolation quasi nuls et un défaut évident de sécurité. Il est encore utilisé pour les serres de jardinage mais il est purement et simplement interdit en toiture de véranda pour laquelle tous les règlements techniques prévoient au minimum la pose d un double vitrage feuilleté de sécurité. 2. Le double vitrage normal Le procédé de fabrication consiste à enfermer une lame d air déshydraté ou de gaz (argon, krypton...) entre deux feuilles de verre. Ces deux verres peuvent être de même épaisseur mais aussi d épaisseurs différentes pour obtenir de meilleures performances acoustiques. Pour qualifier les différentes variantes du double vitrage, on utilise un code en trois chiffres : 6-12-6 par exemple ou 6-12-10 pour un vitrage asymétrique. Le chiffre du milieu indique l épaisseur en millimètres de la lame d air tandis que les chiffres extérieurs donnent l épaisseur des deux feuilles de verre, également en millimètres. Sur le plan du confort thermique, le double vitrage protège l intérieur de la véranda des chutes brutales de température et atténue de la sorte les effets de condensation. On peut aussi utiliser le double vitrage pour ses performances acoustiques. Celles-ci dépendent simultanément de la masse des éléments en verre, de leur symétrie et de l épaisseur de la lame d air qui les sépare (voir Isolation acoustique). 3. Le double vitrage à haut rendement Le vitrage à haut rendement (HR) ou à isolation thermique renforcée est un double vitrage super isolant constitué d une verre plat sur lequel on a déposé une fine couche d oxyde métallique pratiquement invisible lors du processus de fabrication. Ce dépôt de couche peut être réalisé selon deux procédés distincts : en couche pyrolytique ou en couche sous vide. Dans le procédé pyrolitique, les oxydes métalliques sont projetés sur le verre à haute température pendant le float (bain d étain). On parle alors de verre à couche dure. Dans le procédé sous vide, la couche métallique est déposée sur le verre dans une enceinte sous 47 vide (four magnetron) après le float. Ce type de verre dit à couche tendre est utilisé exclusivement en double vitrage avec la couche en face intérieure car elle est moins résistante que la couche dure. Lorsqu on combine un film réfléchissant antisolaire avec un film à basse émissivité, on obtient un vitrage très performant qui permet de répondre à deux exigences apparemment contradictoires puisque le premier, situé généralement sur la feuille extérieure du double vitrage, permet de limiter une pénétration trop intense du rayonnement solaire. Selon sa nature, ce film affecte plus ou moins la transmission lumineuse mais n entrave en rien la transparence du vitrage. Le second, situé sur la feuille intérieure du double vitrage, vise à faire rayonner vers l intérieur du bâtiment les rayons calorifiques absorbés par le vitrage; en d autres termes il favorise l émission de chaleur vers l intérieur plutôt que vers l extérieur et surtout diminue les déperditions de chaleur vers l extérieur. En combinant ces différents éléments, on obtient des vitrages thermiquement très performants qui cumulent un coefficient d isolation de plus en plus bas, un contrôle solaire optimal et une perte de luminosité limitée. (Ex. : Stopray de Glaverbel ou Climaplus de Saint-Gobain) 4. Les vitrages de sécurité Seuls deux types de verres peuvent être considérés comme vitrage de sécurité : Le verre trempé thermiquement est un verre qui a subi un traitement thermique particulier en vue d augmenter sa résistance mécanique (un verre trempé est 3 à 5 fois plus résistant qu un verre plat ordinaire) et de modifier son mode de fragmentation. Pour obtenir ce résultat, le verre est amené aux environs de 650 C Généreusement exposée au soleil une grande partie de la journée et ouverte sur le living et donc en contact avec le reste de la maison, cette véranda devait être équipée de vitrage adapté pour un bon contrôle climatique. En façade, les profilés en aluminium à rupture de pont thermique accueillent un vitrage à haut rendement d isolation (HR). La structure de la toiture est en bois lamellé-collé recouverte de panneaux isolants et d une couche de caoutchouc vulcanisé (EPDM) assurant l étanchéité. Le vitrage de toiture ( type Heat Mirror) procure à la fois une protection solaire (réflexion depuis l extérieur) et une conservation de la chaleur à l intérieur (réduction de la déperdition de chaleur) tout en conservant de bonnes propriétés de transmission de la lumière. Véranda Elégance de KELLER avant d être refroidi brutalement par jets d air (convection forcée). Par ce refroidissement brutal, des contraintes mécaniques apparaissent au sein du verre car la surface du verre atteint l équilibre thermique avec l environnement alors que la masse interne, encore chaude, continue de se refroidir et donc de se contracter. Cette opération augmente considérablement la résistance à la flexion, à la compression, aux chocs mécaniques et thermiques. S il vient à se briser, le vitrage se fragmente en petits éclats
émoussés, peu coupants, limitant les risques de blessure. L inconvénient de cette technique réside dans le fait que toute transformation telle que façonnage (découpes, trous...) et émaillage par pulvérisation ou sérigraphie doit être réalisée préalablement à l opération de trempe. (Ex. : Securit de Saint-Gobain) Le verre feuilleté est obtenu par assemblage de deux ou plusieurs panneaux de verre collés sur toute leur surface par un ou plusieurs film(s) en matière synthétique. Ce film est généralement constitué de Butyral de Polyvinyle (PVB), mais d autres matériaux synthétiques, résines ou gels peuvent être utilisés. Par sa nature composite, le verre restent collés à la feuille synthétique. Le verre feuilleté est principalement utilisé comme vitrage de sécurité et là où le risque de chute est important ou que des morceaux de verre peuvent tomber sur des personnes. C est particulièrement le cas des toitures de véranda. Le verre feuilleté offre également un autre avantage lorsqu il est fabriqué avec un intercalaire en PVB. Ce dernier en effet absorbe la quasi totalité des rayons ultraviolets (UV) diminuant ainsi les risques de décoloration des tissus, revêtements et autres mobiliers intérieurs. (Ex. : Stratobel de Glaverbel ou Stadip de Saint-Gobain) recouvertes d une couche conductrice d électricité. Lorsque le film n est pas sous tension électrique, les cristaux encapsulés ne sont pas alignés et leur position désordonnée diffuse la lumière dans toutes les directions; le verre est alors translucide et procure l intimité souhaitée. Dès qu un champ électrique est établi, ces cristaux s alignent et s orientent; le vitrage devient alors transparent. Le passage de l état transparent à l état opalin (ou l inverse) est quasi instantané et peut se répéter à souhait. (Ex. : Priva-Lite de Saint-Gobain) On dénombre d autres formes de verre intelligents tels le verre photochrome dont les propriétés pyrolytique) connectée à une alimentation électrique par l intermédiaire d électrodes disposées sur les côtés du vitrage. En l absence de tension électrique, le vitrage se comporte comme un vitrage performant à isolation thermique renforcée. En présence d une tension électrique, la couche peu émissive transforme l énergie électrique en chaleur. 7. Le vitrage autonettoyant Ce type de verre est doté d une couche extérieure transparente composée de dioxyde de titane d une finesse microscopique. Ce procédé utilise les effets combinés de la photocatalyse et de l hydrophilie pour limiter les verre feuilleté combine les propriétés du verre avec les propriétés de l intercalaire utilisé (adhésion au verre, élasticité, résistance à l impact). Le verre feuilleté avec intercalaire PVB est fabriqué par laminage suivi d un traitement en autoclave au cours duquel les pressions et températures élevées assurent une bonne adhésion du verre à l intercalaire et rendent le produit transparent en éliminant l air emprisonné entre l intercalaire synthétique et le verre. Lorsque le vitrage se brise, les morceaux de 5. Les vitrages intelligents Les vitrages dits technologiques ou intelligents sont des produits verriers à couches caractérisés par des propriétés variables ou particulières. A ce jour, on en distingue quatre grandes familles, parmi lesquelles le verre opacifiant. Le verre opacifiant à cristaux liquides, est un vitrage feuilleté composé de 2 feuilles de verre et de deux films intercalaires entre lesquels est placé un film spécial renfermant des cristaux liquides. Les deux faces de ce film sont 48 changent en fonction du rayonnement UV, le verre thermochrome qui change de couleur sous l influence de la température et le verre électrochrome dont la couleur change sous l influence d un champ électrique. 6. Le vitrage chauffant Pour la fabrication de ce type de vitrage à l usage du bâtiment, on utilise la couche métallique conductrice de certains verres (comme la couche à basse émissivité obtenue par procédé salissures en surface. Le principe de la photocatalyse repose sur l action simultanée des rayons ultraviolets du soleil et de la couche en titane, qui déclenche une réaction chimique en présence de dépôts poussiéreux; ceux-ci s oxydent et perdent leur adhérence. Parallèlement, la propriété hydrophile de cette couche empêche la formation de gouttelettes séparées et garantit un écoulement plus fluide de l eau de pluie et donc un lavage naturel du vitrage. (Ex. : Bioclean de Saint-Gobain ou Activ de Pilkington)