La place de la communication dans la coopération internationale en matière de formation virtuelle

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Transcription:

La place de la communication dans la coopération internationale en matière de formation virtuelle A. MARÍN. Centre d Enseignements Virtuels. Université de Grenade. mmjaen@ugr.es Résumé L Université Virtuelle de Tunis et l Université de Grenade développent en ce moment un projet de coopération qui, en collaboration avec l Agence Espagnole de Coopération Internationale pour le Développement (AECID, Agencia Española de Cooperación Internacional para el Desarrollo), ouvre la voie à la création d accords stables en matière de formation virtuelle dans l enseignement supérieur. D où la nécessité d analyser des politiques et des pratiques de milieux éducatifs et culturels différents qui, cependant, répondent aux mêmes besoins sociaux d ordre académique, scientifique et d extension sociale des connaissances. Cet article abordera les conditions qui permettraient de maintenir une communication institutionnelle stable, orientée vers la coopération académique en formation virtuelle universitaire dans les contextes nationaux des deux universités mentionnées précédemment. De même il sera question d analyser l impact de la coopération en e-learning pour élargir son champ d action à d autres milieux situés dans la sphère d internationalisation propre à chacune des universités (l Afrique, le monde arabe, l Amérique latine et l Union Européenne). 303

Mots-clés: Communication institutionnelle, université, coopération internationale, e-learning. 1. Introducction: Le projet AECID L Université de Grenade (UGR, www.ugr.es) et l Université Virtuelle de Tunis (UVT, www.uvt.rnu.tn) ont développé tout au long de 2012, le projet de collaboration «La formation virtuelle pour l apprentissage permanent et pour l échange culturel en Méditerranée». Avec le soutien de l Agence Espagnole de Coopération Internationale pour le Développement (AECID, Agencia Española de Cooperación Internacional para el Desarrollo) (AP/038290/11) et du Gouvernement tunisien, cette action de coopération a abouti à la signature d un accord entre les deux institutions académiques, qui vise à étudier des actions futures possibles à travers le Centre d Enseignements Virtuels de l Université de Grenade (Centro de Enseñanzas Virtuales de la Universidad de Granada) et le Service de Recherche scientifique, Coopération internationale et Évaluation de l Université Virtuelle de Tunis. Conformément au projet et à l accord mentionnés ci-dessus, le but principal est de mener les études nécessaires pour aboutir au développement d axes de collaboration en matière d innovation pédagogique et d apprentissage en ligne. Le développement des TIC et la nature des deux institutions font que ce projet ne soit pas excessivement ambitieux, comme nous le constaterons ci-après; et cela malgré le contexte de crise nationale et internationale qui affecte tant la Tunisie et l Espagne. 2.- Contextes universitaires de l UGR et de l UVT Le projet AP/038290/11 part de la description d une réalité technologique et pédagogique plus ou moins récente: «L impact des TIC dans nos sociétés joue un rôle de plus en plus important pour la formation en général et pour la formation dans l enseignement supérieur en particulier, en atteste le fait que presque la totalité des centres d enseignement supérieur et de recherche disposent déjà de services de formation virtuelle, de dépôts ad hoc, de systèmes de vidéoconférence ou de cours à travers une vidéo, etc.». L UVT et l UGR, chacune dans son contexte, peuvent revendiquer une certaine expertise reconnue en matière de formation virtuelle: L UVT, en tant qu institution qui répond aux besoins de la formation virtuelle offerte par l ensemble du système universitaire tunisien: Université de Carthage, Université de Gabès, Université de Gafsa, Université de Jendouba, Université de Kairouan, Université de la Manouba, Université de Monastir, Université de Sfax, Université de Sousse, Université de Tunis, Université de Tunis El Manar y Université Ez-Zitouna. En outre, la Tunisie représente un espace privilégié dans le contexte international, car il s agit d un pays de référence pour la coopération régionale avec des pays africains et le monde arabe. L UGR satisfait les besoins de formation en ligne des études de premier et deuxième cycle plus de 70 000 étudiants à travers le Centre d Enseignements Virtuels, des entreprises à travers la Fondation Générale UGR-Entreprise (Fundación General UGR-Empresa) et d autres universités andalouses à travers le Campus Andalou Virtuel (Campus Andaluz Virtual). De plus, l Université fait partie du plus 304 305

prestigieux des clubs des universités européennes (Groupe de Coimbra) et latino-américaines (AUIP, Asociación Universitaria Iberoamericana de Postgrado). Enfin, il convient de signaler que l UGR est l université qui reçoit le plus grand nombre d étudiants Erasmus (plus de 2 000). L UVT et l UGR couvrent presque tous les domaines de la connaissance: Arts et Sciences Humaines, Sciences, Sciences de la Santé, Sciences Sociales et Juridiques, Ingénierie et Architecture. Cela est possible grâce aux moyens technologiques qui permettent la création d un espace d enseignement virtuel commun à travers des systèmes de vidéoconférence, d émissions en direct via streaming, de conférences, de séminaires, de réunions, de l usage partagé de dépôts d images, etc. Un espace qui permettrait, en outre, de maximiser les synergies des deux universités dont l offre de formation pourrait ainsi atteindre les centres d enseignement supérieur avec lesquels elles collaborent déjà, dans l aire géographique propre à chacune et déjà mentionnées:, l Afrique et le monde arabe d une part, l Amérique latine et l Union Européenne, d autre part. Contrairement à ce que nous pouvons penser, les principales difficultés à surmonter ne seront pas tant des difficultés liées à la crise actuelle, aux langues ou à la complexité des processus visant à établir des accords pour des programmes communs de formation, mais bien, de notre point de vue, des difficultés liées à la «culture» universitaire par rapport aux utilisations de l Internet. Les universités du monde entier pour autant qu elles disposaient d un accès à des réseaux de communication, aussi basiques soient-ils, et à des services d informatique disposant d un minimum de moyens ont accepté la nouveauté surgie de l apparition d Internet. C est ainsi que vers le milieu des années 90, ont commencé à être publiées les pages officielles des universités du monde entier, y compris des universités espagnoles et tunisiennes. Ce processus s est réalisé très rapidement, nonobstant la difficulté que supposait le fait d adapter à Internet la complexe organisation de l université. Pour ce qui concerne l Espagne, cela n a rien d étonnant car, comme l a signalé Pedreño, le web 1.0 «s adaptait bien au modèle d université en vigueur car il exigeait peu de réformes. Cela ne changeait presque rien au status quo et nous conférait une bonne réputation liée à la technologie et à la modernité. Et, le plus important, cette adaptation s est faite complice de nos limitations». 4 D où que l ensemble des éléments qui composent la structure de l université (centres, départements, instituts, services, etc.) aient créé très vite leurs propres pages web. Le développement fut rapide et désordonné, pour deux raisons principalement: Les universités sont des institutions très décentralisées et liées à une tradition où, comme cela a été constaté, il était facile d intégrer le web 1.0 à travers une structure complexe. 3.- De l université 1.0 à l université 2.0: la place de l utilisateur 4. Cf. «Qué puede ser la Universidad 2.0?: visión y estrategias de actuación» sur Utopías y realidades, blog d Andrés Pedreño. Vidéo récupérée de http:// utopias-realidades.blogspot.com.es/2009/08/universidad-20.html [Consultée le 15 décembre 2011] 306 307

Il était très difficile et coûteux de tout organiser. Il n a pas été donc possible de réaliser ce qui était urgent, à savoir, la compilation de l information, son organisation et son transfert sur le web. Dans les grandes lignes, le processus s est déroulé comme suit: Les services d informatique ont créé les premières «pages d accueil» et ont mis en place les moyens nécessaires pour transférer au net les coûteuses brochures, les mémoires, les rapports, les dossiers, les CD, etc. Cette tâche incombait aux institutions décentralisées ellesmêmes (services centraux, départements, centres, instituts et groupes de recherche, etc.) liées à la page principale via des liens hypertextes. La mode et la reconnaissance de l utilité de la nouvelle technologie de la communication ont petit à petit obligé les responsables des institutions internes universitaires à agir. N ont pas manqué les initiés, aficionados et autres fous de cette nouveauté qui se sont offert pour transférer vers le Net l information déjà disponible. Dès lors que les bénévoles se faisaient moins nombreux, le coût de création d un site web était très élevé. Raison pour laquelle de nombreux efforts ont été consentis investissement pour créer ce qui, à l époque était considéré comme un bon site web: une magnifique brochure ou une vitrine. L amélioration entraînée par l Internet s est rapidement révélée évidente pour une bonne partie de la gestion administrative. Son apparition a en effet coïncidé avec un contexte de croissance accélérée pour les universités traditionnelles (nombre de personnes, études et services) et avec la naissance de nouvelles universités; tout cela à un moment où la complexité bureaucratique menaçait la qualité de l attention et de l information à accorder aux publics internes et externes. Finalement, l Internet ne mettait pas en évidence le besoin d effectuer de grands changements dans le fonctionnement quotidien des universités (tout au moins dans le domaine académique, la gestion, la direction politique ou les relations entre les publics internes et avec les publics externes). En revanche, l Internet a offert tout un éventail de possibilités pour la formation virtuelle et pour les nouvelles formes de communication au sein des universités. En cela oui, il impliquait un changement dans l ordre des choses Au début de la décennie passée, les services centraux des universités ont envisagé la réorganisation de l Internet pour maximiser l utilité du web, assurer les services d information et de gestion administrative et académique, garantir l unité de l image institutionnelle, assurer la protection des données, respecter les dispositions légales sur l accessibilité qui faisaient leur apparition, etc. À l heure actuelle, le développement d Internet a stagné dans la plupart des institutions d enseignement public qui en sont restées à une version avancée de brochures/formulaires/quotidiens numériques qui répondent aux systèmes d enseignement et d administration en vigueur, propres au web 1.0. Cependant, le net a continué à présenter des nouveautés de façon accélérée, créant ainsi une nouvelle culture communicative. Une énorme croissance s est produite après la création des réseaux sociaux et leur extension, dans un contexte où l accès tend vers la gratuité (il est gratuit sur les 308 309

campus universitaires), où les technologies sont moins chères ou tout simplement gratuites - (ordinateurs, smartphones, logiciels, stockage de l information, etc.).- et dans un contexte où l utilisateur en est arrivé à prendre l initiative face aux organisations. Les universités ne tirent pas suffisamment profit de cette situation. De plus, on y constate la persistance d une fracture numérique entre les étudiants et les enseignants, ainsi que l existence d une force interne et externe qui obligent à adopter de nouveaux outils d information et de communication comme cela s est produit pour les blogs, Facebook, Tuenti, Twitter, Youtube ou des flux RSS, davantage conçus comme canaux d information plutôt que comme canaux de communication/dialogue. En ce sens, plusieurs spécialistes de la gestion universitaire sont d avis que la culture universitaire en Espagne a besoin de changement et qu elle doit mettre à profit les possibilités offertes par le web 2.0. Outre Pedreño déjà cité, il faudrait ajouter, par exemple, des enseignants tels que Llorens président de la commission sectorielle de la Conférence des Recteurs des Universités Espagnoles (CRUE) pour les TIC, Aguilera ex vice-recteur de l Université de Malaga ou Fernández Beltrán directeur de Communication de l Universitat Jaume I-. 5 Pedreño (2009) et Llorens (2012) insistent sur le fait que l enseignement et la recherche doivent mettre à profit les changements 2.0 comme source d efficience pour le progrès de 5. Marín Ruiz, Antonio (2012). Retos de los servicios de comunicación ante la Universidad 2.0. En: adcomunica. Revista Científica de Estrategias, Tendencias e Innovación en Comunicación, nº4. Castellón: Asociación para el Desarrollo de la Comunicación adcomunica. l université. Pedreño élabore une nouvelle définition 6 de ce que devrait être l université 2.0 et un décalogue pour son développement dans les universités. Ceci influe sur la mentalité des enseignants, le libre accès aux connaissances, la création de réseaux ouverts pour les enseignants ou la révision des modèles d enseignement et d évaluation des étudiants. Aguilera (2010) et Fernández (2011) abordent la question 2.0 depuis une perspective de communication institutionnelle, conçue comme un élément stratégique qui traverse la vie universitaire dans tous ses aspects. Le changement urgent de culture numérique se baserait donc sur la reconnaissance du fait que les outils 2.0 offrent aux institutions universitaires de nouvelles possibilités pour s ouvrir à l environnement et pour offrir de l information d intérêt public, ainsi que pour mieux connaître les publics internes et externes, avec la plus grande efficacité institutionnelle. 4.- Communication interne et externe Le fait que l opinion des experts s oriente vers l usage du net dans l enseignement et vers sa puissance de communication constitue un exemple clair de ce qu un nombre croissant 7 de personnes voient l Internet comme un espace de plus en plus intégré dans la culture de l étudiant universitaire 6. La définition se trouve dans le texte cité ci-dessus, dans la note 1: «une université entrepreneure académiquement parlant, capable d intégrer les technologies et les applications web 2.0 dans toutes ses activités universitaires, surtout dans l enseignement et la recherche, et résolue à appliquer au sein de ses collectifs la philosophie innovatrice et créative qui définit le web 2.0». 7. Un exemple figure dans le Manifiesto Cluetrain, de Levine, Locke, Searls et Weinberger (1999). 310 311

(«natif numérique») face à une majorité d enseignants et d administrateurs qui n ont pas encore totalement assumé les changements dérivés du réseau 2.0. C est précisément dans cet horizon que s inscrivent de façon imparable l e-learning et l information/communication via Internet; d autant plus que l expérience et les technologies qui rendent possibles les garanties de qualité de la formation et d une communication centrée sur les utilisations universitaires sont déjà une réalité. Et pourtant, tout cela est-il reconnu par l administration universitaire? Tout cela est-il intégré dans l enseignement? «Pas encore», si nous en appelons aux postulats de Pedreño cité précédemment; «oui ou en cours», si nous tenons compte de la réalité de la croissance continue de la formation universitaire 8 en ligne ou de l extension des réseaux sociaux dans les universités espagnoles 9. Le projet «La formation virtuelle pour l apprentissage en permanence et pour l échange culturel en Méditerranée» est un cas type des conséquences de l intégration de l Internet 2.0 dans les universités. Tout cela, en plus, dans un contexte tel que le contexte espagnol, où les changements vers le web 2.0 sont conditionnés par un environnement universitaire compétitif au niveau national et international, par les engagements avec l EEES, par la situation nationale de crise économique et institutionnelle ou encore par la demande sociale croissante qui impose à l université publique de rendre compte de leurs activités et de s impliquer davantage pour l évolution générale du pays. Quelles sont les mesures à prendre au sein d une université en faveur de l acceptation des changements culturels liés au développement de l Internet et au besoin d augmenter l offre de formation e-learning ou de s ouvrir à la coopération internationale en formation virtuelle? La réponse pourrait être un classique: plus d information et de meilleure qualité. Cependant, on tomberait dans le piège qu on essaye d éviter dans cet article: rester dans l information 1.0 au lieu d assumer la communication 2.0. La réponse est donc double: la communication interne et la communication externe. En premier lieu, la communication au sein des communautés universitaires elles-mêmes, où doit avoir lieu le dialogue constructif entre détracteurs et partisans de l usage des TIC, et surtout de l Internet, dans l enseignement. Non comme cela a lieu maintenant en termes de pour ou contre l usage des TIC, mais bien en termes d utilité, d opportunité, d outils et, surtout, de qualité. Dans cet ouvrage, nous proposons des exemples du développement de dépôts de matériels, de plateformes virtuelles de formation et de services très répandus tels que SWAD. En second lieu, dans le cas du projet AECID, la communication pour l accord sur les conditions pour un engagement ferme pour l e-learning. Un dialogue avec les publics externes à l université, nationaux et internationaux, afin de générer les synergies auxquels le projet UGR-UVT fait référence et d offrir un éventail de formation intéressante pour les demandeurs de formation universitaire dans les zones géographiques citées. 8. UNIVERSITIC 2011. Conférence des Recteurs des Universités Espagnoles (CRUE). Madrid. 9. Rodríguez Ruibal, A. y Santamaría Cristino, P. (2012) Análisis del uso de las redes sociales en internet: Facebook y Twitter en las Universidades españolas. Icono14 10(2), 228-246, doi: 10.7195/ri14.v10i2.198 5.- Conclusions En somme, nous pouvons conclure en pointant quelques urgences communicatives en faveur du développement de la 312 313

formation virtuelle: L urgence à communiquer pour mettre en exergue les points forts de la formation virtuelle et le faire au nom des enseignants et des étudiants; ceux des universités elles-mêmes mais aussi à partir des expériences d autres personnes. L urgence de reconnaître les résultats déjà obtenus pour ce qui concerne la formation virtuelle en général et la formation universitaire en particulier, ainsi que les possibilités offertes dans un contexte national et international de crise qui entrave la formation des étudiants en premier et deuxième cycle d études, en même temps qu il crée des opportunités d expansion de l offre de formation, en évitant les limites imposées par les barrières linguistiques ou géographiques via la coopération, comme celle qui est proposée dans le projet AP/038290/11. L urgence de partager l information à propos des nouveautés en matière de formation virtuelle, pas seulement pour ce qui a trait à l offre mais surtout pour tout ce qui concerne les nouveaux instruments de formation et de qualité, les avis et connaissances des étudiants et des enseignants, les politiques en matière de formation virtuelle, etc. L urgence de différencier clairement le public qui peut être influencé du public qui peut influer dans les universités (stakeholders). La raison en est simple: réussir à faire en sorte que la communication interne (au sein des institutions académiques elles-mêmes et au sein de toutes leurs communautés) et la communication externe (au niveau local, national et international)- permettent d actualiser constamment les connaissances sur ce qu il se passe en matière de formation virtuelle, sur comment celleci est perçue, sur l avis des publics et sur comment les universités peuvent agir. Les initiatives comme emadraza, citée dans ce livre, la création de profils sociaux ad hoc ou la participation à des forums et des projets nationaux et internationaux font partie de la solution du problème communicatif décrit. Cependant, beaucoup reste à faire pour ce qui touche à la communication interne, à l offre et à l obtention d information des publics des institutions académiques elles-mêmes, de façon à ouvrir la voie du développement de la formation virtuelle. Nous en sommes donc à ce stade du débat où, plutôt que seulement esquisser, nous avons déjà décrit la nécessité d aborder une personnalisation de l information pour une communication significative pour chaque public interne ou externe avec lequel nous envisageons de dialoguer sur la formation virtuelle: la communication de l Internet 3.0. Références Aguilera Moyano, Miguel (2010). La comunicación universitaria. Revista Icono 14. Año 8, Vol. 2. Madrid: pp. 90-124. http://dialnet.unirioja.es/descarga/articulo/3301663.pdf [Consultado el 15 de diciembre de 2011] Fernández Beltrán, Francisco (2011). Comunicación interna 2.0. La gestión de portales corporativos y redes sociales. Madrid: Ed. Ciencias Sociales. Fernández Martínez, Antonio y Llorens Largo, Faraón (2011). Gobierno de las TI para universidades. Madrid: Conferencia de Rectores de las Universidades Españolas (CRUE). http://www.crue.org/export/sites/crue/publicaciones/docu- 314 315

mentos/gobiernoti/gobierno_de_las_ti_para_universidades. pdf [Consultado el 11 de agosto de 2012] Levine, Locke, Searls y Weinberger (1999). Manifiesto Cluetrain. En http://www.cluetrain.com [Consultado el 15 de diciembre de 2012] Marín Ruiz, Antonio (2012). Retos de los servicios de comunicación ante la Universidad 2.0. En: adcomunica. Revista Científica de Estrategias, Tendencias e Innovación en Comunicación, nº4. Castellón: Asociación para el Desarrollo de la Comunicación adcomunica, Universidad Complutense de Madrid y Universitat Jaume I, X-X. DOI: http://dx.doi. org/10.6035/2174-0992.2012.3.x [Consultado el 20 de diciembre de 2012] Pedreño Muñoz, Andrés (2010): Qué puede ser la Universidad 2.0?: visión y estrategias de actuación. http://utopiasrealidades.blogspot.com.es/2009/08/universidad-20.html [Consultado el 15 de octubre de 2012] - Rodríguez Ruibal, A. y Santamaría Cristino, P. (2012). Análisis del uso de las redes sociales en internet: Facebook y Twitter en las Universidades españolas. Icono14 10 (2), 228-246, doi: 10.7195/ri14.v10i2.198 UNIVERSITIC 2011. Conferencia de Rectores de las Universidades Españolas (CRUE). Madrid. 316 317