LE PROJET DE RECHERCHE MEDICALE LA POLYARTHRITE DE L ENFANT ET DU JEUNE ADULTE



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DOSSIER DE PRESSE - 27 MAI 2015 LE PROJET DE RECHERCHE MEDICALE LA POLYARTHRITE DE L ENFANT ET DU JEUNE ADULTE

INTRODUCTION L inflammation aiguë est la première défense de l organisme lors d infections ou de blessures et représente une étape cruciale dans la réponse immunitaire et la cicatrisation. Plus de 80 maladies humaines sont dues à une réponse inappropriée du système immunitaire qui occasionne une inflammation chronique et des dégâts dans différents organes. On les appelle maladies auto-immunes ou auto-inflammatoires. Les polyarthrites chroniques ou rhumatismes inflammatoires représentent la majorité de ces maladies et sont une cause majeure d handicap progressif en Belgique. Ces affections sont classées en polyarthrite chronique juvénile, polyarthrite rhumatoïde, arthrite psoriasique, spondylarthrite, lupus, sclérodermie ou autres et concernent près de 200.000 patients dans notre pays. Près de 20% des patients souffrant de polyarthrite développent leur maladie avant l âge de 40 ans. A ce jour la cause de ces affections reste inconnue. Plusieurs facteurs participent au déclenchement et à l entretien de ces maladies : composantes hormonales, génétiques, facteurs d environnementvirus, bactéries, rayons solaires, mode de vie (alimentation, tabac..) - ou des facteurs psychosociaux (stress). Ces maladies ne sont pas héréditaires mais surviennent sur un terrain génétique favorisant en présence de facteurs déclenchant encore mal identifiés. Sur le plan clinique, les patients souffrent de douleurs quotidiennes diminuant leur qualité de vie et développent, suite à l inflammation chronique des articulations, des déformations irréversibles. L atteinte inflammatoire ne se limite pas toujours à l articulation car dans certaines formes de polyarthrite, dans le lupus et la sclérodermie, des atteintes systémiques sévères peuvent se manifester et toucher le rein, le poumon, le cœur et le système nerveux, pouvant mettre en jeu le pronostic vital. La reconnaissance de ces maladies complexes est un important problème de santé publique. 02 CAP48 I DOSSIER DE PRESSE I 27 MAI 2015

PROMOTEURS Cette étude est proposée par les services de Rhumatologie et de Pédiatrie des 3 universités francophones. Elle sera coordonnée par le Pr. Alice Ferster (ULB), le Pr. Michel Malaise (ULG), le Pr. Frédéric Houssiau (UCL) et le Pr. Patrick Durez qui a eu l initiative du projet. Dans le cadre de cette action, les trois Universités ont signé une convention de partenariat avec CAP48 et la RTBF pour une durée de 5 ans. 27 MAI 2015 I DOSSIER DE PRESSE I CAP48 03

RAPPEL DU PROJET Les patients enfants ou jeunes adultes (moins de 50 ans) présentant une polyarthrite débutante sont évalués au cours de cette recherche. Ils bénéficient d un bilan clinique, biologique et radiologique afin de définir au mieux les critères de classification du diagnostic. Pour le suivi prospectif, 4 cohortes de patients sont dans un premier temps sélectionnées, les patients avec une arthrite juvénile (AJ), avec une polyarthrite rhumatoïde (PR), avec un lupus érythémateux disséminé (LED) ou avec une sclérodermie (SCL). Selon les études épidémiologiques en Europe, on peut calculer une estimation annuelle de 600 cas incidents par an (300 PR, 160 LED, 160 AJ et 40 nouveaux cas de SCL) en Communauté française. Le premier objectif est d inclure un nombre progressif de ces nouveaux jeunes malades afin d optimaliser la qualité du suivi et de standardiser les objectifs de réponse clinique (DAS, HAQ, CHAQ, BILAG, DSS ). Le chiffre de 25% des nouveaux cas incidents est recherché avec une augmentation de 20% chaque année lors des 5 à 10 ans de ce projet. Avant l initiation d un traitement, des prélèvements sanguins et tissulaires sont réalisés afin de servir à l identification de marqueurs pronostiques. Ces analyses permettent également de réaliser des corrélations de réponse ou non réponse selon les paramètres reconnus d évolution clinique. 04 CAP48 I DOSSIER DE PRESSE I 27 MAI 2015

Deux projets annexes concernant la qualité de vie des patients sont étudiés. Le premier s intéresse aux aspects et risques de la grossesse principalement chez les patientes LED. Le deuxième propose un suivi psychologique à certains enfants ou adolescents afin de les aider à mieux gérer leur maladie. Les médecins et les centres participants bénéficient d un label CAP48 indiquant au grand public leur participation au projet. Le projet sera analysé et évalué annuellement par une équipe de médecins indépendants membre du CRI (Club des Rhumatismes Inflammatoires) et de la SFR (Société française de Rhumatologie). PARTENAIRES PRIVÉS : Trois entreprises sont actuellement associées à la mise en œuvre de ce projet de recherche, et contribuent ainsi au financement de l action en complément aux dons apportés par le grand public. 27 MAI 2015 I DOSSIER DE PRESSE I CAP48 05

LA RECHERCHE Depuis le démarrage du projet le 2 mai 2013, les démarches concrètes ont été entreprises afin de garantir l ampleur et l efficacité de l action, ainsi que sa validité scientifique. La convention de recherche interuniversitaire qui détermine des compétences médicales et administratives a été établie. Le comité d éthique central des Cliniques universitaires Saint-Luc a approuvé le projet médical et la participation des différents centres hospitaliers. Tous les comités d éthiques de centres hospitaliers locaux ont validés les divers protocoles de recherche et les documents destinés aux patients afin de garantir le respect des patients et de l approche scientifique. Actuellement, 53 médecins : rhumatologues, internistes et pédiatres des 22 centres hospitaliers à travers la Belgique ont exprimé leur accord de contribuer à ce projet : St-Luc Erasme HUDERF Ste Anne / St-Rémi Brugmann St-Pierre St-Pierre, Ottignies CHU Liège CHC Liège CHR de la Citadelle CHBAH-Site Seraing CHWAPI Tournai EpiCura Ath EpiCura Hornu CHR Mons CHU Ambroise Paré CHU Tivoli Louvière CH Dinant CIND de GrâceGosselies GHDC Vivalia St Joseph Cl. Ste-Elisabeth CHR namur CHU Mont-Godinne 06 CAP48 I DOSSIER DE PRESSE I 27 MAI 2015

Grâce à cela, plus de 200 jeunes patients atteints de polyarthrite, de l arthrite juvénile, mais aussi du lupus et de la sclérodermie, inclus dans l étude bénéficient déjà d un suivi systématique et régulier. Plus de 70 d entre eux sont déjà suivi depuis plus d un an. Chaque patient souhaitant participer à cette étude bénéficiera d un suivi régulier par le médecin-spécialiste pendant 5 ans. Les bilans clinique et biologique établis à intervalles réguliers permettront de collecter les données afin de mieux connaître l évolution de la maladie et d optimiser la réponse clinique. Cette approche rigoureuse et individualisée permet le meilleur contrôle de la maladie avec la possibilité de réagir rapidement en cas de rechute, en adaptant au mieux les traitements. Il est en effet essentiel de contrôler précocement l affection afin de combattre plus efficacement les symptômes de la maladie et de stopper sa progression et ainsi d éviter le handicap progressif. Les prélèvements sanguins et articulaires serviront à identifier des marqueurs pronostiques de l évolution de la maladie et à réaliser des corrélations de réponse ou nonréponse aux traitements afin de pouvoir proposer dans le futur un traitement efficace individualisé pour chaque patient. Grâce aux premiers prélèvements synoviaux déjà collectés, les projets de recherche médicale ont déjà pu identifier certains marqueurs de réponses thérapeutiques. 27 MAI 2015 I DOSSIER DE PRESSE I CAP48 07

Objectifs de la recherche médicale La polyarthrite rhumatoïde (PR) est une maladie fréquente, caractérisée par une atteinte inflammatoire chronique des articulations qui, lorsqu elle est insuffisamment traitée, induit des déformations articulaires sévères et un handicap. Il existe une importante hétérogénéité dans la présentation clinique de la maladie, dans la mesure où des patients peuvent souffrir d atteintes inflammatoires modérées, répondant facilement aux traitements standard de première ligne, alors que d autres ont une maladie particulièrement sévère, et nécessitent plusieurs essais thérapeutiques et ajustements de traitements, avant de pouvoir obtenir un contrôle satisfaisant de leur maladie. A l heure actuelle, cependant, les guidelines thérapeutiques en vigueur ne tiennent pas compte de ces différences inter-individuelles, faute de pouvoir les baser sur des marqueurs objectifs. Le but de cette recherche est de répondre à ce besoin de développement d une médecine individualisée, en identifiant des marqueurs spécifiques permettant de prédire pour chaque personne souffrant de la polyarthrite débutante le risque de progression de la maladie, et l efficacité du traitement proposé. 08 CAP48 I DOSSIER DE PRESSE I 27 MAI 2015

Projet de recherche médicale en collaboration avec l UCL Les manifestations inflammatoires de la PR se situent aux niveaux des articulations et plus précisément dans la synoviale. C est la raison pour laquelle nous baserons nos expériences sur l exploitation de biopsies synoviales obtenues chez des patients atteints de maladie débutante afin d identifier les marqueurs (molécules spécifiques) dans les liquides synoviaux. Dans un deuxième temps, nous évaluerons la possibilité que ces marqueurs identifiés dans le tissu synovial soient sécrétés dans le sérum des malades et y soient toujours porteurs d une information pronostique et/ ou thérapeutique. Les informations moléculaires obtenues seront corrélées avec les informations cliniques nécessaires à l évaluation de la sévérité de la maladie et la réponse au traitement. L analyse préliminaire des prélèvements sanguins et tissulaires a permis de confirmer la présence chez les patients atteints de polyarthrite des marqueurs biologiques capables non seulement de prédire la sévérité de la maladie mais aussi la réponse au traitement de première ligne. Les analyses génétiques et moléculaires se font chez des patients bien identifiés et suivis de manière rigoureuse et spécifique sur le plan clinique. Ce suivi à long terme permettra de définir des corrélations entre les différentes symptômes cliniques et les facteurs pronostiques, afin d individualiser les décisions thérapeutiques. Les marqueurs spécifiques ont été identifiés à partir des prélèvements synoviaux des nouveaux patients atteints de la polyarthrite rhumatoïde (cohorte CAP48) et résistants aux traitements de première ligne, comme le méthotrexate ; les résultats seront diffusés lors du prochain Congrès EULAR 2015. 27 MAI 2015 I DOSSIER DE PRESSE I CAP48 09

Nouveau projet ULC «Marqueurs échographiques (scores) de sévérité et de réponse au traitement chez les patients souffrant de PR débutante» L échographie articulaire est couramment utilisée dans de nombreux centres rhumatologiques européens. A la différence des radiographies, elles n utilisent pas les rayons X, mais des ondes ultrasonores évitant ainsi le risque dû à l exposition aux rayonnements. Très récemment, un nouvel score échographique global d activité de la maladie - GLOSS - combinant les informations échographiques a été proposé. Dans le cadre du «standard of care», un traitement inducteur de rémission, en l occurrence le méthotrexate, est proposé aux patients diagnostiqués souffrant d une PR. Néanmoins, il existe une importante hétérogénéité dans la réponse au méthotrexate, dans la mesure où des patients peuvent souffrir d atteintes inflammatoires modérées, alors que d autres ont une maladie particulièrement sévère. Le but de ce projet est d identifier des marqueurs échographiques (scores) permettant de prédire sur base individuelle la réponse au traitement. Dans un premier temps : obtention de données d échographies articulaires chez des patients atteints de PR débutantes non traitées et après traitement, ceci de manière longitudinale. Dans un deuxième temps : évaluation de la possibilité que des scores échographiques qui mesurent l inflammation ou l épaississement du tissu synovial prédisent le pronostic et la réponse au traitement. Projet de recherche médicale en collaboration avec l ULB La Polyarthrite Rhumatoïde (PR) est la maladie rhumatismale la plus fréquente de l adulte jeune, caractérisée par une inflammation chronique des articulations qui non traitée peut être responsable de destruction articulaire irréversible et d un handicap fonctionnel. Il est établi actuellement que le traitement correct doit débuter le plus tôt possible, dès que le diagnostic est posé. De nouveaux critères de classification d arthrite débutante ont été proposés depuis 2010 en vue d identifier les patients suspects de maladie persistante et/ou érosive et nécessitants un traitement de fond. Parmi ces critères, on retrouve des paramètres d autoimmunité comme la présence du Facteur Rhumatoïde (FR) et des anticorps anti-protéines citrullinées (ACPA). Cependant selon les études, 20-40% des PR sont dites «séronégatives», où la présence de ces marqueurs n est pas détectée au début ou au décours de la maladie. Le but de ce projet est d évaluer la pertinence des nouveaux critères de classification dans le dépistage des «arthrites séronégatives», de rechercher chez ces patients dits séronégatifs la présence d anticorps nouveaux non encore identifiés, d étudier les mécanismes physiopathologiques impliqués chez ce sousgroupe de patient et de rechercher des marqueurs de diagnostic, de pronostic et de réponse au traitement. La cohorte CAP48 nous apportera l information pertinente provenant de tout nouveau patient souffrant d arthrite débutante que l on pourra comparer à des cohortes de patients «PRséropositifs», ou à des patients souffrant d arthrite débutante non liée à la PR (lupus, sclérodermie, arthrites juvéniles). Elle nous servira également de voie pour approcher la compréhension des mécanismes impliqués dans l AJ dont la spécificité de la présence des autoanticorps reste incertaine dans l apparition des arthrites. 10 CAP48 I DOSSIER DE PRESSE I 27 MAI 2015

Projet de recherche médicale en collaboration avec l ULg Les anticorps sont les effecteurs de notre système immunitaires qui nous aident à nous protéger contre les infections en déclenchant le processus d inflammation. Il y a plus de 20 ans, il a été montré que la glycosylation des anticorps (l addition de glucides sur un élément protéique) peut subir des modifications physiologiques et qu elle est incomplète chez les patients souffrant de polyarthrite rhumatoïde. Il fut ensuite montré que cette anomalie était acquise et réversible lors de la rémission de la maladie et lors de la grossesse (qui induit une rémission provisoire). La présence ou l absence de cette anomalie sera recherchée dans le sang des patients grâce à l utilisation des techniques de pointe et pourrait donc servir de biomarqueur spécifique afin de refléter l activité de la maladie dans la PR précoce et son évolution en fonction du traitement. Projet «Aide aux patients» Il existe également un projet qui vise à fournir de l aide au patient, aux parents et à l entourage grâce à la collaboration étroite avec l association CLAIR (Confédération pour la Lutte contre les Affections Inflammatoires Rhumatismales). Il vise à la création d un réseau de patientsrelais qui aura comme objectif de sensibiliser les patients et les familles à l importance du diagnostic précoce, d un suivi régulier et d une bonne compliance aux traitements. De plus, le projet «Arthrite juvénile à l école» sera axé sur l éducation et la sensibilisation du corps enseignant et des élèves aux problèmes des jeunes patients. Des présentations générales destinées aux enfants, aux parents et au corps enseignant expliquant la maladie et ses implications dans la vie de tous les jours seront proposées en milieux scolaires accueillants les enfants malades. Un questionnaire destiné à sonder les besoins réels des enfants atteints d AJ et de leurs parents par rapport à l école sera distribué et permettra de mieux cerner les demandes afin de proposer les solutions les plus adaptées. 27 MAI 2015 I DOSSIER DE PRESSE I CAP48 11

Le projet de recherche médicale www.cap48.be Cap 48 - RTBF @Cap_48 Contacts presse : Bénédicte Duval Responsable Communication CAP48 02 / 737 29 16 - bdu@rtbf.be Prof Patrick Durez Chef de Clinique Service de Rhumatologie (RUMA 5390) Cliniques Universitaires Saint-Luc Avenue Hippocrate 10 - B-1200 Bruxelles