Conseil Général de la Nièvre REGLEMENT TECHNIQUE «PMBE» 1/. MODES DE LOGEMENT ET AIRE DE VIE : 1.1 - Les aires paillées intégrales : C'est le mode de logement le plus répandu en élevage allaitant, le moins coûteux en investissement mais gourmand en fonctionnement (quantité de paille, stockage...). La consommation de paille est de l'ordre de 1 tonne/vache/hiver. Attention à l'approvisionnement. Il est EXCLU pour les vaches laitières (possible pour les troupeaux dont l'effectif est inférieur à 30 vaches). Surface minimum à respecter, elle comprend l'aire paillée et la stalle auto-nettoyante lorsqu'elle existe. 11 m² par couple mère veau (avec boxes à veaux obligatoire sans surface minimum) 6,5 m² par génisse ou bœuf de 2 ans 5 m² par laitonne ou broutard La surface par vache doit également prendre en compte la période de vêlage, la présence de points d'alimentation multiples. Stalles d'alimentation : La stalle auto-nettoyante : Elle est recommandée mais pas obligatoire. Sa longueur doit être comprise entre 2,20 et 2.50 m, pente de 2 à 5 %, hauteur 40 cm. La stalle permet : un bon confort à l'auge pour les animaux la possibilité de curer avec les animaux dans la stabulation Stalle auto-nettoyante de 2.5 m de long, elle permet des interventions faciles sur les vaches prises au cornadis (insémination, fouille...)
La stalle en pente : Possibilité de réaliser une simple pente bétonnée (8 % maximum) sur une longueur de 3.50 à 4.50 m derrière le cornadis. La différence de niveau entre le fond de l'aire paillée et la table d'alimentation sera comprise entre 30 et 40 cm. Cette stalle permet : une bonne position des animaux par rapport à la table d'alimentation (pattes avant toujours au même niveau). au fumier de monter progressivement. un accès par l'avant (pour le curage) Contre marche ou marche d'effacement : Les animaux positionnent uniquement les pattes avants sur la marche, cette solution moins coûteuse que la stalle autonettoyante permet également une bonne position des animaux par rapport à la table d'alimentation. En l'absence de stalle, il faut bétonner une bande de 2,50 à 3 m derrière les cornadis..2 - Les stabulations libres paillée avec aire d'exercice : Il existe plusieurs variantes suivant les déjections que l'on souhaite obtenir (lisier ou fumier + purin). Surface minimum : vache laitière ou vache allaitante : 7 m² d'aire paillée et 3 à 4 m² d'aire d'exercice (avec boxes à veaux obligatoire). bovin de 6 à 15 mois : 3.5 m² + 1.5 m². bovin de 15 à 27 mois : 4.5 m² + 2 m². Aire paillée à plat : aire d'exercice et de raclage au même niveau que l'aire paillée (couchage). On obtient du fumier et du purin (ouvrages de stockage des déjections : fumière + fosse). Aire paillée en contrebas : il y a une différence de niveau entre l'aire d'exercice (raclage) et l'aire paillée (couchage). On obtient du lisier (fosse).
Pente paillée : aire d'exercice à plat et aire paillée en pente ; les animaux descendent le fumier sur l'aire d'exercice. On obtient du fumier et du purin (fumière + fosse). Dans ce système, la profondeur de l'aire de couchage ne doit pas dépasser 8 m (la pente comprise entre 6 et 8 %). Pour ces 3 cas, la stalle d'alimentation est fortement recommandée : elle facilite le raclage et le paillage sans être gêné par les animaux. Longueur 1.8 à 2 m, hauteur 15 à 20 cm, pente 2 à 5 %. 1.3 - Les stabulations libres à logettes : Ce mode de logement est quasi inexistant en bovin allaitant. Suivant la disposition des rangées de logettes et la quantité de paille, on peut obtenir du fumier + ou compact ou du lisier. Quelques normes : Logette tête à tête : largeur 1.20 à 1.25 m longueur : 2.25 m Logette face à un mur (ou botte de paille) : largeur 1.20 à 1.25 m longueur 2.50 m Largeur du couloir entre 2 rangs de logettes : 2.50 m minimum. Largeur du couloir entre cornadis et logettes : 3.50 m minimum (voire 4.50 m si stalle d'alimentation). Pour plus de précisions sur le dimensionnement des logettes, voir la brochure de l'institut de l'élevage et des Chambres d'agriculture du Grand Ouest «Réussir ses logettes» (site internet Institut de l'élevage). Dans tous les cas, les capacités des ouvrages de stockage des déjections doivent être calculées selon des normes précises (voir conseillers bâtiment ou mise aux normes agréés Dexel). 1.4 - Les tunnels d'élevage : Les «classiques» (9 à 12 m de large) : Ils sont bien adaptés pour loger des ovins ou de jeunes bovins, possibles pour les vaches allaitantes avec alimentation sur un pignon. Leur longueur ne doit pas dépasser 20 m. Les pignons, composés de matériaux brise vent (filet, bois ajouré...), sont dans l'axe des vents dominants. 9 à 12 m de large Pour les tunnels de + de 20 m de long, il faut prévoir des ouvertures en longs pans (exemple, volets ouvrants en toiture).
Les tunnels «multichapelles» : jusqu'à 35 m de large Avec la possibilité d'obtenir des largeurs importantes, ils se prêtent au logement des vaches (couloir central d'alimentation possible). Des ouvertures protégées (filet brise vent, bois ajouré...) sont nécessaires sur les 2 longs pans et éventuellement sur les pignons. Si le tunnel à une largeur supérieure à 25 m, il faut des ouvertures complémentaires en toiture. 1.5 - Les étables entravées : Ce mode logement est déconseillé en construction neuve. Il est interdit en agriculture biologique. La mise aux normes (fosse à purin + fumière) est envisageable sur des étables «modernes» (années 1970-80, 12 à 16 m de large, présence de boxes à veaux, couloir d'alimentation large, curage mécanique). Le type d'attache doit faciliter les mouvements des animaux. Privilégier les attaches canadiennes ou américaines. Si étable sur lisier (grille), les tapis sont obligatoires. Les boxes à veaux sur paille sont également obligatoires. 1.6 - Les boxes à veaux : Le choix de l'emplacement est essentiellement guidé par le période de vêlages. Ils peuvent se situer au fond de l'aire de couchage des vaches ou entre les lots de vaches. Dans tous les cas, on prévoira une largeur minimum de 3 m. Afin d'offrir de bonnes conditions de logement et de travail, 4 critères sont à prendre en compte : accès et surveillance aisée, distribution efficace de l'alimentation, présence d'abreuvoirs, bonne protection contre les courant d'air. Les parcs à veaux doivent être pourvus d'un passage sélectif, voire de deux en cas de lots supérieurs à 20 vaches. En cas de vêlages précoces, la présence d'abreuvoirs et un accès facile aux boxes (apport de l'alimentation)sont fortement recommandés. 1.7 - Logement des ovins et caprins : aires paillées intégrales. Surface minimum à respecter : 1 à 2 m² par brebis suivant race, stade physiologique et nombre d'agneaux. 1.50 à 2 m² par chèvre (2 m² en AOC Crottin de Chavignol). Profondeur des parcs : 4 m minimum. agneau ou chevrette de + 2 mois : 0.50 m². chevrette à 7 mois : 1.50 m²
2/. COULOIRS D'ALIMENTATION PLACE A L'AUGE : 2.1 - Bovins : Couloir d'alimentation : 4 m minimum si alimentation sur 1 côté 5 à 6 m si couloir central On peut envisager encore plus large (7 à 8 m) si mélangeuse. Ces dimensions sont exigées sauf en cas d'extension. 0.70 à 0.80 m pour les vaches (cornadis 6 m = 8 places de vaches, 5 m = 7 places) 0,5 à 0.65 m pour des jeunes bovins (6 m = 9 à 12 places) 2.2 - Ovins et caprins : Couloir d'alimentation : de 80 cm (si auge mécanique) à 5 m si couloir central d'alimentation. 2,5 à 3 brebis ou chèvres par mètre linéaire (suivant gabarit et stade physiologique). 4 agneaux ou chevrettes par mètre linéaire. 3/. LES LIBRES SERVICES (foin paille enrubanné) : Ils séduisent de plus en plus d'éleveurs soucieux d'améliorer la productivité du travail. Les libres services peuvent servir d'affouragement d'appoint ou recevoir la totalité de la ration de base pour 1 ou 2 jours ou 1 semaine. Il faut prévoir 1 place pour 3 à 4 animaux, barre au garrot ou barre oblique (0.5 à 0.6 m/place). Ils peuvent être positionnés dans la lignée de la table d'alimentation (affouragement pour le couloir d'alimentation) ou en fond d'aire paillée (affouragement par l'extérieur). Il peut s'agir de râteliers ou de paniers de plus ou moins grande capacité fixés sur les barrières.
4/. EMPLACEMENT DES ABREUVOIRS : 4.1 - Bovins : abreuvoir situé sur stalle 1 abreuvoir pour 14 à 16 vaches. 1 abreuvoir dans les boxes de vêlages ou d'isolement (pas obligatoire dans les boxes à veaux). pour les modes de logement avec aire d'exercice (raclage ou caillebotis), les abreuvoirs doivent se situer sur l'aire d'exercice en empêchant l'accès depuis l'aire paillée. 4.2 - Ovins et caprins : abreuvoirs à niveau constant ou à poussoir. hauteur par rapport au sol : 80 cm pour les adultes et 40 cm pour les jeunes. 1 abreuvoir pour 40 à 50 brebis ou 25 à 30 chèvres.
5/. VENTILATION : de l'air sans courant d'air. La ventilation est un facteur important d'amélioration ou de détérioration des conditions d'ambiance. La température et l'humidité créent un milieu favorables aux microbes. Afin d'éviter de transformer un bâtiment en nid à microbes, il faut que la température et l'humidité soient les plus proches possible de celles de l'extérieur. Un bovin adulte dégage environ 20 l d'eau sous forme de vapeur d'eau. Pour évacuer cette humidité mais aussi les gaz (notamment l'ammoniac), il faut bien ventiler les bâtiments. En cas de température négative, n'ayez pas peur pour vos animaux. Une vache est plus à l'aise à 5 C qu'à 25 C. Par contre, les bovins craignent les courants d'airs (attention aux filets brise vent déchirés, aux bas de portes...). Les veaux, moins résistants que les adultes, méritent quelques précautions ; litière propre et abondante, endroit clair, protégé des courants d'air et à l'écart des murs froids. Un bâtiment bien ventilé est un bâtiment qui respire. Le vent est le principal acteur de la circulation de l'air. Implantation : Cas des bâtiments semi ouverts : ils présentent une façade ouverte (non protégée par des brises vent), elle doit être orientée au Sud Est (ensoleillement maximum en période hivernale). Cas des bâtiments fermés (quatre faces fermées) : dans la mesure du possible, les longs pans doivent être à la perpendiculaire des vents dominants afin de profiter au maximum de l'effet vent.
Les entrées d'air : Elles se situent sur les 2 longs pans au minimum (idéal sur les quatre faces, totalité ou pointes des pignons) sur toute la longueur du bâtiment (le bardage peut être plein au niveau des boxes à veaux uniquement). En cas de bâtiment ouvert sur un côté, le long pan opposé doit être équipé de matériaux brise vent (tôle perforée, filets, bois ajouré). Les brises vent se posent sur 1.50 m de hauteur minimum. Avantages et inconvénients des différents types de bardage : bois Coûts m² (non posé) : 7 à 12 - Protection pluie : ++ - Luminosité : + - Résistance empoussièrement : + - Résistance aux chocs : ++ Facilité pose : + perforée 9 à 12 ++ + ++ ventelle filets 12 à 14 4 à 12 + + + ++ ++ --+/- Recommandations dimensionnelles Les surfaces d'entrée et de sortie d'air sont données pour une «ouverture libre». Il faut les recalculer si on met en oeuvre une protection brise vent (filet, tôle perforée, ventelle ou bois ajouré) en tenant compte de l'efficacité et du coefficient multiplicateur de chaque produit.. Cas d'un bipente fermé : Recommandation pour une vache allaitante et son veau. Surface d'entrée totale (en m²/animal) : 0,24 (soit 0,12 par long pan) Surface de sortie (en m²/animal) : 0,12 Cas d'un bipente semi ouvert : Recommandation pour une vache allaitante et son veau. Surface d'entrée (en m²/animal) : 0,15 Surface de sortie (en m²/animal) : 0,15 Les sorties d'air : Elles se situent au faîtage du bâtiment. La faîtière ouverte avec pare-vent : c'est le moyen le plus efficace pour assurer les sorties d'air. Le faîtage doit être ouvert sur toute la longueur (sauf si les pignons sont en bardage plein, fermeture sur 3 m à partir des pignons). La largeur d'ouverture est d'environ 1 cm par mètre de largeur du bâtiment. Si l'axe de faîtage est parallèle à la pluie, il existe des pare-pluie.
Source : Institut de l'élevage La faîtière de type chien-assis ou sifflet avec un pare - vent : L'ouverture doit se situer sur le côté le moins exposé aux pluies. L'ouverture de être de 15 cm minimum, la présence du pare - vent est obligatoire. Source : CAUE58 Les éléments pare - vent réduisent le risque de pénétration d'eau par l'ouverture, accélèrent l'effet tirage et évitent les retombées de vent dans le bâtiment. Une ventilation efficace permet une bonne ambiance pour les animaux et une longévité accrue du bâtiment. Cas des bâtiments larges (+ de 25 m) : Les ouvertures en longs pans sont insuffisantes pour assurer la circulation de l'air. Elles doivent être complétées par des dispositifs permettant des entrées et des sorties d'air par la toiture. Les différents dispositifs possibles : - écailles (1 à 2 rangées par pan de toiture).
- plaques à châssis (1 plaque par travée et par pan de toiture). - décrochement de toiture décrochement de 20 cm (ouverture libre) ou plus si ouverture protégée (tôle perforée, bois ajouré...). Sur les bâtiments existants, il est possible de supprimer des plaques fibro - ciment sur la rangée la plus proche du faîtage. Solution économique et efficace. Cas particulier des toitures ventilantes de type Agriconfort : Ce type de toiture se caractérise par une couverture en tôle non jointe sur la longueur. Dans ce cas, il n'y a pas d'ouverture au faîtage. Une surface non ventilante (tôle pleine) peut être mise en place au-dessus du couloir d'alimentation, les tôles devront être équipées d'un feutre anti-condensation (type Agridrain). Le système de toiture ventilante peut être associé à tout type de bardage, il fonctionne avec un bâtiment dont les 4 faces sont fermées. Si, une façade est ouverte (sans bardage ni filet), Agriconfort propose un autre procède : Agrionde. La couverture des stabulations avec de la tôle est interdite sauf si la tôle est recouverte (face intérieure) avec un revêtement drainant de type «Agridrain».
6/. CONTENTION, MANIPULATION et CIRCULATION La présence de cornadis est fortement recommandée. Des barres au garrot peuvent être mise en place si il existe un couloir de contention sur l'exploitation Des passages d'homme doivent être aménagés afin de pouvoir entrer et sortir dans tous les lots, que ce soit depuis le couloir d'alimentation ou d'un lot à l'autre. Divers équipements sont possibles : passages d'homme (largeur 35 à 40 cm) protégés ou non portillons cornadis (1 ou 2 places) portillons simple (barrière de 1 à 3 m) Passage homme protégé Passage d'homme 35 à 40 cm entre 2 lots de vaches Portillon cornadis 2 places Pour les bâtiments d'engraissement, l'installation de contention fixe avec un quai de chargement est obligatoire. 7/. PRESCRIPTIONS SANITAIRES : 7.1 - Mélange des bovins de générations différentes : Le mélange des générations d'animaux dans le même bâtiment est un facteur de risque sanitaire important. C'est surtout la présence de bovin de 1 an avec des vaches qui comporte le plus de risques. La cohabitation des génisses de 2 ans et de vaches est moins préjudiciable. La séparation d'animaux de générations différentes est recommandée mais pas obligatoire.
7.2 - Local technique : Local situé sur le couloir d'alimentation dans une stabulation avec allée centrale. Il est obligatoire si la stabulation loge plus de 50 % du cheptel reproducteur et s'il n'est pas présent dans une stabulation existante. Il doit comporter : un point d'eau froide et chaude une armoire à pharmacie un chauffage d'appoint un réfrigérateur un lieu pour stocker le petit matériel d'élevage On peut également envisager un «espace bureau». Le local peut être situé : à l'intérieur de la stabulation (à l'entrée ou au centre) à l'extérieur de la stabulation (petit local accolé) Autre possibilité, le local peut être installé dans un local annexe existant à proximité de la stabulation. Il n'y a pas de surface minimum. 8/. LES ABORDS : Ils doivent être stabilisés par décapage de la terre végétale, décaissement, empierrement, compactage sur les faces accessibles du bâtiment (curage, alimentation, chargement des animaux) sur 10 à 15 m de large. Ils doivent être maintenus propres et dégagés (pas de tas de ferraille, vieux matériel, gravas, ficelles, déchets.)