REPUBLIQUE DU BURUNDI ASSEMBLEE NATIONALE CABINET DU PRESIDENT DISCOURS PRONONCE PAR LE PRESIDENT DE L ASSEMBLEE NATIONALE, SON EXCELLENCE L HONORABLE PIE NTAVYOHANYUMA, A L OCCASION DE L OUVERTURE DE LA SEIZIEME SESSION ORDINAIRE DU RESEAU DES FEMMES PARLEMENTAIRES DE L AFRIQUE CENTRALE (RFPAC) Bujumbura, le 22 Octobre 2013
2 Honorables Membres du Bureau de l Assemblée Nationale ; Honorables Parlementaires; Honorable Magda DE MEYER, Coordinatrice politique du Programme Réseau des Femmes Parlementaires de l Afrique Centrale, RFPAC, au sein de l'association des Parlementaires Européens Partenaires de l'afrique, AWEPA ; Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement ; Mesdames et Messieurs les Membres du Corps Diplomatique et Consulaire ; Mesdames et Messieurs les Représentants des Organisations Internationales ; Distingués Invités ; Mesdames, Messieurs ; C'est pour nous un honneur et un plaisir de vous souhaiter la bienvenue, au nom du Parlement burundais, et de vous accueillir à Bujumbura.
3 Qu il nous soit permis d accueillir chaleureusement toutes les délégations venues des pays frères de la région de l Afrique Centrale, ainsi que nos consœurs parlementaires membres du Réseau des Femmes Parlementaires de l Afrique Centrale. Nous pensons particulièrement à toutes les femmes parlementaires venues de l'angola, du Cameroun, du Gabon, de la Guinée équatoriale, de la République Démocratique du Congo, de la République Centrafricaine, de la République du Congo, du Rwanda, du Tchad, pays voisins de notre région de l Afrique centrale, qui ont bien accepté d'effectuer le déplacement vers Bujumbura afin de prendre part à ces assises.
4 Soyez toutes les bienvenues à Bujumbura, sentez-vous chez vous, et passez d'excellents moments en cette terre africaine du Burundi. Excellences ; Honorables Parlementaires ; Distingués invités ; Mesdames, Messieurs ; Nous ne saurions continuer notre propos sans d'abord avoir une pensée particulière pour la Présidente de l'association des Parlementaires Européens Partenaires de l'afrique, nous avons nommé Madame Miet SMET, qui vient de perdre son cher époux, Monsieur Wilfried MARTENS, de vénérable mémoire.
5 Cet illustre homme d'etat belge a été un excellent Chef du gouvernement et un grand militant de la cause européenne. Son apport au sein de l'association des Parlementaires européens partenaires de l'afrique (AWEPA), dont il a été Vice - Président, a été d'une très grande utilité. Nous nous associons donc à la douleur de la famille de Monsieur Wilfried MARTENS, ainsi qu'à celle de la grande famille de l'awepa, au moment où le défunt vient d'être porté à sa dernière demeure. Que son âme repose en paix! Excellences ; Honorables Parlementaires ; Distingués invités ; Mesdames, Messieurs ;
6 Nous voudrions poursuivre, en remerciant le Réseau des Femmes Parlementaires de l'afrique Centrale, RFPAC, pour avoir choisi encore une fois le Burundi, pour qu il abrite les travaux de sa session ordinaire qui commence aujourd hui. Ce sont des retrouvailles car, en effet, il y a à peine deux ans, il y avait eu une rencontre similaire ici à Bujumbura. Nos remerciements vont particulièrement à Madame Magda DE MEYER, Coordinatrice politique du programme RFPAC au sein de l'awepa, qui n'a rien ménagé pour que la préparation et la tenue de cette session soient une réussite. Nos sentiments de reconnaissance sont adressés également aux autres partenaires venus de
7 Bruxelles, pour leur participation active à cette Seizième Session du RFPAC à Bujumbura. Nous avons nommé Madame Sophie CHARLIER, Consultante et membre de l'a.s.b.l. "Le Monde selon les Femmes", Monsieur Patrick Mpoyi LUABEYA, Gestionnaire du Programme RFPAC et Coordinateur des Programmes de l'afrique Centrale au sein de l'awepa, ainsi que Madame Els VAN HOOF, Senior Parliamentary Advisor de l'awepa. Nous ne saurions non plus oublier de saluer et accueillir les experts qui vont entretenir et apporter aux participants des connaissances sur le thème qui va être abordé au cours de cette session, afin que les travaux de Bujumbura améliorent les aptitudes à analyser et à adopter des lois utiles et à mieux exercer le contrôle de l'action gouvernementale dans nos pays respectifs.
8 Enfin, nous vous félicitons pour la pertinence du thème que vous avez décidé de traiter ici à Bujumbura. En effet, à peine avez-vous fini de traiter, lors de votre récente conférence de Dublin, en juin dernier, la question de l'accès et du contrôle des ressources par les femmes, que vous voulez prendre à bras le corps la problématique spécifique de «l accès à la terre pour les femmes et la promotion d une agriculture durable». Honorables Parlementaires ; Distingués invités ; Mesdames, Messieurs ; Sans anticiper sur les communications et les discussions de la présente session, qu'il nous soit permis de dire combien le sujet est très pertinent pour la région de l Afrique Centrale en général et pour le Burundi en particulier. Déjà à Dublin,
9 vous avez fait le constat que les femmes sont en grande partie responsables de la production agricole dans le monde, ce qui leur confère un rôle clé alors qu'elles rencontrent d'énormes difficultés à accéder aux moyens de production et de transformations agricoles. Il est alors important, pour nous parlementaires, de faire en sorte que les lois que nous sommes appelés à voter contribuent à garantir à la femme l'accès à la terre afin qu elle puisse contribuer à assurer au monde la sécurité alimentaire. Nous nous réjouissons qu'à ce sujet, du moins pour le cas du Burundi, vous aurez un éclairage sur les aspects juridiques de l accès à la terre pour les femmes, et qu'un tour de table fera le point de la situation dans vos pays respectifs.
10 Au demeurant, nous pouvons affirmer que la femme burundaise a un accès à la terre, bien qu'elle n'en ait pas encore le plein contrôle. En effet, notre code de la famille donne un statut juridique à la femme, mais il subsiste le poids de la tradition et des coutumes qui font que la femme burundaise se sente encore lésée dans les domaines des régimes matrimoniaux, des libéralités et de la succession. S agissant de la succession, notre système successoral est patrilinéaire et prive ainsi la femme burundaise du plein droit à la propriété foncière. Et pourtant, malgré tout cela, la femme burundaise, surtout celle du monde rural, s'attèle à développer, avec les moyens à sa portée, une
11 agriculture non seulement de subsistance mais aussi une agriculture qui lui permet d'écouler sur le marché local du surplus de sa production, même si elle a encore un grand chemin à parcourir pour garantir une agriculture durable. Honorables Parlementaires ; Distingués invités ; Mesdames, Messieurs ; Pour notre part, nous croyons que nous parlementaires, en particulier vous les femmes parlementaires, avons un grand rôle à jouer dans le plaidoyer pour faire avancer nos législations dans le sens de plus d'autonomisation de la femme, de l'accès de la femme à la terre arable. Bien plus, nous sommes appelés à aider les femmes à travailler en associations et à approcher les institutions financières, afin qu elles bénéficient de crédits agricoles.
12 Cela est d autant plus important que, comme l'a dit récemment à Dublin l'honorable Victoire GOLENGO de la République du Congo, il a été constaté qu en Afrique centrale, "dans la petite agriculture, la femme est plus active que l'homme dans la préparation des champs, la production agricole et la commercialisation". Il est alors plus qu urgent que nous travaillions pour permettre à la femme africaine d accéder à la terre arable, afin qu elle développe une agriculture qui garantit la sécurité alimentaire de la famille. C'est sur cet appel que nous déclarons ouverts les travaux de la Seizième Session Ordinaire du
13 Réseau des Femmes Parlementaires de l'afrique Centrale. Nous vous remercions de votre aimable attention.