Campagne de prévention du sida auprès des homosexuels Dossier de presse



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Campagne de prévention du sida auprès des homosexuels Dossier de presse MINISTERE DELEGUE A LA SANTE Contacts presse : Direction Générale de la Santé : Laurence Danand 01 40 56 52 62 e-mail : laurence.danand@sante.gouv.fr Comité Français d Education pour la Santé : Anne Degroux - 01 41 33 33 06 e-mail : anne.degroux@cfes.sante.fr

ENRAYER LE RISQUE DE REPRISE EPIDEMIQUE VIH ET DIMINUER L INCIDENCE DE L INFECTION VIH ET MST SOMMAIRE I. L'épidémie du VIH/sida parmi les hommes ayant des rapports homosexuels... p.3 Des signes d alerte dans les comportements et les données épidémiologiques II. Le programme de communication... p.8 Remobiliser les homosexuels quant a leur responsabilité individuelle et collective dans la prevention du VIH et des MST Annexes... p.11 Mieux s informer Plan média de la campagne presse III. Dossier : Le programme d actions de prévention de l infection VIH/sida en France pour les hommes ayant des rapports avec les hommes pour les années 2001-2004 2

L'épidémie de VIH / sida parmi les hommes ayant des rapports homosexuels Une population hétérogène On estime à 4,1% de la population masculine âgée de plus de 18 ans vivant en France, la proportion d'hommes ayant eu au moins un rapport homosexuel 1. Ils représentent un public hétérogène : homosexuels proches du «milieu gai», homosexuels et bisexuels non identitaires, homosexuels en couple, jeunes homosexuels, homosexuels issus de l'immigration particulièrement touchée par l épidémie 2 Comparativement à d autres populations, les hommes ayant des rapports homosexuels sont particulièrement touchés par le sida. En effet, depuis le début de l'épidémie, on dénombre 23 164 cas de sida déclarés chez les homosexuels bisexuels masculins, ce qui représente 43,4% des cas. mais pour laquelle le nombre de cas de sida diminue Le nombre de cas de sida chez les personnes ayant été contaminées par rapports homosexuels continue de baisser : en 2000 ils représentent 28% des nouveaux cas de sida déclarés (soit un peu plus de 400 personnes) contre 37 % en 1996 (soit 1 463 personnes). Cette baisse s'est néanmoins ralenti à partir de 1998. Part des individus contaminés par rapports homosexuels parmi les nouveaux cas de sida 60,0% 50,0% 51,1% 45,3% 40,0% 40,7% 41,1% 39,2% 36,6% 34,3% 30,0% 30,3% 30,0% 28,3% 20,0% 10,0% 0,0% <1992 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999* 2000* 1 Hommes de 18 à 69 ans. Donnée ACSF, Les comportements sexuels en France, 1993. 2 Données recueillies par l'invs au 31 mars 2001, via les déclarations obligatoires de Sida. 3

Evolution de la répartition des nouveaux cas de sida par groupe de transmission 3 Mode de contamination <1992 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 Rapports homosexuels 10 375 2351 2248 2370 2072 1463 772 578 519 416 51,1% 45,3% 40,7% 41,1% 39,2% 36,6% 34,3% 30,3% 30,0% 28,3% Rapports hétérosexuels 13,7% 17,2% 19,3% 22,6% 24,3% 28,3% 34,9% 37,7% 40,3% 44,2% Usage de drogues injectables 21,6% 25,8% 27,0% 23,9% 24,9% 24,1% 18,8% 18,1% 16,2% 14,6% Transmission mère-enfant 1,7% 0,9% 1,1% 1,2% 1,0% 0,8% 0,8% 0,4% 0,5% 0,3% Autre, inconnu 11,9% 10,7% 11,8% 11,2% 10,5% 10,2% 11,3% 13,5% 13,0% 12,6% Total 20 305 5 192 5 521 5 762 5 284 3 996 2 254 1 907 1 731 1 472 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% 100,0% Parallèlement, le nombre de décès se stabilise chez les personnes ayant été contaminées par rapports homosexuels (environ 100 décès par semestre) après avoir longtemps diminué. Une meilleure connaissance de la séropositivité que les hétérosexuels La méconnaissance de la séropositivité varie selon le mode de contamination 4. Parmi les cas de sida diagnostiqués sur la période 1998-2000, 46 % des hommes contaminés par rapports homosexuels ignoraient leur séropositivité au moment du diagnostic de sida. Cette proportion assez importante est néanmoins plus faible que celle que l'on observe parmi les personnes contaminées par rapports hétérosexuels dont 56 % ignoraient leur séropositivité au moment du diagnostic de sida. Cette proportion atteint 63 % chez les hommes hétérosexuels. Modification des comportements préventifs : la réalité du relâchement Une augmentation de certaines MST et la réapparition de la syphilis Après une diminution importante entre 1985 et 1995, les urétrites masculines liées aux gonococcies sont en nette augmentation : leur incidence est passée de 61 cas pour 100 000 habitants en 1995 à 86 cas pour 100 000 habitants en 1999. Entre 1997 et 1998 l augmentation a été particulièrement sensible (+28%), et cette tendance semble s être confirmée en 2000. Parallèlement, les gonococcies ano-rectales 5 ont plus que doublé en 1998 et ont continué à augmenter en 1999 6. Ceci est significatif d'une augmentation des gonococcies dans la population homosexuelle. De plus, alors qu au début des années 90 la syphilis avait quasiment disparu en France, 78 cas de syphilis précoce ont été enregistrés depuis début 2000 7. Parmi eux, 77 étaient des hommes dont 75% homosexuels et 10% bisexuels. 41 cas concernaient des personnes séropositives au VIH, toutes des hommes homosexuels ou bisexuels. Par ailleurs, 57 de ces 78 personnes ont déclaré au moins 1 antécédent de MST (gonococcie, hépatite B, herpès, chamydiae). 3 Données InVS, BEH, 12 juin 2001. 4 Cazein F., Pinget R., Lot F., David D., Pillonel J., Laporte A., "Tendances récentes du sida en France Janvier 1998-Juin 2000", Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, Institut de Veille Sanitaire, n 52, 2000. 5 Ces souches de gonococcies sont dues à des pratiques de pénétrations anales masculines non protégées. 6 Données InVS, BEH, 03 avril 2001. 7 Nombre de cas déclarés, par l ensemble des sites volontaires ayant participé à une enquête épidémiologique entre le 1 er janvier 2000 et le 31 mai 2001. Le retour de la syphilis en France : un signal de plus pour renforcer la prévention! InVS, BEH, 28 août 2001. 4

Cette recrudescence de la syphilis et d autres MST témoigne d'un relâchement préoccupant des comportements préventifs, qui est corroboré à la fois par les données des CDAG sur les tests de dépistage du VIH et par les résultats de l enquête «presse gay 2000». Une augmentation des tests VIH positifs dans les CDAG d'ile de France Une augmentation 9 de la proportion des tests VIH positifs a été observée dans les CDAG (consultations de dépistage anonyme et gratuit) de Paris. Alors que cette proportion avait diminué de 1995 à 1998, elle augmente ensuite entre 1998 et 2000, passant de 7,4 / 1000 en 1998 à 9,3 / 1000 en 2000. Evolution de la proportion de tests VIH positifs dans les CDAG de Paris 10 9,3 9 9,2 8,5 8 8,5 7,9 7,4 7,9 8,6 7 6 6,6 1/1 00 0 5 4 3 2 parmi l'ensemble des CDAG de Paris ayant transmis des données pour la période 1998-2000 parmi les CDAG de Paris ayant transmis des données pour l'ensemble de la période 1995-2000 1 0 1995 1996 1997 1998 1999 2000 Cette augmentation s'observe pour les deux sexes. La proportion de tests VIH positifs passe, chez les hommes, de 9,7 / 1000 en 1998 à 10,7 / 1000 en 2000 et, pour les femmes, de 4,2 / 1000 en 1998 à 7,2 / 1000 en 2000. 8 Couturier E., Dupin N., Janier M., Halioua B., Yazdanpanah Y., Mertz J-P., Salmon D., Crémieux A-C., Soavi M-J., Dariosecq J-M., Passeron A.. "Résurgence de la syphilis en France, 2000-2001", Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, n 35-36, 2001. 9 Institut de Veille Sanitaire, "Activité des consultations de dépistage anonyme et gratuit du VIH (CDAG). Augmentation de la proportion des diagnostics positifs, à Paris, en 1999 et en 2000", INVS, 11 octobre 2001. 5

Evolution des proportions de tests VIH positifs par sexe 12 10,7 10 9,7 9,7 Proportion de tests positifs ( /1000) 8 6 4 4,2 6,5 7,2 Total hommes Total femmes 2 0 1998 1999 2000 Selon les médecins responsables des CDAG de Paris, qui ont été consultés sur les caractéristiques des personnes retrouvées positives, l'augmentation du nombre de diagnostics positifs concerne surtout les homosexuels et les personnes originaires d'afrique sub-saharienne. Pour les hommes, l'augmentation porte essentiellement sur ceux de 30 à 49 ans. Evolution de la proportion de tests VIH positifs chez les hommes selon l'âge 20 18 17,8 16 15,9 Proportion de tests VIH positifs ( / 1000) 14 12 10 8 6 4 14,7 5,9 5,1 13,5 13 7,4 15,8 6,4 Moins de 20 ans 20 à 29 ans 30 à 39 ans 40 à 49 ans 2 0 1,5 1998 1999 2000 0,7 6

Une augmentation des comportements à risque 10 L enquête «presse gay 2000» (InVS) indique notamment que, parmi les répondants ayant eu des partenaires occasionnels, la proportion de ceux déclarant au moins une pénétration anale non protégée dans l'année avec ces partenaires est passée de 17% en 1997 à 23% en 2000. Si ce relâchement de la prévention est visible dans toutes les classes d âge et à Paris comme en Province, l'augmentation des prises de risque avec des partenaires occasionnels est particulièrement nette en Ile-de-France, chez les jeunes et les séropositifs. Ainsi, la part des individus ayant eu des pénétrations non protégées dans l'année avec des partenaires occasionnels est passée, en Ile-de-France, de 17 % en 1997 à 25 % en 2000. Parmi les Franciliens, ce taux est passé de 18 % à 31 % chez les moins de 25 ans, soit une augmentation de 72% par rapport à 1997. Parmi les hommes séropositifs ayant eu des partenaires occasionnels, 38 % ont déclaré, en 2000, une pénétration anale non protégée dans l'année alors qu'ils étaient 26 % en 1997. De plus, il apparaît que les répondants déclarant «une ou deux pénétrations anales non protégées» n ont que faiblement augmenté alors que ceux faisant état de prises de risques plus fréquentes voire régulières- ont pratiquement doublé. Au sein des couples, l utilisation du préservatif est moins fréquente y compris dans les couples sérodifférents. Le taux de couples sérodifférents ne déclarant aucun rapport anal non protégé est passé de 77% à 74,5% entre 1997 et 2000, et surtout, celui des couples sérodifférents déclarant des rapports non protégés réguliers (soit une fois par mois, soit une fois par semaine ou plus) est passé de 8 à 13%. Les appels de Sida Info Service 11 Les appels reçus par Sida Info Service abondent également dans le sens d une baisse de vigilance chez les appelants homosexuels et bisexuels, en particulier pour les jeunes dont les appels proviennent de l Ile-de-France : 28,7% des moins de 20 ans évoquent une pénétration anale sans préservatif contre 10,9% pour l ensemble de la population gay (en banlieue parisienne ce taux passe à 38,7% et 48,8% à Paris). Par ailleurs les appelants gays et bisexuels déclarant ignorer leur statut sérologique ou rapportant une prise de risque n abordent majoritairement pas la thématique du dépistage. Cela pourrait peut-être signifier que certains gays et bisexuels préfèrent ignorer leur statut sérologique ou ne souhaitent plus vérifier les conséquences du risque pris. Cette hypothèse pourrait être confirmée par une autre donnée : celle du recours au traitement post exposition (TPE). En effet 44,4% des appelants homosexuels ou bisexuels déclarant un accident de préservatif abordent le thème du TPE, alors que ceux faisant état d une pénétration anale sans préservatif ne sont que 15,4% à en parler. Ceci constitue un autre indice d un certain déni de la prise de risque. 10 Résultats préliminaires de l enquête «Presse gay 2000», réalisée auprès de 5 000 homosexuels par l InVS, l ANRS et la DGS avec la collaboration de 20 revues et 3 sites internet de la communauté homosexuelle, 15 mars 2001. 11 Données Sida Info Service, 23 juin 2000. 7

Le programme de communication REMOBILISER LES HOMOSEXUELS QUANT A LEUR RESPONSABILITE INDIVIDUELLE ET COLLECTIVE DANS LA PREVENTION DU VIH ET DES MST Une nouvelle campagne dans le prolongement des actions réalisées au cours des trois premiers trimestres de l année 2001 : Une campagne de presse de prévention Deux annonces sont parues à partir de mi-janvier 2001 dans les supports gais et affinitaires : - Une première annonce utilisant comme visuel une petite annonce provocatrice rappelle la gravité du risque sida dans un contexte de banalisation, voire de valorisation de ce risque. - Une autre annonce insiste sur la nécessité d'utiliser un préservatif en mettant en avant l'argument de la pénibilité de la vie avec les traitements -visuel du pilulier- et de la gravité de la maladie. La rediffusion, durant l été, de la campagne TV Diffusée en 2000 et rediffusée en juillet 2001, la campagne télévisée «grand public» a mis en scène un film de prévention présentant une relation entre deux hommes. L objectif a été de réactiver la notion du risque sida afin de contrer le phénomène de «relapse». Cinq cartes thématiques d'information Une information claire et actualisée sur les principales thématiques liées à l infection à VIH auprès des hommes ayant des rapports homosexuels (dépistage, traitement postexposition ) est donnée par 5 cartes thématiques. Sous forme de collection, ces cartes de prévention sont des outils qui devraient inciter à la lecture, un public lassé par les documents de prévention "classiques". A partir de décembre 2000, elles ont été diffusées au sein de l ensemble des établissements gais mais également dans les associations de lutte contre le sida, via les DDASS Le miniguide pratique du plaisir Une brochure sur la sexualité sans risque a été réalisée en collaboration avec le magazine Têtu et l Association des Médecins Gais. Ce "miniguide pratique du plaisir" aborde d'un côté les pratiques entre hommes et de l'autre celles entre femmes, et propose, au centre, un abécédaire santé commun aux hommes et aux femmes. Une affichette Sida et MST Cette affichette a été conçue pour permettre un rappel de prévention sur des lieux où l on sait que des risques de transmission par voie sexuelle peuvent être pris (backroom, bar ) : «Tenue habillée exigée pour entrer Sida, MST : capote et gel - Pour que dure le plaisir» Elle est diffusée par le SNEG auprès des établissements gais. 8

Durant le dernier trimestre 2001, ces actions seront complétées par : Une nouvelle campagne de prévention dans la presse gaie et affinitaire Au-delà de l information, le Ministère délégué à la Santé et le CFES entendent remobiliser les homosexuels autour des pratiques de prévention. A cette fin, une nouvelle campagne presse est lancée afin d'inciter les personnes séropositives comme séronégatives à s engager individuellement dans le maintien des pratiques limitant les risques de contamination par le VIH et les MST. Cette campagne se compose de quatre annonces où des hommes séropositifs et séronégatifs témoignent sur leur engagement volontaire dans le maintien de pratiques de prévention, avec l approche du body-art par le biais d accroches tatouées sur leurs torses nus. Cette campagne accrocheuse et originale vise à faire réfléchir les personnes sur leurs pratiques sexuelles et sur l importance de continuer à se protéger : «Je suis séronégatif. Et j ai envie de le rester. Alors, même si de plus en plus de mecs prennent des risques, moi je me protège du sida et des MST. En clair, ça veut dire que j utilise à chaque fois un préservatif et un gel à base d eau». «Je suis séropositif. Prendre un risque, je sais ce que c est. Mais aujourd hui je veux protéger mes partenaires du sida et me protéger des MST. En clair, ça veut dire que j utilise toujours un préservatif et un gel à base d eau». Ces annonces paraîtront en novembre / décembre 2001 et janvier 2002 dans les supports gais (nationaux et régionaux), mais également dans des titres de la presse dite affinitaire (Nova Mag, Inrockuptibles ) 12. Dans chacun de ces titres, deux annonces se suivront de façon à garantir systématiquement les témoignages complémentaires d une personne séropositive et d une séronégative. Une campagne d'information dans les établissements gais Déclinaison de la campagne presse en format carte postale Les quatre visuels de la campagne presse sont déclinés sous la forme de cartes de prévention qui seront distribuées, au moment du lancement de la campagne presse, dans les associations et via le réseau du SNEG 13. Deux nouvelles cartes de prévention Deux nouvelles cartes de prévention à destination des homosexuel(le)s et des hétérosexuel(le)s multipartenaires qui sont les plus exposé(e)s à des rapports sexuels à risque viennent compléter la série de quatre cartes «Pour que dure le plaisir» réalisées en 2000. Ces deux cartes postales, à procédé lenticulaire, permettent un effet «3 D» et une animation des messages. Elles abordent deux thèmes essentiels, mais encore parfois méconnus, pour favoriser la prévention parmi les populations ayant une sexualité particulièrement active : 12 Voir plan média en annexe. 13 Syndicat national des entreprises gaies. 9

- les maladies sexuellement transmissibles (MST) : il s agit de sensibiliser les publics les plus concernés sur les symptômes des MST, leur dépistage et leur traitement tout en rappelant les moyens de prévention primaire existants. ; - le traitement post-exposition (TPE) : la démarche consiste à préciser son mode d administration et son utilité tout en soulignant qu il ne peut remplacer l utilisation du préservatif qui reste le moyen le plus sûr de protéger ses rapports sexuels. Elles seront diffusées, dans le courant du mois de décembre, dans les établissements gais affiliés au SNEG et dans les associations de lutte contre le sida, les associations homosexuelles, les DDASS, les CDAG Le partenariat Gay.com Internet est un média très utilisé par les hommes ayant des pratiques homosexuelles, notamment comme moyen de rencontre par les jeunes et par les homosexuels / bisexuels non identitaires. Internet permet ainsi de s adresser à des hommes qui ne fréquentent pas forcément le milieu communautaire, notamment en Province. A compter du 1 er décembre 2001, un feuilleton web (dessins animés) sera lancé en partenariat avec Gay.com, le premier site internet dédié aux homosexuels et bisexuels en France, et le site e-lico.com du groupe Illico. Les épisodes de ce feuilleton ludo-pédagogique se déroulent dans un café français typique «Chez e- vonne». Les personnages se croisent dans ce café et échangent leurs différents avis sur la prévention. Chaque épisode délivre une information synthétique sur un thème précis, et se termine par une invitation à aller (en un clic) vers une rubrique de prévention plus documentée. 10

ANNEXES 11

Mieux s'informer Les numéros pratiques - SIDA INFO SERVICE : 0 800 840 800 Numéro vert : appel anonyme et gratuit, accessible 24h/24 et 7j/7 en relation avec des associations et services de soin et d aide sociale, comme AIDES - LIGNE DE VIE : 0 801 037 037 Service d accompagnement personnalisé pour les personnes atteintes du sida, d hépatites, et pour leurs proches. - ECOUTE SANTE : 0 800 150 160 Service répondant aux problématiques de santé publique. - AMG : 01 48 05 81 71 Association des Médecins Gais ( le mercredi de 18h à 20h et le samedi de 14h à 16h ) - LIGNE AZUR : 0 801 20 30 40 Pour les jeunes, filles et garçons, qui s interrogent sur leur sexualité (du lundi au samedi de 17h à 21h) -ECOUTE GAIE : 01 44 93 01 02 (certains soirs de la semaine) - CONTACT : 04 44 54 04 35 Parents, familles et amis de gais et lesbiennes - CGL : 01 43 57 21 47 Centre gai et lesbien de Paris Appels anonymes et confidentiels (tous les jours de 14h à 20h) Les associations - AIDES : 01 41 83 46 46 Association de prévention, d aide et de soutien aux malades. - ACTION TRAITEMENTS : 01 43 67 66 00 Service d information sur le VIH et les traitements - ACTUP-PARIS : 01 49 29 44 75 Association militante dans la lutte contre le sida et dans le soutien aux personnes contaminées. - ARCAT-SIDA : 01 44 93 29 29 Association d information et d échange rassemblant des professionnels, des bénévoles et des personnes touchées par le virus du sida. - SOLIDARITE ENFANTS SIDA ( SOL EN SI ) : 01 43 49 63 63 Centres d information et d orientation vers des centres spécialisés dans le soutien aux enfants malades. - CRIPS : 01 56 80 33 33 Centre régional d information et de prévention sida. 12

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