Un ours polaire attend patiemment la formation de la glace dans la baie d Hudson. A la mi-novembre, les plantigrades partent habituellement chasser le phoque sur la banquise. Wapusk National Park, Manitoba Canada. Daisy Gilardini met la beauté au service de la préservation de la nature trente degrés 61
La photographe tessinoise parcourt le vaste monde depuis des années, mais reste avant tout aimantée par les pôles. Elle y immortalise une nature brute, sauvage mais fragile, pour laquelle elle aimerait que l on ait plus de considération. Photos DAISY GILARDINI Texte Frédéric Rein Septembre est un mois chargé pour les castors: ils doivent faire leurs provisions pour l hiver qui s annonce. Denali National Park, Alaska Etats-Unis., L émerveillement est le premier pas vers le respect. Daisy Gilardini en est convaincue. Quand elle nous promène par ses clichés à travers ces mondes merveilleux et éphémères qui peuplent nos imaginaires de nature sauvage, c est à dessein. Son but? Nous sensibiliser à ces espaces encore préservés, qui la font vibrer et dont elle s ingénie à restituer toute la magie et la délicatesse, image après image, voyage après voyage C est en 1989, lors de son premier périple en Inde, qu elle prend en main son destin de photographe globe-trotteur. Depuis lors, cette aventurière de 44 ans n a eu de cesse de sillonner la planète. Elle est passée dans 65 pays, mais ce sont les pôles qui l ont vraiment déboussolée! Au point qu elle s est rendue 18 fois en Antarctique et 24 fois en Arctique en l espace d une dizaine d années. «Ces environnements rudes et impitoyables ont le pouvoir de faire surgir l animal sauvage qui est en chacun de nous, de réveiller nos capacités de survie», explique-t-elle. Cette nature implacable, Daisy Gilardini l immortalise avec talent pour lui rendre un hommage poignant. Dans ses images outrageusement esthétiques, elle parvient à restituer tout le paradoxe de ces terres de glace prises entre force et fragilité. Cette ode à la vie a largement été relayée dans la presse internationale (National Geographic, BBC Wildlife, etc.) et lui a valu les récompenses les plus prestigieuses, comme le BBC Wildlife Photographer of the Year et l International Photography Award. Mais sa plus grande satisfaction serait certainement de parvenir à contribuer à la préservation de tous ces espaces immortalisés, tellement propices à l émerveillement www.daisygilardini.com trente degrés 63
C est entre octobre et novembre, dans la baie d Hudson, au Canada, que l on rencontre la plus grande concentration d ours polaires. Ils s y rassemblent, car ses eaux sont les premières de l Arctique à geler. Wapusk National Park, Manitoba Canada. trente degrés 65
fhabituellement solitaires, les ours blancs se font volontiers joueurs tandis qu ils attendent la formation de la glace dans la baie d Hudson. Wapusk National Park, Manitoba Canada. s&sschez les jeunes ours polaires, le jeu est déjà une forme d entraînement. Wapusk National Park, Manitoba Canada. trente degrés 67
Ce groupe de manchots royaux pris par une tempête de neige appartient à la colonie de la baie de St. Andrews, l une des plus importantes de Géorgie du Sud une île britannique des Cinquantièmes hurlants.
fles manchots empereurs sont des parents attentifs. Ils reconnaissent leurs petits grâce à leurs vocalises. Snow Hill Island Antarctique. svers la mi-octobre, les manchots empereurs retournent pêcher en mer, laissant les jeunes seuls sur la banquise. Ils se regroupent alors souvent en crèches en attendant leur retour et le repas qui l accompagne. Snow Hill Island Antarctique.
Rares survivants de la dernière ère glaciaire, les bœufs musqués ici en plein blizzard peuvent faire face aux hivers les plus extrêmes. Banks Island, Territoires du Nord-Ouest Canada.
Un grizzly fait une sieste sur les berges d une rivière après une matinée de pêche réussie. Lake Clark National Park, Alaska Etats-Unis.
76 trente degrés Graciles et peu farouches, les sternes blanches sont aussi naturellement curieuses. Atoll de Midway, Hawaii Etats-Unis.