Page 1/5 L'anglais peut s'apprendre à tout âge Photo CD VoiandpMlCNOT SPÉCIAL WEEK-END. Bernard Cudennec (photo) s'est remis sérieusement à l'anglais au Wall Street Institute d'angers il y a un an. Une langue incontournable pour les retraités qui souhaitent voyager.
Page 2/5 Ils se mettent à l'anglais sur le tard Bernard et son épouse ont profité de leur retraite pour apprendre l'anglais. Désormais, ils ont assez de «bagage» pour partir. Thierry SOULARD thierry.soulardecourrier-ouest.com i uand ll a passé son premier test d'anglais au Wall Street Institute d'angers, Bernard a eu bieh du mal à dépasser le stade débutant. «J'étais Survival 3, c'est-àdire tout juste paré pour survivre à l'étranger», souligne ce jeune retraité de 63 ans. Et pourtant, comme tout le monde ou presque, il a fait sept ans d'anglais au collège et au lycée. - Depuis, je n'avais jamais vraiment pratique. Quand j'allais à l'étranger, j'avais beaucoup de mal à m'exprimer, j'étais incapable de faire une phrase et j'avais des difficultés à comprendre mon interlocuteur». Un constat malheureusement très courant. «On est paré pour tenir une conversation» En retraite depuis un an, cet ancien principal d'éducation du lycée Chevrolller a décidé de prendre le taureau par les cornes. Amoureux des voyages, de la culture, et des rapports humains, il a décidé avec son épouse de se remettre à l'anglais. «On a essayé à la maison, avec des méthodes d'apprentissage, mais franchement on ne faisait aucun progrès, Cétait trop difficile. Je crois que c'est bien pour ceux qui ont déjà un bon niveau», souligne Bernard Cudennec. Tous les deux se sont inscrits il y a un an au Wall Street Institut, «maintenant on est paré pour tenir une conversation avec n'importe qui», souligne-t-il. Et dans quinze jours, ils vont pouvoir mettre à l'épreuve du terrain leur apprentissage d'une année. 'Avecmon épouse nous partons au Vietnam et cet été nous avons programme une virée en Allemagne -, explique Bernard qui ne craint plus le voyage en solo.
Page 3/5 Angers, le 3 février Bernard Cudennec s'est remis seiieuxment a I anglais il y a un an. Aujourd'hui il est prêt pour son prochain voyage Photo CO Yolande MICNOT. ' Nous, on aime partir hors des voyages organisés, on veut aller à la rencontre des gens -, souligne-t-il, - on a désormais toutes les bases pour se débrouiller dans la vie courante» Pendant cette année d'apprentissage, ils ont tous les deux fréquenté l'institut avec assiduité. - Pendant neuf mois on a consacré en moyenne 5 à 6 heures par semaine, cela aurait été inconcevable pendant notre vie active», souligne-t-il Du travail, donc «mais surtout beaucoup de plaisir et le bonheur ete pouvoir aujourd'hui comprendre cette langue», confie Bernard qui ne regrette pas les 4 500 euros investis pour tous les deux «Je le conseille à tous mes amis qui veulent voyager. Il y a quèlques mois, on a passe une semaine à Jersey, c'était un vrai bonheur» A la maison, Bernard et son épouse suivent les programmes de la BBC et regardent les films en VO. "Même entre nous on parle anglais», souligne Bernard qui revient à peine des progrès réalisés en si peu de temps.
Page 4/5 «Ce que j'ai appris au lycée me revient» Quelques mots de vocabulaire, des verbes irréguliers : à 73 ans. Christian se refait des fiches. Depuis qu'il s'est remis à l'anglais avec le Comité de jumelage d'ancenis, Christian met le paquet : une heure et demie de cours collectif, niveau débutant, et pas moins de quatre heures de travail personnel par semaine. Il y ajoute des bouts d'émissions, prises au hasard, sur une télé d'outre-manche. Travailler les neurones «Le plus difficile, c'est de penser ma phrase en anglais», raconte le retraité dont les années au lycée sont très loin maintenant. Ne sait rien et ne veut rien savoir», avait à l'époque annoté son professeur sur le carnet scolaire. Le septuagénaire, qui a terminé sa carrière comme gérant d'une clinique, cherche maintenant à rattraper le temps perdu. «La perspective dalzheimer, ça ne me plaît pas, alors je fais travailler mes neurones I» Avec trois niveaux d'anglais et deux d'allemand, les cours attirent une quarantaine d'adultes qui partagent la même détermination : Ils sont beaucoup plus motivés que des lycéens. Je constate leurs progrès», relève Marie-Christine Derré, l'enseignante chargée des anglicistes débutants. Le contenu est forcément adapté, avec des jeux et beaucoup de références à l'actualité : On accroche tout de suite -, résume Christian, capable désormais de traduire quèlques phrases tirées des journaux. «On pariera avec les mains» En août prochain, il sera du voyage organisé dans la ville jumelle de Kirkham, en Grande-Bretagne. Les participants seront hébergés chez l'habitant, mais ça ne lui fait pas peur. Et pour plus tard, il envisage déjà une virée en Écosse : «On parlera avec les mains s'il le faut, mais on essaiera de manger tous les jours», dit-il avec humour. En réalité, ii se dit é- tonné : «Je croyais avoir perdu définitivement tout mon anglais, mais ça me revient... Même constat de la part d'un autre Christian, toujours à Ancenis, Christian Prévôt, qui préside le Comité de jumelage. Lui, c'est à l'allemand qu'il s'est remis parce qu'il a des copains en Allemagne : «Finalement, je n'ai pas perdu ce que j'avais appris au lycée. Quand je suis làbas, j'arrive à me débrouiller I» Ancenis, mardi. Christian, 73 ans, s'est remis à l'anglais. Il n'en avait pas f ait depuis ses années au lycée. Photo CO.
Page 5/5 TROIS QUESTIONS «On peut apprendre à tout Julien Ferchaud est directeur du mmm Wall-Street Intitule d'angers. JHR I Julien Ferchaud j Des retraités qui apprennent I l'anglais, c'est nouveau? ll y en a toujours eu mais la tendance est à l'augmentation. Cest lié à deux choses, l'anglais devient incontournable, que ce soit sur le net ou dans les voyages et les retraités ont globalement aujourd'hui les moyens de voyager hors de nos frontières. C'est aussi un nouveau défi, l'apprentissage maintient en forme *. 2Est-ce qu'on peut apprendre l'anglais à tout âge? «On peut apprendre à tout âge, même si, plus on est âgé, plus les progrès se font lentement. Je pense que c'est plus facile d'apprendre l'anglais quand on en a jamais fait que lorsqu'on a des bases anciennes. Lin peu comme un ordinateur mal programme, qu'il faudrait déprogrammer pour reprogrammer». 3Combien de temps faut-il pour être à l'aise? «ll faut 6 à 9 mois pour pouvoir tenir une conversation courante, à condition de s'y mettre vraiment et faire environ huit heures d'anglais par semaine. On conseille aussi de profiter de tous les médias en anglais, radio, télévision ou Internet». Propos recueillis par Thierry SOULARD