Mécanismes de la sensibilité pulpaire et dentinaire
Chez l Homme, la douleur est engendrée par la stimulation de : L émail avec : du chaud du froid La dentine avec : du chaud du froid des stimulations mécaniques Sonde, fraisage St. osmotiques Évaporation d eau Jet d air Des matériaux absorbants La pulpe avec : n importe quel type de stimulus, très sensible
Observations sur la sensibilité pulpo- dentinaire : La dentine est supposée innervée depuis longtemps du fait de sa très grande sensibilité La plus grande sensibilité de la jonction amélo-dentinaire reste mystérieuse et laisse supposer une innervation à travers toute la dentine La courte latence de la douleur au froid exclut l activation des terminaisons nerveuses intra-pulpaires, et donc renforce l hypothèse de l innervation dentinaire Mais: l absence d action des anesthésiques topiques et des produits chimiques activateurs déposés sur la dentine mise à nu repose la question de la présence de fibres nerveuses dans ce tissu
Apport de la MO sur les preuves d innervation dentinaire et sur la longueur des prolongements odontoblastiques : Les observations histologiques initiales sont contradictoires, principalement du fait de: difficultés techniques de couper des tissus calcifiés, difficultés de fixation du tissu dentinaire avasculaire, manque de colorations histologiques spécifiques des fibres nerveuses, pouvoir de résolution limité des microscopes optiques Puis découverte des Fibres de TOMES, et absence de fibres nerveuses dans la dentine conduisent à impliquer l odontoblaste comme récepteur sensoriel.
Les trois hypothèses : l odontoblaste, cellule sensorielle (A) théorie hydrodynamique (B) Innervation dentinaire (C) transduction hydrodynamique Innervation dentinaire
L odontoblaste, cellule sensorielle : arguments embryologiques : dérivés de la crête neurale arguments électrophysiologiques : potentiel de repos présence de canaux ioniques membrannaires
L innervation de la dentine : les premières évidences histochimiques... vite déçues l histofluorescence l immunocytologie la microscopie électronique preuves électrophysiologiques
La théorie Hydrodynamique : Décrite initialement par Tomes Redécouverte par Brannström
L article classique sur les fibres de Tomes: XXIV. On the Presence of Fibrils of Soft Tissue in the Dentinal Tubes By John TOMES, F.R.S., Surgeon-Dentist to the Middlesex Hospital. Received February 21, -Read March 13, 1856 Philosophical Transactions of the Royal Society Volume 156, Pages 515-520, 1856
On the Presence of Fibrils of Soft Tissue in the Dentinal Tubes: «En faisant attention à bien manipuler, rien n est plus aisé à démontrer que l existence de fibrilles dentinaires, à partir de n importe quelle dent fraîchement extraite. Si une coupe fine est réalisée dans le même plan que celui des tubules, puis placée dans une solution d acide chlorhydrique jusqu à ce que la partie calcifiée de la dent soit complètement dissoute, et que la section soit ensuite dilacérée perpendiculairement à la direction des tubules, on voit alors de nombreuses fibrilles sortir sortir de la région écrasée.»
L hypothèse hydrodynamique, formulée pour la première fois... «En passant en revue les diverses circonstances où la dentine exprime sa sensibilité, et celles où elle la perd, on peut difficilement éviter de conclure que les tubes dentinaires sont le moyen par lequel cette sensibilité est distribuée dans le tissu. Mais si la seule fonction des tubules est de véhiculer les fluides nutritifs issus de la pulpe, la difficulté d expliquer l origine de la sensibilité reste la même, puisque nous n avons pas d exemple où une sensation se manifeste dans un fluide. On peut sortir de cette difficulté en émettant l hypothèse que les tubules dentinaires sont constamment remplis de fluide, et que les pressions exercées sur ces fluides du côté exposé des tubules se répercutent dans la pulpe à travers eux. Cette hypothèse ne permet pas cependant d expliquer pourquoi certaines régions dentinaires sont plus sensibles que d autres»
L hypersensiblité dentinaire: Définition : Douleur transitoire vive ressentie sur une dent à partir d une zone de dentine exposée, à la suite d un contact avec un stimulus chimique, thermique, tactile ou osmotique, qui ne peut avoir d autre cause dentaire ou pathologique.
Quelques chiffres : Touche entre 8,9 et 14,5% de la population adulte des pays industrialisés prédominance des régions canines et prémolaires supérieures et inférieures côté gauche /droitiers et droit/gauchers relation inverse pour les indices de plaque
Etiologie : Perte de la protection amélaire ou cémentaire, suite à un processus d abrasion (essentiellement le brossage) d attrition (bruxisme) d érosion (boissons ou aliments acides, reflux gastrique) Récession gingivale (brossage, maladie parodontale, chirurgie parodontale) La présence de plaque (très rare) peut être un facteur aggravant mais non déclenchant
Diagnostic différentiel : Il existe d autres cas où la dentine est exposée et présente des symptômes identiques: caries fractures, fêlures perte d étanchéité de restauration dentaire