Présentation du DIGEST INNOCENTI CHANGER UNE CONVENTION SOCIALE NEFASTE: L EXCISION/MUTILATION GENITALE FEMININE. EMBARGO: 10:00 GMT, 24 Novembre 2005



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Présentation du DIGEST INNOCENTI CHANGER UNE CONVENTION SOCIALE NEFASTE: L EXCISION/MUTILATION GENITALE FEMININE EMBARGO: 10:00 GMT, 24 Novembre 2005 PRINCIPALES CONSTATATIONS L excision/mutilation génitale féminine (E/MGF) est bien plus répandue qu on ne le pensait jusqu ici. Rien que sur le continent africain (Afrique sub-saharienne, Egypte et Soudan), chaque année trois millions de filles et de femmes sont soumises à l excision/mutilation génitale. i La question de l E/MGF concerne le monde entier. Cette pratique a lieu non seulement en Afrique et au Moyen-Orient, mais aussi dans les communautés d immigrés à travers le monde. En Europe occidentale, au Canada et aux Etats-Unis en Amérique du Nord, en Australie et en Nouvelle-Zélande en Australasie vivent des femmes et des filles qui ont été soumises à l E/MGF, et d autres qui risquent de l être. L E/MGF constitue une convention sociale profondément enracinée. La pratique renforce le statut social des intéressées et de leur famille et leur vaut le respect de la communauté. Qui ne se soumet pas à l E/MGF encourt la honte et l exclusion. Le poids social de l E/MGF constitue un obstacle majeur pour certaines familles qui sinon souhaiteraient y renoncer. L E/MGF n est prescrite par aucune religion, même si des arguments religieux sont souvent avancés pour la justifier. L E/MGF constitue un problème qui relève des droits humains. La pratique viole le droit des filles et des femmes à l intégrité physique et mentale, leur droit à une existence exempte de violence et de discrimination, et dans les cas extrêmes, leur droit à la vie. La pratique représente également une violation des droits de l enfant au développement, à la protection et à la participation.

Importance, étendue et caractéristiques de l E/MGF De même que les coutumes sociales, la culture et les traditions s adaptent et se modifient constamment, les caractéristiques et la distribution de l E/MGF sont en continuelle évolution. On estime que dans le monde 100 à 140 millions de femmes et de filles ont subi une quelconque forme d E/MGF. ii L âge des intéressées et le type d intervention varient considérablement tant d un pays à l autre qu au sein d un même pays. Les pratiques vont d une petite incision du clitoris jusqu à l ablation partielle ou totale des organes génitaux externes et à la fermeture partielle de la zone vaginale (infibulation). Les variations de prévalence entre et dans les pays s expliquent principalement par la présence de diverses communautés ethniques dont les comportements et les pratiques diffèrent. Les données varient beaucoup plus en fonction de l appartenance ethnique qu en fonction de toute autre variable démographique. Autrement dit, l appartenance ethnique et la pratique sont étroitement liées. L E/MGF est néfaste physiquement et psychologiquement, et dans certains cas mortelle. Ses conséquences immédiates et à long terme varient selon le type et la gravité de l intervention, l habileté de l exécutant, la propreté des instruments et de l environnement, et la condition physique de la patiente. Tendances émergentes Les taux de prévalence d E/MGF semblent en baisse dans certains pays (Bénin, Burkina Faso, République centrafricaine, Erythrée, Ethiopie, Kenya, Nigeria, Tanzanie et Yémen). Dans d autres pays (Côte d Ivoire, Egypte, Guinée, Mali, Mauritanie, Niger et Soudan), ces taux sont restés relativement stables au cours des dernières décennies. Dans certains pays, on excise les filles plus tôt que par le passé. L âge médian auquel était pratiquée l E/MGF a considérablement baissé au Burkina Faso, en Côte d Ivoire, en Egypte, au Kenya et au Mali. Cela peut s expliquer par le désir des parents de se cacher des autorités et /ou la volonté de rencontrer moins de résistance de la part des filles.

La médicalisation de l E/MGF, qui fait que les filles sont excisées par des agents sanitaires dans des services sanitaires et non par des praticiens traditionnels, est en hausse dans certains pays dont l Egypte, la Guinée et le Mali. L importance des éléments cérémoniels associés à l E/MGF est en diminution dans de nombreuses communautés. Il se peut aussi que cette tendance résulte en partie du fait que l existence d une législation interdisant l E/MGF décourage les manifestations publiques liées à la pratique. Mettre fin à l E/MGF Changer les mentalités, les croyances et les comportements Prendre conscience que l E/MGF est une convention sociale qui pousse les familles à faire exciser leurs filles, permet de mieux comprendre pourquoi les parents conscients des dégâts causés par la pratique encouragent cependant son maintien. Du fait que l E/MGF est liée au statut social et aux possibilités de trouver un mari, si des parents individuels décident de renoncer à la pratique, leur fille sera stigmatisée et restera sans époux. Il faut donc que le choix d abandonner l E/MGF soit collectif. Lorsqu un nombre suffisant d individus veulent abandonner l E/MGF, les autres familles n ont aucun intérêt à perpétuer la pratique qui disparaît alors spontanément et rapidement. Cette théorie de la convention sociale, dont il a été prouvé qu elle correspond à la réalité dans plusieurs communautés, est importante pour comprendre comment les comportements peuvent changer. Le dialogue au sein de la communauté est essentiel pour abandonner l E/MGF. La création d espaces et d occasions appropriés à des discussions publiques non critiques donne la possibilité de se faire entendre à ceux qui normalement n auraient pas voix au chapitre. Dans le cas de l E/MGF ce sont souvent les femmes et les filles, mais aussi parfois des hommes qui n ont pas toujours l occasion de discuter de cette question. Les stratégies les plus prometteuses pour aider les communautés à abandonner l E/MGF combinent la théorie scientifique et l expérience concrète de terrain. Six éléments-clés ont été jugés nécessaires pour mettre en oeuvre un processus de changement social et promouvoir l abandon rapide et collectif de la pratique.

1. Les communautés doivent reconnaître les dégâts causés par la pratique. 2. Les communautés entre lesquelles se nouent des mariages, ou étroitement liées de quelque autre façon, doivent abandonner collectivement la pratique. Cela leur évite le choix difficile de devoir rompre avec la tradition. 3. Les communautés doivent proclamer publiquement leur engagement collectif d abandonner l E/MGF. 4. Les communautés doivent entraîner les villages voisins de façon à ce que leur décision d abandonner l E/MGF puisse se propager et se renforcer. 5. Les communautés ne doivent se sentir ni contraintes ni jugées. Elles doivent être informées sur les droits humains et reconnaître l application de ces droits dans leur vie quotidienne. 6. Les communautés ont besoin d un environnement favorable, comprenant notamment des mesures législatives et politiques, des forums de discussion publique, le soutien des dirigeants religieux et des leaders d opinion, ainsi que des messages médiatiques respectueux de leur culture. Politiques et législations nationales En Afrique et au Moyen-Orient, de nombreux pays ont voté des lois proscrivant l E/MGF. Plusieurs pays où le problème a surgi parmi les communautés d immigrés, notamment l Australie, le Canada, la Nouvelle-Zélande, les Etats-Unis et certains pays d Europe occidentale, ont également adopté des lois interdisant l E/MGF. Les professionnels de la santé constituent un groupe important pour traiter les complications provoquées par l E/MGF, ainsi que pour encourager les familles à y renoncer. En Suède, le personnel sanitaire prévient les parents des dangers de l E/MGF et les informe que la pratique est interdite par la loi nationale. Dans de nombreux pays, dont le Canada, le Danemark, l Allemagne, l Italie, la Suisse et le Royaume-Uni, les associations médicales ont interdit toute participation des médecins à la pratique de l E/MGF car il s agit d une violation de leur code déontologique. Il faut inciter les enseignants, tant dans un contexte d apprentissage officiel que non officiel, à distinguer les filles à risque et à discuter de questions liées à l E/MGF durant les cours de sciences naturelles, de biologie et d hygiène, ainsi que durant les leçons portant sur l éducation sociale, de genre, ou religieuse.

Il est important, pour briser le silence qui entoure l E/MGF et rendre la question du domaine public, de fournir aux médias des informations précises et actualisées et de former les journalistes à diffuser ces informations. Normes régionales et instruments internationaux L E/MGF est abordée dans la Convention sur l élimination de toutes les formes de discrimination à l égard des femmes (CEDEF) de 1979, et dans la Convention relative aux droits de l enfant (CDE) de 1989, en tant que pratique coutumière ou traditionnelle néfaste. L abandon de l E/MGF est fondamentale pour réaliser les objectifs de développement du Millénaire, à savoir la promotion de l égalité des genres et le renforcement du pouvoir des femmes, la diminution de la mortalité infantile et l amélioration de la santé maternelle. Un monde digne des enfants, le document final de la Session spéciale de l Assemblée générale des Nations Unies consacrée aux enfants en 2002, invite explicitement à mettre fin aux «pratiques traditionnelles et coutumières néfastes, telles que le mariage précoce ou forcé, et les mutilations génitales féminines». Le Protocole de Maputo, un document juridique adopté par consensus en 2003 par les chefs d Etat de l Union africaine, condamne et interdit explicitement l E/MGF et autres pratiques néfastes. Il invite les Etats parties à prendre des mesures pour sensibiliser l opinion publique à la question, à introduire une législation qui interdise et sanctionne l E/MGF, à mettre en place des services d assistance aux victimes des pratiques nuisibles et à protéger les femmes à risque contre ces pratiques. Pour que le Protocole entre en vigueur, il doit être ratifié par 15 Etats membres de l Union africaine. En septembre 2005, il avait été ratifié par 13 Etats. iii Des filles et des femme parlent de l E/MGF Ce Digest Innocenti donne la parole àux filles, femmes et garçons vivant en Egypte, aux Pays-Bas, au Soudan et aux Etats-Unis. Les motifs de la pratique: C est une norme à laquelle il faut se conformer. Une fille doit être circoncise pour protéger son honneur et celui de sa famille, surtout maintenant que les filles vont à l université loin du village et peuvent être exposées à des situations de risque.

Femme du village de Abu Hashem, Haute-Egypte. Si je ne la fais pas exciser, personne ne voudra l épouser. Je voudrais ne pas avoir de filles, car elles donnent trop de souci. Une mère du groupe tribal Beni Amer, Soudan oriental. L évolution des mentalités : Du fait qu on a émigré, et avec le temps, on en est venu à penser différemment et maintenant nous voyons le mal causé par nos traditions. Cependant, nos parents n auraient pas pu agir autrement et il est déplacé de parler de violence. Ils voulaient faire de leur mieux pour nous, leurs enfants. Après tout, nous rêvions toutes du jour où à l école nous pourrions annoncer que nous aussi nous avions été circoncises. Maintenant nous sommes en mesure de parler de la tristesse et la douleur qui ont marqué notre histoire, et que la mutilation génitale des filles n est plus appropriée aujourd hui à notre époque. Nous voulons donner à nos filles un avenir heureux, un avenir qui leur permette de s épanouir affectivement, et un avenir où elles aient le droit de jouer et de se sentir protégées. Femme somalienne, Pays-Bas C est une journée magnifique pour nous tous Diolas qui vivons aux Etats-Unis. Nous pouvons maintenant envoyer nos filles chez nous au village pendant les vacances pour qu elles connaissent leur famille et nos belles traditions Diola, sans craindre qu elles soient soumises à l excision." Fils du chef du village de Marahkissa, Sénégal, vivant actuellement à Houston, USA Note d informations pour les éditeurs * * * Les documents de presse sous embargo jusqu'au 24 Novembre 2005 traduit en français, anglais, espagnol, arabe et italien ainsi que les copies téléchargeables du rapport dans les 4 langues sont disponibles auprès du centre de presse du Centre de Recherche Innocenti : http://www.unicef-icdc.org/presscentre/indexnewsroom.html Pour de plus amples informations, veuillez contacter : Centre de recherche Innocenti de l UNICEF, Florence

Salvador Herencia (+39 055) 20 33 354, sherencia@unicef.org Patrizia Faustini (+39 055) 20 33 253, pfaustini@unicef.org Marie Mukangendo, (+39 055) 20 33 231, mmukangendo@unicef.org UNICEF New York Alfred Ironside, (+1 212) 3267261, aironside@unicef.org Kate Donovan, (+1 212) 326 7452, kdonovan@unicef.org UNICEF Genève Damien Personnaz, (+41 22) 909 ) 909 5716, dpersonnaz@unicef.org UNICEF MENA (Amman) Anis Salem, (+96 269) 541 1414, asalem@unicef.org Wolfgang Friedl, + 9626 5502407, wfriedl@unicef.org UNICEF Egypt Simon Ingram, (+ 202 526) 5083 thru 7, singram@unicef.org i Ce chiffre est considérablement plus élevé que l estimation précédente de deux millions, non du fait d une incidence accrue, mais parce qu il s agit d une estimation plus précise due à une plus grande disponibilité de données. ii Voir, par exemple, OMS (2000), Mutilations génitales féminines. Aide-mémoire n 241, Organisation mondiale de la santé, Genève iii Cap-Vert, Comores, Djibouti, Gambie, Lesotho, Libye, Malawi, Mali, Namibie, Nigeria, Rwanda, Sénégal et Afrique du Sud.