Intégration d un lotissement récent, commune de Bassac
INTEGRATION D UN LOTISSEMENT RECENT, BASSAC A-1 - LOCALISATION : Bassac est une commune située ente deux entités paysagères: un paysage du vignoble du pays bas et un paysage de vallée large et boisée. L analyse révèle un potentiel en terme d éléments paysagers identitaires, qu ils soient liés à l eau ou au vignoble. Le verger est un élément paysager qui établit une transition entre ces deux entités. A-2 SOL Le sol de la partie Nord de la commune est calcaire et appartient au Purbeckien, ancienne zone lagunaire de la fi n du Jurassique supérieur, qui s étendait vers l ouest dans tout le Pays Bas. Au sud de la route de Jarnac à Châteauneuf s étend la vallée de la Charente, dont la zone inondable est couverte par des alluvions du Quaternaire. Des alluvions moins récents occupent deux petites zones, entre le bourg et Triac, et au nord de Bassigeau.
B - CONTEXTE : La commune à une histoire très riche, liée à l abbaye bénédictine Saint-Étienne fondée au tout début du XIe siècle. La forme actuelle de la partie ancienne du village et son développement ont été largement infl uencés par ce patrimoine architectural aujourd hui classé monument historique. La Charente et les activités attachées au fl euve ont également modelé la forme du bourg. Le patrimoine bâti très intéressant et très diversifi é, organisé autour du réseau de voies ancien, résulte de 10 siècles d histoire. Abbaye bénédic ne Saint-É enne aujourd hui classé monument historique Les changements importants sont intervenus hors des limites du village ancien et ceci en très peu de temps. L urbanisation pavillonnaire récente développée très rapidement sans une vision cohérente à l échelle de la commune, a complètement changé l image du bourg et entraîné des problèmes de sécurité et de fonctionnement. Étalée le long des voies, sans continuité et sans cohérence ni par rapport au village ancien ni par rapport au fl euve, cette urbanisation est extrêmement consommatrice d espace et la superfi cie du bâti communal a plus que doublé ces vingt dernières années. Étalement urbain de ces deux dernières décennies
C - ÉTAT INITIAL : Le lotissement de la commune de Bassac est caractérisé par: habitat plus ou moins dispersé éparpillé le long des voies sur une distance importante habitat déconnecté de la vie du bourg traitement très hétérogène, banal et peu identitaire de l écriture architecturale et paysagère: portails, coffrets, haies monospécifi ques... absence d aménagement qualitatif et de plantations sur l espace public La commune de Bassac a entamé une réfl exion sur l intégration de son urbanisation récente d habitat pavillonnaire, développée le long de la route départementale RD22 (route de Triac). Ce lotissement n a pas été accompagné d aménagements nécessaires de voirie, de cheminements piéton, de plantations... Ces aménagements s avèrent aujourd hui nécessaires non seulement pour des raisons de sécurité mais également pour améliorer l image de la commune.
D - ORIENTATIONS D AMÉNAGEMENT La question d intégration de ce lotissement récent dépasse la simple réfl exion d intégration visuelle et amène une réfl exion globale d aménagement portant sur l ensemble du village, sur les cheminements doux, les éléments fédérateurs du paysage, le patrimoine. La prise en compte de cette réfl éxion globale permet d éviter de laisser le paysage se fragmenter en multiples «terrains d action» aveugles les uns aux autres et amène ces propositions d aménagement: traitement de la frange urbaine de l ensemble bâtis pavillonnaire de l entrée ouest de Bassac, liaison avec le bourg ancien et le fl euve Charente par la création d une voie verte, création d un verger collectif conservatoire fédérateur de lien social. D-3- Créa on d un verger collec f conservatoire fédérateur de lien social. D-2-Créa on d une voie verte D-1-Traitement de la frange urbaine e verte
D-1 - TRAITEMENT DE LA FRANGE URBAINE L aménagement doit permettre à l habitat pavillonnaire développé le long de la route départementale de Triac, de s inscrire dans la continuité et le prolongement du bâti ancien. Hors aujourd hui, le vocabulaire de ces pavillons est radicalement différent de celui du bourg ancien. La première solution d intégration est de trouver l aménagement qui permettra de fondre les nouvelles constructions dans le paysage, et de préserver la lisibilité de la forme du bourg. Les logiques urbaines se sont imposées dans les politiques d aménagement du territoire communal. Les périmètres d habitation se sont étendus et ont concurrencés sur le foncier, la place des vergers en frange urbaine. Malheureusement, les pratiques de plantations contemporaines n expriment plus l identité communale. Les haies mono spécifi ques de thuyas, Leylandis ou lauriers palmes largement représentées participent à la banalisation du paysage de Bassac. Les haies sont importantes dans la composition des paysages du Pays Ouest Charente-Pays du Cognac. Elles permettent d identifi er, de caractériser le pays par leur composition, leur implantation et leurs utilisations : La construction du lotissement en limite d agglomération impose de composer une nouvelle limite paysagère avec la campagne en plantant les espaces de transition entre l espace urbanisé et l espace agricole la plantation d espèces locales : le diagnostic paysager a révélé que la composition de certaines nouvelles haies mono spécifi ques liés au lotissement récent participait à la banalisation du paysage communal redonner une place au verger en préconisant la plantation d une bande de 15metres de large et composer ainsi la frange urbaine arbres de haut jet : Arbres avec un tronc droit et élancé dû à sa taille progressive. Mais aussi d arbres intermédiaires ( Alisier, chêne pédonculé, chêne sessile, noyer, peuplier, frêne, érable de Montpellier, tilleul à petites feuilles ) arbustes : aubépine, buisson ardent, chèvrefeuille des haies, charme commun, cornouiller mâle, cornouiller sanguin, églantier, fusain d Europe, houx vert, lilas, noisetier, prunellier, troène, viorne lantane... ourlet herbeux : Ce sont toutes les plantes basses herbacées ou ligneuses qui dépassent rarement le mètre. Ex : les graminées, les digitales, les renoncules, les orties, les primevères
D-2 - CRÉATION D UNE VOIE VERTE ET DE CHEMINEMENTS DOUX Intégrer le lotissement implique aussi l idée de retrouver les liens qui unissent les nouveaux habitants au site. Le lotissement doit faire un tout avec le bourg, et ne doit pas se couper de la vie sociale du bourg sur lequel il s appuie ni rester aveugle face au potentiel naturel que représente le fl euve Charente: aménagemer la traversée de la RD22 et de la RD18 en intégrant les problématiques de sécurité, d accessibilité et de mise en valeur, s incérer dans le projet «Fleuve Charente» et dans les réseaux plus vastes de cheminements doux existants, accompagner les aménagements de mise en sécurité de la route par des plantations d essences locales, mettre en place une signalétique homogène pour les cheminements doux, marquer les traversées de la voie verte par un traitement de la voirie, utiliser un revêtement de coloris différent de celui de la voirie pour les cheminements doux comme un stabilisé renforcé calcaire.
D-3 - CRÉATION D UN VERGER PÉDAGOGIQUE, COLLECTIF, CONSERVATOIRE L objectif peut être de relancer une dynamique autour de cet élément typique du paysage traditionnel de Bassac en créant un lieu de rencontre et de partage. En outre, cela permettrait de sauvegarder des variétés fruitières implantées en Charente. Pour y parvenir, le projet doit s appuyer sur une implication forte des populations qui contribuent à la transmission des usages et savoir-faire locaux : proposer de consacrer un peu d espace communal à l implantation d un verger redonnant ainsi de belles couleurs à ces variétés locales, solliciter les associations compétentes (PROM HAIES, MEMOIRE FRUITIERE) pour animer la formation, impliquer la population, les différents acteurs dès la création du verger, sensibiliser et former (stages sur l arboriculture familiale, la transformation et l utilisation des fruits, actions pédagogiques à destination des scolaires et tout public), étudier le patrimoine végétal local (recherches variétales, création de vergers conservatoires, communaux, ) et permettre aux habitants d orienter leur choix en terme d essences locales pour le traitement de leur parcelle, penser à coupler la plantation à la formation, la transmission de savoir, au développement du lien intergénérationnel.