Monographie : Quartier Elbeuf - Amiens

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Enquête sur les pratiques éducatives des jeunes en Picardie Monographie : Quartier Elbeuf - Amiens Parmi les différents moyens mis en place pour réaliser cette étude, trois territoires ont fait l objet d une attention particulière, dont le quartier d Elbeuf à Amiens. En complément de l analyse cartographique régionale (caractéristiques sociodémographiques, socioéconomiques et photographie des dispositifs en direction des jeunes) et de l étude par questionnaire, nous avons réalisé une phase plus qualitative qui s est traduite par une série d entretiens avec des professionnels agissant sur le territoire et de jeunes. Ces investigations se sont déroulées entre mai et septembre 2011. Rappelons que l objet premier de ces investigations sur site consiste à «nourrir» et enrichir l étude régionale. Autrement dit, cette «monographie» doit être lue comme une contribution spécifique à une étude globale, même si nous mettons en lumière les singularités de ce territoire dans ce document. Samuel Thyrion 26 septembre 20011 Samuel Thyrion p 1 sur 44 03 62 57 77 26-06 65 56 69 57 - samuel.thyrion@copas.coop COPAS 54 rue nationale 59000 LILLE SCOT ARL à capital variable RCS Lille B 329 070 809

p 2 / 44 Sommaire de la monographie A Préalables...3 1. L objet de la monographie... 3 2. Présentation synthétique de l étude «jeunesse»... 3 2.1 Phase 1 Produire une «vue d ensemble» de l offre éducative... 3 2.2 Phase 2 : Analyse des pratiques éducatives et culturelles des jeunes et de leurs attentes... 4 2.3 Phase 3 : Synthèse et préconisations... 4 3. Investigations réalisées pour la monographie... 4 3.1 Professionnels rencontrés... 4 3.2 Jeunes interviewés (entretiens individuels ou collectifs)... 5 B Monographie...6 4. Elbeuf : quelques données de situation sociodémographiques et socio économiques... 6 4.1 Préalables méthodologiques... 6 4.2 Indicateurs de contexte comparés... 7 4.3 Caractéristiques socio démographiques : Un «petit» quartier, plutôt jeune et qui se renouvelle peu... 8 4.4 Caractéristiques socio économiques...10 4.5 Données relatives à la scolarité et au niveau de formation...12 4.6 Un contexte général qui n évolue pas positivement, voire tend à s aggraver...14 5. Actions, dispositifs, opérations : l offre en direction des jeunes à Elbeuf...15 5.1 Orientations des documents cadre, dispositifs, projets d établissement...15 5.2 Structuration de l offre sur le quartier...18 5.3 Description de quelques actions/pratiques pertinentes...22 5.4 Perspectives : l implantation d un Centre social sur le quartier et la réalisation d un diagnostic de quartier...26 5.5 En conclusion concernant l offre jeunesse...27 6. La perception des professionnels : principales problématiques du quartier, appréciation de l offre et du réseau local....27 6.1 L analyse du quartier et de ses problématiques...27 6.2 Regard sur les jeunes...29 6.3 L analyse des professionnels sur l offre...30 6.4 Regard sur le réseau local et le contexte actuel...32 7. Regard des jeunes sur leur avenir, le quartier, les actions...33 7.1 Avenir et projets : «des idées claires, un regard lucide»...33 7.2 Leur vision du quartier : «ici c est pas la ville»...37 7.3 Auto évaluation des actions auxquelles ils ont participé : «quand satisfaction rime avec autonomie et utilité»...38 7.4 Zoom sur les usages de l atelier multimédia (observation)...40 8. Quelques points de conclusion...42

A - Préalables p 3 / 44 1. L objet de la monographie Rappelons ici que la monographie ne doit pas être confondue avec un travail d audit ou d évaluation. Il s agit avant tout d un exercice descriptif qui repose sur une analyse des faits (bilans chiffrés, données statistiques), sur l appréciation des acteurs (professionnels, jeunes, etc.) sur des objets concrets (la situation du territoire, l offre en direction des jeunes, le niveau de coopération entre acteurs sur le terrain, les modalités de mise en œuvre des actions et les postures professionnelles, les effets des actions sur les publics, etc.). Ces différents niveaux de description permettent in fine de dégager des caractéristiques propres au quartier d Elbeuf, de valoriser des approches, des modalités de travail singulières qui viendront enrichir une note de synthèse problématisée (mise en perspective régionale à partir des trois monographies, du traitement des questionnaires et du traitement cartographique). 2. Présentation synthétique de l étude «jeunesse» La Direction Régionale de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion Sociale (DRJSCS) a confié au cabinet COPAS la réalisation d une étude ayant comme objet «les pratiques éducatives des jeunes en Picardie». Le terme «pratiques éducatives» est à prendre dans son acceptation la plus large («l ensemble des actions et activités proposées aux jeunes qui participent à l apprentissage, à l autonomie et à l épanouissement personnel d un individu en dehors du temps scolaire».) Trois phases ont été suivies : 2.1 Phase 1 Produire une «vue d ensemble» de l offre éducative L objectif de cette étude a d abord consisté à proposer une «vue d ensemble» de l offre éducative régionale en direction des jeunes.

p 4 / 44 Pour ce faire, deux types de travaux ont été réalisés : Un recensement régional cartographié des actions et dispositifs en direction des jeunes (à partir des données statistiques existantes) Une étude par questionnaire permettant de disposer d éléments plus qualitatifs sur le type d actions mises en œuvre. o Cf. «atlas jeunesse» o Cf. Analyse des résultats de l étude par questionnaire 2.2 Phase 2 : Analyse des pratiques éducatives et culturelles des jeunes et de leurs attentes À l issue de cette première phase, Copas a engagé une série de rencontres et d entretiens collectifs avec des professionnels d une part et différents groupes de jeunes pour les interroger sur leurs pratiques, demandes, besoins, etc. afin de les analyser et de les confronter au regard de l offre existante. 2.3 Phase 3 : Synthèse et préconisations L ensemble des données qui ont été produites au cours de l étude (cartographie et analyses, résultats de l étude par questionnaire, fiches monographiques) fait l objet d un rapport de synthèse assorti de préconisations. 3. Investigations réalisées pour la monographie 3.1 Professionnels rencontrés Conformément aux besoins de l étude et de notre proposition initiale, les entretiens menés concernaient des acteurs ayant une connaissance spécifique du quartier ou des actions proposées et/ou étant directement en contact avec les publics sur le quartier. Azouz HAMDANE, directeur Odyssée / CAJ, secteur Nord et coordination de projets / dispositifs jeunesse ville entière. Richard BRUNET, Coordonnateur Contrat Urbain de Cohésion Sociale Sébastien BLED, coordonnateur ville, référent ville d Amiens pour la communauté Sud. Sibile VALOIS, Association La briqueterie. Youssef YAHIAOUI, Animateur Jeunesse (Service Jeunesse Ville d'amiens); Référent du Point Information Jeunesse d Elbeuf. Francis TELLIER, Principal du collège Édouard Lucas et Arnaud VITTE, Conseiller Principal d Éducation.

Alexandre LEFEVRE, coordonnateur du Dispositif de Réussite Éducative sur la communauté sud. Karim BOUZAFFA, Association le Mail prévention (interviennent sur tous les quartiers travail de rue. p 5 / 44 3.2 Jeunes interviewés (entretiens individuels ou collectifs) Les jeunes rencontrés sont tous originaires du quartier Elbeuf. Nous avons concentrés nos entretiens sur un public «ado», généralement collégiens (13/15 ans) et «jeunes adultes» (17/22 ans) en majorité en recherche d insertion professionnelle. 4 Jeunes usagers du Point Info Jeunesse de Breteuil et ayant participé à des chantiers (3 garçons de 17, 22 et 21 ans, une fille de 21 ans) Temps d observation des usages de l atelier multimédia (8 jeunes, donc 5 âgés de 13/15 ans et 3 de 16/22 ans) 1 focus groupe «collégiens» de 4 ème (3 élèves de 4 ème ) 3 jeunes interviewés à la fête de quartier le 24 septembre 2011

p 6 / 44 B - Monographie 4. Elbeuf : quelques données de situation sociodémographiques et socio-économiques Cette partie propose quelques repères statistiques pour situer le quartier, notamment en comparaison avec les autres quartiers amiénois mais plus largement avec d autres territoires du département et de la région (comparaison avec les données cartographiées dans l atlas jeunesse réalisé au démarrage de cette étude). Il ne s agit donc pas ici de proposer un «nouveau» diagnostic. 4.1 Préalables méthodologiques La focale retenue dans les différentes cartes proposées ci-après est celle de l IRIS 1 qui dans le cas d Elbeuf est cohérente avec le périmètre du quartier (le périmètre de l IRIS reprend les frontières du quartier au sud et englobe au Nord une zone peu habitée : hippodrome, stade, parc des expositions, etc.) Au niveau IRIS, les données INSEE disponibles les plus récentes datent de 2007. La prochaine sortie des données est prévue pour octobre 2011. 1 Les Ilots Regroupés pour l'information Statistique (IRIS) forment un "petit quartier", qui se définit comme un ensemble d'îlots contigus. Les IRIS d'habitat concentrent une population qui se situe entre 1 800 et 5 000 habitants et sont homogènes quant au type d'habitat. Nota bene : pour Elbeuf, l IRIS est dénommé «Petit Saint Jean» (n 8002105)

p 7 / 44 4.2 Indicateurs de contexte comparés Pour situer le quartier d Elbeuf, mettre en perspective et comparer les différents indicateurs de contexte, nous appuierons nos commentaires et analyses ci-après à partir des données ci-dessous. Elbeuf Amiens Somme Picardie REVENU PAR UNITE DE CONSOMMATION (médiane 2008) 15 565 15 548 16 654 17 353 Part des chômeurs 15/24 ans par rapport aux actifs 15/64 ans (2007) 5% 4,60% 3,60% 3,40% Part des chômeurs 15/24 ans par rapport aux actifs 15/24 ans (2007) 31,50% 27,40% 27,70% 26,50% POPULATION SCOLARISEE 2/5 ans (2007) 15,8% 11,8% 15,6% 16,4% POPULATION SCOLARISEE 6/14 ans (2007) 42,7% 33,1% 44,6% 48,3% POPULATION SCOLARISEE 15/17 ans (2007) 14,7% 11,5% 14,9% 16,2% POPULATION SCOLARISEE 18/24 ans (2007) 22,1% 36,8% 21,1% 16,2% POPULATION SCOLARISEE 25/29 ans (2007) 1,8% 3,9% 1,8% 1,1% POPULATION SCOLARISEE 30 ans et plus (2007) 2,9% 3,1% 2,0% 1,7% PART DES FAMILLES MONOPARENTALES (2007) 17,50% 20,60% 12,90% 12,70% PART DES FAMILLES AVEC 4 ENFANTS ET PLUS (2007) 2,90% 4,10% 2,80% 3% PART DE LA POPULATION 00/02 ANS (2007) 5,4% 3,9% 3,6% 3,9% PART DE LA POPULATION 03/05 ANS (2007) 4,6% 3,5% 3,8% 4,0% PART DE LA POPULATION 06/10 ANS (2007) 6,1% 5,5% 6,1% 6,6% PART DE LA POPULATION 11/17 ANS (2007) 9,0% 8,4% 8,7% 9,3% PART DE LA POPULATION 18/24 ANS (2007) 11,9% 16,9% 10,0% 8,9% PART DE LA POPULATION 00/19 ANS (2007) 27,6% 26,2% 25,3% 26,5%

4.3 Caractéristiques socio-démographiques : Un «petit» quartier, plutôt jeune et qui se renouvelle peu p 8 / 44 La population d Elbeuf : un quartier qui s est peu renouvelé Avec 3 728 habitants (2,8%) de la population amiénoise, Elbeuf fait partie des quartiers à proximité du centre ville, les moins peuplés. Sa population se caractérise par une part relativement importante d employés et ouvriers et d une faible proportion de cadres et de professions intellectuelles. Ainsi, comme l on rappelé les professionnels (cf. 6.1), Elbeuf est un quartier qui a conservé son identité de quartier ouvrier et qui s est peu renouvelé. Pop 15 ans ou plus Artisans, Comm., Chefs entr. en 2007 Pop 15 ans ou plus Cadres, Prof. intel. sup. en 2007 Pop 15 ans ou plus Prof. intermédiaires en 2007 Pop 15 ans ou plus Employés en 2007 Pop 15 ans ou plus Ouvriers en 2007 Pop 15 ans ou plus Retraités en 2007 Pop 15 ans ou plus Autres en 2007 40 172 340 731 439 560 650 1,08% 4,60% 9,13% 19,60% 11,76% 15,03% 17,44% Ce constat est d ailleurs renforcé par le fait que plus de la moitié de ses habitants (2020 habitants, 54,2%) qui vivent sur le quartier depuis 5 ans ou plus, habitent le même logement depuis 5 ans. La faible mobilité est ainsi une caractéristique forte du quartier et de sa population. Les habitants d origine étrangère y sont également peu nombreux (154, 4,1%). Physiquement isolé, le cloisonnement du quartier est également une caractéristique d Elbeuf, largement décrite dans les différents diagnostics existants et confirmée par les acteurs de terrain. Un quartier jeune 28% des habitants d Elbeuf (1028) ont moins de 20 ans, ce qui place le quartier dans une moyenne supérieure à celle d Amiens (26,2%), du département (25,3%) et de la région (26,5%) sachant que la moyenne nationale est de 25%. En regardant les différentes tranches d âge de 0 à 17 ans, les scores d Elbeuf sont également systématiquement supérieurs aux moyennes de la ville, de la Somme ou de la Picardie. Elbeuf Amiens Somme Picardie PART DE LA POPULATION 00/02 ANS (2007) 5,4% 3,9% 3,6% 3,9% PART DE LA POPULATION 03/05 ANS (2007) 4,6% 3,5% 3,8% 4,0% PART DE LA POPULATION 06/10 ANS (2007) 6,1% 5,5% 6,1% 6,6% PART DE LA POPULATION 11/17 ANS (2007) 9,0% 8,4% 8,7% 9,3% Pourtant, la tendance s inverse complètement pour les 18/24 ans, positionnant Elbeuf comme l un des quartiers dans lequel la part de ces jeunes est la moins importante (cf. carte ci après).

p 9 / 44 Elbeuf Amiens Somme Picardie PART DE LA POPULATION 18/24 ANS (2007) 11,9% 16,9% 10,0% 8,9% PART DE LA POPULATION 18/24 ANS PAR QUARTIER Longpré Saint Ladre Amiens Nord Etouvie Saint Maurice Marivaux Montières Faubourg de Hem Saint Pierre Renancourt St Jacques St Germain St Leu St Roch Elbeuf (11.94%) Centre ville Amiens II-La vallée St Honoré Jeanne d'arc Henriville Sainte Anne Fbg Noyon Saint Acheul Plein Sud Répartition de la population par quartier (en %): Amiens Val d'avre sup à 22% de 20% à 22% de 18% à 20% de 16% à 18% de 14% à 16% inf à 14% Sud Est Réalisation: COPAS - Enquête sur les pratiques éductives des jeunes en Picardie - DRJSCS Picardie Source: INSEE 2007, recensement de la population par IRIS Ce phénomène de déficit migratoire des 18/24 ans que nous avions constaté au niveau régional se retrouve ici à une échelle infra communale. Comme nous l indiquions, Amiens ne perd pas globalement de sa population principalement grâce à un excédent naturel.

p 10 / 44 Les familles monoparentales Il est intéressant ici de mettre en regard les représentations des acteurs de terrain qui nous ont majoritairement indiqué qu Elbeuf se caractérisait par une problématique forte de monoparentalité avec la réalité statistique. Montières PART DES FAMILLES MONOPARENTALES PAR QUARTIER (2007) Etouvie Renancourt Longpré Elbeuf (17.55%) Saint Maurice Faubourg de Hem Saint Ladre St Jacques St Leu St Roch St Germain Centre ville Saint Pierre Amiens Nord Marivaux Amiens II-La vallée Il ne s agit pas ici de minimiser l enjeu et la part conséquente des familles monoparentales sur le quartier. Avec 17,55%, le quartier se situe largement au dessus de la moyenne départementale : 12,9%. Pourtant, en comparaison avec d autres quartiers, Elbeuf n est pas particulièrement «marqué» et se situe en réalité en deçà de la moyenne amiénoise (20,60%). St Honoré Jeanne d'arc Henriville Sainte Anne Fbg Noyon Saint Acheul Part des familles monoparentales par quartier (en %): sup à 22% de 20% à 22% de 18% à 20% de 16% à 18% de 14% à 16% inf à 14% Plein Sud Sud Est Amiens Val d'avre Réalisation: COPAS - Enquête sur les pratiques éductives des jeunes en Picardie - DRJSCS Picardie Source: INSEE 2007, recensement de la population par IRIS 4.4 Caractéristiques socio-économiques Les revenus et les inégalités : un quartier pauvre Elbeuf Amiens Somme Picardie REVENU PAR UNITE DE CONSOMMATION (médiane 2008) 2 15 565 15 548 16 654 17 353 Avec un revenu médian de 15 565, Elbeuf se situe dans la moyenne amiénoise qui elle même est sensiblement inférieure aux moyennes départementales, régionales et 2 «La médiane du revenu fiscal par unité de consommation (UC) partage les personnes en deux groupes : la moitié des personnes appartiennent à un ménage qui déclare un revenu par UC inférieur à cette valeur et l'autre moitié un revenu par UC supérieur» (déf. INSEE).

nationales (18 129 ). Pour autant si Elbeuf est proche de la moyenne amiénoise, il fait partie des quartiers les plus pauvres de la ville, les écarts de revenus étant particulièrement importants à Amiens (le rapport inter déciles 3 à Amiens étant supérieur à 10). p 11 / 44 REVENU PAR UNITE DE CONSOMMATION (médiane 2008) La médiane pour la commune d'amiens est de 15 458! Longpré Saint Ladre Amiens Nord Etouvie Saint Maurice Marivaux Montières Faubourg de Hem Saint Pierre Renancourt St Jacques St Roch St Germain St Leu Elbeuf (15 565) Centre ville Amiens II-La vallée St Honoré Jeanne d'arc Henriville Sainte Anne Fbg Noyon Saint Acheul Revenu par UC (médiane): sup à 25 000 de 22 500 à 25 000 de 20 000 à 22 500 de 17 500 à 20 000 de 15 000 à 17 500 de 12 500 à 15 000 inf à 12 500 Plein Sud Sud Est Amiens Val d'avre Réalisation: COPAS - Enquête sur les pratiques éductives des jeunes en Picardie - DRJSCS Picardie Source: INSEE 2008, recensement de la population par IRIS 3 Rapport entre les 10% les plus pauvres et les 10% les plus aisés

p 12 / 44 Emploi des jeunes et précarité économique Si les revenus des habitants d Elbeuf sont faibles, cette situation se conjugue pour les jeunes de 18 à 24 ans avec un contexte particulièrement difficile au plan de l emploi. Ainsi, à Elbeuf, un jeune actif sur 3 âgé de 15 à 24 ans est au chômage (soit 31,50%) Elbeuf Amiens Somme Picardie Part des chômeurs 15/24 ans par rapport aux actifs 15/64 ans (2007) 5% 4,60% 3,60% 3,40% Part des chômeurs 15/24 ans par rapport aux actifs 15/24 ans (2007) 31,50% 27,40% 27,70% 26,50% On notera d ailleurs que cette situation s est vraisemblablement aggravée depuis 2007 comme nous l indiquions dans notre analyse régionale : en 2008 en Picardie, la variation des demandeurs d emplois de moins de 25 ans a progressé de 28% (+ 35,5% pour les hommes de moins de 25 ans, + 28% pour les femmes de moins de 25 ans). 4.5 Données relatives à la scolarité et au niveau de formation Scolarité et niveau de formation Les écoles du quartier sont situées sur un réseau d éducation prioritaire 4 (Réseau de Réussite scolaire). Ce classement est cohérent au regard des principaux indicateurs sociaux économiques que nous avons pu relever et souligne en particulier un niveau de difficulté scolaire plus important (ou une «performance scolaire» inférieure aux scores moyens nationaux). La «tête» du réseau RRS est le collège Edouard Lucas, situé en dehors du quartier Elbeuf qui fait partie de sa zone de recrutement. 30 ans ou 2-5 ans 6-14 ans 15-17 ans 18-24 ans 25-29 ans 2007 plus Pop 209 413 150 445 351 1995 Pop scolarisée 147 396 136 205 17 27 69,96% 95,89% 90,84% 46,00% 4,80% 1,33% Si la quasi totalité de la population est scolarisée (les données ne prennent pas en compte l inscription des élèves dans les établissements privés), il est intéressant de noter que les taux baissent sensiblement dans la tranche d âge 15/17 ans. Si ces chiffres ne peuvent être utilisés pour dénombrer les arrêts de scolarité à 16 ans, cette 4 Comme pour la politique de la ville, l éducation prioritaire est une politique spécifique de l Éducation Nationale (discrimination positive), visant à renforcer les moyens des écoles et établissements qui, sur un secteur cohérent sont regroupés en réseau. Les établissements sont soit classés en «Réseau d Ambition Réussite», soit en «Réseau de Réussite Scolaire». Le classement des établissements faisant partie des RAR, est déterminé selon des critères scolaires et sociaux : - part d enfants issus de familles appartenant à des catégories socioprofessionnelles défavorisées (plus des deux tiers) ; - part d élèves ayant des résultats faibles aux évaluations en 6e (20 points au-dessous de la moyenne) ; - part d élèves ayant un retard scolaire de deux ans à l entrée au collège ; - part des parents bénéficiaires du RMI ; - part des enfants ayant des parents non francophones. Les réseaux de réussite scolaire (RRS) concernent des collèges et écoles comportant plus de mixité sociale. Ils ont pour vocation à sortir progressivement du dispositif de l éducation prioritaire.

baisse souligne néanmoins que ce phénomène n est pas rare, comme l indiquent les acteurs de l école (cf. 6.2 : «Un rapport singulier à l école, des arrêts de scolarité fréquents»). p 13 / 44 POPULATION SCOLARISEE PAR QUARTIER (2007) Population scolarisée 2007: 40 398 Population scolarisée Elbeuf 2007: 927 (soit 2.3% de la population scolarisée d'amiens) - 2-5 ans: 147-6/14 ans: 396-15/17 ans: 136-18/24 ans: 205-25/29 ans: 17-30 ans et +: 27 Longpré Saint Ladre Amiens Nord Etouvie Saint Maurice Montières Faubourg de Hem Marivaux Saint Pierre Renancourt St Jacques St Roch St Germain St Leu Centre ville Amiens II-La vallée Elbeuf Henriville Sainte Anne Fbg Noyon Saint Acheul St Honoré Jeanne d'arc Tranches d'âge: 2-5 ans Amiens Val d'avre 6-14 ans 15-17 ans Plein Sud Sud Est 18-24 ans 30 ans ou plus Effectifs: 4 000 2 000 1 000 Réalisation: COPAS - Enquête sur les pratiques éductives des jeunes en Picardie - DRJSCS Picardie Source: INSEE 2007, recensement de la population par IRIS Il est également intéressant d analyser les données relatives au niveau de formation. Ainsi à Elbeuf, une personne sur quatre de plus de 16 ans était sans diplôme et un quart a un niveau bac ou plus.

p 14 / 44 Population 15/30 ans et plus Pop 15-17 ans en 2007 (princ) Pop 18-24 ans en 2007 (princ) Pop 25-29 ans en 2007 (princ) Pop 30 ans ou plus en 2007 (princ) 150 445 351 1995 2941 Population scolarisée 15/30 ans et plus Pop scolarisée 15-17 ans en 2007 (princ) Pop scolarisée 18-24 ans en 2007 (princ) Pop scolarisée 25-29 ans en 2007 (princ) Pop scolarisée 30 ans ou plus en 2007 (princ) Population non/plus scolarisée de 15 ans et plus et niveau de diplôme Pop 15 ans ou plus non scol. Sans diplôme en 2007 (princ) Pop 15 ans ou plus non scol. CEP en 2007 (princ) Pop 15 ans ou plus non scol. BEPC, brevet collèges en 2007 (princ) Pop 15 ans ou plus non scol. CAP-BEP en 2007 (princ) 136 205 17 27 385 Pop 15 ans ou plus non scol. BAC-BP en 2007 (princ) Pop 15 ans ou plus non scol. BAC+2 en 2007 (princ) Pop 15 ans ou plus non scol. Sup. BAC+2 en 2007 (princ) 693 256 235 569 382 246 175 2557 23,57% 8,69% 7,98% 19,35% 12,99% 8,38% 5,96% L Insertion des jeunes On rappellera ici que les données relatives aux actions et dispositifs d accompagnement et d aide à l insertion des jeunes («Un but pour l emploi», «Actions MGI», «dispositifs de parrainage», etc.) que nous avions cartographiés au niveau régional, ne sont pas disponibles à l échelle infra communale. On indiquera cependant qu il n existe plus d antenne mission locale sur le quartier. 4.6 Un contexte général qui n évolue pas positivement, voire tend à s aggraver Les éléments et analyses proposés dans les différents diagnostics existants sur le quartier d Elbeuf (Contrat de ville 2000-2006 évalué à mi-parcours 5 et CUCS 2006/2009) convergent avec l observation des professionnels du terrain (cf. partie 6.1), faisant état d un processus continu de dégradation lié à plusieurs difficultés qui se cumulent : la situation d enclavement du quartier, l importance du chômage (en particulier celui des jeunes), l importante monoparentalité et la pauvreté économique grandissante : Le cloisonnement de ces territoires est le point saillant, notamment pour Elbeuf Lescouvé où la situation sociale est proche de la ghettoïsation. En effet, l éloignement à la ville est prégnant et a généré un enfermement social important. Le chômage des jeunes (40.5%), la forte proportion des personnes sans moyen de transports (14.6%), l importance des familles monoparentales (47% pour la seule rue Louis Antoine de Saint-Just) liée à un délabrement rapide de l habitat aboutissent à une sorte de «fatalisme» de la pauvreté. Ce cloisonnement et ce repli «communautaire» (1.8% 5 Réalisé par le LARES, Université de Rennes 2.

de personnes d origine étrangère) ont un impact direct sur les comportements sociaux et aggravent la situation 6. Au moment de l évaluation intermédiaire du contrat de ville, les constats étaient identiques : Sur le quartier d Elbeuf, l habitat et l urbanisme participent plus nettement de la dégradation du climat social qui semble s accentuer depuis environ cinq années. Délabré du point de vue du bâti, les habitants sont identifiés comme particulièrement en difficulté sur les questions éducatives. Peuplés de nombreuses familles monoparentales et de familles où l absence des pères est patente, la difficulté est de constituer une autorité éducative qui fasse sens dès le plus jeune âge. Composé essentiellement de mères avec un ou deux enfants, un des secteurs d Elbeuf «souffre», selon nos interlocuteurs, d une «grande pauvreté éducative» et de populations «repliées sur elles-mêmes qui évitent de se mélanger». p 15 / 44 5. Actions, dispositifs, opérations : l offre en direction des jeunes à Elbeuf Cette partie propose de recenser d une part les principales orientations éducatives proposées pour le quartier (quelles soient spécifiques ou relatives à des projets concernant la ville entière) et d autre part de proposer une «photographie» de l offre classée selon différents axes thématiques. 5.1 Orientations des documents cadre, dispositifs, projets d établissement Droit commun et politique spécifique En tant que quartier amiénois, Elbeuf est «ordinairement» concerné par les axes stratégiques du projet éducatif global (positionnant l éducation dans une acception large et s adressant aux enfants/jeunes de 2 à 25 ans, il précise les objectifs de la politique éducation-enfance-jeunesse de la ville). En tant que quartier éligible à la politique de la ville (Elbeuf bien que territoire non ZUS est classé en priorité 2 du CUCS) et à l éducation prioritaire (le quartier est situé sur le territoire d un Réseau de Réussite Scolaire), d autres objectifs plus «spécifiques» viennent se greffer aux «ambitions» ordinaires. 6 Contrat Urbain de Cohésion sociale 2007/2009 d Amiens Métropole, le contexte de la communauté Sud, p. 30

p 16 / 44 Recensement des orientations stratégiques le Projet Éducatif Global (décliné en contrat annuel d objectifs «éducation, enfance, jeunesse» de la ville d Amiens) Objectifs transversaux la démocratie : S appuyer sur la vitalité des populations et des partenaires institutionnels et associatifs pour mettre en œuvre et faire vivre les lieux de débat, les instances de concertation Favoriser la participation citoyenne en associant les habitants (enfants, jeunes, parents) aux réflexions et aux choix concernant les actions menées ou à mener ; développer les actions en tenant compte des besoins et des attentes des familles, des enfants et des jeunes Favoriser la mixité sociale, la mixité entre les filles et les garçons la solidarité : Garantir l équité et la qualité de l offre d activité sur l ensemble du territoire, garantir à tous l accès à ces activités Améliorer l information des familles, des enfants et des jeunes sur l offre éducative Soutenir, accompagner les parents dans leur rôle éducatif Favoriser l accessibilité des activités aux personnes handicapées Promouvoir les actions de socialisation Promouvoir les actions de solidarité l écologie Permettre aux jeunes et aux familles de s approprier, de mesurer et de prendre en compte les enjeux du développement durable, développer les activités pédagogiques liées à l environnement Amener l enfant et le jeune vers une citoyenneté active et participative pour qu il devienne maître de son devenir et pour qu il puisse agir positivement sur le monde qui l entoure Favoriser les actions de prévention en matière de santé la mobilité Développer les activités de telle sorte qu elles favorisent la mobilité, l autonomie, l apprentissage et l exercice de la citoyenneté Développer les actions permettant les échanges, les rencontres au niveau de la ville, du département, de la région et de pays voisins Favoriser les projets artistiques et les pratiques culturelles sur l ensemble du territoire de la commune Promouvoir la découverte d autres cultures, d autres modes de vie pour comprendre la diversité et développer l apprentissage du «vivre ensemble»; favoriser les animations, les ateliers interculturels Encourager la pratique sportive de tous, développer une offre sportive publique et égalitaire, permettre la découverte des différentes formes de pratiques sportives (découverte, initiation, animation ou perfectionnement), favoriser les passerelles entre les actions développées par la municipalité et celles mises en œuvre par les clubs sportifs (pratiquants, éducateurs, arbitres, bénévoles) Développer les actions de loisirs éducatifs Objectifs spécifiques En direction des 3-15 ans, sur les temps périscolaires et extrascolaires permettre aux enfants et adolescents de découvrir et de pratiquer des activités éducatives, de loisirs, culturelles et sportives Garantir la qualité des actions mises en œuvre Développer l offre d activités en tenant compte des besoins spécifiques Permettre une plus grande participation des enfants dans les activités menées ou à

p 17 / 44 Le projet et priorités du Collège Édouard Lucas Le Contrat Urbain décohésion Sociale (priorités pour la communauté Sud 7 ) mener Développer les rencontres, les échanges avec les familles En direction des 16-25 ans, mettre en place une dynamique partenariale pour une politique jeunesse relevant à la fois du travail social et du travail éducatif prenant en compte différents champs (citoyenneté, la formation, emploi, logement, mobilité, loisirs, santé, prévention, sport, culture, etc.) Garantir la qualité des actions mises en œuvre Développer l offre d activité en tenant compte des besoins spécifiques. Permettre une plus grande participation des jeunes dans les actions menées ou à mener Développer les compétences de base en référence au «socle commun de connaissances et de compétences» ; Promouvoir la lecture et l écriture (CDI), rencontre d auteurs de littérature jeunesse chaque année pour chaque classe de 6 aide aux devoirs (quatre soirs par semaine) : transmission de méthodes de travail, utilisation des TIC, etc.) Améliorer la performance scolaire ; Excellence : sections bi langues (anglais allemand, anglais portugais), section européenne espagnol, section sportive football. Politique artistique et culturelle : mise en place de parcours culturels pour tous les élèves de la 6 à la 3, ateliers de pratique artistique, etc. (partenariat avec le Conseil Général) culture scientifique et technique : expérimentation (séquences en demi classe en 6, 5 et 4 ), séjours pédagogiques Développer la responsabilité des élèves ; formation des élèves délégués, prévention de la violence, éducation à la sexualité et à la santé (maladies sexuellement transmissibles, prévention des conduites à risques, équilibre alimentaire, maltraitance, etc.), éducation à la sécurité routière, soutien à l engagement des jeunes, avec, par exemple, la formation à l activité de «citoyen de sécurité civile» tout au long de la scolarité ou la participation à la course contre la faim. partenariats ont été mis en place : CEMEA, associations Le Mail, Action contre la faim, Compagnie de théâtre Proscenium, Institut de Formation en Soins Infirmiers (IFSI), Police Nationale, SNCF, Contribuer à la réduction du nombre de jeunes quittant le système éducatif sans qualification Volet «réussite éducative» Identifier et agir sur les causes d échec éducatif Permettre à chacun l accès au savoir, à la culture et au sport Permettre l apprentissage et l exercice de la citoyenneté Volet «Accès à l emploi et développement économique» Lutter contre les discriminations à l embauche Développer l emploi des jeunes des ZUS et de l ensemble des territoires prioritaires Conforter l insertion par l économique Volet «Citoyenneté / prévention de la délinquance» Prévenir les actes d incivilités, de rupture scolaire et/ou sociale Développer les actions de prévention d usage et de risque de dépendances en direction des mineurs et des jeunes majeurs Lutter contre les violences intrafamiliales et accompagner les actions d aide aux victimes et accès aux droits Volet «habitat cadre de vie» Veiller au désenclavement des territoires 7 N ont été reprises dans le tableau que les objectifs concernant le public de l étude (il n existe pas de «volet jeunesse» dans les CUCS.

PRE p 18 / 44 Le programme de réussite éducative contribue à créer les conditions de «la réussite pour tous». Il a pour objectif de proposer aux enfants et à leur famille, une intervention éducative, culturelle, sociale et sanitaire en dehors du temps scolaire. Il est destiné aux enfants dès les premières années de l école maternelle, et ce jusqu à la fin de l obligation scolaire (2/16 ans) Il offre un accompagnement global («parcours de réussite éducative») à ceux chez qui les professionnels de l éducation, notamment, ont détecté des signes de fragilité Quatre équipes interviennent sur le territoire d Amiens Métropole Sur Elbeuf (communauté Sud), l équipe pluridisciplinaire en charge de définir et de mettre en place les parcours est composée de 2 éducateurs spécialisés (association Yves Lefevre) et d une psychologue à quart temps Pour l année 2011, 51 parcours sont mis en place dont 15 pour des enfants/jeunes du quartier Elbeuf (11 en élémentaire, 4 au collège) Un cadre de référence clair et structurant qui appelle à une coordination renforcée et pérenne En tant que quartier de la ville et territoire prioritaire, Elbeuf fait partie de ces territoires sur lesquels les éléments de diagnostic sont connus, pour lesquels une ambition est affichée et un cadre d intervention posé (en opposition par exemple avec certaines communes picardes appartenant à un pôle urbain, généralement moins dotées en ingénierie). L atteinte de ces objectifs demande de fait des ressources et des moyens pour informer les acteurs du quartier, coordonner les différentes actions collectives ou les parcours individuels, pour évaluer la contribution de chaque action ou dispositif en référence au PEG (et non pas seulement en référence à un dispositif). On notera pourtant que : les différents diagnostics que nous avons examinés ne recensent que trop peu les ressources du quartier (structures et services, collectifs d habitants, projets leviers éventuels, etc.) les modalités concrètes de mise en articulation des actions sont assez peu présentes dans les différents documents d orientations ou dans les programmes d action. A ce jour (cf. supra), la coordination est assurée par le chef de projet politique de la ville du secteur sud. 5.2 Structuration de l offre sur le quartier Préalables et point de vigilance En reprenant ci-dessous la nomenclature réalisée dans le cadre de notre étude, il apparaît assez nettement que les différentes «dimensions» de l action éducative en direction des jeunes sont couvertes par différentes actions ou dispositifs.

L intérêt de cette photographie réside avant tout dans le «classement» des différentes actions qu elle propose. Elle n a pas de valeur évaluative et n informe, ni de l impact (les actions mises en place touchent-elles un nombre suffisant de jeunes?) ni de la pertinence de l offre (les actions et moyens déployés sont-ils en adéquation avec les besoins du quartier et des publics?) Axe 1 : renforcer les conditions de la réussite scolaire et l accès aux savoirs Renvoyant aux différentes actions et dispositifs visant à soutenir la scolarité / favoriser la réussite scolaire et à renforcer l accès aux savoirs : 1. Incitation à la lecture et à l écriture - Atelier d écriture au collège Lucas - Rencontre d auteurs de littérature jeunesse pour les élèves de 6 ème (collège Lucas) - Projet lecture association Cardan (partenariat avec le collège et le DRE) - Soirée lecture, la briqueterie 2. Action périscolaire : accompagnement à la scolarité, aide aux devoirs, accompagnement éducatif, soutien scolaire 3. Actions visant la maîtrise des technologies de l information et de la communication : initiation et maîtrise progressive de l outil informatique 4. Stages de remise à niveau / savoirs - Aide aux devoirs quatre fois par semaine au collège. Priorité du collège : accompagnement éducatif, étude dirigée - Aide personnalisée de l école primaire - Utilisation des NTIC dans le cadre des apprentissages qui se développe au collège (B2i) - Espace Multimédia du PIJ - Atelier relais du collège fondamentaux 5. Lutte contre le dérochage scolaire - PRE - Cellule de veille du collège - PPRE du collège 6. Remédiation scolaire - Atelier relais du collège Axe 2 : promouvoir l épanouissement des jeunes par l accès et la pratique d activités culturelles, sportives, etc. Renvoyant aux différentes actions et dispositifs visant l épanouissement, le bien être et l ouverture des jeunes : activités culturelles, sportives, scientifiques et de loisirs 1. Vacances loisirs a. L accueil de loisirs - (pas de CAJ à Elbeuf). Les jeunes de 12 à 17 ans d Elbeuf sont orientés vers le centre culturel Jacques Tati (Cap Ado) - CLSH Elbeuf Primaire pour les 6/12 ans (mercredi et vacances scolaires de 8h00 à 18h00) b. Les séjours de vacances - Séjours famille (Francas) - «Séjours vacances» (action «ville entière») : 2 séjours pour les 12-14 ans, 2 pour les 14-17 ans (20 jeunes par séjour) - «Week-end mobilité» (action «ville entière») 2. Pratiques artistiques amateurs et éducation artistique - «Parcours culturel» pour tous les élèves du collège (Plan de développement culturel / conseil général) rencontre d auteurs pour les 6 ème - Représentations et spectacles à la briqueterie pour les scolaires - «A la manière de», la briqueterie (sensibilisation aux pratiques artistiques) p 19 / 44

p 20 / 44 3. Spectacles vivants (théâtre, danse, musique, arts plastiques, arts de la rue) - Stage de fresque (Briqueterie / tatasse) - Parcours culturel pour tous les élèves du collège (arts plastiques pour les 4 ème ) 4. Les pratiques éducatives sportives - «J-Sports» (occupation des terrains de sport et gymnase de 16h00 à 20h00) sur le quartier - Partenariat Collège / UFOLEP pour compléter l offre sportive de l équipe EPS du collège - Développement des sections sportives au collège (football, arts du cirque) 5. Pratiques des sciences et organisation d évènements scientifiques 6. Pratiques numériques des jeunes (usages des technologies du web 2.0 blogs et autres applications permettant de partager, échanger, discuter, etc., MAO, montage vidéo, etc.) - Actions et initiatives des écoles et du collège dans le cadre de la «semaine des sciences» (coordination par la secrétaire du RRS) - Axe 3 : citoyenneté, solidarité et mobilité Renvoyant aux actions et dispositifs visant à soutenir et encourager les initiatives favorisant l autonomie et l engagement personnel et collectif des jeunes et l apprentissage de la vie sociale et de la solidarité. 1. Soutien aux initiatives et projets de jeunes (montage de projets, aide à la création d associations de jeunes, junior associations, service civique, etc.) 2. Formations de délégués, d administrateurs de structures, de conseillers de quartier jeune 3. Espaces informels de dialogue et d expression (entre jeunes, entre jeunes et adultes, intergénérationnels, etc.) 4. Conseils jeunes, commissions jeunes, soutien à l engagement dans les instances de décisions - Permanences du PIJ / "Initiatives Jeunes" visant à promouvoir les projets répondant aux objectifs transversaux du PEG - Appui / accompagnement de l animateur jeunesse au montage de projets - - NB : action de formation des délégués au collège qui s est arrêtée l année dernière (financements) - - Nb : «les rendez-vous du jardin» (pique nique, ateliers de sensibilisation, concerts, etc.) mis en œuvre par la briqueterie visent également le développement de liens et d échanges entre les habitants du quartier - NB : L atelier multimédia joue cependant cette fonction (cf. 7.4 observation des usages des jeunes) - NB : «les mardis du cinéma» ont pour but, au delà de la «démocratisation» de l accès au cinéma (tarification préférentielle), d encourager les sorties et les liens parents/enfants - 5. Lutte contre les discriminations - - NB : activité du club «lutte contre les discriminations» du collège (peu d élèves concernés à ce jour) 6. Éducation à l image (projections, analyse de longs métrages ou de documentaires, analyse critique des émissions télévisuelles, pratique de la vidéo réalisation, tournage, montage) - Actions d initiation et de création audiovisuelle, association Zébulon / la briqueterie 7. Environnement et développement durable - Actions du Plan de Déplacement Jeunes (partenariat Amiens Métropole, conseil général) :

participation à la semaine de la mobilité, expositions, mise en place du tri des déchets à la cantine du collège (projet de la classe de SEGPA), sondage sur les pratiques des jeunes en matière de déplacement, etc. 8. Chantiers de solidarité - «Chantiers jeunes» (destinés à soutenir des projets en contrepartie d'un travail d'utilité publique) 9. Échanges européens et internationaux - «Week-end mobilité» (action «ville entière») - SVE / PEJA Axe 4 : Éducation à la santé, sensibilisation et prévention Renvoyant aux actions et dispositifs visant la promotion de la santé et du bien être des jeunes, la sensibilisation à la santé et la prévention des troubles (anorexie, boulimie, toxicomanies, suicide, stress, violences sexuelles etc.) 1. Information, sensibilisation (pij, relais ritmo ) - PIJ / espace documentation mise en place de «chantiers jeunes» sur des évènements type semaine de la sécurité - Actions de sensibilisation / prévention (éducation à la sexualité et à la santé, prévention des conduites à risques, équilibre alimentaire, etc.) du collège via la mise en place de partenariats (CEMEA, association Le Mail, Institut de Formation en Soins infirmiers (IFSI), Police Nationale, etc.) - Point rencontre parents /enfants (Francas) - Projet Dédales de vie (le Mail) - 2. Accueil et relais santé (point écoute, ateliers, etc.) 3. Actions de prévention - - Nb : l association Le Mail n assure pas de travail de rue sur le quartier, mais intervient plus ponctuellement en partenariat (collège notamment) pour des actions de sensibilisation. 4. Accompagnement médical des personnes - Parcours de réussite éducative relais vers les structures spécialisées si besoin (PRE) Axe 5 : formation / insertion professionnelle / emploi Renvoyant aux actions et dispositifs visant la formation, l insertion sociale et professionnelle et l accès à l emploi des jeunes et en particulier de ceux qui en sont le plus éloignés 1. Formations volontaire : BAFA, BAFD - Participation financière / «Chantier jeune» 2. Formation qualifiante en animation - (BPJEPS, BAPAAT, éducateurs ) 3. Formation de bénévoles (exemple prise - de responsabilité dans une structure) 4. Lutte contre l illettrisme - 5. Stages de remise à niveau / savoirs - fondamentaux 6. Remédiation scolaire - PPRE - Ateliers relais 7. Aide à la définition de projet professionnel - : L antenne de la Mission locale n est plus implantée sur le secteur (secteur Sud Est) 8. Rencontres jeunes / professionnels 9. Parrainage / tutorat - NB : Aide / soutien / conseil / relais de p 21 / 44

p 22 / 44 10. Aide à la recherche de stage 11. Accompagnement à la recherche d emploi l animateur jeunesse et des animateurs multimédia de l atelier multimédia Axe 6 : mise en réseau et coopération entre les acteurs éducatifs Renvoyant à des actions et des pratiques encourageant le travail en commun, la recherche de cohérence et de continuité entre les différentes actions et la coéducation. 1. Temps d échange et de concertation entre acteurs éducatifs et jeunes 2. Échanges de savoirs (animation de réseaux ) 3. Journée d études 4. Diagnostics partagés 5. Formations pour actions communes 6. Co élaboration de projet (réponse à des appels à projet en commun) - NB : - Réseau naissant, cf. supra - Démarche actuellement menée sur le quartier autour de la définition du projet de centre social (diagnostic concerté) - Coopération entre acteurs associatifs autour de temps forts et festifs (ex. fête de quartier) qui rassemblent les principaux acteurs d Elbeuf. La coopération est avant tout centrée sur l organisation. 5.3 Description de quelques actions/pratiques pertinentes 8 Les «rendez-vous au jardin du bout de la rue» L association la Briqueterie organise chaque mois un «rendez-vous» ouvert à tous les habitants du quartier dans le «jardin du bout de la rue». Cet espace éphémère (qui sera à terme remplacé par un axe visant à désenclaver le quartier) est un support de création (investi par des artistes), de liens (pique-nique), d apprentissage collectif et de solidarité (potager, etc.), d appropriation et de réhabilitation d un lieu qui était laissé à l abandon («on crée un espace là où on n en avait pas»). La participation y est importante et ces «rendez-vous» constituent autant d occasion de mettre en commun des compétences existantes sur le quartier (intervenants et artistes du collectif de la briqueterie, associations, etc.), de favoriser la mobilité et les sorties pédagogiques (visites ponctuelles des établissements scolaires, des centres de loisirs, etc.) A noter également l articulation avec les «chantiers jeunes» et l animateur jeunesse du quartier : le jardin du bout de la rue a ainsi permis à 4 jeunes (16 ans) de réaliser des travaux et de s investir dans ce projet. Les «parcours culturels» du collège Lucas Tous les élèves du collège E. Lucas, de la 6 ème à la 3 ème bénéficient depuis plusieurs années d un parcours culturel (partenariat avec le Conseil Général). Chaque année et pour chaque niveau, les élèves participent à des activités sur un thème. 8 Les différents actions ou pratiques décrites ne sont bien évidemment pas exhaustives

Ainsi les élèves de 6 ème travaillent l expression et l oralité en rencontrant des auteurs, des dessinateurs, etc. ceux de 5 ème s intéressent au patrimoine à travers des visites, rencontres ; ceux de 4 ème les arts plastiques (en partenariat avec la maison de la culture) et ceux de 3 ème le cinéma et l audiovisuel. Ces parcours culturels sont ensuite complétés pour tous les élèves par trois ateliers de pratique artistique (arts plastiques, théâtre, musique) et un atelier scientifique. Outre la qualité des interventions et le lien direct établi avec les objectifs pédagogiques de chaque niveau (préparation des rencontres, des sorties, etc.), ces «parcours culturels» démontrent concrètement que l école n est pas qu un lieu d apprentissage, mais également de découverte et d ouverture et ce dans la continuité (4 années sans interruption pour un élève qui fait toute sa scolarité au collège E. Lucas) les J sports, actions «première marche» pour informer et proposer aux jeunes (12/25 ans) de s investir dans d autres dispositifs Outre la pratique d activités sportives, les animations «J-sports» (tous les jeudis de 16 à 20H dans le gymnase du quartier ou sur les terrains de rue) sont également un moyen pour mobiliser les jeunes (12/25 ans) pour d autres actions/projets. Ainsi, l animateur jeunesse peut proposer à des jeunes non diplômés de découvrir les fonctions d animateur (sous la supervision de l animateur jeunesse, les jeunes assurent ainsi l organisation de ces animations) ou encore de proposer aux jeunes les «chantiers jeunes». Autrement dit, les actions «J sports» sont un moyen efficace pour informer les jeunes selon un mode plus adapté (ce que confirme les jeunes dans leurs entretiens) et les inciter/encourager à s engager dans des dispositifs/actions. C est ainsi via les J-sports que de nombreux jeunes d Elbeuf se sont engagés dans des chantiers jeunes (ce que les entretiens avec les jeunes nous ont confirmé). Les «chantiers jeunes» Destinés à soutenir des projets en contrepartie d'un travail d'utilité publique, les «chantiers jeunes» ouvrent droit à une rémunération permettant au jeune de financer une partie de son BAFA ou de son permis de conduire par exemple. L animateur jeunesse travaille en amont la cohérence du contenu du chantier avec le projet du jeune (formation, emploi, etc.). On notera que ces chantiers jeunes partent systématiquement des besoins repérés sur le secteur et mobilisent le tissu associatif local (ex. «jardin du bout de la rue» de la Briqueterie qui, pour des travaux de clôture, rencontre le service jeunesse qui mobilise à son tour des jeunes ; ou encore un chantier en projet avec l association «l apremis» (maison relais de 36 pavillons pour accueil et suivi d adultes en grande difficulté sociale) en vue d aménager des espaces verts à la toussaint. Les structures pour lesquelles les chantiers sont mis en œuvre deviennent associations support, le service p 23 / 44

jeunesse assure l encadrement du chantier et mobilise au besoin les services de la ville compétents (ex. espaces verts). Outre l expérience de la responsabilité que le chantier procure et l autonomie qu il exige, il a également une «plus-value symbolique forte» : la reconnaissance des jeunes comme adultes en devenir (cf. supra, 7.3) et la possibilité laissée au jeune d être inscrits dans un cycle de réciprocité 9 : - La reconnaissance des ressources et compétences des jeunes (non valorisées) par l animateur constitue le point de départ = valorisation des capacités à faire - Le chantier constitue l opportunité d exprimer ces compétences = proposition qui place le jeune dans une situation d être redevable - dont le résultat est directement utile et profitable au jeune = contrepartie qui valorise ce travail mais qui renforce le sentiment d être redevable (dette) - mais dont le résultat est également utile et profitable à tous (utilité publique) = résultat qui valorise l action du jeune et participe à «annuler» le sentiment d être redevable. La fête de quartier : Un temps festif et fédérateur des acteurs pour découvrir des pratiques nouvelles et s informer en privilégiant l échange direct. Elle s est déroulée cette année le 24 septembre (9h30-18h30) et a mobilisé un public principalement familial (enfants et adolescents accompagnés de leurs parents). Son originalité réside dans le fait qu elle n est pas qu un temps festif, qu elle permet d impliquer les acteurs et les jeunes à son organisation et d informer plus largement le public en vue de l inviter à découvrir certaines structures/actions. Des activités diverses et ambitieuses proposées à tous. Si la dimension festive et conviviale est centrale dans cet évènement, il est important d indiquer que la qualité tant dans la forme que dans le contenu est recherchée. Ainsi par exemple, le public (et en particulier les plus jeunes) est invité (caravanes, tapis et matelas) à découvrir des projections (association Zébulon) ou des contes (association cardan), des représentations théâtrales (théâtre ambulent «le sagittaire»). A ces activités culturelles se mêlent des activités sportives (karaté, rollers et sports innovants...) et ludiques (jeux anciens, plateaux, etc.). Autrement dit, la «convivialité» est un objectif ET un moyen pour proposer au public des productions ambitieuses. Ouverture, implication et reconnaissance L'école est ouverte, la cour accueille les activités sportives. Les jeunes du point jeunesse sont associés à l évènement et sont impliqués dans son organisation (petit déjeuner / information alimentation). Nous y avons d ailleurs retrouvé des jeunes que p 24 / 44 9 Qui pourrait être définie de la manière suivante : «on ne peut recevoir que s il est possible de rendre» (principe de base de la «théorie du don»)