Les engagements des banques et de l'ieom en termes de financement des entreprises.

Documents pareils
LE SYSTÈME BANCAIRE COM DU PACIFIQUE ET FINANCIER DANS LES

3C HAPITRE. 56 Les actifs financiers des résidents 58 Les passifs financiers des résidents 62 La masse monétaire et ses contreparties

NOTE D INSTRUCTIONS AUX ETABLISSEMENTS DE CREDIT NI 03/2013

OBSERVATOIRE DES TARIFS BANCAIRES IEOM

Observatoire des tarifs bancaires aux particuliers dans les COM du Pacifique

OBSERVATOIRE DES TARIFS BANCAIRES IEOM

La mise en œuvre des plans français de soutien bancaire et de relance économique

Dans une année, il y a 12 mois. Dans une année, il y a 52 semaines. Dans une année, il y a 4 trimestres. Dans une année, il y a 365 jours.

Avalanche de mesures sur le front social : Pourquoi les entreprises doivent elles s adapter à la nouvelle donne?

LE PASS-GRL du 1 % Logement

DISPOSITIF CO.RAIL PRET A TAUX ZERO-DOSSIER TYPE

Les obligations des entreprises multinationales et leurs sociétés membres

Chambre de métiers et de l'artisanat du CANTAL

DISPOSITIF CO.RAIL PRET A TAUX ZERO-DOSSIER TYPE

Rapport d activités 2014

ENQUÊTE ACCÈS AU FINANCEMENT

Etude sur l équipement des TPE / PME. en complémentaire santé

GARANTIE MAINTIEN DE SALAIRE

SECTEUR SANITAIRE ET SOCIAL

Les Français, leurs entrepreneurs et le crowdfunding

PIERRE MOSCOVICI, MINISTRE DE L ÉCONOMIE ET DES FINANCES, PRÉSENTE SON PLAN POUR LE RENFORCEMENT DE LA TRÉSORERIE DES ENTREPRISES

Plan d actions «Gérer la crise C est. anticiper la reprise»

CHARTE DE L'ACCOMPAGNEMENT SOCIAL LIE AU LOGEMENT

6 ème Orientation INFORMATION ET SENSIBILISATION THEMATIQUE 1: KIT DE COMMUNICATION ENVIRONNEMENT EN ENTREPRISE

Personnes physiques fiscalement domiciliées en France, PME * de moins de 3 ans.

ENQUETE SUR LA SITUATION DES GRANDES VILLES ET AGGLOMERATIONS EN MATIERE D ASSURANCES DOMMAGES

COMMISSION EUROPÉENNE

APPEL A PROPOSITION ET CAHIER DES CHARGES. Mise en œuvre de la Préparation Opérationnelle à l'emploi Collective

Des Plans Habitat en Entreprise?

NORME COMPTABLE RELATIVE AUX OPERATIONS EN DEVISES DANS LES ETABLISSEMENTS BANCAIRES NC 23

Le compte épargne temps

Cahier des charges à l'attention des organismes de formation

Réponse du Conseil d Etat à la question écrite urgente de M. François Lefort : Le Conseil d Etat a-t-il estimé l évasion fiscale à partir de Genève?

A quelle(s) aide(s) ai-je le droit. 12h00 à 13h00

Conclusions du Conseil sur l'innovation dans l'intérêt des patients

ETUDE FUSACQ. La Cession de TPE-PME via Internet en France. 26 Octobre 2007

DEMANDE DE PERMIS DE MISE EN EXPLOITATION D'UN NAVIRE DE PECHE PROFESSIONNELLE

TPE/PME : comment me situer et justifier de mon statut?

B u n d e s v e r w a l t u n g s g e r i c h t. T r i b u n a l a d m i n i s t r a t i v f e d e r a l

Communiqué de presse Nos très chères banques

Formation aux écrits professionnels

Sondage exclusif Les Français et l esprit d entreprise

Baromètre sur le financement et l accès au crédit des PME

COMMISSION EUROPÉENNE

LE CASH AU CŒUR DU SYSTEME DE L ENTREPRISE

Tutoriel - flux de facturation

INGENIERIE DE COMPETENCES ET PORTAGE SALARIAL

Une stratégie Bas Carbone

PROCEDURE SUR DEMANDE D UN TIERS OU EN CAS DE PERIL IMMINENT

Découvrez Kaspersky. Small Office Security TPE PME GUIDE DE LA SÉCURITÉ INFORMATIQUE

Projet de loi relatif à la sécurisation de l emploi. Etude d impact

(dénomination statutaire)...( 1 ) a désigné au cours de l'assemblée générale de la société du...( 2 )

NOTE FISCALE DU FIP ARKEON PRE COTATION REGIONS 2013

Norme comptable relative aux placements dans les entreprises d assurance et/ou de réassurance NC31

France et Allemagne : deux moteurs aux régimes distincts

1. PROJETS COMMUNS POUR LA MOBILITE DES CHERCHEURS

POLYNESIE FRANÇAISE - AGENCES DE VOYAGES - REGLEMENTATION DE LA LICENCE

Mobiliser les banques pour l Inclusion Financière en Afrique. La démarche de l AFD

25*$1,6$7,21'(&223e5$7,21(7'('e9(/233(0(17e&2120,48(6

REGLEMENT DU JEU-CONCOURS TWITTER. «Des places de ciné pour «Insaisissables»

Bien assuré Bien loué. La sécurité de mon patrimoine La garantie de mes loyers

L'assurance maladie de la sécurité sociale

Les moyens de financement mobilisables par les entreprises de la Plasturgie

Exercices Alternatifs. Une fonction continue mais dérivable nulle part

Exercices Alternatifs. Une fonction continue mais dérivable nulle part

COMMISSION EUROPEENNE

Crédit hypothécaire : croissance durable

Saint-henri Payra-sur-l Hers France Madame, Monsieur,

Baromètre sur le financement et l accès au crédit des PME

Travail et mobilité. Résultats d étude. Janvier Travail et mobilité. TNS Janvier UQ92

L innovation chez OSEO en 2010 L. REINHART Séminaire Aristote «La Recherche en quête d Innovation» Jeudi 18 Novembre 2010

LE TETE A QUEUE MENE AU MEDECIN LEGISTE (OU L INUTILITE AVEREE DU PLAFONNEMENT)

COMMISSION EUROPÉENNE. Bruxelles, le 19-VII-2006 C(2006)3217 final

LES PRINCIPALES AIDES AUX CREATEURS D ENTREPRISE AVRIL 2015

Appel à projet. Bourse Charles Foix édition Silver Valley - tous droits réservés

Qu est-ce que le C.I.C.E.?

Démontrer qu'un point est le milieu d'un segment

LA CROISSANCE EXTERNE GIE BELLECOUR CONSEILS

Le droit de préemption en matière immobilière

COMPTES COURANTS D'ASSOCIES

ETUDE FUSACQ / Octobre 2011 LE PROFIL DES REPRENEURS D ENTREPRISE

Plans de prévention des risques technologiques :

POINT REGLEMENTAIRE - Le 15/11/2006

Congrès National en Normandie 26, 27 et 28 mai 2016 Deauville. Offre Partenariale. Prix net de taxe

TPE et PME : comment me situer et justifier de mon statut?

ECONOMIE. BACCALAU REAT ( Première. l'entrepriset le tissu économique. les besoins en personnel, le recrutement

ARRET Cour Administrative d Appel de Paris 30 avril 2013 n 12PA02246 et 12PA02678

Le 4 ème trimestre 2014 et les tendances récentes

CONSEIL SUPERIEUR DES INDEPENDANTS ET DES PME

NOVEMBRE L accompagnement du secteur privé : Présentation des dispositifs et d OSEO

GUIDE SUIVI EVALUATION RIDER SUODE

les solutions TPE/PME Octobre 2011

MODALITES DE DECLARATION DES OPERATIONS DE CREDIT A l AGENCE IEOM DE POLYNESIE FRANCAISE. Notice technique à l'usage des déclarants

Voyager en voiture : louer un véhicule

TIEN DES DROITS DES TRAVAILLEURS EN CAS DE CHANGEMENT D'EMPLOYEUR DU FAIT D'UN TRANSFERT CONVENTIONNEL D'ENTREPRISE ET REGLANT LES

Accord National Interprofessionnel du 11 janvier 2013

ACCRE LISTE DES BENEFICIAIRES. Personnes visées à l'article L du code du travail à savoir :

MUTATIONS ECONOMIQUES

ALCATEL EYE-BOX LA RÉPONSE AUX BESOINS ESSENTIELS DE COMMUNICATION DES TPE/PME

Plateforme. Nos «CGU» publics en vigueur. PRESTATIONS ET TARIFS MAÎTRE D OUVRAGE V2.0

Transcription:

Note de positionnement CGPME-NC Comité de suivi du financement de l économie et de la médiation du crédit Lundi 18 mai 2015 Lors de la grave crise financière de 2008, l État a lancé un programme de modernisation de l économie (LME) visant à apurer les actifs toxiques du secteur bancaire par le refinancement de leurs fonds propres. En contrepartie celles-ci se doivent de participer activement au financement du secteur privé, en particulier les PME et TPE. Cet engagement a été formalisé par la convention SFEF et l'accord de place sur la médiation du crédit aux entreprises avec l'etat en 2008. Malgré ce que l'ieom peut dire dans son dernier rapport «Infos financières» sur le «Suivi des crédits aux entreprises en Nouvelle-Calédonie au 31 décembre 2014», la CGPME-NC insiste sur le fait que les banques et l'ieom en Nouvelle-Calédonie ne tiennent pas leurs engagements en ne jouant pas complètement leur rôle de financement de l'économie calédonienne et de médiateur du crédit. Pourtant, dans le contexte difficile que connaissent les entreprises en Nouvelle-Calédonie, un rôle actif des établissements bancaires serait très souhaitable. Les engagements des banques et de l'ieom en termes de financement des entreprises. L'IEOM, en tant que médiateur territorial du crédit, présente, sur son site internet, la médiation du crédit comme tel : «L Etat a mis en œuvre un plan de financement de l'économie décliné en deux composantes pour le secteur bancaire : un apport de liquidité à moyen terme via la Société de financement de l'économie française dont l'enveloppe maximum de prêts est fixée à 38 186 milliards de francs CFP (soit 320 milliards d'euros) ; un renforcement des fonds propres des banques afin d accroître leur capacité de distribution des crédits à hauteur de 4 773 milliards de francs CFP (soit 40 milliards d'euros) En contrepartie, les banques sollicitant les facilités de ce plan ont signé des conventions avec l'etat dans lesquelles elles prennent l'engagement ferme d'augmenter de 3 à 4 % en rythme annuel leurs encours de prêts aux entreprises, notamment en faveur des PME et TPE, et aux particuliers. L État a mis en place un dispositif visant à faciliter l'accès des entreprises au financement, s'articulant notamment autour de la médiation du crédit, auquel participe activement l'ieom. La médiation du crédit s intègre dans le dispositif d accueil et d aide des entreprises confrontées à

des problèmes de financement. Ce mécanisme s adresse plus précisément à celles qui se sont vues opposer un refus récent de financement ou une réduction de lignes de crédits accordées. Le médiateur national du crédit s appuie sur des médiateurs territoriaux, fonction attribuée aux directeurs de l IEOM pour les trois collectivités d outre-mer (COM) du Pacifique. Déployé début novembre 2008, le dispositif de la médiation du crédit est opérationnel dans toutes les géographies couvertes par l IEOM. Son fonctionnement et son organisation ne présentent pas de spécificités ou particularités par rapport à la métropole.» 1 Selon les chiffres de l'ieom dans son rapport «Infos financières» sur le «Suivi des crédits aux entreprises en Nouvelle-Calédonie au 31 décembre 2014», l'institut précise notamment que l'encours des crédits au PME stagne à +0,2%, avec un déficit de -8% pour les crédits court terme. 1 IEOM - «La médiation du crédit». http://www.ieom.fr/ieom/entreprises/la-mediation-du-credit-150.html

Les engagements de l'ieom et des banques dans leur rôle de médiateur et d'établissement de crédit Dans l'accord de place sur la Médiation du crédit aux entreprises, signé à la suite de la crise financière de 2008, et renouvelé fin avril 2015 jusqu en 2017, «afin de prévenir tout risque d'assèchement du crédit», les établissements bancaires français, par le biais de la Fédération bancaire française (FBF) et en tant qu'établissements de crédit, se sont engagés à : Répondre dans un délai de 15 jours aux demandes de financement de besoins courants dès lors que le dossier de l'entreprise reçu est complet. Faire leurs meilleurs efforts pour articuler aux mieux leurs interventions avec la BPI et l'afd auprès des entreprises S'efforcer d'identifier toutes les sources de financement possibles pour répondre aux besoins des entreprises, y compris lorsque cela est possible, en mobilisant les fonds d'investissement. Article 13 Informer l'entreprise de la possibilité de recourir au Médiateur du crédit, en cas de rupture de la relation bancaire, et à lui laisser un temps suffisant pour qu'elle puisse avec l'aide du Médiateur, trouver une solution adaptée à ses besoins ou sa situation Article 14 Maintenir l'enveloppe globale des encours alloués aux entreprises pendant la durée de la médiation et ne pas demander de garanties personnelles supplémentaires Article 15 Faire leurs meilleurs efforts pour faciliter en leur sein l'action de la médiation et s'assurer de la meilleure homogénéité de traitement y compris pour les très petites entreprises assistées par des Tiers de Confiance Article 18 Les établissements de crédit s'engagent à faire leurs meilleurs efforts pour accélérer la mise à disposition des crédits dès lors qu'un accord en médiation est intervenu. Article 19

Avis de la CGPME-NC La présentation par l IEOM en Nouvelle-Calédonie sur la situation du crédit en 2014 montre que l engagement des banques vis-à-vis de l Etat pour accompagner les TPE-PME (+ 3 à 4 % par an) n a jamais été tenu en Nouvelle-Calédonie depuis 2009. La CGPME-NC insiste aussi sur le fait que les banques en Nouvelle-Calédonie ne mettent pas en œuvre tous leurs engagements pour accompagner la médiation du crédit (maintien des lignes, formation des salariés, information des entreprises par les banques, etc.) Enfin, la CGPME- NC estime qu un manque d équité demeure en Nouvelle-Calédonie entre les PME TPE et les Grandes Entreprises, lesquelles bénéficient très largement des dispositifs d aide au financement par le biais des prêts d aide à l investissement (PAI) et de la garantie SOGEFOM (caution) au détriment des petites structures. LA CGPME-NC remarque notamment que les banques répercutent bien souvent le coût de la caution SOGEFOM sur le coût du crédit bénéficiant de cet engagement. Le rôle de l'ieom doit impérativement être amélioré afin que l'institut joue enfin totalement son rôle de financement de l'économie calédonienne. La CGPME-NC estime ainsi inadmissible que les taux des crédits à court terme soit près de trois fois plus élevés, et les taux des crédits à moyen et long terme soient près de deux fois plus élevés, en Nouvelle-Calédonie qu'en métropole. (Voir graphique établi par l'ieom dans son rapport de février 2015 intitulé «Coût du crédit et production de crédit en Nouvelle-Calédonie au 4ème trimestre 2014» ci-dessous).

Attentes de la CGPME-NC Face à ces constats sur la situation du crédit en Nouvelle-Calédonie, la CGPME-NC s étonne qu à nouveau, lors des comités de suivi du crédit, le discours tenu par le monde bancaire reste lénifiant et puisse faire croire que la situation des entreprises en Nouvelle-Calédonie pour 2014 soit satisfaisante et que les banques remplissent correctement leurs rôles et leurs engagements vis-à-vis de l Etat. Dès lors, la CGPME-NC demande à ce que les établissements bancaires répondent aux questions suivantes lors d un prochain comité de suivi du financement de l économie et de la médiation du crédit : => Quels sont les indicateurs utilisés afin de mesurer l application des engagements des banques de la place de Nouméa envers l Etat? => Quel plan de formation pour les salariés et quel plan d information pour les entreprises, les banques ont-elles mis en œuvre? => Quelles mesures de substitution les banques offrent-elles aux entreprises en difficulté? => Combien de comptes RJ ont été ouverts et par quelles banques de la place? Au regard du nombre annuel de redressements judiciaires, quel est le taux de réouverture d un compte après redressement dans la même banque? => Quelques garanties le médiateur et les banques de la place apportent-ils au Tiers de confiance pour son rôle et contre d éventuelles mesures de rétorsion?