Problématique de la contamination des poissons par le mercure Contexte : Problématique connue depuis longtemps dans l ensemble des mers et océans de la planète. Un contaminant pour partie d origine naturelle mais également produit par des activités humaines extérieures à la Nouvelle-Calédonie. Volonté de faire un point spécifique sur la situation en Nouvelle-Calédonie, en vue d une communication précise auprès du grand public. Enquête conjointe DAVAR/DASS initiée en 2011.
Un problème qui concerne essentiellement les poissons Seul le méthylmercure est susceptible de poser un problème de santé chez le consommateur, et c est essentiellement sous cette forme qu on retrouve le mercure dans la chair des poissons. Des problèmes sur la santé des populations n ont été toutefois relevés que lors de pollution industrielles massives et localisées (Minamata au Japon en particulier) Les poissons absorbent facilement le méthylmercure, que ce soit directement par leurs branchies ou indirectement par les organismes dont ils se nourrissent. De ce fait, l Union Européenne n a fixé de normes que pour les produits de la pêche : 0,5 mg de mercure total par Kg pour la majorité des espèces, et 1 mg/kg pour les grands prédateurs pélagiques ( marlins, espadons, saumons des dieux, requins, thon blanc et thon jaune ).
Le méthylmercure est un composé qui est facilement soluble dans la graisse ; il franchit facilement les membranes des cellules ; il n'est pas facilement éliminé par l'organisme qui accumule les quantités absorbées. Il agit donc comme un toxique cumulatif. En conséquence les taux de méthylmercure augmentent à mesure que l on s'élève dans les chaînes alimentaires.
Les sources de mercure en milieu naturel
ENQUÊTE SIVAP - NIVEAU DE CONTAMINATION DES POISSONS Protocole choisi : Réalisation de 80 prélèvements sur la vingtaine d espèces les plus consommées en Nouvelle-Calédonie. Prélèvements réalisés sur les étals de vente du marché de Nouméa, et dans les principaux supermarchés et hypermarchés Analyses réalisées par un laboratoire accrédité: LNC de Nouvelle- Calédonie Prise en compte des résultats du plan de surveillance «export» sur le thon et les crevettes (résultats 2011 déjà disponibles).
Résultats par type En Mg/Kg ou PPM Céphalopodes 0,031 Crustacés 0,115 Lagonaires 0,081 Pélagiques 0,799
Résultats synthétiques tiques Les plus fortes teneurs en mercure sont relevées chez les grands pélagiques (marlin, espadon, requin mako, thon bacchi, saumon des dieux, voire vivanneau et wahoo ). Les poissons lagonaires présentent des teneurs en mercure faibles, sauf sur certains specimen de grande taille. Les crustacés et céphalopodes présentent des teneurs en mercure très faibles.
Recommandations Pour les populations sensibles (femmes enceintes ou désireuses de le devenir, enfants de moins de trente mois) Il est très fortement déconseillé de consommer les espèces suivantes : Marlin Espadon de tous types Requin Thon bacchi Saumon des dieux Il est fortement conseillé de limiter à un repas par semaine la consommation des espèces suivantes : Vivanneau Thon blanc Thon jaune Wahoo Pour les consommateurs en général Il est conseillé de limiter à un repas par semaine la consommation des espèces suivantes : Marlin Espadon de tous types Requin
Conclusions Les enquêtes réalisées par le SIVAP et la DASS mettent en évidence une situation qui n est pas préoccupante. Le niveau moyen de contamination des populations reste très en-dessous des normes de l OMS (1 μg/g de cheveux contre 4,43 μg/g de cheveux ), malgré un niveau de consommation élevé. Le niveau de concentration en methylmercure dans certains poissons pélagiques nécessite cependant une communication prioritaire à l intention des populations sensibles, mais également de la population générale. Les intérêts nutritionnels d une consommation régulière et diversifiée de poissons et autres produits de la mer restent très largement supérieurs aux risques sanitaires encourus.