Caritas.mag. Vivre cash plutôt qu à crédit. «de dettes + de vie»: un programme cantonal vaudois contre le surendettement. Vaud. Nous sommes solidaires



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Transcription:

N 4 / Octobre 2011 Caritas.mag Vivre cash plutôt qu à crédit «de dettes + de vie»: un programme cantonal vaudois contre le surendettement Nous sommes solidaires Vaud

Sommaire Editorial Pierre-Alain Praz, directeur Caritas Vaud Vivre cash plutôt qu à crédit.4 S investir contre les dettes. Le surendettement n est pas une fatalité. Enquête et reportage. Se libérer du surendettement 4 En Suisse, une personne sur cinq a un crédit. Caritas se bat avec les personnes endettées. Caritas Suisse se bat contre les dettes 8 Carlo Knoepfel met en garde contre le cercle vicieux de la pauvreté, alors que Jürg Gschwend évoque les nouvelles offres en matière de gestion des dettes. Josiane Aubert, témoignage 9 La conseillère nationale vaudoise lutte contre l endettement en militant contre la publicité pour le petit crédit. Caritas Vaud..10 «de dettes + de vie» Antonello Spagnolo, chef de la section aide et insertion sociale au Département de la santé et de l action sociale, tire un premier bilan du programme cantonal de lutte contre le surendettement. «de dettes + de vie»: un programme cantonal de prévention du surendettement 10 11 Interview. Antonello Spagnolo, chef de la section aide et insertion sociale du canton de Vaud. Gérer son budget 12 Présentation des mesures Info Budget et Gestion de budget spécialisée AGIR 13 Une aide à la gestion individuelle des ressources avec un cours basé sur l autoapprentissage. Aide à la gestion individuelle des ressources Tout compte Fait 14 Témoignage d une bénévole et d une bénéficiaire.13 Appels à votre soutien 15 Caritas Vaud compte sur votre générosité pour donner un coup de pouce à des personnes ou des familles en difficulté. Quatre partenaires contre les dettes Gestion de budget spécialisée et AGIR sont les mesures contre l endettement assurées par Caritas Vaud. 2 Caritas.mag 4/11 Photo couverture Sedrik Nemeth

Editorial La prévention: un atout contre l endettement Pierre-Alain Praz Directeur Caritas Vaud Alors qu elle nous vend la consommation comme le remède à tous nos maux et nous incite, à cor et à cri, à nous y livrer à corps perdu et à crédit en 4 heures, notre société est paradoxalement intransigeante avec celles et ceux qui s y adonnent imprudemment! En effet, la pratique montre qu il suffit d une séparation ou d un divorce, d une diminution de revenu, quand ce n est pas le chômage, d une difficulté de gestion, d une maladie ou d un accident pour que le hérosconsommateur bascule du côté des mauvais payeurs à saisir. Sauf s il est encore temps de leur vendre un petit crédit miraculeux (à taux exorbitant). L étau se resserre alors rapidement, et les factures auxquelles ces femmes et ces hommes ne peuvent plus faire face s amoncellent sur la table de la cuisine, quand elles ne passent pas à la corbeille sans être ouvertes. Le processus s accélère lorsque le débiteur constate que, dans le minimum vital laissé à sa disposition après saisie, les impôts courants ne sont pas pris en compte. Il lui sera donc impossible de les payer, et ceux-ci partiront aux poursuites! Ainsi, la spirale du surendettement est activée. Inexorablement? Pas forcément. Avec l appui de spécialistes en gestion de dettes, comme ceux de Caritas Vaud, des pistes sont explorées en fonction de chaque situation. Des conseils sont donnés, notamment par le biais de notre ligne téléphonique Info Budget, des négociations avec les créanciers sont mises sur pied, et parfois des plans de désendettement crédibles peuvent être élaborés et réalisés. Mais, comme vous aurez l occasion de le lire dans ce magazine, le chemin est long, et les efforts à consentir sont conséquents. De notre point de vue, les efforts doivent être prioritairement mis en amont, dans ce qui relève de la prévention. L enjeu est en effet de taille. Notamment par rapport aux jeunes qui, bombardés d offres et d actions ciblées, sont très réceptifs au credo «Je consomme, donc je suis» qui se cache derrière les campagnes de promotion qui leurs sont destinées. Or, le surendettement des jeunes est un facteur important de leur précarisation. En ce sens, le problème de l endettement est une bombe à retardement sociale et économique dont le législateur devra s occuper même si ce thème n est pas porteur politiquement. Le 13 décembre 2010, une initiative parlementaire a été déposée devant le Conseil national. Elle demande l application du principe de causalité (pollueur-payeur), afin que les sociétés de crédit à la consommation assument leur part de responsabilité, en finançant la sensibilisation des jeunes aux dangers de la consommation à crédit. Il est certainement plus facile de changer de paradoxe que de changer de société Impressum Caritas.mag Le magazine des Caritas romandes (Vaud, Neuchâtel, Jura, Fribourg) paraît deux fois par an. Tirage global: 21 850 ex./tirage Caritas Vaud: 14 500 ex. Responsable d édition: Pierre-Alain Praz, directeur Caritas Vaud Rédactrice en cheffe: Corinne Jaquiéry/Rédaction: Françoise Crausaz Maquette: Christoph Bigler/Impression: Stämpfli Publications SA Caritas Vaud César-Roux 8/1005 Lausanne/Tél. 021 320 34 61 (dés le 28 octobre: 021 317 59 80) Fax 021 320 34 01/www.caritas-vaud.ch Photo ARC J.-B. Sieber 4/11 Caritas.mag 3

Vivre cash plutôt qu à crédit En ces temps de crise où des Etats sont au bord de la faillite, le surendettement touche aussi les individus. En Suisse, une personne sur cinq a un crédit, et la tendance est à la hausse. Caritas se bat avec les personnes endettées pour les aider à sortir du marasme. Témoignage et analyse avec des spécialistes. Textes: Corinne Jaquiéry, photos: Sedrik Nemeth «Ce qui m insupporte, ce sont toutes ces publicités pour le crédit facile que l on voit partout», s insurge Christelle, 30 ans. Submergée par les dettes suite à une séparation, la jeune mère de famille neuchâteloise commence seulement à relever la tête après plusieurs années de galère. «Je témoigne de mes difficultés financières car c est quelque chose qui m a détruite à petit feu. Je veux mettre en garde contre le microcrédit qui s invite partout, surtout auprès des jeunes. C est tellement simple d obtenir tout ce qu on veut, mais quand on ne peut plus rembourser, on se sent tout petit face aux créanciers» Le cas de Christelle n est pas rare. Selon l OFS (Office fédéral de la statistique), qui a mené l enquête sur le revenu et les conditions de vie des Suisses, 570 000 personnes avaient des arriérés bancaires et/ ou des paiements critiques en 2008, alors que 657 000 avaient des arriérés d impôts. Les plus pauvres et les familles monoparentales étant particulièrement affectés par l endettement. Christelle en a fait la triste expérience. «Les choses ont commencé à aller mal financièrement quand je me suis séparée de mon mari. Je suis partie avec ma fille Luna car il passait plus de temps à jouer à des jeux vidéo sur notre grande télévision achetée à crédit qu à s occuper de sa famille. Bizarrement, je me suis sentie nettement moins seule en redevenant mère célibataire. Mais en partant, j ai dû reprendre la moitié de nos dettes, 20 000 francs, et racheter 4 Caritas.mag 4/11 Photos Sedrik Nemeth

Christelle a toujours privilégié son rôle de mère malgré ses soucis d argent. Faccus exceatu reperibusa qui dolum faces iscipid quaes dellor. des meubles à crédit car je lui ai pratiquement tout laissé» Etre inclus et avoir des dettes Si les situations de surendettement se multiplient, ce n est pas seulement pour s offrir le luxe d une gigantesque télévision à écran plat LCD ou d un Ipod dernière génération. Grâce à la carte de crédit proposée au moment même de votre achat par le magasin acheter maintenant et payer plus tard en plusieurs mensualités à un taux préférentiel de 14,5 %! les dettes s accumulent sans bruit. Et si la création de biens superfétatoires ne cesse d alimenter des besoins artificiels, l économiste et philosophe tessinois Christian Marazzi met en cause la baisse des revenus. «Le crédit à la consommation est Il n est de pire pauvreté que les dettes. (Proverbe indien) trop souvent considéré comme un moyen d acquérir des biens superflus. En réalité, l augmentation du petit crédit est due à une forte stagnation des salaires pendant ces vingt dernières années.» Ce professeur à la Scuola universitaria professionale della Svizzera italiana fustige une économie à visée capitaliste qui a fait naître les «working poor», obligés d emprunter pour survivre. Ces derniers s inscrivent dans une nouvelle forme de pauvreté qui ne crée pas des exclus, mais au contraire des «trop inclus». «Aujourd hui, certaines familles sont forcées d emprunter pour boucler leurs fins de mois. L augmentation du crédit est donc due à des raisons structurelles et non pas comportementales!» Pour Christian Marazzi, l augmentation de la dette privée a participé à l augmentation vertigineuse de la dette publique: «La faillite des Etats est, selon moi, une conséquence de la faillite politique de redistribution de la richesse. Il y a eu une augmentation impressionnante des inégalités avec une polarisation de la richesse sans précédent dans le monde capitaliste. Cela a poussé les ménages à manger leurs économies ou à s endetter.» L économiste donnait l impression de crier au loup dans les années 80, lorsqu il dénonçait un système qu il jugeait trop libéral. Récemment, son point de vue est devenu crédible et inté- 4/11 Caritas.mag 5

Sommaire Préserver une vie de famille équilibrée aide à garder l espoir de s en sortir. resse nombre de politiques et de décideurs. «Quand il y a eu la crise en 2008, certains Etats se sont endettés pour sauver leur système bancaire qui avait lui-même induit un fort endettement privé. Ces mesures de sauvetage ont contribué à augmenter la dette publique, mais avant, il y avait eu des politiques de réduction d impôts et de défiscalisation des grosses fortunes, et 25 25 Les dettes en Suisse 1 Suisse sur 5 a un crédit. 20 25 25 20 25 25 25 25 15 25 20 20 15 25 20 20 20 20 10 20 15 15 10 20 15 15 15 15 15 10 5 10 155 10 10 10 10 100 5 10 50 5 5 5 55 0 05 0 0 0 0 00 aussi une augmentation des dépenses publiques sociales, pour le chômage notamment. Les trois éléments conjugués ont contribué à augmenter la dette des Etats.» La crise touche aussi les établissements de crédit Même si les prix chutent sur le marché du petit crédit qui ressent comme tout le monde 25 % de personnes vivant en Suisse romande et italienne recourent au crédit. 24 % des couples ou des ménages monoparentaux avec enfants ont un crédit. 18,2 % de la population suisse (1 340 000 personnes) ont au moins 1 crédit d hypothèque sur une résidence secondaire ou pour devenir indépendant. 15,4 % de personnes vivant en Suisse alémanique recourent au crédit. 14,1 % de la population suisse a au moins un crédit de consommation. 10 % de la population a un leasing en cours. 8 % de la population a des arriérés de paiements critiques. 7,5 % de la population suisse a 1 crédit de consommation de plus de Fr. 10 000. 2,5 % de la population ont des crédits sur des appareils ménagers, électroniques ou des meubles. passer le vent de la crise, les banques suisses spécialisées dans le crédit à la consommation proposent des taux d intérêts qui dépassent de plus de 3 % la moyenne occidentale européenne. Actuellement, la Loi fédérale sur le crédit à la consommation fixe à 15% le taux maximal d intérêt. Leader national GE (General Electric) Ener gy Financial Services (GEFS) contrôle environ la moitié d un marché évalué à quelque 8 milliards, fin 2008, malgré des taux d emprunt qui oscillent entre 9,95 % et 14,5 %. Georg Müller de GE rappelle que la crise pèse sur le crédit et augmente la prudence des emprunteurs potentiels. «Ils réfléchissent à deux fois avant d opter pour un crédit lorsque l économie se porte mal. En 2010, selon la ZEK (Centrale d information sur les crédits), le nombre de crédits à diminué de plus de 8 % par rapport à 2009.» La nécessité peut prendre le pas sur la prudence. Après s être retrouvée au chômage, Christelle a dû se résoudre à emprunter à nouveau. «J avais le couteau sous la gorge. Je n arrivais plus à tout payer. J ai décidé de rassembler mes dettes et d augmenter mon crédit.» Alors que la Banque cantonale de Neuchâtel refuse le prêt, l estimant incapable de rembourser après évaluation 6 Caritas.mag 4/11

de son revenu, un coup de téléphone auprès d une banque genevoise porte ses fruits. En quelques jours, Christelle obtient son argent, mais le seul paiement des intérêts l empêchera de commencer à rembourser sa dette. Pourtant, selon sa chargée de communication, la banque genevoise est très attentive au profil de ses débiteurs. «Notre banque suit rigoureusement la Loi sur le crédit à la consommation (LCC), de même que la législation cantonale. Nous appliquons même des critères plus sévères que ceux de la LCC», souligne-t-elle. «Ainsi, l octroi d un crédit personnel repose sur des critères comme la stabilité professionnelle du demandeur, son salaire et ses engagements financiers, sa solvabilité et la régularité des paiements antérieurs avec une vérification auprès de l Office des poursuites. Nous incluons une assurance perte de gains en cas de chômage et n accordons des crédits personnels qu à nos clients détenant un compte privé auprès de notre banque» Comme dans d autres cas plus graves, le système de contrôle interne à la banque n a apparemment pas bien fonctionné. Christelle va désormais vivoter avec Fr. 200. par mois. «Il m était insupportable de ne pas payer toutes mes factures. D ailleurs, je n ai jamais été aux poursuites.» La prévention par la formation D autres n ont pas cette chance. En Suisse, les commandements de payer sont passés de 2 153 280 en 2000 à 2 662 063 en 2010, soit une augmentation d environ 25 %. Quant aux actes de poursuites, ils ont progressé de 1 027 219 à 1 450 588. Selon Eric Pichard, délégué aux affaires des poursuites et des faillites du canton de Vaud, l accès au crédit est trop facile. «Nous ne sommes pas les seuls à penser que la LCC n est pas assez contraignante. Auprès de certains organismes, il est possible de conclure un contrat de leasing alors que le preneur est sous le coup de poursuites.» Il préconise la prévention, notamment sous la forme d information dans les écoles. Malgré tout, il se montre pessimiste pour l avenir. «Nous sommes dans une société de consommation où de plus en plus de personnes vivent à crédit. Dès l instant où elles doivent faire face à une dépense imprévue relativement importante, les premières dettes apparaissent. Un débiteur sous le coup de saisies glisse très souvent dans le surendettement, et il est très difficile d en sortir.» S en sortir avec Caritas Christelle, elle, a trouvé le moyen de s en sortir lorsque qu une amie lui a conseillé de s adresser à Caritas. C est là qu elle a commencé à retrouver l équilibre. Hélène Silberstein, assistante sociale à Caritas Neuchâtel, y a participé. Spécialisée dans le conseil au désendettement, elle ne juge pas, elle agit. Chaleureuse et bienveillante pour les personnes endettées, elle stimule leur envie d en finir avec les dettes en établissant un plan de désendettement atteignable. «Ce que l on désire, c est leur redonner espoir. Ensemble, on essaie de trouver la clé qui va ouvrir des portes qui semblaient condamnées.» Hélène négocie avec les créanciers, notamment les banques pour obtenir des arrangements tout en insistant auprès des personnes endettées pour que leur avoir disponible soit réservé aux créanciers. Christelle a épousé Yann en août dernier. «Il est comptable et m aide à mieux gérer mon budget. De plus, il a payé ma dette à la Banque genevoise, et c est à lui que je rembourse peu à peu. J ai eu de la chance! D autres en ont beaucoup moins. J ai envie de les aider. Avec Solidettes, un groupe de parole que nous avons fondé avec d autres personnes endettées, nous soutenons ceux qui traversent cette épreuve.» Et si Hélène n a pas pu obtenir de la Banque genevoise qu elle renonce aux intérêts, elle poursuit avec d autres endettés son travail de fourmi, prenant soin de l espoir des débiteurs et amadouant les créanciers malgré de constants obstacles. Avec la satisfaction d avoir été aux côtés de Christelle jusqu au happy end de son mariage, et pour une fois, ce n était pas du cinéma! Témoignage Monsieur Prix, indigné institutionnel Depuis son entrée en fonction à la tête de la surveillance des prix en octobre 2008, Stefan Meierhans, Monsieur Prix, n a cessé de lutter contre la vie chère, une manière de se battre aussi contre le surendettement des ménages suisses. «J ai des possibilités d intervention sur des domaines qui touchent 50 % du revenu.» Nourriture, santé, eau, électricité, transports, Stefan Meierhans est sur tous ces fronts. «Les transports sont aussi une part importante d un budget familial. J essaie de faire baisser le prix des voitures à l importation et de modérer la hausse des tarifs des transports publics, comme j ai pu le faire cet été avec les abonnements généraux.» Monsieur Prix se définit comme plutôt impatient, mais il a appris à rester zen malgré sa mèche rebelle et sa colère contre les abus. «Mes recommandations n ont pas force de loi, mais je peux faire une recommandation accentuée. L entreprise qui ne la suit pas doit s en expliquer publiquement. C est une arme très efficace dans notre société hypermédiatisée.» Sa cible principale? Le domaine de la santé et du social. Il a réussi à faire économiser quelque 550 millions de francs sur le prix des médicaments en 2010. «Cette année, nous avons des démarches pendantes qui pourraient faire économiser environ 860 millions de francs dans les domaines des prothèses, des taxes hospitalitalières, des prix des médicaments ou des tarifs des médecins.» En veillant à ce que les grandes entreprises ne profitent pas de leur position dominante pour imposer ou maintenir des prix abusifs comme cela a souvent été le cas dans la grande distribution ou dans l industrie pharmaceutique, Stephan Meierhans agit en amont du problème du surendettement. «Je suis particulièrement sensible à l endettement des jeunes, notamment à cause de leurs factures de téléphone portable. J insiste pour qu il y ait une révision de la Loi sur les télécommunications pour mieux les protéger.» Photo Caritas Suisse 4/11 Caritas.mag 7

Point fort Lutter contre le sur - endettement avec Caritas Quand on est endetté, il est difficile de demander de l aide. Des offres nouvelles et complémentaires permettent de mieux atteindre les personnes concernées. A Caritas Suisse, Jürg Gschwend a coordonné leur mise en œuvre. Les personnes endettées ont souvent beaucoup de réticences à consulter des spécialistes. Elles sont menacées par le surendettement. Avec ses nouvelles offres qui comprennent notamment le site www.caritas-dettesconseil.ch, la permanence téléphonique SOS infodettes, ainsi que des cours sur le thème de l argent et de la consommation, Caritas veut rendre cet obstacle moins insurmontable. Une aide via internet La toile est un média important pour la transmission de premières informations aux personnes concernées. Avec sa plateforme internet, Caritas a réalisé une offre qui s adresse précisément au public cible. Outre des informations en dix langues, elle propose des tests interactifs sur les questions de budget, de dettes, de faillite privée et sur le minimum vital prévu par le droit des poursuites, ainsi qu une consultation en ligne. Jürg Gschwend Consultation gratuite et anonyme Pour que la consultation puisse aboutir à un désendettement, il est important que les personnes concernées prennent contact suffisamment tôt avec des spécialistes. Depuis le 3 janvier 2011, notre permanence gratuite et anonyme SOS infodettes les y aide. Elle est ouverte du lundi au jeudi de 10h à 13h au 0800 708 708. En Suisse romande, c est Caritas Fribourg qui répond aux appels. Quand il apparaît qu une consultation téléphonique ne suffit pas, l appelant est orienté vers un service de consultation de son canton de domicile. Dans le canton de Vaud, il y a également l offre de consultation de la «ligne Info Budget» (numéro 0840 43 21 00, du lundi au jeudi de 8h30 à 13h). Des cours pour les migrant-e-s Les cours «Argent et consommation comment éviter les dettes» s adressent à des animatrices et animateurs de la population migrante. Au terme de cette formation, ceux-ci sont à même de transmettre à leur tour leurs connaissances et d organiser de façon autonome des séances d informations dans les différentes langues de la population migrante. Caritas Suisse a en outre permis d étendre les capacités de consultations, en particulier dans les cantons les moins bien équipés en matière d offres de conseils en désendettement. Elle a par ailleurs créé un service de consultations juridiques pour les spécialistes des services d aide au désendettement des Caritas régionales et d autres titulaires. Toutes ces offres s inscrivent dans le cadre du projet «Plan B» que Caritas Suisse a mis sur pied en 2009 avec le Groupe Aduno et Pro Juventute. Commentaire Les dettes, cercle vicieux de la pauvreté A notre époque, avoir des dettes est tout à fait normal. Or, s endetter est plus facile qu on ne le croit. Des impôts encore impayés, des factures de téléphone portable non réglées Et cette carte de paiement d un magasin de vêtements, ou encore la voiture achetée avec un contrat de leasing Ou bien le petit crédit qui permet de payer les vacances, les primes d assurance qui n ont toujours pas été prélevées La date d échéance de toutes ces dettes est de plus en plus éloignée. Or, tellement de choses peuvent se produire dans l intervalle. Un emploi que l on perd brutalement, et on se retrouve au chômage. La maladie qui s abat sur vous, et vous ne pouvez plus travailler à temps plein. La séparation et le divorce, et voilà qu il faut financer deux foyers au lieu d un. Soudain, des obligations de remboursement tout à fait supportables se transforment en surendettement. Une fois que les factures ont été payées, il ne reste plus assez pour vivre. Le poids des dettes conduit à la pauvreté et aux services sociaux, mais les services sociaux ne s occupent pas des dettes et ils ne font pas grand-chose pour soulager quelqu un de ce fardeau. A première vue, cela peut sembler compréhensible. Mais, si l on y regarde de plus près, il en va tout autrement: rien n incite vraiment les pauvres endettés à se passer de l aide sociale. Et pourquoi donc? Parce que tout ce qu ils gagnent, en plus des prestations d aide sociale, leur est immédiatement confisqué par les offices de poursuites. L endettement est synonyme de cercle vicieux de la pauvreté. Les services sociaux feraient mieux de revoir leur copie. Ils devraient davantage réfléchir à la façon d aider les personnes endettées à s affranchir de leur dépendance vis-à-vis de l aide sociale. Une collaboration plus étroite entre les services sociaux et les centres de consultations en matière d endettement est donc incontournable. Carlo Knöpfel, Caritas Suisse, responsable Secteur suisse et réseau 8 Caritas.mag 4/11 Photos Caritas Suisse

Josiane aubert «Les dettes gangrènent notre société» Révoltée tranquille, la conseillère nationale vaudoise se bat depuis l adolescence pour plus de justice sociale. Sa victoire contre la publicité du petit crédit lui donne des ailes. Je suis d un milieu modeste, mais nous n avons jamais eu de dettes. A l époque, on n accordait pas aussi facilement de prêts aux personnes démunies, même si certains achetaient à crédit. Mon grand-père était venu du Landeron à la Vallée de Joux car il était au chômage. Mon père était horloger, ma mère vendeuse en boulangerie. Mon père avait un sens poussé de la justice sociale. Il invitait souvent à la maison des collègues qui souffraient de difficultés sociales sous une forme ou une autre. Ma mère mettait volontiers une assiette de plus. Il y avait des couples à la dérive, des familles endettées, des chômeurs, etc. Cela m a profondément marquée et donné envie d aider les autres. J avais de la facilité à l école, et bizarrement pour une fille, c était plutôt dans les maths et les sciences. Mes parents m ont soutenue pour faire des études comme mes deux frères alors qu on leur disait: «C est Petite bio DE Josiane aubert 1949 Naît le 7 avril au Sentier, à la Vallée de Joux. 1967 Entre à l Université de Lausanne et y obtient une licence ès sciences naturelles. 1972 Réside à Berlin Ouest jusqu en 1975. 1973 Naissance de sa première fille. 1975 Entre à Amnesty International où elle coordonne les activités des sections romandes. 1976 Naissance de sa deuxième fille. 1977 Création d une garderie autogérée. 1978 Se bat contre la pollution et la sauvegarde du lac de Joux, et donne une fille voyons! Si elle aime les chiffres, envoyez-la faire un apprentissage dans une banque» C était donc un privilège. Je me sentais une énorme responsabilité de réussir mes études! J ai pu bénéficier d une bourse pour pouvoir vivre à Lausanne où se trouvaient le gymnase et l université. A ce mo ment-là, j ai pris conscience de l importance de l Etat dans une organisation sociale. Et alors qu on étudiait l industrialisation au gymnase, mon grand-père a dû changer de machine, une grosse presse avec laquelle il travaillait depuis plus de quarante ans. C est une des rares fois où je l ai vu pleurer. Il faisait tellement corps avec son instrument de travail, l incarnation du mythe de l homme et la machine que j étais en train d étudier. J ai profondément ressenti la petitesse de l être humain face à un système ou au sein d une entreprise. Je me souviens naissance à sa troisième fille. 1992 Entre au Conseil communal du Chenit à la Vallée de Joux. Entre au Parti socialiste. 1999 Participe à la Constituante vaudoise jusqu en 2002. 2002 Est élue députée au Grand Conseil vaudois. 2004 Présidente du Parti socialiste vaudois. 2007 Est élue conseillère nationale. 2009 Vice-présidente de Travail-Suisse. 2011 Fin septembre, le Conseil national a accepté son initiative contre la publicité pour le petit crédit. aussi de l assassinat de Martin Luther King. Je suivais les manifestations des noirs pour obtenir leurs droits politiques, et cela me révoltait de penser qu ils n en avaient aucun. Plus tard, ma conscience politique s est développée en lien avec les droits humains et la justice sociale. J ai rencontré mon mari à l université. Avec lui, j ai eu trois magnifiques filles. Dans les années septante, peu après la naissance de la première, nous avons séjourné à Berlin Ouest. Je suis entrée à Amnesty International. Grâce à mon passeport suisse, j ai pu traverser le mur et jouer au facteur entre des familles des deux côtés J ai gardé de cette époque et de celle qui a précédé la volonté de m engager et de restituer ce que j avais reçu. J effectue mon mandat politique dans le même esprit. Je suis là avant tout pour représenter ceux qui ont eu confiance en moi en m élisant. Je n ai jamais fait de plan de carrière. Ce sont les hasards de la vie si je suis devenue présidente du Parti socialiste vaudois ou viceprésidente de Travail Suisse. J ai un plaisir énorme à me battre pour mes convictions, mais j ai une nature qui essaie d intégrer les uns et les autres, et d écouter. Ce sont des traits de caractère très forts chez moi. Ils m aident à faire passer des messages, comme récemment mon initiative contre la publicité pour le petit crédit. 4/11 Caritas.mag 9

Caritas Vaud «de dettes + de vie»: un programme surendettement Antonello Spagnolo, chef de la section Aide et insertion sociale Le programme «de dettes + de vie» repose sur deux piliers: d une part la prévention par la formation, le conseil et l accompagnement, d autre part la correction par une aide concrète à l assainissement des dettes. Six institutions sont associées à ce programme: le Service social de Lausanne, le Centre social protestant, la Fédération romande des consommateurs, CORREF, les communes vaudoises et Caritas Vaud. Mesures mises en place pour la prévention: cours de gestion de budget (AGIR de Caritas et Mieux compter pour moins dépenser de CORREF), accompagnements individuels (Tout compte fait de Caritas ou Conseil de la FRC), stands d information dans le cadre de consultations parents-enfants, actions en milieu scolaire et autres séances d information et de sensibilisation. Mesures pour l assainissement: Gestion de budget spécialisée (GBS) et Gestion de budget standard (GBST), mesures assurées par le Service social de Lausanne (UNAFIN), le CSP et Caritas, et par les Centres sociaux régionaux. En 2009, le canton a mis en place un vaste programme de prévention du surendettement. Un numéro unique, facile à mémoriser: 0840 432100. Son but: offrir une aide aux particuliers domiciliés dans le canton de Vaud pour la gestion de leur budget et de leurs dettes, et les orienter si nécessaire vers des services spécialisés. Propos recueillis et textes: Françoise Crausaz Depuis un peu plus de deux ans, des cours, des accompagnements ou des aides concrètes sont proposés, en fonction de la problématique rencontrée, par des institutions mandatées par le canton de Vaud pour prévenir le surendettement. Monsieur Antonello Spagnolo, chef de la section aide et insertion sociales au Département de la santé et de l action sociale, a accepté de tirer un premier bilan. Quels objectifs concrets étaient attendus au lancement de ce programme? Le surendettement des ménages privés est un phénomène largement répandu en Suisse. Consommer est devenu une action d intégration, ne pas consommer entraîne souvent un sentiment d exclusion sociale. La surconsommation de produits souvent superflus peut amener un ménage à emprunter de l argent de manière non maîtrisée et à se retrouver dans un cercle vicieux dont il est quasi impossible de sortir sans une aide extérieure. Pour lutter contre l aggravation de cette situation, l Etat de Vaud, avec l appui des 10 Caritas.mag 4/11 Photo Arc J.-B. Sieber

cantonal de prévention du communes vaudoises, a déployé en 2007 déjà un large programme portant sur trois objectifs prioritaires: 1. Prévenir le surendettement En agissant auprès de publics cibles particulièrement sensibles comme les jeunes avec des actions en milieu scolaire et des séances d information et de sensibilisation, ou comme les nouvelles familles pour qui l arrivée d un enfant s accompagne souvent d une diminution du revenu disponible. En menant des actions «tout public»: campagne d information, cours de gestion de budget, appui pour la gestion du budget (Tout compte fait et FRC). Parmi l offre de prestations, on trouve notamment une brochure qui donne des conseils pratiques pour faire face à certaines situations d endettement et une page web sur le site www.ciao.ch, consacrée aux questions d argent. 2. Renseigner la population vaudoise En ouvrant une permanence téléphonique gratuite depuis le réseau fixe, accessible à tout Vaudois préoccupé par des questions financières de dettes ou simplement de gestion de son budget. Le 0840 432100 répond du lundi au jeudi de 8h30 à 13h, en toute confidentialité et de manière professionnelle, puisque ce sont les spécialistes du domaine qui assurent la réponse. 3. Aider les personnes endettées En coordonnant et en développant l offre d assainissement financier des services spécialisés Caritas, CSP et UNAFIN sur tout le territoire vaudois. Quel bilan pouvez-vous tirer aujourd hui, après ces quelque 30 mois écoulés? Sur quels indicateurs vous basez-vous? Ce programme novateur a fait chaque année l objet d ajustements afin de cibler au mieux les prestations offertes et la clientèle visée. L envergure du programme, le nombre d acteurs impliqués et les enjeux politiques visés méritaient mieux qu un simple bilan; c est donc une véritable évaluation scientifique qui a été lancée début 2011 avec comme objectif un rapport final proposant des mesures correctives, cas échéant, courant 2012. Mais il est clair que ce programme a déjà pris une certaine vitesse de croisière en répondant à un vrai besoin de la population. A titre indicatif, en 2010, plus de 1300 personnes endettées se sont adressées à la plateforme vaudoise de gestion de budget spécialisée. Cas échéant, que manque-t-il pour être plus performant? On peut toujours être plus performant. Le monde de la prévention sociale est vaste et encore peu développé, que ce soit en termes d actions ou de moyens financiers. L évaluation susmentionnée nous le dira! Question plus personnelle: vous avez été nommé récemment à la tête de la section aide et insertion sociales qui se retrouve en charge du pilotage de ce programme. Quelles nouvelles orientations souhaitezvous donner à ce dernier? C est un programme qui roule, il y aura certainement des aménagements à faire mais pas de véritables nouvelles orientations à court terme. Par contre, au plan organisationnel, je souhaite simplifier les instances de pilotage du programme afin de les rendre plus opérationnelles et ainsi plus efficaces. Je profite de la parole qui m est donnée pour remercier chaleureusement tous les partenaires, dont Caritas, qui œuvrent avec nous pour mettre en place une vraie politique sociale de lutte contre le surendettement des ménages. Photo Caritas Suisse 4/11 Caritas.mag 11

Caritas Vaud «Info Budget» et «Gestion de budget spécialisée» (GBS) de domicile, celles-ci se répartissant le territoire cantonal: CSP, pour les régions du Nord vaudois et de la ceinture lausannoise UNAFIN, pour la ville de Lausanne Caritas Vaud, pour les régions de la Côte, de la Riviera et du Chablais. Un appel au 0840 43 21 00: une info garantie Quatre partenaires s unissent pour offrir un service de gestion de budget spécialisé dans le canton de Vaud. Info Budget Faisant désormais intégralement partie du Programme cantonal contre le désendettement, la ligne d information 0840 43 21 00 est assurée par quatre partenaires: Caritas Vaud, le Service social de la Ville de Lausanne, le Centre social protestant et la Fédération romande des consommateurs (uniquement la permanence téléphonique). Chacun d entre eux dispose de la compétence et de l expérience nécessaires pour entendre les problèmes d argent et pour orienter les personnes vers les mesures ou cours existants les plus appropriés. Lors de problématiques plus importantes, la personne est dirigée auprès d une des trois institutions suivantes, en fonction de son lieu GBS Ces institutions reçoivent les personnes qui ont besoin d un accompagnement de professionnels sociaux; elles sont reçues et accompagnées afin de trouver des solutions adaptées à leur situation. Rappelons que la Gestion de budget spécialisée est une mesure complémentaire à la Gestion de budget standard dispensée par les Centres sociaux régionaux (CSR) et les Centre sociaux intercommunaux (CSI). Des entretiens réguliers permettent de mettre en place des actions concrètes, comme l inventaire des dettes, l envoi de courriers aux créanciers, allant parfois jusqu à la mise en faillite personnelle. La priorité des assistants sociaux est d assurer à la personne son logement et de garantir les soins essentiels (assurance maladie). Il est important de préciser que les assistants sociaux ne font pas les démarches pour les personnes, ils trouvent les pistes (délais ou rabattements de factures), ils préparent les démarches avec la personne et la motivent; cette manière d agir se fait, comme toujours à Caritas, dans le but de maintenir (ou rétablir) l autonomie de la personne. Chaque assistant social de Caritas Vaud gère 30 à 40 dossiers par mois. Ils ont été formés par le SPAS (Service de prévoyance et d aide sociale). Une formation continue a lieu, réunissant régulièrement tous les assistants sociaux du canton. Un spécialiste en gestion budgétaire offre une formation «spécialisée» et accompagne les assistants sociaux sur demande, les problèmes à ce niveau étant souvent très complexes. Contact: M. Alain Duciel, tél.: 021 622 06 32; courriel: alain.duciel@caritas-vaud.ch 12 Caritas.mag 4/11 Photo Caritas Suisse

«AGIR»: aide à la gestion individuelle des ressources Agir est un cours basé sur l autoapprentissage, qui permet aux personnes en difficultés financières ou qui ont du mal à gérer leurs affaires privées de retrouver leur autonomie. Toutes les mesures mises en place par Caritas Vaud poursuivent deux objectifs: la prévention et la réparation. Il en est de même avec le cours AGIR: d un côté, un objectif de prévention, qui consiste à consolider l autonomie de personnes confrontées à une situation financière difficile et éviter l accumulation des dettes et/ou des situations non gérées; d un autre côté, un objectif de réparation, en aidant les personnes en difficulté à retrouver leur autonomie de gestion de leurs affaires. Le cours se dispense en six modules de trois heures pour couvrir l ensemble des problématiques liées à la gestion de la vie quotidienne, c est-à-dire l établissement d un budget ou de sa déclaration d impôts, la compréhension d un contrat de petit crédit, de sa caisse maladie ou de son contrat de bail. Il est basé sur l autoapprentissage, chaque participant étant appelé à mettre en pratique immédiatement les connaissances acquises durant le cours. Un accompagnement individualisé est assuré par un(e) assistant(e) social(e) de Caritas. Autre élément important, le partage d expérience vient soutenir les efforts de chacun, des liens d entraide se tissent, favorisant encore l apprentissage. Dans le cadre du Programme cantonal de prévention du surendettement, le Département de la santé et de l action sociale (DSAS) finance les cours AGIR; ils sont donc accessibles gratuitement. Peut s y inscrire toute personne qui le souhaite, qu elle soit au bénéfice d un Revenu d Insertion (RI) ou non. Le seul prérequis est de savoir lire et écrire en français sans grandes difficultés. Concernant les bénéficiaires du RI, possibilité leur est offerte de continuer en entretien individuel, c est-à-dire un suivi personnalisé appelé AGIR + qui est reconnu comme une mesure d insertion sociale (MIS) par nos autorités cantonales. Des cours ont lieu à Morges et Nyon en alternance, ainsi qu à Vevey, Orbe, Payerne et Yverdon en alternance également. Pour tout renseignement, s adresser à: Virginie Guibert, tél. 021 320 34 61, e-mail: agir@ caritas-vaud.ch Autre mesure, Tout compte fait: un accompagnement personnalisé et gratuit assumé par des bénévoles experimentés Ouverte à toute personne qui se trouve face à des difficultés de gestion de son budget, la mesure est gratuite. Caritas Vaud reçoit la demande et trouve la personne la mieux appropriée à l accompagnement. Les rencontres ont lieu dans les locaux de Caritas Vaud, autant de fois que nécessaire, à une fréquence définie par les paires «bénéficiaire-bénévole». Chaque trimestre, une rencontre est organisée entre la paire «bénéficiaire-bénévole» et la responsable de Caritas Vaud, afin de tirer un bilan et, au besoin, de réajuster les objectifs fixés. Pour tout renseignement: Rita Galvan, tél. 079 342 23 99, e-mail: rita.galvan@caritasvaud.ch Photo Silvia Voser 4/11 Caritas.mag 13

Caritas Vaud TémoignAGES Tout compte fait Apprendre à faire un budget à 70 ans, c est prendre conscience qu on ne peut pas dépenser plus que ce que l on gagne. Le début de vie de Bernadette* est assez atypique pour l époque, c est-à-dire il y a près de 70 ans. Son père quitte la famille et laisse une maman seule avec trois filles dont l aînée, Bernadette, a 10 ans et la plus petite 5 ans. L argent manque, la mère travaille en usine la journée et fait des ménages le soir. «Il arrivait parfois que nous restions au lit le dimanche quand il n y avait pas de quoi manger», raconte Bernadette, «comme dit le proverbe: qui dort dîne.» Très jeune, Bernadette, enceinte, doit se marier; un mari immature et dépensier, c est l engrenage avec des dettes qui commence malgré son emploi. A la fermeture de l usine, après 30 ans de service, elle se retrouve au chômage, la spirale continue: des cartes de crédit qui se multiplient, du retard dans les impôts, etc. Après deux ans, elle retrouve un travail, mais si mal payé que la descente aux enfers se poursuit Un jour, une lettre des impôts intitulée «Sommation avant poursuites» la fait réagir sérieusement. Elle décide de faire appel à Caritas Vaud dans le cadre de «Tout compte fait». «J ai un très bon contact avec la responsable et la dame bénévole qui m aide à gérer et rembourser mes factures, établir un budget et surtout ne plus utiliser les cartes de crédit. Je ne les détruis pas tout de suite au cas où mais lorsque le solde est à zéro, je découpe ma carte aux ciseaux, ce qui me procure une immense sensation de satisfaction, un soulagement, comme un bourgeon qui s ouvre, je respire C est difficile, mais j y arrive, je m accroche pour tenir bon. A aucun moment je n ai envie de refaire du crédit, car après avoir fait tous ces efforts pour m en sortir, ce serait reculer à nouveau. Et je m octroie des petits plaisir tels que des randonnées dans la nature, et surtout, je reste positive.» Et Bernadette de préciser «C est un cadeau de trouver ces anges gardiens bénévoles pour nous remettre sur les rails, en qui nous pouvons mettre notre entière confiance. Il ne faut pas avoir honte. Ces personnes sont sans jugement, elles ne désirent qu une chose: nous aider à nous en sortir. Cependant, nous devons aussi faire des efforts et avoir de la patience, le chemin peut être long, et il est essentiel de prendre conscience que l on ne peut pas dépenser plus que ce que l on gagne.» *prénom d emprunt Deborah Lockwood Deborah Lockwood a choisi de mettre à profit sa propre expérience pour aider les autres dans leur processus de désendettement. Enseignante en langues, Deborah Lockwood est au bénéfice d une expérience de vie peu commune: de père anglais, elle est née au Canada, a été élevée par des sœurs, a vécu à St-Domingue avant de divorcer et de revenir dans sa famille installée en Suisse. Pour elle, il en va du sens commun de ne pas s endetter. Son éducation, son statut de mère célibataire, le chômage lui ont appris qu il fallait compter et gérer avec rigueur et surtout oser demander de l aide quand la situation devient trop critique. «A St-Domingue, j ai côtoyé des personnes qui vivent vraiment au jour le jour, travaillant la journée pour nourrir la famille le soir; c est trop difficile! Avoir des dettes à rembourser, c est synonyme de vivre au jour le jour.» Lors d une période de chômage, Deborah Lockwood s engage comme bénévole à Caritas Vaud, souhaitant se rendre utile et trouver une occupation qui l aide à garder un certain équilibre relationnel et émotionnel. Parce qu elle ne connaissait rien aux finances, elle a dû apprendre à gérer un budget au plus près. Elle sait ce que veut dire se maintenir à flot et les sacrifices qu il faut faire. «Mon rôle pour Tout compte fait n est pas de résoudre les problèmes de la personne ou de prendre sur mes épaules l ensemble de sa situation, mon rôle est de lui rendre son autonomie, financière en l occurrence. Je fais en sorte que nous ayons une relation d égal à égal. Et quel cadeau lorsque la personne se sent assez forte pour se gérer seule!» Si Deborah Lockwood vit bien cet engagement, c est, dit-elle, grâce à l environnement propice mis en place par Caritas: des réunions à trois si nécessaire (le bénéficiaire, le bénévole et l assistante sociale de Caritas), des rencontres d échange entre les bénévoles de Tout compte fait de la région et le soutien de l assistante sociale. M me Lockwood a déjà accompagné quatre personnes. Quatre histoires de vie très différentes qui lui auront appris que n importe qui peut s endetter et ne plus arriver à gérer. Même lorsqu on a un bon salaire. «Il faut beaucoup de courage pour s imposer des limites et accepter le fardeau de l endettement. Et il faut du temps pour redresser ses finances, donc de la persévérance; et l émotionnel compte pour beaucoup.» 14 Caritas.mag 4/11 Photo Françoise Crausaz

Appel à votre soutien adresses Situations Appel n 339 Ils ne peuvent attendre une décision de rente pour payer des frais médicaux et dentaires M. P. est marié, 4 enfants (16, 13, 10 et 4 ans). Atteint dans sa santé, il doit bénéficier de soins médicaux régulièrement et a dû cesser son activité professionnelle (demande AI en cours). En attendant cette décision, la famille ne vit qu avec le salaire de M me P., et les factures s accumulent, dont celles des traitements dentaires des enfants. Fr. 1500. seraient un sacré coup de pouce et feraient beaucoup de bien! Merci pour vos dons! Appel n 340 Il faut nourrir les enfants malgré la défection des pensions alimentaires! M me R., âgée de 44 ans, vit seule avec ses 3 enfants (22, 11 et 3 ans). Elle est à l AI à 100 % et touche une petite rente LPP. Son ex-mari ne verse pas régulièrement les pensions, ce qui a engendré des dettes à M me R.; pour que ses enfants ne manquent de rien au niveau de la nourriture, elle a mis de côté certains paiements et se retrouve maintenant avec des factures médicales arriérées. Une aide de Fr. 1500. permettrait à M me R. de rééquilibrer le budget familial. Appel n 341 La maladie chamboule tout Depuis 2 ans, M me X. lutte contre un cancer; lorsqu elle l a appris, son mari l a quittée. M me X. est indépendante; son APG a baissé à 80 % dès fin mai. Monsieur paie les charges de la maison jusqu au divorce. Juste avant d être malade, M me X. avait pris un cabinet dans la région pour être plus près de chez elle; alors qu elle avait, dans une autre ville, un loyer moins cher, elle doit maintenant payer un loyer de Fr. 1450. pour des revenus moindres. Elle retravaille à 30 % depuis juin et va retrouver peu à peu sa clientèle une aide de Fr. 1450. pour 1 loyer lui permettrait de souffler! Appel n 343 Appel n 342 Evitons-leur de s endetter Ce jeune couple a 2 enfants de 3 et 7 ans. Seul Monsieur travaille. Il y a quelques semaines, il a été licencié à cause d une baisse de production de l entreprise. Madame est en recherche d emploi depuis de nombreux mois. La baisse de revenu engendrée par la perte de l emploi de Monsieur met cette famille en graves difficultés financières. Elle n arrive plus à assumer les 10 % des factures médicales non remboursés par l assurance maladie, ni le règlement de 2 factures de dentiste. Une aide de Fr. 1508.40 éviterait à ce jeune couple de s endetter. Fuir avec son petit enfant pour sauver sa peau Cette jeune mère a dû s enfuir de toute urgence de son pays avec son enfant de 3 ans et demie, car sa vie y est menacée. Elle pense retourner chez elle dès qu elle ne risquera plus rien, l année prochaine probablement. Ici, elle pouvait dormir chez un compatriote, mais doit s en aller et risque de se retrouver à la rue avec son enfant D ici à ce que les services officiels puissent intervenir, nous aimerions l aider ponctuellement avec Fr. 500. pour lui éviter des conditions de vie catastrophiques. Les dons récoltés pour les Tranches de vie de notre dernier magazine ont atteint: Appel n 334: Fr. 585. Appel n 335: Fr. 250. Appel n 336: Fr. 1170. Appel n 337: Fr. 735. Appel n 338: Fr. 75. Libre choix: Fr. 460. TOTAL: Fr. 3275. Centres d appui social et d insertion (CASI) Lausanne et région Ch. de la Colline 6, Lausanne, tél. 021 625 46 76 Nyon, la Côte Point-Virgule, rte de l Etraz 20, Nyon, tél. 022 361 03 84 Vevey, Riviera Rue du Clos 8, Vevey, tél. 021 923 78 50. Le Hublot (accueil de nuit d urgence): tél. 021 921 49 00 Yverdon, Nord vaudois Curtil-Maillet 23, Yverdon, tél. 024 420 33 62 La Lucarne (accueil de nuit d urgence). Toutes les nuits, de 19h à 9h Service social et consultation Service social et assainissement de dettes sur rendez-vous: Lausanne, tél. 021 320 34 61 (service social seul.) Morges, tél. 021 811 04 20 et 021 804 98 98 Nyon, tél. 022 365 77 00 (locaux CSR) Bex, lundi, jeudi, vendredi (assainiss. dettes seul.) tél. 024 557 27 27 (locaux CSR) Vevey, tél. 021 923 78 52 Permanence tél. Info-Budget: 0840 432 100 Consultation de couple/guidance parentale sur rendez-vous à Echallens, Grand-Rue 7, à Lausanne, César-Roux 8, et à Orbe, rue de la Poste 3, tél. 021 320 34 61 Ateliers d insertion et logistique (Ail) Centrale alimentaire de la région lausannoise (CARL), av. Sévelin 15, tél. 021 622 06 22 Epiceries Caritas Lausanne, Couvaloup 13 Morges, rue des Fossés 5 Renens, rue de l Avenir 9 Vevey, av. Reller 4 Yverdon, rue des Philosophes 13 Les Boutiques, tél. 021 622 06 22 Lausanne, rue de la Tour 10 et av. de Morges 33 Clarens, rue des Vergers 14 Nyon, rue de la Combe 9 Yverdon, rue de la Maison-Rouge 11 Secteur Bénévolat César-Roux 8, Lausanne, tél. 021 320 34 61 (dès le 28 octobre 021 317 59 80) Accompagner la Vie, coord. des groupes (sur appel) DUO Cours d alphabétisation et de français: Nyon, tél. 079 621 43 93 Yverdon, tél. 079 614 19 21 Gland, tél. 079 621 43 93 Orbe, tél. 079 289 10 88 Tout compte fait, Arc lémanique, tél. 079 959 37 17 reste du canton, tél. 079 342 23 99 Administration César-Roux 8, Lausanne, tél. 021 320 34 61, dès le 28 octobre: 021 317 59 80 Services en partenariat SAJE aide juridique aux exilés Rue Enning 4, Lausanne, tél. 021 351 25 51 Fondation Pro Travail, tél. 021 624 37 47 4/11 Caritas.mag 15

Caritas Vaud César-Roux 8, 1005 Lausanne, tél. 021 320 34 61 (dès le 28 octobre 021 317 59 80) Vaud