/// NOTE ETUDIANTS ET TRAVAIL REMUNERE DANS L ACADEMIE DE NANCY-METZ Méthodologie Cette analyse se fonde sur les résultats de l enquête réalisée au printemps 2010 au niveau national par l Observatoire de la vie étudiante (OVE) sur les conditions de vie des étudiants. Au total, 33 009 étudiants ont répondu à l enquête, dont 1 158 dans l Académie de Nancy-Metz. Les questionnaires ont été diffusés auprès des étudiants des universités (incluant IUT et IUFM), classes préparatoires, STS, formations d ingénieurs, écoles de commerce, formations supérieures artistiques et culturelles (relevant du Ministère de la Culture et de la Communication) et formations en soins infirmiers. L étude ci-dessous s attache à analyser plus en détail l impact des activités rémunérées exercées par les étudiants en dehors de leurs études. Au total, 12 491 étudiants sont concernés à l échelle nationale, dont 381 dans l Académie de Nancy-Metz. L analyse ci-dessous reflète ainsi uniquement les pratiques d un échantillon et ne saurait être représentative de celles des 2 355 600 étudiants en France ou des 75 000 étudiants lorrains. ETUDIANTS ET TRAVAIL REMUNERE /// ADUAN // 09.2013 1
32,9% des étudiants interrogés exercent une activité rémunérée non liée à leurs études Sur les 1 158 étudiants interrogés dans l Académie de Nancy-Metz, 43,8% exercent une activité rémunérée. Pour 75% d entre eux, cette activité n est pas liée à leurs études (soit 32,9% du total des étudiants interrogés). La majorité d entre eux (77%) exerce une seule activité non liée aux études, mais près d un quart en exerce deux ou plus. Pour 22% de ces étudiants, cette activité vient s ajouter à une activité rémunérée liée à leur cursus universitaire. L académie de Nancy-Metz se situe en deçà des chiffres nationaux issus de cette enquête : 50,1% des étudiants interrogés en France ont déclaré exercer une activité rémunérée, et pour 37,8%, celle-ci n est pas liée à leurs études. Les étudiants de l Académie de Nancy-Metz se distinguent néanmoins par le type d activités exercées en dehors de leurs études : les étudiants interrogés déclarent davantage une activité d employé de commerce (24%, contre 22% à l échelle nationale). A l inverse, en France, la première activité déclarée par les étudiants interrogés est celle de baby-sitting (27%, contre seulement 19% en Lorraine). Suivent ensuite les cours particuliers (17% en France, contre 11% en Lorraine) et l activité d animateur (12% en France comme en Lorraine). ETUDIANTS ET TRAVAIL REMUNERE /// ADUAN // 09.2013 2
Parmi les étudiants exerçant ces activités en dehors de leurs études, 41% le font de manière occasionnelle Pour la majorité des étudiants interrogés dans l académie de Nancy-Metz, cette activité non liée aux études occupe moins d un mi-temps. Elle est effectuée de manière occasionnelle pour 41% d entre eux. A l opposé, 19% déclare effectuer un temps plein. Ces chiffres correspondent aux données nationales, si ce n est que les extrêmes sont légèrement plus représentés en Lorraine (temps plein et travail occasionnel). Part des étudiants selon le temps occupé par leur activité rémunérée Ramenés à l'ensemble de la population étudiante (salariée ou non) de l'académie de Nancy-Metz, ces chiffres montrent que 20,7% des étudiants interrogés travaillent moins d un mi-temps en dehors de leurs études (13,4% de manière occasionnelle et 7,3% moins d un mi-temps). Au total, 12,2% des étudiants interrogés dans l académie de Nancy-Metz travaillent au-delà d un mi-temps hebdomadaire, un rythme souligné par différents chercheurs comme ayant une probabilité d échec beaucoup plus forte sur les études 1. Plus en détail, près d un quart des étudiants exerçant une activité en dehors de leurs études déclarent avoir effectué moins de 35h le mois précédent, soit un équivalent de 8h par semaine. Ils représentent 9,8% des étudiants interrogés dans l académie de Nancy-Metz. 50% des étudiants concernés par ces activités déclarent travailler en semaine (soit 16,6% des étudiants de l académie interrogés), et 35% le week-end (11,5% du total des étudiants). 59% d entre eux n ont pas d horaires aménagés (soit 19,5% du total des étudiants). 1 GIRET, J.-F., «L activité rémunérée des étudiants» in Les mondes étudiants, Enquête Conditions de vie 2010, La Documentation Française, 2011. ETUDIANTS ET TRAVAIL REMUNERE /// ADUAN // 09.2013 3
La fréquence des activités rémunérées non liées aux études en lien avec le niveau et la filière d études A l échelle nationale, parmi les étudiants exerçant une activité rémunérée non liée à leurs études, les étudiants en Bac+1 et Bac+2 sont ceux qui déclarent le plus exercer cette activité de manière occasionnelle (respectivement 50% et 42% d entre eux). Seuls 11% des Bac+1 et 15% des Bac+2 déclarent exercer un temps plein. On assiste à une inversion des tendances lors de la 5 e année d études : désormais, seuls 23% des étudiants déclarent travailler de manière occasionnelle, tandis que 28% d entre eux déclarent exercer un temps plein. Cet écart se creuse encore chez les Bac+6, puisque seuls 14% d entre eux déclarent travailler en dehors de leurs études de manière occasionnelle, contre 42% en temps plein. Cette inversion des tendances témoigne ainsi de l insertion progressive des étudiants dans la vie professionnelle, et ce en dehors de leur cursus. Les différentes filières (et leurs emplois du temps plus ou moins chargés) influent également sur les activités rémunérées des étudiants et leurs fréquences. 50% des étudiants interrogés en Lettres, sciences humaines et sociales travaillent en dehors de leur cursus, 20% effectuant un mi-temps ou un temps plein. De telles fréquences sont également importantes parmi les étudiants interrogés en IUFM (17% en mi-temps ou temps plein) ou suivant un cursus de commerce (12%). A l inverse, les étudiants en CPGE, formations de santé et formations d ingénieurs sont peu nombreux à travailler en dehors de leurs études (seuls 15% d entre eux en CPGE, dont 12% de manière occasionnelle). Quant aux activités occasionnelles, elles sont répandues chez les étudiants de toutes les filières. ETUDIANTS ET TRAVAIL REMUNERE /// ADUAN // 09.2013 4
Une relative corrélation entre activités rémunérées non liées aux études et origine sociale des étudiants La fréquence d exercice des activités rémunérées non liées aux études peut aussi être mise en relation avec l origine sociale des étudiants. C est ce qu a fait l Observatoire de la vie étudiante à travers ce graphique, qui montre une légère tendance des étudiants dont les parents sont ouvriers ou inactifs à exercer davantage de temps plein ou de mi-temps (respectivement 41% et 44% d entre eux, contre seulement 34% et 35% pour les étudiants dont les parents font partie des cadres et professions intellectuelles supérieures et des professions intermédiaires). Ces écarts peuvent notamment s expliquer par des ressources probablement moins assurées par les parents pour ces étudiants. Origine sociale des étudiants et fréquence d exercice des activités rémunérées non liées aux études en France Il faut cependant noter de faibles différences entre les étudiants boursiers et non boursiers interrogés sur la question du travail rémunéré. A l échelle nationale, 37,4% des étudiants boursiers déclarent effectuer une activité rémunérée en dehors de leurs études (contre 37,8% pour le total des étudiants). Les étudiants boursiers travaillent davantage de manière occasionnelle (27% effectuent moins d un mitemps, contre 24% pour les non-boursiers), tandis que les étudiants n ayant pas bénéficié d une bourse sont plus nombreux à exercer au moins un mi-temps (14% contre 11% chez les boursiers). Les étudiants bénéficiant d une seule exonération de droits d inscription et de sécurité sociale (échelon 0) travaillent davantage en dehors de leurs études (40% d entre eux) que ceux bénéficiant des plus forts échelons de bourse (34% des étudiants pour l échelon 6). ETUDIANTS ET TRAVAIL REMUNERE /// ADUAN // 09.2013 5
Parmi les étudiants exerçant ces activités en dehors de leurs études, 47% déclarent percevoir moins de 700 Les montants perçus par les étudiants interrogés coïncident avec le nombre élevé de temps partiels : 47% des étudiants exerçant une activité non liée aux études déclarent avoir perçu moins de 700 le mois précédent (soit 15,5% des étudiants interrogés dans l académie Nancy-Metz). Dans le détail, 22% déclarent avoir perçu moins de 200 (soit 7,2% des étudiants de l académie). Le ratio appliqué par l OVE pour chaque activité nous indique également les activités les plus rémunératrices pour les étudiants à l échelle nationale. Sans surprise, les activités occasionnelles (babysitting, cours particuliers, animateur) se caractérisent par les plus faibles rémunérations (moins de 460 par mois), à l opposé des activités de cadres et de professions libérales (en moyenne 2070 par mois). Montant perçu le mois précédent par les étudiants interrogés dans l Académie de Nancy- Metz Rémunération mensuelle moyenne des activités exercées pendant l'année par les étudiants à l échelle nationale ETUDIANTS ET TRAVAIL REMUNERE /// ADUAN // 09.2013 6
Un revenu qui assure aux étudiants le financement de leurs études et une indépendance à l égard de leurs parents Les étudiants interrogés dans l académie de Nancy-Metz déclarent en premier lieu que ce revenu les aide à financer leurs études (pour 49% d entre eux, contre 44% en France) et leur assure l indépendance à l égard de leurs parents (pour 43% d entre eux). Pour 35% d entre eux, ce revenu est indispensable pour vivre (chiffre que l on retrouve à l échelle nationale, avec 36%). Pour 23% d entre eux (et 24% en France), la conciliation d une activité rémunérée et des études s avère difficile. A l inverse, un tiers des étudiants interrogés déclarent exercer une activité en raison du temps libre laissé par les études. Seuls 9% d entre eux estiment que cette activité est un centre d intérêt plus important que les études, soit tout de même plus qu à l échelle nationale (6%). ETUDIANTS ET TRAVAIL REMUNERE /// ADUAN // 09.2013 7
En conclusion L exercice d activités rémunérées par les étudiants est souligné dans de nombreuses études comme ayant des effets favorables sur la réussite scolaire et universitaire, permettant notamment aux étudiants de s organiser et de se former au monde professionnel. Ces études s attachent cependant à décrire principalement les activités inscrites dans le cadre des études. A l opposé, l exercice d une activité rémunérée en dehors des études n est pas une pratique marginale et concerne, selon l enquête de l OVE, plus d un tiers des étudiants interrogés. Si ces activités restent occasionnelles pour la majorité des étudiants et contribuent avant tout à assurer un complément de financement, il ne faut pas sous-estimer l importance des activités supérieures à un mi-temps, dont le revenu est souvent indispensable aux étudiants pour vivre, et interroger leurs effets sur la réussite scolaire et universitaire. ETUDIANTS ET TRAVAIL REMUNERE /// ADUAN // 09.2013 8