Les muscles peauciers de la tête et du cou



Documents pareils
La langue, constituant la majeure partie de la partie inférieure de la cavité orale,

Articulations du coude et de l avant-bras

LE LARYNX VUE ANTERIEURE DU LARYNX : Décembre 2007 Sources Étudiantes. Faculté de Médecine Montpellier-Nîmes

Apport de la TDM dans les cellulites cervico-faciales

TUTORAT UE Anatomie Correction Séance n 6 Semaine du 11/03/2013

Recommandations régionales Prise en charge des carcinomes cutanés

FONCTION DU POUCE. Pr Gilbert VERSIER Service de chirurgie orthopédique HIA Begin ST-MANDE

Cavité buccale et système dentaire

BRUNO SAINT HUBERT FRANCAIS

Le cliché thoracique

PROTHESES PIEZOGRAPHIQUES

Dr FOUGERAIS Guillaume, formateur Génération Implant, Nantes.

DEFINITION OBJECTIFS PRINCIPES

Concours d Internat et de Résidanat

I. EXERCICES POUR LA CERVICALGIE CHRONIQUE. Exercice 1 : Posture

La technique en 7 étapes. Déroulement du mouvement. ASTA Association Suisse de Tir à l Arc. Conseil des entraîneurs

Manuel d hygiène bucco-dentaire Destiné à la formation de prophylaxistes

Échographie normale et pathologique du grand pectoral

Muscles de l'avant-bras et de la main

LIFTING CERVICO-FACIAL OU LIFTING DU VISAGE ET DU COU

Plan de traitement en massothérapie clinique Par: Roberto poirier PATHOLOGIES CERVICALES

dos La qualité au service de votre santé Avenue Vinet Lausanne - Suisse p r e n d r e s o i n d e s o n

LIFTING CENTRO-FACIAL

Lunettes et Maquillage TECHNIQUE MAQUILLAGE

Brochure Patients. Les implants dentaires : Une solution naturelle et élégante pour retrouver confiance en soi.

Retrouver une qualité de vie. Les implants dentaires : la meilleure solution naturelle. Education des patients

TACHES N 1. Escalier : Taper des pieds en faisant le crocodile, souffler, immerger le visage... S asseoir au fond de l eau, tête hors de l eau

Le PalaMeter Tout simplement astucieux.

Positionnement de l implant

Ablation de sutures. Module soins infirmiers

Activité scientifique et recherche :

TRAITEMENTS MEDICO-DENTAIRES

Item 35 : Développement buccodentaire et anomalies

Institut Régional de Réadaptation Nancy DUHAM 2010

Ressources pour l'école maternelle. Vocabulaire Grande section. Thème : le corps humain. Ressources pédagogiques. février 2014

Quel que soit le matériel d ostéosynthèse, un certain nombre de principes permettent de bien conduire le geste chirurgical

Serrer les fesses du bébé contre votre corps avec le côté de votre avant-bras (celui du petit doigt)

OP200 D ORTHOCEPH ORTHOPANTOMOGRAPH OC200 D. VT Tomographie Volumétrique OP200 D OC200 D VT. VT Tomographie Volumétrique

Suva Sécurité durant les loisirs Case postale, 6002 Lucerne. Renseignements Tél

RELEVE D ETAT DU PONT DES GRANDS-CRÊTS. On a procédé une auscultation visuelle entre le 23 et le 29 mars 2007.

Retrouvez votre Sourire! Les implants dentaires peuvent vous aider à retrouver un sourire naturel.

LES ESCALIERS. Les mots de l escalier

Mythe : Le chien est un omnivore. C'est faux!!

La syllabe (1/5) Unité intuitive (différent du phonème) Constituant essentiel pour la phonologie au même titre que phonème et trait

TUTORAT UE5 spé PB Anatomie Séance n 1 CORRECTION.

Votre conférencier. Christian Martineau

BACCALAUREAT PROFESSIONNEL PROTHESE DENTAIRE

LE TRAVAIL SUR ÉCRAN DANS LA BRANCHE DES TÉLÉCOMMUNICATIONS

LE CONTRÔLE DU FACTEUR BACTERIEN 3-POUR LE TRAITEMENT DES PARODONTITES

Item 201. Évaluation de la gravité et recherche des complications précoces chez un traumatisé crânio facial : fracture du rocher.

Conseils aux patients* Lutter activement. *pour les patients ayant subi une opération de remplacement de la hanche ou du genou

PROGRAMME DU CONCOURS D ACCES AU RESIDANAT DE CHIRURGIE DENTAIRE

L imagerie dentaire 3 D.

Apprendre en pratique - dès le début.

TECHNIQUES DE RENFORCEMENT MUSCULAIRE SOUS LA DIRECTION DE A. A. BELKHIRIA

AIDE MEMOIRE EQUIPEMENT POUR JOUEURS ESPOIRS

1 - L'examen clinique en prothèse adjointe total Plan du document: I. III.

Vivre avec une prothèse de hanche: mode d emploi. Information destinée aux patients

bouchons? Choisir ou des descoquilles

Item 262 : Migraine et algie de la face

PROTHÈSE TOTALE DE LA HANCHE - RÉÉDUCATION

ANATOMIE DE L AVANT-BRAS

Traitement chirurgical du reflux gastro-œsophagien et de la hernie hiatale

Sensibilisation à la Sécurité LASER. Aspet, le 26/06/2013

Exercices pour renforcer les muscles abdominaux après l accouchement

PROPRIÉTÉS D'UN LASER

Dents et Résines.

LES MENUISERIES INTÉRIEURES

Prévenir... les accidents des yeux

Item 262. Migraine et algie de la face. Objectifs pédagogiques

ATLAS d ANATOMIE CHIRURGICALE de la FACE et du COU

Test d immunofluorescence (IF)

LE VISAGE AUTOTRAITEMENT MYOTHÉRAPEUTIQUE. Jocelyne Rollin

Manuel de l ergonomie au bureau

Figure 1a Wasmannia auropunctata (Ouvrière), morphologie. 1 millimètre

GLOSSAIRE DU BÉTON ARMÉ

Sommaire Table des matières

Pseudotumor cerebri. Anatomie Le cerveau et la moelle épinière baignent dans un liquide clair, appelé le liquide céphalo-rachidien (LCR).

PROTHÈSE TOTALE DU GENOU - RÉÉDUCATION

La sternotomie. Conseils à suivre après votre intervention

Cette intervention aura donc été décidée par votre chirurgien pour une indication bien précise.

Les postures, l appareillage Point de vue du médecin MPR. Dr. P. LUBLIN MOREL CMPR de COUBERT 2011

Aspects cliniques et thérapeutiques des cellulites cervico faciales d origine dentaire au niveau du CHU Tlemcen

"L innovation au service de votre beaute "

CATALOGUE OEIL DENTAIRE 2015 : CHIRURGIE MUCO-GINGIVALE

Vivre avec une prothèse du genou. Conseils pratiques

Athénée Royal d Evere

Directives pour la procédure de qualification (examen partiel et examen final) pour techniciennes- et techniciens-dentistes CFC

MOUVEMENTS DE BASE (global) EN MUSCULATION. bphiver2013 Hamrouni Samy 1

Cordonniers, sigans

STRUCTURE D UN AVION

3. Artefacts permettant la mesure indirecte du débit

Nom : Groupe : Date : 1. Quels sont les deux types de dessins les plus utilisés en technologie?

Sommaire buses. Buses

Le trichiasis est un motif de

APONEVROTOMIE ENDOSCOPIQUE du Syndrome Compartimental d Effort à l Avant-bras

Collection Soins infirmiers

des giratoires en béton

Département de chirurgie dentaire Service de parodontologie Dr ZAGHEZ M. Polycopies de parodontologie

Jean Dubuffet AUTOPORTRAIT II

Transcription:

Les muscles peauciers de la tête et du cou 1 GENERALITES Les muscles de la tête sont essentiellement attachés au squelette facial. Ils sont à l origine de l expression du visage. Certains muscles assurent par ailleurs des fonctions sphinctérienne, dilatatrice et masticatrice. Les muscles peauciers possèdent un certain nombre de caractères communs: Tous les muscles peauciers sont innervés par le nerf facial. Ils présentent dans leur forme typique, une insertion fixe souvent osseuse et une insertion cutanée mobile sur la face profonde de la peau, qu ils mobilisent.. L insertion osseuse peut être remplacée par une insertion fibreuse ou périostée. Ils sont disposés radialement ou concentriquement autour des orifices agissant comme dilatateurs ou constricteurs. Ce sont les muscles de la mimique, responsables de l expression du visage. De façon un peu artificielle, on classe les muscles faciaux de la tête et du cou en deux plans, un plan profond (muscles orificiels) et un plan superficiel ou système musculo-aponévrotique superficiel (SMAS). La plupart des muscles faciaux n ont pas de gaine aponévrotique bien définie, en dehors du platysma. L importance de la musculature faciale est très variable d un sujet à l autre. La paralysie du nerf facial est responsable d altérations importantes et visibles de la physionomie du visage. Le SMAS est une structure anatomo-chirurgicale strictement superficielle dérivée du platysma primitif ne présentant aucune insertion osseuse. Il est composé principalement du muscle platysma, du muscle risorius et de leurs expansions. EMBRYOLOGIE. La musculature cutanée du visage et son fascia dérivent du mésenchyme du deuxième arc branchial, ou arc hyoïdien, dont le nerf est le nerf facial. Les cellules des crêtes neurales de la région rhombencéphalique migrent dans le mésoblaste des deux premiers arcs branchiaux à partir du 35 ème jour pour participer à l histogénèse des muscles peauciers de la face. Le blastème musculaire, issu du mésenchyme de l arc hyoïdien s étend dans la région la région céphalique en avant et en arrière du méat acoustique. L ébauche postérieure donnera le peaucier occipital et les muscles annexés à l auricule. L ébauche antérieure est à l origine des autres muscles peauciers de la face. La musculature peaucière est différentiée vers le 50ème jour. Le peaucier antérieur s individualise en deux couches : un peaucier profond qui formera les muscles de l orifice buccal et un peaucier superficiel qui fournira les muscles péri-orificiels de l œil, du nez et le platysma. CLASSIFICATION Les muscles peauciers de la face et du cou se répartissent en six groupes : Les muscles épicrâniens Les muscles annexés à l auricule Les muscles annexés à l orifice orbitaire Muscles annexés au nez et aux sourcils

Muscles annexés aux lèvres Muscle platysma 2 1/Les muscles épicrâniens. Au nombre de 2 de chaque côté, ces muscles reposent sur la calvaria, ce sont les muscles du scalp, ils sont minces, aplatis, pair et symétriques. Le muscle occipito-frontal arme le cuir chevelu dans le sens antéropostérieur, le muscle temporo-parietal dans le sens transversal. Les muscles occipito-frontaux sont des muscles digastriques, formés par deux parties charnues (ou ventres), réunies par une partie intermédiaire aponévrotique: la galéa aponévrotique. Les muscles temporo-pariétaux peuvent être considérés comme des prolongements antéro-supérieurs des muscles auriculaires antérieurs. Ces deux muscles reposent sur la galéa-aponévrotique et sont fixés de manière lâche sur le périoste sous-jacent, mais par contre ils sont fortement adhérents au cuir chevelu. a/la galéa aponévrotique ou aponévrose epicraniennne. C est une lame fibreuse en forme de casque moulant la parite supérieure de la face externe de la calvaria. Elle donne insertion à sa périphérie aux muscles occipito-frontaux, temporo-pariétaux et auriculaires. Elle descend jusqu aux régions mastoïdienne et infra-temporale. Elle est séparée de l épicrâne par l espace épicrânien rempli de tissu celluleux lâche (dépourvu de graisse) permettant sa mobilisation; Elle adhère au cuir chevelu par des tractus fibreux qui déterminent entre eux des petites logettes contenant des lobules graisseux sensibles au régime alimentaire. L essentiel des vaisseaux du cuir chevelu se trouve dans cette zone cellulo-graisseuse, ceux-ci peuvent fortement adhérents par leurs parois aux tractus fibreux qui les entourent. Applications : C est dans l espace épicranien que vont se développer les épanchements sérosanglants dans les traumatismes du crâne. L adhérence des vaisseaux aux tractus fibreux du cuir chevelu a pour conséquence un saignement abondant et prolongé lors d une plaie du cuir chevelu car les vaisseaux ne peuvent se fermer. Les plaies du cuir chevelu intéressant la galéa aponévrotique ont une tendance spontanée à béer, chaque partie frontale et occipitale tirant une berge de la plaie dans une direction différente; la galéa doit impérativement être suturée. Les hématomes ou les abcès sub-galéaux, développés par exemple après un traumatisme fermé de la tête, diffusent sous la galéa; comme celle-ci est fixée en arrière à la ligne occipitale suprême et adhère latéralement à l arcade zygomatique, ces collections de sangs ou de pus ont tendance à diffuser vers l avant et à s extérioriser au niveau des paupières supérieures et de la racine du nez. b/le muscle occipito-frotal.

3 Il est médian et formé de deux ventres frontaux et occipitaux séparés par la galéa aponévrotique. C est, en fait un muscle digastrique dont la partie intermédiaire est constitué par la galéa. Le ventre frontal se fixe d une part sur la face profonde du derme supra orbitaire, dans les téguments du front et du sourcil au niveau duquel, les fibres musculaires croisent perpendiculairement les fibres de l orbiculaire, à travers le coussinet adipeux de cette région (insertion mobile). D autre part par son bord supérieur curviligne au bord antérieur de la galéa aponévrotique sur une ligne concave en bas et en avant (insertion fixe). Les deux corps musculaires droit et gauche sont pratiquement confondus sur leurs bords internes. Le ventre occipital recouvre une partie de l écaille de l occipital; il s insère sur les lignes nucales suprêmes, sur la face externe des processus mastoïdes d une part (insertion fixe). Sur les deux tiers externes du bord postérieur de la galéa aponévrotique d autre part (insertion mobile). L espace central, trapézoïdal, est comblé par le fascia superficialis. Innervation :Le nerf facial. Vascularisation. : Elle est assurée par les branches terminales de l artère temporale superficielle Action : Il est avant tout tenseur de la galéa aponévrotique. La tension du ventre occipital permet l obtention d un point fixe, en haut et en arrière, pour que le ventre frontal devienne élévateur des sourcils. Les yeux sont dits: écarquillés et le front plissé: C est la mimique de l émerveillement chez l enfant ou de l étonnement. Il mobilise également le cuir chevelu dans le sens antéropostérieur. c/le muscle Temporo-pariétal. Très inconstant et très peu développé. Il joue pratiquement le même rôle dans le sens transversal que l occipito-frontal dans le sens longitudinal. Il est situé dans la région temporale antérieure où il prolonge en fait le muscle auriculaire supérieur en rayonnant vers la galéa. En bas, il s insère sur la face profonde des téguments en avant de l auricule. 2/Les muscles annexés à l auricule On distingue deux groupes de muscles: Le groupe des muscles intrinsèque de l auricule, ce sont, en principe, des constricteurs de l auricule. Le groupe des muscles extrinsèque de l auricule, ce sont, en principe, des dilatateurs de l auricule. En fait, chez l homme, ces muscles sont très peu actifs. Chez l animal, leur action permet de fermer, d ouvrir ou d orienter l auricule. a/muscles intrinsèques Ils sont très peu développés chez l homme et n ont de valeur expressive. Grand muscle de l hélix: Il s insère sur le pied de l hélix et s étend vers la partie supérieure et arciforme de l hélix. Petit muscle de l hélix: Il est situé dans la partie horizontale de l hélix. Muscle du Tragus:

4 Il tapisse la paroi superficielle du tragus. Muscle de l antitragus: Il tapisse la paroi superficielle de l antitragus. b/muscles Extrinsèques La musculmature extrinsèque est constituée de trois muscles pairs et symétriques: Le muscle auriculaire antérieur. Le muscle auriculaire postérieur. Le muscle auriculaire supérieur. Sur le plan expressif l activité de ces muscles est limitée et variable selon les individus. Le muscle auriculaire antérieur. Il est situé en avant de l oreille, dans la partie inférieure de la région temporale, un peu au-dessus de l arcade zygomatique, il a une forme rayonnée. Sa face superficielle est recouverte par les vaisseaux temporaux et la graisse péri auriculaire; sa face profonde repose sur le fascia temporal d où il naît. Les insertions postérieures se réalisent sur la face profonde des téguments en regard de la face profonde de l épine de l hélix et sur la partie antérieure de la conque. Les insertions antérieures sont confondues avec celles du muscle temporo-pariétal sur la galéa aponévrotique. Ce sont les insertions postérieures qui sont mobiles, la galéa sert de point fixe aux insertions antérieures. Action : Il est protracteur de l hélix donc théoriquement dilatateur du MAE. Le muscle auriculaire supérieur. C est le muscle auriculaire le plus développé, il est quadrangulaire, étalé dans la région pariétale inférieure. Les insertions supérieures se font sur le bord latéral et inférieur de la galéa aponévrotique (insertion fixe). Les insertions inférieures se font au niveau de l auricule, dans la fosse de l hélix (fossette naviculaire et éminence scaphoïde). Action : Il est large, radié et il est élévateur de l auricule donc théoriquement dilatateur du MAE. Le muscle auriculaire postérieur. C est le seul à ne pas s insérer sur la galéa aponévrotique. Il est situé dans la région mastoïdienne, en arrière de l oreille. Il a une structure radiée en arrière. Il est constitué de deux faisceaux qui s insèrent, d une part (insertion fixe) sur le processus mastoïde et la partie voisine de l occipital et du fascia du sterno-cléïdo mastoïdien, et d autre part (insertion mobile) à la face profonde des téguments de la convexité de la conque. Il est rétracteur de l auricule et donc théoriquement dilatateur du MAE. Innervation. :Le nerf facial. Action des muscles auriculaires extrinsèques. Ces muscles sont disposés en demi-cercle autour de l oreille. Prenant leur point fixe sur les os ou sur la galéa aponévrotique, ils tirent sur l auricule dans le sens des rayons que représentent leurs fibres. o L auriculaire antérieur est pro tracteur. o L auriculaire supérieur est un élévateur direct.

5 o L auriculaire postérieur est rétracteur. o Tous sont dilatateurs du méat acoustique externe. Leur action est purement théorique; tandis que beaucoup d animaux peuvent dilater et resserrer l orifice de l oreille et surtout diriger celle-ci à la recherche des sons, au point, que le chat n a pas moins de vingt-cinq muscles actifs, l homme a perdu cette faculté. 3/Les muscles annexés à l orifice orbitaire Les muscles des paupières et des sourcils ont tous pour action: - Soit de rétrécir la fente palpébrale - Soit d agrandir cet orifice Les premiers sont des constricteurs, ils comprennent l orbiculaire de l œil, le corrugateur l abaisseur du sourcil et le procérus. Les seconds sont des dilatateurs de la fente palpébrale et, en dehors de la partie palpébrale de l orbiculaire de l œil, font partie des muscles annexés aux organes sensoriels innervés par d autres paires crâniennes que le VII. a/muscles orbiculaire de l oeil C est un muscle plat, disposé en ellipse à grand axe transversal autour de la fente palpébrale. Pair et symétrique, c est un muscle sphincterien, constitué de faisceaux aplatis elliptiques se recouvrant imparfaitement à la manière des tuiles d un toit. On distingue dans chaque orbiculaire trois portions fonctionnellement bien différentes: La portion palpébrale. La portion palpébrale du muscle est limitée la paupière même. Elle est composée de demi anneaux charnus s insérant par leurs extrémités sur le ligaments palpébraux latéral et médial. Cette portion de l orbiculaire repose sur la convexité du globe oculaire repose sur une structure de soutien, le tarse des paupières (tarse supérieur et tarse inférieur). Les cartilages tarses qui constituent le squelette des paupières ont la forme générale de 2 croissants qui se regardent par leur concavité et sont attachés à leurs extrémités, à une bandelette fibreuse appelée ligaments palpébraux médiaux et latéraux. Le ligament palpébral médial se divise en deux faisceaux direct et réfléchi s insérant sur l os lacrymal en arrière et le processus frontal du maxillaire en avant. Ces deux faisceaux déterminent un espace occupé par le sac lacrymal. Le ligament palpébral latéral s insère sur le processus frontal de l os zygomatique. La partie palpébrale de l orbiculaire est constituée de faisceaux musculaires disposés en 4 lames: 1- Portion marginale pré-cillaire, borde la paupière en avant des cils. 2- Portion marginale rétro-cillaire, même trajet en retrait. 3- Portion pré-tarsale, tapisse le dessus du septum. 4- Portion pré-septale, tapisse le dessus du septum. La portion orbitaire

6 La portion orbitaire, portion secondaire, entoure l arcade orbitaire en dehors des paupières; elle forme un anneau unique et presque complet à insertion osseuse. Celle-ci n a que des insertions internes: o L une supérieure qui s étend de l incisure supra orbitaire au ligament palpébral interne. o L autre inférieure qui s étend du ligament palpébral interne au foramen infra orbitaire. Les fibres charnues issues de ces deux origines contournent sans s y fixer la cavité orbitaire formant une ellipse. Action de l orbiculaire des paupières. Le relâchement de la portion palpébrale ferme l œil en rapprochant l une de l autre les paupières supérieures et inférieures. Cette fermeture se fait sans effort (sommeil, clignement de l œil), aidée par la pression atmosphérique qui suffit à maintenir l occlusion de l œil. Son antagoniste est constitué par le releveur de la paupière supérieure. La portion orbitaire se contracte dans l occlusion avec effort: lumière vive, danger pour l œil, vision des myopes, travail minutieux; ainsi que dans tous les actes qui entraînent une expiration forcée tels que: pleurs, cris, rire, toux ou vomissements. Applications cliniques Comme tous les muscles peauciers, l orbiculaire de l œil est innervé par le nerf facial. Lors d une paralysie faciale, Ie muscle est atonique alors que son antagoniste: le releveur de la paupière supérieure, innervé par le nerf oculomoteur (nerf occulo-moteur), maintiendra l œil ouvert. La portion lacrymale Elle a pour origine la crête lacrymale postérieure de l os lacrymal. De là, ses fibres se dirigent en avant et en dehors sur la face postérieure du tendon réfléchi du ligament palpébral médial pour se terminer sur la face profonde du tarse supérieur et inférieur. Il existe, de façon inconstante, un muscle lacrymal antérieur situé à la face profonde du tendon direct. Action C est l antagoniste de l orbiculaire. Le mécanisme est le suivant: la contraction de l orbiculaire dilate le sac lacrymal et relâcla portion lacrymale de l orbiculaire en écartant le tendon direct du tendon réfléchi. Une fois la contraction de l orbiculaire terminée, la portion lacrymale se contracte vidant le sac lacrymal. Applications cliniques Dans les paralysies faciales, l atteinte du muscle lacrymal postérieur se traduit par l impossibilité d évacuation des larmes dans les canalicules lacrymaux et dans le sac lacrymal, entraînant ainsi un écoulement permanent des larmes sur les joues: épiphora. Il en est de même dans les dacryocystites (inflammation du sac lacrymal). 3/Les muscles annexés au nez et aux sourcils

7 Certains des muscles annexés au nez et aux sourcils participent aussi à la protection du globe oculaire comme les corrugateur, l abaisseur du sourcil et le procerus. Les autres agissent sur l orifice narinaire. a/muscle corrugateur du sourcil Ce muscle s insère en bas (insertion fixe), sur le processus nasal du frontal, un peu au-dessus de la suture naso frontale. Il se termine en haut (insertion mobile) sur la face profonde de la peau des 2/3 internes du sourcil, en intriquant ses fibres avec celles du frontal. Action Il fronce les sourcils en les rapprochant et en déterminant des rides verticales inter sourcilières. Expression caractéristique de la douleur, de l impatience et de la colère. Il faut noter que l on ne retrouve pas ce muscle chez les autres mammifères. b/muscle abaisseur du sourcil Inconstant, c est un petit muscle triangulaire, à sommet inférieur; il se fixe en bas (insertion fixe), sur la face antérieure du processus frontal du maxillaire, immédiatement au-dessus du ligament palpébral interne; il se termine en haut (insertion mobile), à la face profonde de la peau de la tête du sourcil et de la glabelle où il entrelace ses fibres avec celles du frontal et du corrugateur. Action : Il abaisse la tête du sourcil. c/muscle Procerus C est un muscle pair et symétrique qui forme une bandelette musculaire appliquée sur la partie supérieure du nez. L insertion fixe se réalise sur le cartilage latéral du nez et sur les os nasaux dans leurs extrémités inférieures et internes. L insertion mobile concerne les téguments en regard de la glabelle. Action : Il tend à abaisser la peau du front et la tête du sourcil entraînant une plicature sur la racine du nez et rétrécissant l angle interne de la fente palpébrale. C est la mimique de la douleur ou de la menace, on retrouve aussi son action chez les porteurs de lunette qui cherche à repositionner les montures plus basse sur le nez. d/muscle nasal Ce muscle est constitué de deux portions : La portion transverse Cette portion du muscle est placé transversalement sur la partie moyenne du nez, au-dessus du sillon de l aile du nez. Il naît de part et d autre de l arrête du nez par des fibres charnues (insertion fixe). Ses fibres charnues se dirigent obliquement en convergeant vers les téguments du sillon naso-labial (insertions mobiles). Action : Sa contraction attire l aile du nez en haut et en dehors, autrement dit, il retrousse la narine, mais il est surtout un muscle sensuel. Duchenne l a nommé le muscle de la lascivité, il vaudrait mieux dire de la sensualité, car il exprime toutes les nuances de la volupté, depuis les sensations délicates jusqu à la passion. Il est donc dilatateur de l orifice des narines. La portion alaire Ce muscle occupe l aile du nez; c est un tout petit muscle souvent atrophié chez l homme. Sa forme est celle d un triangle vrillé au sommet dirigé en avant, en haut et en dedans.

8 Il se fixe (insertion fixe) aux téguments du sillon nasolabial où il se confond avec le dépresseur du septum nasal et du nasal. Il se termine (insertion mobile) en avant sur toute l étendue du bord inférieur de l aile du nez. Action du muscle dilatateur de la narine. Action : c est un dilatateur vrai. Il écarte l aile du nez de la ligne médiane et agrandit la courbe que dessine l orifice de la narine. e/muscle abaisseur du septum nasal C est un petit muscle aplati, tronconique. Il est tendu du maxillaire à la base de l orifice narinaire. On le rencontre immédiatement en incisant la muqueuse en regard de l incisive latérale. Il se fixe en bas (insertion fixe) au niveau des saillies alvéolaires de l apex de l incisive latérale et de la canine. De là les fibres divergent pour se terminer (insertion mobile) à la face profonde de la peau, du septum nasal, au bord postérieur de la narine jusqu à l aile du nez. Action : Il est essentiellement abaisseur de l aile du nez et du septum nasal qu il tire en bas, provoquant une diminution du diamètre transversal de la narine. Il provoque un nasonnement de la voix. Dans la mimique, il accompagne les expressions de sévérité, de timidité, les émotions tristes, la douleur physique ou lorsque nous nous soustrayons à une mauvaise odeur. Application clinique : Lors des chirurgies de pleine épaisseur dans la région des apex des incisives, il est systématiquement désinserré. Lors des infiltrations para apicales au niveau des incisives l aiguille peut provoquer des déchirures musculaires particulièrement douloureuses. 4/Les muscles annexés aux lèvres Les muscles annexés aux lèvres sont dilatateurs ou constricteurs de la fente orale. Certains de ces muscles sont considérés comme intrinsèques puisque leurs insertions sont strictement labiales ( orbiculaire interne, muscle compresseur des lèvres et muscles incisifs) d autres, sont considérés comme extrinsèques car une de leurs insertion se fait à distance des lèvres et leurs terminaisons constituent l orbiculaire externe des lèvres. On distingue : Le muscle orbiculaire de la bouche Les muscles incisifs Le muscle compresseur des lèvres Le muscle mentonnier a/ Le muscle orbiculaire de la bouche Le muscle orbiculaire de la bouche est constitué de deux portions de fonction opposée et d organisation différente : L orbiculaire interne C est la portion intrinsèque du muscle. Il est constitué de fibres arciformes propre à chaque lèvre et anatomiquement et physiologiquement. Distinctes. L ensemble forme un anneau compact qui occupe la face profonde des lèvres. Les fibres de la lèvre supérieure affectent la forme générale d un arc à concavité inférieure. À chaque extrémité, elles se dirigent en bas et en dehors vers la lèvre inférieure.

9 Les fibres de la lèvre inférieure sont presque horizontales et coupent les fibres issues de la lèvre supérieure en dessous de l angle oral. Sur une coupe sagittale, les fibres de l orbiculaire interne affectent la forme d un «L» dont la concavité regarde en haut et en avant pour la lèvre supérieure et en bas et en avant pour la lèvre inférieure. Dans la concavité du «L» se logent les fibres de l orbiculaire externe. Action : On peut distinguer différents degrés dans l occlusion des lèvres: - L occlusion simple, sans effort, consistant au simple rapprochement des lèvres effectué par l orbiculaire interne. Les moitiés supérieure et inférieure, prenant appui sur les extrémités cutanées, redressent leur courbure (de la même manière que se fait l occlusion des paupières), ce qui se traduit par le rapprochement des lèvres et la formation de petits plis verticaux au niveau de la muqueuse du bord libre. - L occlusion avec effort se traduit par le rapprochement des angles et la projection des lèvres en avant avec l aspect caractéristique de «O» ou de «cul-de-poule».il intervient aussi dans la succion avec le muscle compresseur des lèvres, ainsi que dans la préhension des aliments, dans la mastication et dans la prononciation du «O» et du «U». L orbiculaire interne intervient aussi dans l acte de siffler, souffler, cracher et dans le baiser. C est par l orbiculaire interne que l on pince les lèvres et par l externe que les lèvres sont projetées en avant (dans la moue). L orbiculaire externe Ce n est pas un muscle à proprement parler car il est constitué par des fibres fournies par différents muscles à la lèvre supérieure et inférieure. - Au niveau de la lèvre supérieure : l abaisseur de l angle oral, le faisceau inférieur (ascendant) du buccinateur, le releveur de la lèvre supérieure. - Au niveau de la lèvre inférieure : le releveur de l angle oral, le faisceau supérieur (descendant) du buccinateur et, l abaisseur de la lèvre inférieure. Le Risorius de part son orientation n est annexé ni à la lèvre supérieure ni à la lèvre inférieure car il est horizontal et se termine à l angle de la bouche. Le muscle Risorius Encore appelé muscle rieur, ce petit muscle inconstant, spécifique de l homme, est situé à la partie moyenne de la joue. Triangulaire, à base postérieure, il se fixe: - En arrière (insertion fixe), sur le fascia parotidien en avant du bord postérieur de la mandibule ou sur le fascia massétérique. - De là, le trousseau musculaire grêle se dirige horizontalement, - Pour se terminer (insertion mobile) à la face profonde de la peau de l angle oral, un peu en dehors.

10 Action : Très superficiel, il est en contact direct avec la face profonde de la peau. Très développe chez le nourrisson et persistant chez certains adultes, sa contraction entraîne la formation d une fossette sur la joue, juste en dehors de l angle oral. Il écarte les angles des lèvres, provoquant le sourire. Le muscle Grand zygomatique Il est allongé, rubané et plus développé que le petit zygomatique. Il occupe la partie centrale de la joue et il est tendu depuis la pommette et l angle oral dans l espace compris entre le petit zygomatique et le risorius. - Il se fixe en haut (insertion fixe) par de petits faisceaux tendineux sur la face latérale du zygomatique près de l angle postérieur ou temporal. - Après un trajet oblique en bas et en avant: il se termine (insertion mobile) sur l angle oral, d une part au niveau de la face profonde de la peau, d autre part au niveau de la muqueuse. Action : - Sa contraction entraîne l ascension en haut et en arrière de l angle oral. - Il agit comme dilatateur de la bouche dans la préhension des aliments et la respiration difficile. - Son rôle dans la mimique est considérable: contracté seul, il est le muscle de la grimace; en association avec les releveurs de la lèvre supérieure et de l aile du nez, il est le muscle de la joie et en traduit tous les degrés et toutes les nuances. Le muscle Petit zygomatique Ce muscle constitue avec les releveurs superficiel et profond, un complexe musculaire appelé le carré supérieur (par analogie au carré inférieur ou carré du menton ou abaisseur de la lèvre inférieure). Ces muscles ont une similitude de direction, d insertion et une synergie de fonctionnement. - Le petit zygomatique se fixe en haut (insertion fixe) sur la face latérale de l os zygomatique, en avant des insertions du grand. - De là, il se dirige obliquement en avant. - Il se termine en bas (insertion mobile) sur la face profonde de la peau de la lèvre supérieure, un peu en dedans de l angle oral et en dehors du releveur propre. - Au niveau de l os zygomatique, le petit zygomatique entremêle ses fibres avec la partie orbitaire de l orbiculaire des paupières, ce qui fait qu il n est pas possible de cligner de l œil sans soulever l angle oral. Action : Il élève en haut et en dehors, la partie externe de la lèvre supérieure. En association avec le grand zygomatique il soulève l angle oral déterminant une expression joyeuse.

11 Le muscle releveur de la lèvre supérieure et l aile du nez Il est allongé, étroit et souvent grêle. Il est plus large à sa partie inférieure et occupe le sillon naso-labial. - Il s insère en haut, d une part, sur la face latérale du processus frontal du maxillaire et sur la face antérieure du processus nasal du frontal et d autre part sur le bord inférieur de l orifice orbitaire, au dessus du foramen infra-orbitaire. - De là il se dirige verticalement puis en s évasant le long du sillon naso-labial. - Il se termine en bas: sur les téguments de la partie postérieure de l aile du nez (faisceau nasal) et sur la peau de la lèvre supérieure, à mi-distance entre la crête philtrale et l angle oral (faisceau labial). Action : Il est élévateur de l aile du nez et de la lèvre supérieure. Il est dilatateur des narines. Le muscle releveur de l angle oral Profondément situé. C est un muscle quadrilatère peu épais qui occupe la fosse canine. Il se fixe en haut (insertion fixe) sous le foramen infra-orbitaire par des fibres charnues sur une largeur de 15 à 20mm. De ces origines, le corps charnu se dirige en bas et en dehors vers l angle oral en diminuant notablement de largeur. Il se termine (insertion mobile): - À la peau de l angle oral par un court faisceau; - et par un faisceau radié, à la lèvre inférieure sur toute son étendue, jusqu à la ligne médiane et un peu au-delà. Action : Normalement oblique en bas et en dehors, le corps musculaire devient vertical dans les bouches étroites car il se dirige toujours vers l angle oral. Il tire donc l angle oral en haut et en dedans par son faisceau commissural. Par son labial, il tire la lèvre inférieure en haut et la plaque contre le rempart alvéolaire. Si, chez les carnassiers, sa contraction découvre largement la canine maxillaire, chez l homme, en fonction des combinaisons avec les autres muscles, il réalise une expression amère, une attitude haineuse ou féroce. Application clinique Au cours des empreintes l action du releveur de l angle oral se traduit par un raccourcissement du vestibule incisivo-canin mandibulaire dans le sens transversal et dans le sens vertical.

12 Le muscle abaisseur de l angle oral Muscle large, aplati, triangulaire, à base inférieure, il s étend de la mandibule au niveau de l angle oral et à la lèvre supérieure. - Il se fixe en bas (insertion fixe), en dessous du foramen mentonnier près du bord inférieur de la mandibule. De là, les fibres musculaires se dirigent en haut et un peu en dedans en se rétrécissant progressivement, pour se terminer (insertion mobile) par 3 faisceaux: o Un court faisceau à l angle oral. o Un faisceau radié à l hémi lèvre supérieure sur toute son étendue débordant même la ligne médiane. o Enfin, un faisceau nasal qui va s attacher sur tout le bord inférieur des narines depuis l aile du nez jusqu au philtrum. Action : Il tire en bas et un peu en dehors l angle oral, en même temps il tire la lèvre supérieure vers le bas en la plaquant contre le rempart alvéolaire maxillaire et sur l orifice narinaire pour l ovaliser. Il exprime la tristesse, le dégoût. Application clinique. Au cours des empreintes en prothèse, il réduit le vestibule incisivocanin maxillaire dans le sens vertical et transversal en plaquant la lèvre contre le rempart osseux. Le muscle abaisseur de la lèvre inférieure Situé juste au dessus de l abaisseur de l angle oral et de lèvre supérieure, ce muscle très mince et très pâle occupe la partie latérale du menton et de la lèvre inférieure. - Il se fixe en bas (insertion fixe) au-dessous du foramen mentonnier, depuis la canine jusqu à la première molaire qu il dépasse rarement. - De là, les fibres musculaires, disposées en fascicules parallèles, se dirigent obliquement en haut et en dedans, pour se terminer sur la lèvre inférieure (insertion mobile) sur la face profonde des téguments de la lèvre inférieure et dont les fibres les plus internes s entrecroisent avec celles du muscle controlatéral. Action : Il abaisse la lèvre inférieure en déversant en dehors son bord libre. Associé à l abaisseur de l angle oral et de la lèvre supérieure, il exprime le dégoût et la tristesse. Avec le platysma, il exprime la terreur. Le muscle Buccinateur Large, aplati, grossièrement quadrilatère, ce muscle occupe la partie profonde de la joue dont il constitue l armature. Bien qu ayant toutes les caractéristiques des muscles faciaux, il interfère peu dans la physionomie et a essentiellement un rôle digestif. Ses origines (insertions fixes) se font par 3 insertions distinctes: horizontales réunies par une verticale: - En haut, sur la face externe du rempart alvéolaire en regard des molaires: - En arrière, sur le bord antérieure du raphé bucco-pharyngien ( représenté par le ligament ptérygo-mandibulaire quand il existe)

13 - En bas, sur la table externe de la mandibule, en regard des molaires jusqu au voisinage foramen mentonnier. De leurs origines, ces 3 faisceaux se dirigent vers l angle oral (insertions mobiles): - Les fibres maxillaires ont un trajet en bas et en avant pour se terminer dans la lèvre inférieure: - Les fibres moyennes ont un trajet horizontal jusqu à l angle oral; - Les fibres mandibulaires. Après un trajet oblique en haut et en avant s épuisent dans la lèvre supérieure. Le fascia du muscle buccinateur. La face externe du buccinateur est recouverte d une aponévrose de revêtement comme le sont les muscles masticateurs. Cette lame fibreuse, dense et épaisse en arrière s amincit progressivement vers l avant pour devenir mince et celluleuse en abordant l angle oral où elle se perd. En arrière, elle se continue avec l aponévrose peripharyngienne et adhère au bord du fascia massétérique par un feuillet aponévrotique horizontal qui constitue la face inférieure de la loge du corps adipeux de la joue. Action : Par sa contraction, il attire l angle oral en arrière et en dehors. Il est l antagoniste de l orbiculaire des lèvres. Son action essentielle est dans la mastication, en ramenant les aliments entre les arcades dentaires. D autre part, il joue un rôle dans l action de siffler et de souffler. Il a une fonction expressive très réduite et s associe à d autres muscles pour exprimer le rire ironique ou la colère concentrée. Applications cliniques. Le muscle buccinateur intervient sur la profondeur des vestibules jugaux maxillaire et mandibulaire de façon active ou passive. Mobilisation passive: L ouverture buccale entraîne la mise en tension du rideau buccinateur suivi d une réduction en profondeur et en largeur des vestibules jugaux dans les secteurs molaire maxillaire et mandibulaire. Mobilisation active : C est plus un muscle viscéral que peaucier. Si la bouche est vide et les lèvres relâchées, il tire horizontalement en dehors la fente orale formant ainsi des rides concentriques très accentuées chez le vieillard. Si les lèvres sont jointes, cette contraction se traduit sur les joues par la formation d un creux, comme si le buccinateur s enfonçait dans la cavité buccale. Si la bouche est pleine, le buccinateur, en se comprimant, expulse les aliments vers le pharynx. b/ Les muscles incisifs Muscles incisifs supérieurs et inférieurs sont des muscles associés: adducteurs des lèvres. Ces petits muscles sont au nombre de 4 (2 à la lèvre supérieure 2 à la lèvre inférieure). Ils sont adducteurs des commissures des lèvres et complètent l action de l orbiculaire.

14 Les incisifs supérieurs Situé dans la partie profonde de la lèvre supérieure, ils s insèrent: - En dedans (insertion fixe) sur le rempart alvéolaire entre l incisive latérale et la canine. - De là, les fibres charnues se dirigent en bas et en dehors en décrivant une courbe à concavité inférieure, - Pour se terminer (insertion mobile) dans la peau de la lèvre, au voisinage de l angle oral. Les incisifs inférieurs Plus petits que les incisifs supérieurs, ils leur sont parfaitement symétrique. Les 4 incisifs dessinent 4 arcs correspondant aux 4 quarts des lèvres dans leur portion périphérique. Action des muscles incisifs. Ces muscles existent déjà chez tous les mammifères non-primates. Leur rôle est de porter les commissures en dedans et en avant, déterminant une pro traction des lèvres. Ils fonctionnent toujours en synergie avec l orbiculaire interne dans la succion, le baiser, la moue... c/ Le muscle compresseur des lèvres Il est constitué par des fibres à direction antéropostérieure. Il se fixe sur la partie cutanée du contour labial, en regard des dix premières rangées de follicules pileux. De leur origine, les fibres irradient vers la profondeur entre les fibres de l orbiculaire interne. Action : Sa contraction amincie les lèvres en provoquant un enroulement interne de celles-ci. - C est le muscle de la tétée. Chez le nouveau-né: le mamelon est saisi par l orbiculaire interne et les incisif, le plan dur ainsi formé permet la contraction du compresseur des lèvres qui comprime la lèvre d avant en arrière à la manière d un rouleau compresseur, rapprochant les ourlets cutaneo-muqueux supérieur et inférieur. - En dehors de la succion, son rôle est d amincir et de durcir les lèvres. Il intervient dans le sifflement et la prononciation des consonnes labiales. d/ Le muscle mentonnier Faisceau musculaire puissant, de forme conoïde, paramédian, ce muscle occupe la région mentonnière. Il se fixe en haut (insertion fixe) sur la table osseuse en regard de l incisive latérale et de la canine en dessous de l incisif. De là, les fibres divergent en bas et en avant, en éventail pour se terminer (insertion mobile) à la face profonde de la peau du menton. Action : Ce muscle n a aucune action sur la lèvre inférieure, il relève la peau du menton et secondairement abaisse la lèvre inférieure. C est le muscle du marmonnement.

15 5/Le platysma Muscle large, mince, quadrilatère, il occupe la partie antero-laterale du cou. Plus large en bas qu en haut, il est tendu depuis le bord inférieur du corps de la mandibule en haut à la région claviculaire en bas (depuis l acromion jusqu au sternum). Insertions supérieures. Elles sont à la fois cutanées et muqueuses et se fixent: o Par des fibres antérieures au niveau de la face profonde des téguments du menton et sur la protubérance mentonnière; o Par des fibres moyennes, au-dessus du bord inférieur de la mandibule, depuis l éminence mentonnière jusqu à la partie moyenne du corps de la mandibule, sans atteindre les insertions du muscle masséter. o Enfin, par des fibres postérieures qui constituent le faisceau labial du platysma. Triangulaire à sommet supérieur, ce trousseau musculaire continue le platysma en haut et en avant. Il se termine sur l angle oral. Ce faisceau postérieur double en arrière le muscle abaisseur de l angle oral. Ses fibres sont plus fines, ce qui donne un aspect plus pâle à cette portion et permet de la distinguer de l abaisseur de l angle oral. Insertions inférieures Elles se font sur la face profonde du derme de l orifice supérieur du thorax depuis le manubrium sternal jusqu à l acromion en longeant la clavicule. Action du muscle platysma. Il soulève la peau du cou en avant du sterno-cléido-mastoïdien. Chez la personne âgée, dont la mandibule atrophiée remonte vers le maxillaire par la diminution de la dimension verticale. Le platysma subit une certaine tension, qui lui fait abaisser et écarter les angles des lèvres provoquant les plis d amertume. Le platysma est innervé par la branche cervico-faciale du nerf facial. Applications chirurgicales. Le platysma constitue l essentiel du SMAS et sa remise en tension sert essentielle pour certains «lifting

Le Système musculo-aponevrotique ou SMAS Il s agit d une structure anatomique dont les éléments constituants ont fait l objet de très nombreux travaux et publications. Initialement décrit par Tessier puis publié par Mitz et Peyronoe en 1976. Nous ne retiendrons que les points admis par tous: Le SMAS est constitué par le Platysma et le Risorius. Le SMAS est situé dans un dédoublement du fascia superficialis. Il émet des prolongements: - Vers le haut, vers la partie postérieure du muscle occipito-frontal et le fascia temporal; - Vers l arrière, sur l aire parotidienne adhérant fortement à la capsule glandulaire; - Vers le bas dans le creux sus-clavicullaire. En fait, tout devient simple, si on admet qu il est le reliquat musculaire du fascia superficialis, tapissant l ensemble des téguments de l individu et présent chez l animal sous forme d un panicule charnu lui permettant de frissonner et de mobiliser sa peau par rapport aux plans profonds. Dès lors il est clair que le SMAS peut être décrit à tous les niveaux, mais le SMAS «utile» et chirurgical doit être limité au platysma, au risorius et à leurs expansions immédiates. Le SMAS présente donc une composante active musculaire et passive fibroaponévrotique. L intérêt chirurgical vient des adhérences à la peau par l intermédiaire de septum fibreux unissant la face superficielle du SMA à la face profonde du derme. Ainsi l isolement chirurgical du SMAS au cours d un lifting cervico-faciaux va permettre de tracter la peau en tractant le muscle; il doit donc être considéré comme moyen de traction cutanée; Les limites de cette action seront liées aux adhérences aux plans profonds (points fixe orbitaire, mandibulaire et zygomatique); Le SMAS est innervé par le facial qui l aborde par sa face profonde. Sa dissection doit donc être particulièrement atraumatique pour le préserver; inversement le SMAS constitue une protection pour le nerf; 16