PLAN DE DEPLACEMENTS DE PARIS Compte-rendu de réunion REUNION PUBLIQUE EN MAIRIE DU 6 ème ARRONDISSEMENT Le 15 novembre 2005 Débat en présence de : Denis BAUPIN, Adjoint au Maire de Paris chargé des transports de la circulation, du stationnement et de la voirie Jean-Pierre LECOQ, Maire du 6 ème arrondissement de Paris Synthèse des débats et des questions soulevées par la salle Application du PDP et concertation Organisation des déplacements franciliens Transports en commun Aménagements cyclables Protection des piétons sur les trottoirs Accidentologie Sont notamment intervenus les élus de l'arrondissement, les habitants, les représentants des conseils de quartier, les associations d usagers, L ensemble des interventions est synthétisé ci-après. Quels sont les développements futurs, les outils juridiques pour la mise en application locale du PDP? Il est dommage que la présente concertation soit limitée au thème des déplacements. Confirmez-vous le chiffre de la part de la circulation automobile dans Paris, à savoir 20% du total effectués par des parisiens, 80% par des franciliens / provinciaux / étrangers? A vouloir dissuader les habitants de banlieue à venir à Paris en voiture, il existe un risque de sursaturation des transports en commun. Le programme Mobilien sur la ligne 38 est un progrès, permettant un meilleur accès des personnes à mobilité réduite, mais aussi des poussettes et des personnes âgées. Il est important d appliquer le même programme à la ligne 91. Il faut que le PDP prenne en compte les projets à long terme. Est-il possible de réfléchir pour chaque quartier à l intégration des schémas d ensemble de la ville, notamment pour la rue Saint André des Arts. Les aménagements sont un progrès, notamment pour inciter les déplacements courts en vélo ou à pied. Les vélos n ont pas à être sur les trottoirs. Il faut que la ville communique à ce sujet. Les vélos n ont pas à être sur les trottoirs, et les voitures non plus! De nombreux véhicules se garent en coupant le passage des piétons. Les rollers sont un danger, ils échappent à la réglementation. La Préfecture de Police ne transmet pas les données d accidentologie du 6 ème arrondissement. La mairie n a aucun retour d information. Le carrefour Denfert est très dangereux pour les piétons, notamment du fait des feux décalés et des couloirs bus à contre-sens. Direction de la Voirie & des Déplacements Page 1 / 5
Pollutions atmosphérique et sonnore Impact des aménagements des boulevards Impact des améliorations par les contructeurs automobiles sur la pollution Desserte pour l activité économique Partage de l espace public Régularité des bus et fiabilité du temps de parcours Accessibilité des transports aux personnes à mobilité réduite (PMR) Le bruit est un véritable fléau, autant que la pollution atmosphérique. Les couloirs bus ont induit un report vers les deux roues motorisés, posant des problèmes de pollution, de bruit et de sécurité. Depuis les travaux sur le boulevard Saint-Marcel, la circulation est devenue très difficile même pour les vélos, du fait des nombreux nouveaux feux. La réduction de la pollution atmosphérique n est-elle pas due aux améliorations constantes des constructeurs automobiles plutôt qu à une baisse de la circulation journalière? Les diesels polluent moins qu avant, et les émissions de particules, caractéristiques des moteurs diesels, sont désormais filtrées par des pots d échappements équipés de filtre à particules. Il faut maintenir une bonne desserte des commerces, notamment en voiture, pour la vitalité économique. Une étude doit être menée pour évaluer les impacts économiques sur la vie des commerces lorsqu ils jouxtent les aménagements (couloirs bus..). Soit on découpe la rue en tranches, soit on trouve des règles de vie commune. Par exemple le Bd Montparnasse est fortement découpé, et on retrouve de nombreux vélos et deux roues motorisés sur les trottoirs. Ne faut-il pas trouver des règles de vie commune? Il suffit de demander aux gens d être civique pour réduire la pollution, de respecter les règles! La largeur des couloirs bus mixtes avec les vélos réduit la circulation à une file, générant des embouteillages et donc une pollution en hausse, à quantité de véhicules égale. Les bus des lignes 63, 87 et 69 sont irréguliers. Les usagers des transports collectifs sont heureux des fréquences plus élevées, mais le plus important est la fiabilité des temps de parcours. Il est difficile d accéder aux bus pour les poussettes ou les personnes âgées, également pour les chiens d aveugles, notamment du fait des marches. Depuis les aménagements des couloirs bus, pour la ligne de 91, il y a eu beaucoup d'accidents Stationnement Il faut réaliser des parkings de reports aux portes de Paris. Rue de Rennes A une question de l assistance, M. Denis Baupin répond qu une étude de définition sera bientôt confiée par le biais d une délibération votée en Conseil de Paris à plusieurs équipes d architectes et d urbanistes qui réfléchiront au devenir de la rue de Rennes. M. Lecoq remercie M. Baupin de cette information qu il attendait depuis fort longtemps et n est pas hostile à ce qu un débat sur l aménagement de la rue de Rennes soit ouvert. Il souhaite simplement que ce débat ait lieu dans la plus grande transparence et que des études minutieuses, notamment sur les reports de circulation éventuels qui pourraient résulter d une modification du mode de circulation sur cette artère importante du 6 ème arrondissement, soit réalisées. Il conclut enfin son propos en demandant qu un référendum local ouvert à l ensemble de la population du 6 ème arrondissement soit organisé à l issue de la consultation afin que la population du 6 ème puisse clairement se prononcer. Page 2 / 5
Synthèse des réponses apportées en séance Application du PDP et concertation Organisation des déplacements Denis BAUPIN apporte les réponses et les éclairages suivants au regard des questions soulevées par la salle : Le sujet actuel concerne les déplacements, autour duquel gravitent plusieurs sujets : marchandises, livraisons, berges de la Seine, Tous ces sujets seront abordés par le PDP. A l été 2006, le projet sera soumis au Conseil de Paris, puis adopté fin 2006, à l issue d une enquête publique. M.Baupin a animé 200 réunions publiques en 4 ans. La concertation fonctionne, et permet des échanges, avec des points de vue antagonistes, ce qui est normal en démocratie. Rétablissons les chiffres. A Paris : 50% des déplacements automobiles sont effectués par des banlieusards, 25% par des parisiens vers la banlieue, 25% de Paris à Paris. Il existe donc un fort enjeu à réduire la part des déplacements en voiture particulière pour toutes ces catégories. La priorité des mesures doit donc porter sur les aménagements entre la Banlieue et Paris notamment par la remise en état du réseau ferré (RER et trains). Le statut parisien est à ce titre un handicap. Le STIF était dirigé jusqu au 1 er juillet 2005 par l Etat. Toutes les grandes agglomérations françaises ont un syndicat intercommunal, compétent pour piloter les transports. La décentralisation va donc permettre à la Région et aux départements de piloter les transports. Une négociation est en cours entre l Etat et la région pour les montants transférés au titre de la décentralisation. La priorité du STIF va pouvoir se tourner vers les départements, et ainsi tenter de réduire les flux automobiles. En effet, 90% de la pollution de l air en Ile de France est produite en banlieue, où ont lieu l immense majorité des déplacements automobiles. Régularité des bus La régularité du passage des bus est effectivement très importante. La force du métro vient de la fiabilité des temps de parcours. Les aménagements permettent d améliorer la régularité de passage des bus. Le respect des règles n est pas satisfaisant. Les aménagements physiques de la voirie doivent aider à rendre impossible le non-respect. Vitesse de circulation La vitesse moyenne de la circulation automobile dans Paris est la même depuis la 2001, avec des situations contrastées. Exemple, Rue de Rennes, la vitesse a augmenté de 15% dans un sens, 25 % dans l'autre, ce qui est normal compte-tenu de la baisse automobile générale de 14% des volumes circulés. A l'inverse sur d'autres axes en travaux, la vitesse a baissé, c est logique. Desserte des commerces La desserte est indispensable, mais pas forcément en voiture. En effet, les Halles fonctionnent bien (300 000 visiteurs par jour) alors que la desserte se fait totalement en transports collectifs. Une étude est en cours par l Atelier Parisien Urbanisme (APUR). Globalement, les aménagements n ont pas nuit au fonctionnement des commerces. D'ailleurs, seuls 5% des achats à Paris se font en voiture particulière. Pour le tramway, il existe un médiateur afin d indemniser les commerces dont le chiffre d affaire est réellement pénalisé. Page 3 / 5
Aménagements cyclables Accidentologie Le PDP est exactement le lieu pour évoquer les problèmes de cohérence. Par exemple, les pistes cyclables à contre-sens pourraient se développer sur le modèle belge, où il existe un code de la rue (en plus du code de la route) qui défend en priorité les usagers les plus vulnérables. Sur le boulevard Montparnasse, il y avait 15 accidents par an. Depuis les aménagements, ce chiffre est passé à 12, ce qui reste trop, mais il n y a pas eu de hausse. Concernant les feux décalés, on peut réfléchir à une signalisation pour que les piétons regardent à gauche et à droite avant de s engager. Protection des piétons Le cas des rollers, considérés comme des piétons, est une des aberrations du Code de la route. M.Baupin a écrit à tous les ministres des transports successifs suite à la publication d un livre blanc il y a 5 ans qui précisait les articles du code de la route à modifier pour permettre le transfert des rollers sur route, au même titre que les cyclistes. Pas un ministre n a donné suite. Il est vrai que les vélos sur les trottoirs (et a fortiori les motos) sont un danger pour les piétons. Les aménagements physiques n existent pas pour contrer les deux roues : ils couperaient alors également la circulation des piétons. Il faut donc agir au niveau de la verbalisation. Contrôle du stationnement La Ville de Paris ne contrôle pas la verbalisation du stationnement, celle-ci relève de la compétence de la préfecture de Police. Cependant, la Ville de Paris finance le personnel de contrôle du stationnement de la Préfecture de Police, mais les fonctions des agents ne sont pas limitées au stationnement. Stationnement L idée de parkings relais aux portes de Paris ne permet pas de répondre aux objectifs de report. En effet, les automobilistes qui sont parvenus jusqu aux portes de Paris ont déjà parcouru les portions les plus saturées, et préfèrent terminer leur trajet en voiture plutôt que de stationner et de prendre le métro pour quelques hectomètres ou quelques kilomètres. La logique actuelle, partagée par le STIF, est donc de positionner les parcs-relais a proximité des gare RER, plutôt en grande couronne. Enfin les parcs-relais existants (Porte d Orléans, Porte de Bagnolet) sont quasiment vides, ou utilisés pour d autres usages que du stationnement «relais». Pollution Les deux-roues motorisés posent des problèmes spécifiques. Ils occupent moins d espace mais polluent autant que les voitures, et ont beaucoup plus d'accidents. Le trafic des deux-roues motorisés augmente de 5% par an. Des discussions sont en cours avec les associations de motards pour mieux encadrer le stationnement des 2 roues-motorisés, notamment par des places au sol ou par un marquage au sol (comme en Italie). Encore faut-il que ces emplacements soient respectés par les automobilistes. Les moteurs automobiles consomment moins, mais l augmentation du poids (pour la sécurité) et les équipements tels que la climatisation engendrent une consommation globale stable. Il pourrait être pertinent de limiter la puissance des véhicules pour réduire les émissions polluantes. Rien ne justifie que le Diesel soit favorisé, les particules fines représentant un danger. La baisse des particules risque d être lente, le temps que le parc soit majoritairement équipé. Certes, les filtres à particules diminuent les émissions, mais il convient de rester prudent face aux véhicules dit plus propres. Page 4 / 5
Aménagements urbains Concernant le boulevard Saint-Marcel, par souci de sécurité, de nombreux feux ont été installés. Malgré ces feux, les bus mettent deux fois moins de temps sur le bd Saint-Marcel selon les chiffres de la RATP. De la même manière, après les travaux, une évaluation sera possible pour la ligne 91 au niveau de Port Royal, en travaux actuellement. Les couloirs bus permettent de réduire la vitesse et donc le nombre d accidents.. Les couloirs centraux permettent en outre d éviter les conflits avec le stationnement, les livraisons, les tourne à droite. Le civisme n est pas la règle. Par exemple, les couloirs bus en peinture ne sont pas respectés. Si c était le cas, des économies importantes seraient faites, l espace urbain serait plus souple. Le problème de l incivisme touche tous les modes de déplacements. A titre d exemple, 70% des automobilistes fraudent au stationnement payant. Les règles n étant pas respectées, il faut des aménagements physiques. Cependant la ville de Paris ne contrôle pas la circulation et le stationnement qui relèvent de la compétence de la préfecture de police. Conclusion Monsieur Baupin et Monsieur le Maire du 6 ème remercient les participants, et incitent les personnes présentes à poursuivre leurs réflexions et à s'associer aux travaux qui seront menés par les conseils de quartier. Page 5 / 5