le kiosque Conception Matthieu Hagene Le concept Musiciens, auditeurs, nous sommes assis au bord du vide. Les musiciens emplissent ce vide de leurs voix. Ils façonnent ainsi sous nos yeux la musique d'un spectacle que nous sommes justement en train de construire ensemble, instant après instant. Nous le regardons naître au centre du cercle que nous avons tracé autour de lui. Puis il mourra au moment où, d'un commun accord, nous briserons cette chaîne. Pas de références à nos origines, pas d'allusions à notre destination. Un cercle qui nous ramène tous, égaux et semblables, au même point de vue. Juste la musique, et nous. Scénographie Roberto Moscoso Construction structure Serrurie Maréchal, Etaules (89) Ets Lefeuvre, Guillon (89) Les musiques que l'on désigne - par convention de langage - sous le terme de "traditionnelles" se sont développées dans un cadre différent du contexte commercial dans lequel on les écoute aujourd'hui (musiques de mariage, de salon, de café, de cérémonie religieuse, etc.). En cherchant à redéfinir le statut de l'auditeur, nous avons choisi de le replonger dans l'univers des musiciens plutôt que d'en faire un simple consommateur de musique. Notre kiosque démontable recrée des conditions d'écoute proche de celles du contexte dans lequel se sont développées ces musiques. Les musiciens sont assis au centre, en cercle, dans une situation de conversation. Les spectateurs, regroupés autour, écoutent de façon très active. Ils se retrouvent en grande proximité avec les musiciens. Ayant perdu les repères d'un auditorium conventionnel, ils vivent un autre type de relation avec les musiciens. par les chemins Matthieu Hagene 6, rue Deguerry, 75011 PARIS Tél (33) (0)1 43 38 76 65 Port (33) (0)6 61 34 99 94 contact@parleschemins.com www.parleschemins.com
POUR UN THEATRE AD'HOC Salon de musique et musique de salon Musique de noces? de chambre? de café? de salon? Comment est née telle ou telle musique? Quel rapport spatial entre ses acteurs et ses auditeurs a-t-elle engendrée? Le Flamenco des gitans andalous, le chant des troubadours d'anatolie et le Muqâm d'azerbaïdjan ont puisé leurs origines et se sont codifiés dans des contextes historiques, sociaux et " scénographiques " différents. Musique de clan retranché dans sa cour intérieure, le Flamenco est, par exemple, la musique la moins " spectaculaire " au monde si l'on admet qu'elle est née d'un repli de ses acteurs sur euxmêmes, fuyant l'œil et l'oreille des spectateurs étrangers au code. La notion de salon de musique n'est donc pas réductible à un contexte social ou géographique. Elle possède un large éventail de déclinaisons et de dérivés : cour de ferme, café, salon bourgeois, etc. Par contre, le point commun à toutes ces formes de diffusion se retrouve dans la façon de " mettre en espace " la musique et ses auditeurs. Le respect du code A l'origine, l'univers du salon de musique n'est accessible qu'aux initiés, aux affranchis, aux aficionados, à tous ceux qui connaissent - sans jamais les nommer - une série de codes à respecter, une règle tacite entre tous : une convention. Cette convention ne s'applique pas à l'endroit précis d'un bâtiment (la scène), ni à une prestation spectaculaire (le concert), ni à une durée bornée par des signaux (début et fin de la musique) ; elle couvre la totalité du lieu et de l'événement. Le salon de musique est avant tout le cadre d'une convention de comportement et de statut de l'auditeur : un statut d'invité. Détourner la musique de son contexte originel pour en faire un spectacle payant n'est donc pas un acte dénué de conséquences. La notion de " consommation " est désormais fortement liée à la conception contemporaine du concert ; alors que c'est la notion de " don " qui était autrefois associée à la musique dans le cadre de sa diffusion. La conception actuelle imprime à l'auditeur un droit sur le spectacle et un devoir de résultat au musicien. Elle dissocie totalement la scène de la salle alors que la musique est plus proche de l'esprit "fusionneur" de la fête : une addition de présences singulières et de responsabilités partagées. Nous possédons les moyens de répondre aux critères du salon de musique par le biais d'un travail sur l'espace du concert. Un théâtre ad hoc On sait que l'architecture d'un théâtre ou d'un auditorium n'est pas une simple enveloppe. Elle est liée à la nature de contenu qu'on veut lui faire porter. Il faut entendre par théâtre "ad hoc" une architecture élaborée à partir d'un projet de spectacle, et non l'inverse. Il est conçu pour résoudre un problème ou répondre à une question précise et ponctuelle. Il devient indissociable de son contenu, jusqu'au point de se confondre avec lui. Le théâtre "ad hoc", c'est l'antithèse de la salle polyvalente : à chaque spectacle correspond un espace et une convention, dont l'architecture est l'outil. Il vaut mieux en effet construire des espaces de convention plutôt que de construire des conventions dans des espaces qui ne la portent pas en eux. Le théâtre "ad hoc" a un double statut : celui de théâtre et de décor. Lorsqu'on entre, on est à la fois dans le théâtre/bâtiment et le théâtre/situation. On est confronté à un lieu qui a une existence propre, qui représente quelque chose : une situation dans laquelle s'installe le spectateur. Le théâtre "ad hoc" change donc le statut du spectateur passif en lui donnant un rôle, une responsabilité, en l'impliquant dans le spectacle. Il devient un invité toléré dans une situation "théâtrale" et non plus un client anonyme dans un bâtiment fonctionnel. L'architecture démontable est l'instrument idéal du théâtre "ad hoc" puisqu'elle en réunit les conditions techniques, financières et esthétiques. Elle permet de construire à la fois un théâtre et un décor, l'un pour le prix de l'autre, et elle possède les caractères requis pour répondre aux exigences de fugacité d'un projet de spectacle. Musique et cercle Quand les musiciens se retrouvent entre eux lors de répétitions, ils adoptent instinctivement une disposition en cercle pour que chacun puisse voir et être vu. Bien souvent on propose des prestations musicales dans des auditoriums dont le rapport scènesalle est généralement emprunté au théâtre à l'italienne. On admet qu'au théâtre, la séparation de la scène et de la salle favorise une certaine "illusion" pour le jeu. Il est difficile de justifier ce fait pour la musique. Les problèmes de vision (ou de visibilité) devraient s'effacer quand il s'agit de ramener la musique dans le même volume que celui des auditeurs. Lorsqu'on reçoit des invités au salon, on ne s'assoit pas dans la cuisine pour leur parler. La forme circulaire que nous avons donné à cet espace est une chance pour l'auditeur de se retrouver sous une même voûte, véritablement avec les musiciens. "A partir de quelle ligne imaginaire puis-je affirmer que je ne fais pas partie du spectacle?" : c'est la question sans réponse qu'il convient que l'auditeur se pose. Il se la pose d'autant plus s'il s'aperçoit lui-même en vis-à-vis, comme dans une toile de fond mouvante et circulaire : il vient en prolongement d'un spectacle qui n'existe que par l'abondance de présences comme la sienne. La notion d'intimité n'est pas tant dans la proximité de l'auditeur de la " scène " que dans l'effacement de ses contours. Ce flou dans les lignes de fuite de son regard le contraint à endosser les responsabilités d'un témoin privilégié de l'événement. On peut alors imaginer des spectacles dont la cohérence ne se ferait plus autour de la musique d'une " communauté " ou d'un " genre " particulier, mais autour d'une situation, d'un contexte créé par l'espace du salon de musique. C'est en quelque sorte l'espace qui assumerait les responsabilités qui pèsent sur les épaules des musiciens lorsqu'on leur demande de justifier leur présence et la musique qu'ils interprètent par des références à une origine, une appartenance ethnique, un folklore. Le salon de musique est une place ; un espace circulaire vers lequel convergent des trajectoires diverses. C'est un centre urbain, même en rase campagne. Qu'il soit espace privé et confiné ou bien place publique, il est l'espace des rencontres, des joutes et des surenchères : c'est un lieu de confrontation. La forme de spectacle que nous suggérons est essentiellement marquée par cette notion. L'espace circulaire - et donc "multi-frontal" - est propice à développer cette dynamique de confrontation : les musiciens se retrouvent nécessairement les uns en face des autres, s'écoutent, se répondent, alternent leurs chants et les font se correspondre. C'est de ces rencontres et de ces altercations, des ces silences et de ces joutes dont nous invitons les auditeurs à être les témoins privilégiés.
fiche technique Description structure autoporteuse en acier avec 6 mâts porteurs et 12 mâts de soutènement pour les auvents au dessus du gradin. gradin circulaire de 5 rangs sur fermes en acier avec plateaux et contremarches en bois (M3) avec 2 escaliers d'accès. couverture en toile coton écru (M1) promenoir optionnel constitué de 18 podiums démontables en acier et plateaux en bois (M3) pouvant recevoir du public debout ou assis (selon la configuration de montage). Jauge et dimensions jauge gradin : 220 places assises (sans sièges) jauge podiums : 40 places sur chaises ou 60 places debout (selon la configuration de montage) configuration 1 : 11,67 m de diamètre configuration 2 (avec podiums) : 14,58 m de diamètre hauteur de la coupole : réglable de 5,85 m à 6,50 m hauteur maximale en périphérie de la structure : 5,40 m poids maximum (hors spectateurs) : environ 8 Tonnes Site de montage Surface d'implantation : plane et supportant au minimum 500 kg/m2 Alimentation : 16A monophasé 220v /50hz (son) Montage et démontage (début du montage le matin de la veille du spectacle) 3 services de déchargement et montage (8 manutentionnaires) 1 service de démontage et rechargement (8 manutentionnaires) (attention le temps de rechargement peut varier en fonction de l'accès plateau)