PROGRAMME. Conférences grand public. 19h30 I Maison des Océans 195, rue Saint-Jacques 75005 Paris Entrée libre et gratuite AMAO



Documents pareils
Le réchauffement climatique, c'est quoi?

Bien vivre, dans les limites de notre planète

GUIDE CONSO-CITOYEN : LES ESPÈCES PROFONDES

Synthèse SYNTHESE DIRECTION GENERALE DE L ENERGIE ET DU CLIMAT. Service du climat et de l efficacité énergétique

CAMPAGNE NATIONALE DE SENSIBILISATION POUR LA PROTECTION DE NOTRE PATRIMOINE MARITIME & TERRESTRE DOSSIER DE PRESENTATION

CENTRALES HYDRAULIQUES

Capture et stockage du CO2 (CCS)

Le Big Data est-il polluant? BILLET. Big Data, la déferlante des octets VIVANT MATIÈRE SOCIÉTÉS UNIVERS TERRE NUMÉRIQUE TERRE (/TERRE)

REDD-plus. Champ d application et des options pour le rôle des forêts dans les stratégies d atténuation des changements climatiques.

Projet Pédagogique Conférence interactive HUBERT REEVES Vendredi 13 mars H

SEA FOR SOCIETY Sea for Society nouvelle façon d appréhender la mer et les océans : la Blue Society

La crise écologique. Perspectives anticapitalistes pour la préservation de la vie sur Terre

SOLUTIONS TECHNOLOGIQUES D AVENIR

de l Institut océanographique de Paris

Les principaux thèmes liés à cette cause sont :

DANIEL REYSS. Avril 2012 BIOGRAPHIE MEDIATHEQUE. Daniel Reyss est né le 19 juin 1935 à Dakar (Sénégal).

La fonte des glaces fait-elle monter le niveau de la mer?

L ÉNERGIE C EST QUOI?

PROJET ACCLIMATE ETUDE SIM-CLIM THEME 3 Etude bilan des possibilités d une simulation climatique régionale

Économisons l énergie! 11

Évolution du climat et désertification

INSTRUMENTATIONS OCÉANOGRAPHIQUES MÉTÉOROLOGIQUES ET HYDROLOGIQUES DÉVELOPPÉES PAR LA SOCIÉTÉ SAFARE-CROUZET

4 ème PHYSIQUE-CHIMIE TRIMESTRE 1. Sylvie LAMY Agrégée de Mathématiques Diplômée de l École Polytechnique. PROGRAMME 2008 (v2.4)

de l Institut océanographique de Paris

Enjeux et Perspectives de la composante «Environnement Santé» du Plan d Action de l Initiative Environnement du NEPAD

CONVENTION-CADRE DE PARTENARIAT ENTRE LA FONDATION PRINCE ALBERT II DE MONACO

Piegeage et stockage du CO 2

Les compensations écologiques sur la ligne à grande vitesse Sud Europe Atlantique

CHAPITRE 6 : LE RENFORCEMENT DU MODELE PAR SON EFFICACITE PREDICTIVE

Les Énergies Capter et Stocker le Carbone «C.C.S»

Jeu de l ingénierie écologique. mémo du joueur

Le développement durable peut-il se passer d engrais minéraux?

Projet de loi «Engagement national pour l environnement» Guide «simplifié» des principales mesures

Chapitre 1 : Qu est ce que l air qui nous entoure?

Bilan électrique français ÉDITION 2014

Les Français et la nature

Le programme FAME Quel apport pour les AMP? Réunion nationale de restitution et d échanges du programme FAME 20 février 2013 / Paris

Végétaux Exemples d individus

L ENERGIE CORRECTION

Les nouvelles orientations de la politique de coopération internationale de la Ville sont :

ANNEE 2015 Centre de Découverte du Monde Marin Juillet Août 2015

Qui mange qui? Objectif : Prendre conscience des nombreuses relations qui existent entre les êtres vivants et notamment les relations alimentaires.

L échelle du ph est logarithmique, c està-dire

Niveau CEl CE2. Le grand dauphin ou dauphin souffleur Tursiops truncatus

au concept de «développement durable» Pour une éducation ouverte sur le monde

UNE MEILLEURE CROISSANCE, UN MEILLEUR CLIMAT

Square Patriarche et place Jean-Jaurès À PARTIR DE 11 h

Plan d orientations stratégiques

Enquête publique sur les changements climatiques Compléments aux graphiques

Plate-forme énergie. Filière de la biomasse forestière

FACE AUX DÉFIS ÉCOLOGIQUES

Traité de Copenhague nécessaire

Stratégie nationale pour la biodiversité

Les impacts cachés des TIC. Quels enjeux et quelles actions concrètes?

Changement du trait de côte et images satellites. Tempêtes 2014, plage de la Salie, côte atlantique française

Consensus Scientifique sur la. Biodiversité. et le bien-être humain

MASTER (LMD) GESTION DE DONNEES ET SPATIALISATION EN ENVIRONNEMENT (GSE)

Programme des Nations Unies pour l environnement

JMA Algérie 2013 Lauréats de la médaille de la FAO

Mention SDUEE Sciences de l Univers, Environnement, Écologie

Architecture de réseau de senseurs : monitoring environnemental et écosystèmes forestiers

PROSPECTUS INTERNATIONAL. International FRANÇAIS LETHBRIDGE, ALBERTA, CANADA

Les émissions de GES au quotidien et les gains possibles

Pour l environnement. Strength. Performance. Passion.

LE MONITORING DE LA BIODIVERSITE EN SUISSE. Hervé LETHIER, EMC2I

L EAU POTABLE : COMMENT LA PRÉSERVER Bien que l eau soit une ressource renouvelable, il ne faut pas pour autant la gaspiller. Les Québécois sont les

Monaco s engage contre la déforestation

LES FONDS EUROPÉENS EN NORD-PAS DE CALAIS

Investir dans l action pour le climat, investir dans LIFE

LSCE Laboratoire des sciences du climat et de l environnement

Séquence 4. Comment expliquer la localisation des séismes et des volcans à la surface du globe?

lancent la Chaire SIRIUS :

PRÉSENTATION DU PROGRAMME 2014

Impacts de l'informatique : ressources, énergie, déchets ; que nous révèlent les analyses de cycle de vie?

Indicateur : population présente tout au long de l année dans les départements littoraux métropolitains

Afin d intégrer aux mieux les enjeux auxquels le territoire est confronté, les contributions suivantes peuvent également être apportées :

Gamme de produits écologiques certifiés, distribuée par Multifonction. produits certifiés

Réforme du crédit à la consommation. Statut des enseignants chercheurs. Point sur les États généraux de l outre-mer

PRESENTATION DU PROGRAMME D ACTION NATIONAL DE LUTTE CONTRE LA DEGRADATION DES TERRES ET DES FORETS EN RDC

Fiche- action n Titre Utiliser les jeux sérieux Le marché

Réunion du Comité de Suivi des Projets de l'enjeu Eau

Les débouchés des diplômés de L LMD Sciences de la Nature et de la Vie

Compléments et commentaires liés à l outil d initiation à la biodiversité à destination du secteur privé

Bilan GES réglementaire d Eovi Mutuelle en France. Olivier Laguitton

La transition énergétique L Energiewende allemande. 7 Conclusions clés. Une initiative de la Fondation Heinrich Böll Publié le 28 novembre 2012

Sea Tech Week Brest - Mercredi 10 octobre Quartz salle 1

Les plastiques en débat 2014

Compte Rendu Journée de lancement PCT Cœur de Flandre. Michel GILLOEN (Président Pays Cœur de Flandre)

L évidence écologique Une station d assainissement où il fait bon se

Abschlusskonferenz OUI Biomasse / Conférence de clôture OUI Biomasse

Le Groupe d experts intergouvernemental sur l évolution du climat (GIEC) Pourquoi le GIEC a été créé. Introduction

PANASONIC TOUGHBOOK, PARTENAIRE DE TARA OCEANS : QUATRE DOCUMENTAIRES SUR LA BIODIVERSITE MARINE A NE PAS MANQUER!

GUIDE de L ÉCO CITOYEN. au BUREAU

Questionnaire Lycée SALLE DES EAUX DU MONDE

SOMMAIRE CYCLE 1. Des jeux tout prêts. Des activités à préparer. Les solutions

Enjeux environnementaux prioritaires des forêts de Poitou-Charentes

Cli Made. CliMade Média social & innovant au service de COP21 et des initiatives sur le climat. CliMade 2015

Responsabilité en matière de santé et d'environnement

Utilité écologique du recyclage du PET en Suisse

Energie solaire

Transcription:

Association Monegasque sur l Acidification des Oceans PROGRAMME Conférences grand public 19h30 I Maison des Océans 195, rue Saint-Jacques 75005 Paris Entrée libre et gratuite AMAO

Conférence 1 Mercredi 14 janvier La biodiversité à l épreuve du climat Par Gilles BOEUF Conférence 2 Mercredi 11 février Les océans du futur : entre réchauffement, acidification et élévation du niveau de la mer Par Jean-Pierre GATTUSO Conférence 3 Mercredi 11 mars A la poursuite du calmar géant Par Angel GUERRA et Michel SEGONZAC Conférence 4 Mercredi 8 avril Thon rouge : histoire d une surpêche et d une reconstitution Par Gemma QUÍLEZ-BADIA, Jean-Marc FROMENTIN et Philippe MONDIELLI Conférence 5 Mercredi 13 mai L érosion des côtes est-elle inéluctable? Par Yvonne BATTIAU-QUENEY et Patrick BAZIN Conférence 6 Mercredi 10 juin Déchets en mer, mythes et réalités Par François GALGANI et Patrick DEIXONNE Conférence 7 Mercredi 9 septembre Les tortues marines de l Outre-mer français Par Cécile GASPAR, Jérôme BOURJEA et Jean LESCURE Conférence 8 Mercredi 14 octobre Les satellites au secours des océans Par Jean-Paul MICHEL et Philippe GASPAR Conférence 9 Mercredi 9 décembre Cycle du carbone : le rôle de l océan dans le climat Par Corinne LE QUÉRÉ 4 6 8 10 12 14 16 18 20

En ces temps marqués par nombre de préoccupations sociales ou sécuritaires, saisissons l occasion de la conférence Climat qui se tiendra à Paris en décembre pour réfléchir à notre relation à notre planète bleue et prendre la mesure de notre impact sur l environnement. Dans la question climatique, l océan est longtemps resté bien discret, le climat semblant plutôt relier ciel et continents. C est que le mythe est tenace d un océan immense, étranger et inaltérable! Pour la première fois l an dernier, le 5 e rapport du GIEC a révélé en détail le rôle essentiel de l océan dans la régulation du climat. Il absorbe un quart du CO 2 que nous émettons, autant que la végétation à terre, et nous fournit en retour la moitié de l oxygène que nous respirons. Il a aussi capté 90% de la chaleur issue de l effet de serre, au point de laisser croire que le réchauffement global n était pas un sujet. Le record de température battu en 2014 participe à convaincre que ce n est pas le cas et que la planète s échauffe toujours très vite. Si l océan a été un formidable ralentisseur du réchauffement global, nous découvrons aussi qu il en pâtit. En première ligne, les récifs coralliens souffrent des pics de température et de l acidification de l océan. Tous les écosystèmes subissent cette évolution, d une vitesse inédite dans l histoire du climat. Plus inquiétant encore, la surchauffe n est pas que climatique. Nous avons cru que l océan pourrait répondre à l emballement de notre appétit. En un demi-siècle, la pêche intensive et industrialisée s est répandue sur tout l océan et, sans vigilance, certaines espèces comme le thon rouge ou les requins peuvent aujourd hui être décimées en quelques années! Nous découvrons aussi que les déchets plastiques, qui partent en mer par millions de tonnes, s accumulent de façon visible jusqu au cœur de l océan. De sinistres «continents» apparaissent et ce n est là que la partie émergée du problème. Tels des enfants prenant la mesure du monde qui les entoure en grandissant, nous nous rendons compte des limites de notre planète et des 70% d océan qui les couvrent. 150 ans après Malthus, le commandant Cousteau s est interrogé sur les limites du développement humain. Non seulement notre population croît rapidement, mais l élévation bien légitime du niveau de vie à travers le monde fait exploser les besoins. Inscrire durablement nos besoins dans les limites de l océan et de la planète est sans doute notre plus grand défi et une responsabilité collective. La technologie nous apporte constamment de nouvelles solutions pour mesurer la santé de l océan, comprendre les espèces qui y vivent et les équilibres vitaux. La technologie permet aussi de surveiller, maîtriser et optimiser les activités humaines. Mais la technique n est rien sans la volonté commune d agir. L océan partage avec l atmosphère ce qui fait sa grandeur et son drame : il appartient à tous et a besoin de chacun pour garder sa vitalité, sa diversité, son utilité. En 2015, au fil de neuf rencontres exceptionnelles, je vous invite à découvrir les limites de l océan, mais aussi les solutions qui se dessinent aujourd hui pour vivre avec, en réinventant notre relation à notre planète bleue, unique, fragile et belle. Robert CALCAGNO Directeur général Institut océanographique, Fondation Albert I er, Prince de Monaco 2 3

Conférence 1 Mercredi 14 janvier, 19h30 La biodiversité à l épreuve du climat Par Gilles BOEUF Dans le cadre de la Plateforme Océan & Climat La biodiversité naît dans l océan il y a quelque 3,85 milliards d années et a depuis évolué dans un monde en constant changement. La vie sort de l océan vers 460 millions d années et part à la conquête des continents. Il a été mis en évidence une soixantaine de crises d extinction depuis les dernières 600 millions d années. Cinq d entre elles ont été majeures et, à chaque fois, les causes ont été multifactorielles : volcanisme intense, énormes émissions de gaz, températures changeantes, variations de l acidité de l océan, des contenus en oxygène, de l eau et de l air, mouvements de continents Certains proposent d appeler la crise actuelle «6 e crise d extinction», la genèse en étant cette fois-ci liée à l influence de l humain. La vraie question aujourd hui est l accélération des changements du milieu et notre aptitude à réagir, en analysant les capacités de résistance et de résilience de nos écosystèmes, marins et continentaux. Gilles BOEUF Président du Muséum national d histoire naturelle Professeur invité au Collège de France sur la chaire Développement durable, énergie, environnement et société Professeur à l université Pierre et Marie Curie Spécialiste de physiologie environnementale et de biodiversité, Gilles Boeuf est professeur à l université Pierre et Marie Curie, affecté à l Observatoire océanologique de Banyuls, président du Muséum national d histoire naturelle et professeur invité, en 2013-2014, au Collège de France. Il est auteur de plus de 400 articles et de plusieurs livres, dont Quelle Terre allons-nous laisser à nos enfants? chez Fayard en 2010, La biodiversité, de l océan à la cité chez Fayard en 2014, et coéditeur de L Homme peut-il s adapter à lui-même? chez Quae en 2012. Il est aussi président du conseil scientifique du CIRAD, de la Commission «Environnement» de la Fondation de France, membre du conseil d administration des Aires marines protégées, du comité de perfectionnement du Centre scientifique de Monaco, du Conseil scientifique du Patrimoine naturel et de la Biodiversité, et du Bureau de l IPBES. Il a reçu en 2013 la Grande Médaille Albert I er de Monaco pour l ensemble de sa carrière. G. Boeuf Musée océanographique / M. Dagnino Musée océanographique / M. Dagnino G. Boeuf 4 5

Conférence 2 Mercredi 11 février, 19h30 Les océans du futur : entre réchauffement, acidification et élévation du niveau de la mer Par Jean-Pierre GATTUSO Les océans jouent un rôle prépondérant dans la régulation du climat. En freinant l augmentation du CO 2 atmosphérique depuis 250 ans, les océans ont limité la hausse des températures sur la planète. Cependant, les rejets de CO 2 par les activités humaines engendrent un réchauffement et une acidification de l eau de mer, ainsi qu une élévation du niveau de la mer. Les conséquences de ces changements sur les organismes et les écosystèmes marins sont d ores et déjà perceptibles. Elles seront considérables dans les prochaines décennies avec des répercussions certaines mais d amplitude encore mal connue. Quels seront les impacts sur les écosystèmes? Sur l économie mondiale (pêche, tourisme )? Cette conférence sera l occasion de faire le point sur l état des connaissances et sur les perspectives possibles dans le cadre de la 21 e Conférence Climat de Paris en 2015. Dans le cadre de la Plateforme Océan & Climat David Luquet Charles-Henry Frizon (Capa) Jean-Pierre GATTUSO Directeur de recherche au CNRS, Observatoire océanologique de Villefranche-sur-Mer Président de l Association Monégasque sur l Acidification des Océans Jean-Pierre Gattuso est directeur de recherche au CNRS, au Laboratoire d Océanographie de Villefranche-sur-Mer de l université Pierre et Marie Curie (Paris 6). Ses recherches concernent la réponse des organismes et écosystèmes marins aux changements de l environnement. Il a coordonné le premier projet international sur l acidification des océans qui regroupait 160 scientifiques de 32 institutions de 10 pays. Il a dirigé le premier ouvrage sur l acidification des océans, présidé un groupe de travail international sur ce thème et a contribué au lancement du Centre international de l acidification des océans, basé à l AIEA à Monaco. Jean-Pierre Gattuso est un auteur principal du récent rapport du GIEC, il a reçu plusieurs distinctions nationales et internationales, et est membre de l Académie européenne des sciences. Mortalité de Cladocora caespitosa Riccardo Rodolfo -Metalpa 6 7

Conférence 3 Mercredi 11 mars, 19h30 À la poursuite du calmar géant Par Angel GUERRA et Michel SEGONZAC Dans la mythologie scandinave, le Kraken était un monstre marin terrible capable d engloutir des navires entiers. C est seulement au milieu du XIX e siècle qu à la faveur d échouages, il s est révélé être un calmar géant bien réel, nommé Architeuthis dux, pouvant atteindre 18 m de longueur totale, pour un poids de 250 kg. Très rapidement, il est devenu le héros de nombreux romans et films de science-fiction, mais aussi de documentaires. Et c est seulement en 2012 qu un spécimen a pu être filmé dans son milieu naturel. Il vit essentiellement entre 300 et 1 300 m de profondeur, au niveau des canyons sous-marins, là où se développe une faune particulièrement riche. Dès lors, le calmar géant pourrait-il être le symbole de la vulnérabilité des écosystèmes liés aux canyons sous-marins? La vie du plus grand invertébré de la planète garde encore de nombreux mystères. Les deux conférenciers feront le point sur cet étrange animal à partir de leur ouvrage Géants des profondeurs, récemment paru aux éditions Quae. Calmar et cachalot : deux géants des mers Dessin de Manuel Uhía G. Maisonneuve / Sipa pour le JDD Angel GUERRA Maître de recherche du CSIC à l Institut de recherches marines de Vigo (Espagne) Docteur en biologie de l université de Barcelone, Angel Guerra est maître de recherche du Conseil national des recherches scientifiques à l Institut de recherches marines de Vigo (Espagne). Il a dirigé ou participé à 39 projets de recherche et a publié 11 livres sur l écologie marine. Auteur de plus de 250 travaux scientifiques, de 185 communications dans des congrès et d une centaine d articles, il est professeur dans les trois universités galiciennes et donne des conférences dans plusieurs universités européennes et américaines. Michel SEGONZAC Attaché honoraire au Muséum national d histoire naturelle Attaché honoraire au Muséum national d histoire naturelle, Michel Segonzac a pendant toute sa carrière alterné campagnes en mer et tri des récoltes au laboratoire. Après une première expérience sur l étude des mammifères de l ouest africain et les oiseaux des terres australes, il a monté le Centre national de tri d océanographie biologique (CENTOB) à Brest, afin d identifier et décrire les animaux récoltés lors des campagnes océanographiques. En 1977, la découverte de communautés animales de sources hydrothermales qui peuvent atteindre plus de 350 C, puis la découverte en 2002 de celles des suintements froids a profondément impacté l activité du CENTOB. A. Guerra R. Ledo 8 Mandibules d un calmar géant Alexander Remeslo Femelle de calmar géant (10 m de longueur totale), pêchée par un chalutier dans les eaux des Asturies (Espagne) 9

Conférence 4 Mercredi 8 avril, 19h30 Thon rouge : histoire d une surpêche et d une reconstitution Par Gemma QUÍLEZ-BADIA, Jean-Marc FROMENTIN et Philippe MONDIELLI Gemma QUÍLEZ-BADIA Coordinatrice, WWF Méditerranée Docteur de biologie de l université de Newcastle, Gemma Quílez-Badia a publié 14 articles scientifiques et a co-édité un numéro spécial de la revue Environmental Research en 2011. Depuis 2010, elle travaille au Programme Pêche du WWF Méditerranée. Dans ce cadre, elle coordonne le projet de marquage du thon rouge et s occupe des contributions scientifiques associées. Elle participe également à divers processus politiques internationaux (CGPM, CICTA, MedAC). Oscar Carballo La surexploitation récente du stock de thons rouges de l Atlantique oriental et de Méditerranée a été fortement relayée par les médias. Cette espèce est devenue le symbole de la mauvaise gestion des pêches! Un scientifique, une représentante du WWF et un grand témoin retraceront l histoire de cette surpêche. L amélioration des stocks de ce poisson, suite à la mise en œuvre du plan de reconstitution, est possible, quand il existe une véritable volonté politique. Cependant, une gestion durable du thon rouge sur le long terme implique d avoir une meilleure connaissance des populations actuelles, et donc nécessite la poursuite des travaux de recherche et du soutien de la société civile. IFREMER Remontée d une capture de thon rouge en Méditerranée, faite par un thonier senneur. DR Jean-Marc FROMENTIN Chercheur, IFREMER Jean-Marc Fromentin travaille dans l écologie marine et l halieutique à l IFREMER. Il a développé des recherches sur l écologie et la dynamique des populations du thon rouge, et a coordonné pendant de nombreuses années le groupe de travail international sur cette espèce. Jean-Marc Fromentin est actuellement directeur-adjoint de l UMR MARBEC, qui regroupe des unités de l Ifremer, de l IRD, du CNRS et de l université de Montpellier. Philippe MONDIELLI Directeur Scientifique, Fondation Prince Albert II Titulaire d un doctorat en sciences sur les risques naturels de l université de Nice-Sophia Antipolis, Philippe Mondielli est le Directeur Scientifique de la Fondation Prince Albert II de Monaco dès sa création en 2006. Il est actif depuis plus de 20 ans dans la protection de l environnement, aussi bien au niveau du Gouvernement monégasque que des ONG. Fondation Prince Albert II 10 Femelle de calmar géant (10 m de longueur totale), pêchée par un chalutier dans les eaux des Asturies (Espagne) WWF-Albert González Roig Prélèvement d un échantillon de nageoire pour analyse d ADN, marquage du thon rouge à Llançà, Catalogne, Espagne (août 2014). 11

P. Isenman - Parc naturel régional de Camargue Conférence 5 Mercredi 13 mai, 19h30 L érosion des côtes est-elle inéluctable? Par Yvonne BATTIAU-QUENEY et Patrick BAZIN Dans le cadre de la Plateforme Océan & Climat La mer est un concentré d énergie qui se libère brutalement lors des tempêtes. La côte, comme la mer, est un espace mouvant. Toute l évolution du littoral résulte du déplacement de sédiments le long des côtes. Érosion et accumulation sont indissociables et complémentaires. Les interventions humaines le long de nos côtes ont pour résultat de corseter un littoral qui ne demande qu à respirer, à se déplacer, à évoluer librement. Et cela crée du risque. Le bétonnage des côtes n est pas une garantie contre ces risques, malgré le coût élevé et le sentiment trompeur de sécurité. D autres solutions existent. Une bande d espaces naturels, composée de dunes ou même de marais, large interface entre terre et mer, a un effet tampon qui amortit l énergie de la mer et ralentit sa progression. Les défenses positionnées en arrière peuvent alors être plus modestes tout en protégeant mieux les hommes et les biens, à moindre coût. En Camargue, terre et mer s entremêlent au gré des crues du Rhône et des tempêtes hivernales. Les ouvrages tentent d organiser cette cohabitation en prenant de plus en plus en compte des espaces de liberté. Conservatoire du Littoral Y. Battiau-Queney Yvonne BATTIAU-QUENEY Professeur émérite de l université de Lille 1, présidente d EUCC-France Agrégée de géographie, titulaire d un doctorat d État ès Lettres et d une bourse Fulbright, Yvonne Battiau-Queney a été professeur de Géomorphologie à l université Lille 1 et directrice du laboratoire Géomorphologie et Gestion des Milieux Naturels. Spécialiste de géomorphologie littorale et de gestion intégrée de la zone côtière, elle a rédigé plus de 100 publications scientifiques. Rattachée au laboratoire CNRS LOG-UMR 8187, elle est membre d un groupe de travail de la Stratégie nationale de gestion du trait de côte (MEDDE), membre du Conseil scientifique régional du patrimoine naturel Nord-Pas-de-Calais et de conseils scientifiques de réserves naturelles nationales. Professeur émérite de l université de Lille 1, elle est également présidente d EUCC-France. Patrick BAZIN Chef du département de la gestion patrimoniale, Conservatoire du littoral Ingénieur des Eaux et Forêts, Patrick Bazin travaille depuis 10 ans au Conservatoire du littoral où il dirige le département de la gestion patrimoniale. Ce service est chargé d organiser le bon état du domaine du Conservatoire (160 000 ha) au regard des missions de l établissement : maintien de l équilibre écologique du littoral, valorisation des paysages et accueil du public. Il a auparavant occupé différents postes au sein des ministères de l environnement et de l agriculture, en bureau d études et pour des associations. Il représente actuellement le Conservatoire du littoral dans plusieurs instances nationales traitant de la gestion de l interface terre-mer. La dune blanche, mobile et vivante, peut protéger efficacement les territoires côtiers des intrusions marines si sa masse est suffisante. Michèle Bazin 12 13

Conférence 6 Mercredi 10 juin, 19h30 Déchets en mer, mythes et réalités Par François GALGANI et avec Patrick DEIXONNE En duplex depuis la mer des Sargasses (par liaison satellite) Les déchets plastiques constituent une pollution qui touche l océan mondial. Les courants transportent ces déchets en mer et les accumulent dans des zones de convergence. Cette pollution impacte profondément les océans. Les animaux marins sont touchés : ingestion, étranglement avec le plastique, migration d espèces transportées par ces déchets et contamination de la chaîne alimentaire. Les effets de cette pollution concernent en grande partie les zones côtières, les activités économiques et la santé humaine. Portées par des institutions comme l IFREMER ou des associations comme 7 e Continent, les expéditions tentent de mesurer l étendue du phénomène et de faire mieux connaître l ampleur de cette pollution. En mai 2014, l Expédition 7 e Continent a exploré l Atlantique Nord. Le constat est sans appel, c est une «catastrophe écologique qui passe inaperçue». La conférence présentera les activités et recherches sur le sujet. François GALGANI Chef de projet, IFREMER - Bastia Francois Galgani est chef de projet à l IFREMER. Il travaille depuis plus de 30 ans dans le domaine de la recherche océanographique, sur les effets de la contamination chimique et sur les déchets DR marins. Avec plus de 75 campagnes océanographiques, des plongées en submersible et une centaine d articles de recherche scientifique, il s est spécialisé dans la question des déchets marins. Responsable de divers comités scientifiques (CIESM, UNEP/ MEDPOL, Commission européenne), il est aussi correspondant scientifique auprès du ministère de l Écologie, du Développement Durable et de l Énergie pour la mise en place de la directive européenne pour le milieu marin, notamment sur la question des déchets. Patrick DEIXONNE Chef de l Expédition 7 e Continent Patrick Deixonne passe sa jeunesse sur un bateau à voile. À 18 ans, il rejoint les sapeurs-pompiers. En 1990, il est muté en Guyane sur la base spatiale. Il effectue des expéditions en forêt avec l IRD, participe à des missions océanographiques, intègre la mission Voyageurs des sciences, collabore à des tournages de documentaires et part régulièrement aux Antilles comme skipper professionnel. Il intègre la Société des explorateurs français en 2009. En participant à la première course transatlantique à la rame en solitaire, il mesure l impact de l homme sur les océans et veut apporter la preuve de l existence de ce 7 e continent de plastiques. Vinci Sato / Expédition 7 e Continent Vinci Sato / Expédition 7e Continent 14 15

Conférence 7 Mercredi 9 septembre, 19h30 Les tortues marines de l Outre-mer français Par Cécile GASPAR, Jérôme BOURJEA et Jean LESCURE Six espèces de tortues marines vivent dans l Outre-mer français, mais fréquentent inlassablement les eaux des pays voisins, dans un jeu de migrations sans frontière. Comment vivent ces espèces? Quelles menaces pèsent sur elles dans l Outremer français? Pour mieux comprendre leur fragilité, nous vous invitons à un voyage dans l océan Indien pour élucider les mystères de la biologie de ces grands migrateurs et apprendre comment la science se met au service de leur préservation, des îles Éparses à Mayotte en passant par la Réunion. Cette conférence vous emmènera également dans le Pacifique pour comprendre la relation entre les tortues marines et les Hommes dans les îles polynésiennes où des programmes de suivi de ces tortues ainsi que des actions de soins et de réhabilitation sont en cours. Cécile Gaspar / Te mana o te moana Jérôme BOURJEA Cécile GASPAR Chercheur en halieutique Écologie marine, IFREMER Délégation de La Réunion Jérôme Bourjea est chercheur à la délégation Ifremer Océan Indien. Halieute de formation, il est responsable du volet Grands Pélagiques, et s est spécialisé sur la conservation des tortues marines de l océan Indien. Il porte aujourd hui les programmes «tortue marine» de l Ifremer à la Réunion, est président depuis 2008 du Groupe des Spécialistes Tortues Marines de l UICN pour l océan Indien Occidental. Docteur vétérinaire, présidente de Te mana o te moana Cécile Gaspar est diplômée de l École vétérinaire de Nantes. Elle s est spécialisée en médecine des animaux marins. En 2004, elle fonde l association Te mana o te moana (esprit de l océan) en Polynésie française, et crée la clinique pour tortues marines de Moorea. Elle est aussi à l initiative de programmes de recherche et de conservation sur les tortues marines. Elle est membre du comité d experts tortues marines de l UICN International. Lucia Simion Pierre Lesage Jean LESCURE Attaché honoraire au Muséum national d histoire naturelle Après une carrière au CNRS, Jean Lescure est attaché honoraire au Muséum national d histoire naturelle. Membre du groupe Tortues marines de la Commission de Survie des Espèces de l UICN, il a été responsable des recherches sur la biologie des Tortues marines et sur les programmes de conservation des Tortues marines en France (1977-1997). Il est également expert scientifique de la France auprès de nombreuses Conventions internationales. J. Bourjea Piégées par les filets de pêche ou étouffées par les sacs plastiques, qu elles confondent avec des méduses, les tortues marines meurent noyées ou deviennent des proies faciles pour les prédateurs Île de la Réunion. DR 16 17

Conférence 8 Mercredi 14 octobre, 19h30 Les satellites au secours des océans Par Jean-Paul MICHEL et Philippe GASPAR Dans le cadre de la Plateforme Océan & Climat Dans tous les océans, les écosystèmes sont fragilisés par l action de l Homme. Soumises à la pression de la pêche, les populations de poissons sont de moins en moins résilientes aux effets du changement climatique qui déplace ou fait disparaître les zones favorables à leur survie. La pêche illégale (20 % des captures annuelles) vient encore assombrir le tableau. Pour répondre à cette menace globale, la création de grandes réserves marines est une solution adaptée mais elle suppose des moyens de contrôle efficaces et globaux que seuls les satellites peuvent fournir. Il est en effet possible, depuis l espace, de surveiller l activité de pêche et l évolution de l état de l océan global. La France, 2 e puissance maritime, est l un des leaders mondiaux dans ce domaine, grâce notamment à la société CLS engagée sur tous les océans de la planète. Alimentés par les observations satellitaires, des modèles de plus en plus performants prévoient l évolution des conditions environnementales et des populations d animaux marins qui en dépendent. Ces outils devraient permettre, à terme, d installer une gouvernance informée et responsable sur tous les océans. ESA CNES NASA Jean-Paul MICHEL Directeur du Global Ocean-Legacy-France, The Pew Charitable Trusts Jean-Paul Michel est directeur du programme Patrimoine Océanique de l Humanité pour l Outre-mer français. Il a été engagé par Pew en 2011 pour l établissement de très grandes réserves marines hautement protégées. Dans le cadre des responsabilités qu il a précédemment tenues dans la fonction publique, il connaît bien les départements et collectivités de l Outre-mer français. Dernièrement, il a installé deux équipes, en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie, qui ont pour mission d aider les gouvernements locaux à bâtir un projet qui bénéficiera à toutes les parties prenantes. Philippe GASPAR Coordinateur scientifique de la Direction Océanographie Spatiale de CLS Ingénieur et docteur en océanographie (université de Louvain, Belgique), Philippe Gaspar démarre sa carrière au Centre national de recherches météorologiques (Toulouse) puis au Massachusetts Institute of Technology (Cambridge, USA). Il rejoint ensuite la société CLS (Collecte Localisation Satellites). Il y crée une équipe d océanographie spatiale qui joue un rôle essentiel dans les missions franco-américaines et européennes d observation du niveau de la mer par satellite. Ses travaux se concentrent sur l évolution des populations d animaux marins, soumises à l impact du changement climatique et des activités de pêche. Auteur, ou co-auteur, de plus de 50 articles. DR CLS opère plus de 40 satellites pour la protection de l environnement. DR Arraisonnement d un bateau de pêche illégale en Asie. Bureau maritime international 18 19

Conférence 9 Mercredi 9 décembre, 19h30 Cycle du carbone : le rôle de l océan dans le climat Par Corinne LE QUÉRÉ L océan joue un rôle clef pour le climat : il régule les échanges de chaleur et d énergie, absorbe une partie du carbone émis dans l atmosphère et ainsi il tempère les changements climatiques. Mais l océan est lui-même affecté par ces changements : réchauffement de l océan, acidification, stratification des eaux de surface et, plus subtil mais aussi important, changement de courants. Cette conférence fera le point sur les échanges entre l océan et le climat, interactions nécessaires et millénaires. Alors que se tiendront au même moment les négociations sur le Climat «Paris 2015», les dernières données seront présentées pour comprendre les projections des changements climatiques vues des océans. Combustible fossile et ciment 8,9 ± 0,4 Cycle du carbone global (Milliard de tonnes de CO 2 par an) Croissance atmosphérique 4,3 ± 0,1 Dans le cadre de la Plateforme Océan & Climat Puits terrestre 2,9 ± 0,8 Déforestation et utilisation du sol 0,9 ± 0,5 Puits océanique 2,6 ± 0,5 Corinne LE QUÉRÉ Tyndall Centre UEA Professeur de science et politique des changements climatiques à l université d East Anglia, Directrice du centre Tyndall sur les changements climatiques, Royaume-Uni Corinne Le Quéré est professeur de science et politique des changements climatiques à l université d East Anglia (UEA au Royaume-Uni) et directeur du centre Tyndall sur les changements climatiques. Ses recherches portent sur les interactions entre les changements climatiques et le cycle du carbone. Elle a étudié la physique à l université de Montréal et a obtenu son doctorat en océanographie à l université Pierre et Marie Curie (Paris 6). Elle est l auteur de plusieurs rapports de synthèse du Groupe d experts intergouvernemental sur l évolution du climat (GIEC). Elle a fondé et dirige le «Global Carbon Budget» et est membre du comité scientifique de Future Earth, une plate-forme de recherche sur la durabilité mondiale. Coucher de soleil avant la courte nuit polaire sur l océan Austral, décembre 2002 à 22 h Impact des activités humaines sur le cycle du carbone et déséquilibre des échanges. Les flux ont été moyennés sur les années allant de 2004 à 2013. Dorothee C. E. Bakker 20 21

Maison des océans 195, rue Saint-Jacques 75005 Paris Tél. : +33 1 44 32 10 70 enseignement@oceano.org