Etude sur la question de l autoconservation des ovocytes Sondage réalisé par pour
Méthodologie Recueil Enquête réalisée auprès d un échantillon de Français interrogés par Internet les 5 et 6 novembre 2015 Echantillon Echantillon de 1 001 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l échantillon est assurée par la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes : sexe, âge et profession de l interviewé après stratification par région et catégorie d agglomération.
Les enseignements clés de l étude 1/2 1. Les Français connaissent relativement bien la question de la congélation des ovocytes Le procédé de congélation des ovocytes est connu d une grande part des Français : 72% en ont déjà entendu parler. Les femmes sont particulièrement au fait avec 81% de taux de connaissance contre 63% chez les hommes. Sur les questions légales, le niveau d information se trouve être très correct. Une écrasante majorité de 89% sait également que des pays européens autorisent l autoconservation pour des raisons non médicales. 2. 6 Français sur 10 sont opposés à la légalisation de l autoconservation pour des raisons «non médicales». Les 30-45 ans sont plus partagés. Une majorité assez nette de 59% n y serait pas favorable contre 40% qui, au contraire, verraient cela d un bon œil. les Françaises et les Français qui pourraient potentiellement être concernés par ce sujet (les 30-45 ans) sont plus favorables que les autres à une légalisation : 49% des hommes et 45% des femmes. Quant à l idée de recourir à cette intervention pour soi-même, si cela était autorisé France, 83% des femmes répondent par la négative. Mais 16% qui répondent positivement, cela représente un potentiel de 4 millions de femmes intéressées (ou qui auraient pu l être).
Les enseignements clés de l étude 2/2 3. Une majorité de Français, en particulier parmi les 30-45 ans, comprennent les femmes qui partent à l étranger pour faire congeler leurs ovocytes Les Français dans leur ensemble sont une majorité de 54% contre 45% à comprendre les femmes qui, à cause de l interdiction française, partent à l étranger faire congeler leurs ovocytes. La part des personnes les comprenant est encore plus nette auprès des Français âgés de 30 à 45 ans : 60% d entre eux déclarent comprendre ces femmes. 4 - Regard porté sur les femmes qui recourent à la congélation de leurs ovocytes et sur leurs motivations : il s agirait le plus souvent de femmes homosexuelles ou célibataires et elles feraient ce choix davantage par «confort» que pour des raisons indépendantes de leur volonté Les Français sont une large majorité à imaginer que ces femmes sont le plus souvent des femmes homosexuelles (44% dont 34% «vivant en couple» et 10% «célibataires») ou, à la limite, des femmes hétérosexuelles célibataires (33%) mais pas de femmes hétérosexuelles vivant en couple (seulement 21% les envisagent ainsi).
Analyse détaillée 1/7 1. Les Français connaissent relativement bien la question de la congélation des ovocytes Pouvoir congeler ses ovocytes sans «raison médicale», cette pratique interdite en France n est pas (encore) présentée comme un sujet de société, mais les réflexions autour de cette question ont donné lieu à un certain nombre d articles et d émissions. Ainsi, le procédé de congélation des ovocytes est connu d une grande part des Français : 72% en ont déjà entendu parler. Les femmes sont particulièrement au fait avec 81% de taux de connaissance contre 63% chez les hommes. Sur les questions légales, le niveau d information se trouve être très correct. Les Français sont largement majoritaires (68%) à savoir que l autoconservation des ovocytes est autorisée dans notre pays pour les femmes victimes de certaines maladies (qui peuvent altérer leur fertilité), très majoritaires également (65%) à être au courant que cela est autorisé pour les femmes engagées dans un parcours de procréation médicalement assistée (PMA). Par ailleurs, la plupart d entre eux (69%) savent que cela est interdit pour les femmes qui souhaitent choisir le moment où elles seront enceintes (autoconservation pour des raisons «non médicales»). Là aussi, sur ces questions de légalité, les femmes sont mieux informées que les hommes. Elles sont 7 sur 10 à connaître les bonnes réponses, soit 3 à 12 points de plus que les hommes.
Analyse détaillée 2/7 Une écrasante majorité de 89% sait également que des pays européens autorisent l autoconservation pour des raisons non médicales. Enfin, même sur une question beaucoup plus pointue, le prix d une intervention à l étranger, (congélation des ovocytes et conservation pendant quatre ans), les ordres de grandeurs indiqués par les Français ne s éloignent pas trop des prix moyens observés dans la réalité (autour de 2 000 ). La moyenne des réponses données par nos concitoyens est de 3 300 et seul un quart de la population imagine que cela coûte 5 000 ou plus. 2. 6 Français sur 10 sont opposés à la légalisation de l autoconservation pour des raisons «non médicales». Les 30-45 ans sont plus partagés. Les Français s ils sont donc relativement bien informés, ne sont pas prêts à ce jour à ce que l autorisation de l autoconservation des ovocytes sorte du cadre strictement médical. Une majorité assez nette de 59% n y serait pas favorable contre 40% qui, au contraire, verraient cela d un bon œil. Mais ces chiffres moyens cachent des disparités, non pas entre les hommes et les femmes (elles sont très faibles : 59% des hommes sont opposés contre 58% des femmes), mais par catégories d âge. En effet, les Françaises et les Français qui pourraient potentiellement être concernés par ce sujet (les 30-45 ans) sont plus favorables que les autres à une légalisation : 49% des hommes et 45% des femmes.
Analyse détaillée 3/7 Ce sont les femmes de 46 ans et + (60% sont opposés) et surtout les hommes de cette même tranche d âge (65%) qui font fortement chuter la proportion de ceux qui souhaiteraient un changement de législation. Des questions éthiques et déontologiques expliquent avant tout l opposition des Français à la légalisation. La première raison donnée (37%) est le risque de sélection des embryons, suivie de l idée que cela équivaut à une exploitation commerciale de la détresse des femmes (24%). La présentation du procédé comme «contre-nature» suit avec 23% de citations. En revanche, le frein mis en avant par certaines féministes : le fait que cela conforterait l idée que la maternité nuirait à la carrière, n est évoqué que marginalement (11%). Encore moins nombreux sont les Français qui mettent en avant des raisons religieuses pour expliquer leur opposition (5%). Les Français favorables à la légalisation se partagent en deux groupes : - Ceux qui évoquent le progrès (de la médecine), ils sont 30%, ainsi que l égalité hommesfemmes (les hommes peuvent congeler leur sperme «par convenance»), ils sont 27%. - Ceux qui mettent en avant la question de la durée de fertilité de la femme : 18% estiment que cela permettrait aux femmes sans partenaire de ne plus craindre leur horloge biologique, 13% que les femmes pourraient ainsi prolonger leur période de fertilité, enfin 11% considèrent que cela serait un moyen pour les femmes de mener leur carrière avant d avoir un enfant (les femmes sont encore moins nombreuses que les hommes à évoquer cela).
Analyse détaillée 4/7 Les Français, défavorables en majorité à la légalisation de la congélation des ovocytes pour des raisons non médicales, sont logiquement opposés à l initiative d entreprises américaines (en l occurrence Apple et Facebook) qui proposent des systèmes de prise en charge de l intervention : 64% jugent que c est «une mauvaise chose» contre 34% qui trouvent que c est «une bonne chose». Une seule catégorie de Français a un avis parfaitement divergent, ceux qui seraient favorables à la légalisation. Ils sont 63% à déclarer que c est «une bonne chose». Quant à l idée de recourir à cette intervention pour soi-même, si cela était autorisé France, 83% des femmes répondent par la négative. Mais 16% qui répondent positivement (22% chez les 30-45 ans), cela représente tout de même un potentiel de 4 millions de femmes intéressées ou qui auraient pu l être. 3. Une majorité de Français, en particulier parmi les 30-45 ans, comprennent les femmes qui partent à l étranger pour faire congeler leurs ovocytes Même s ils ne sont pas majoritairement favorables à une modification de la loi à ce sujet, les Français dans leur ensemble sont une majorité de 54% contre 45% à comprendre les femmes qui, à cause de l interdiction française, partent à l étranger faire congeler leurs ovocytes.
Analyse détaillée 5/7 La part des personnes les comprenant est encore plus nette auprès des Français âgés de 30 à 45 ans, générationnellement en plein cœur du problème : 60% d entre eux déclarent comprendre ces femmes. Il faut dire que, contrairement à leurs concitoyens plus jeunes ou plus âgés, les 30-45 ans sont aussi, on l a vu, près d un sur deux à être favorables à la légalisation de l auto-conservation C est que, de par leur âge, ces Français peuvent bien plus s identifier à ces femmes et à ces couples que ne le peuvent les plus jeunes (18-29 ans) qui ne sont majoritairement pas encore concernés par le problème, ou les plus âgés (46 ans et plus) qui ne sont majoritairement plus concernés par le sujet. Il est intéressant de noter que le genre de la personne interrogée n a en revanche guère d incidence sur les réponses : ainsi, les hommes de 30 à 45 ans ne se sentent pas moins concernés que les femmes car le problème posé par le sujet est bien un problème concernant le couple et pas l individu en tant que «mâle» ou «femelle».
Analyse détaillée 6/7 4 - Regard porté sur les femmes qui recourent à la congélation de leurs ovocytes et sur leurs motivations : il s agirait le plus souvent de femmes homosexuelles ou célibataires et elles feraient ce choix davantage par «confort» que pour des raisons indépendantes de leur volonté Pourquoi les Français sont-ils majoritairement hostiles à une modification de la loi alors même qu ils déclarent comprendre les femmes recourant à la congélation de leurs ovocytes? Pour une part, on l a vu, un certain «égoïsme» humain peut l expliquer, beaucoup de Français trop jeunes ou trop vieux ne se sentant pas ou plus concernés par le sujet. Mais cela ne suffit pas à expliquer totalement cette contradiction : «je comprends que l on contourne la loi» mais «je ne veux pas qu on la change». Ce qui contribue probablement tout autant à ce refus des Français de voir la loi changer à ce sujet tient à une perception à la fois assez caricaturale et probablement fausse du profil et des motivations des femmes ayant recours à l auto-conservation. En effet, les Français sont une large majorité à imaginer que ces femmes sont le plus souvent des femmes homosexuelles (44% dont 34% «vivant en couple» et 10% «célibataires») ou, à la limite, des femmes hétérosexuelles célibataires (33%) mais pas de femmes hétérosexuelles vivant en couple (seulement 21% les envisagent ainsi).
Analyse détaillée 7/7 Or, la plupart des personnes interrogées se projettent davantage sur/dans ce type de couples hétérosexuels «classiques» que sur des couples homosexuels ou des femmes célibataires. Cette propension à s imaginer que les personnes concernées seraient assez différentes d euxmêmes explique sans doute pour une part le hiatus relevé dans notre étude entre «compréhension» (un peu indifférente) et «acceptation». Un autre facteur explicatif intervient probablement : les motifs que l on prête aux femmes souhaitant recourir à l auto-conservation relèvent de raisons de «confort» plutôt que d une impérieuse ou vitale nécessité. Seulement 29% des Français pensent qu elles ont recours à l autoconservation «parce qu elles sont célibataires et craignent de ne plus être fertiles lorsqu elles rencontreront l homme de leur vie» raison imparable s il en est Toutes les autres raisons qui leurs sont prêtées sont moins impérieuses ou vitales mais relèvent soit de l ambition professionnelle soit du confort personnel : il s agit, soit «de mener une carrière avant d avoir un enfant» (27%), voire de suivre une (horrible/insupportable) injonction de son employeur (3%), soit de «profiter de leur vie avant d avoir un enfant» (22%). Il est probable que si les Français projetaient différemment leur image des femmes ayant recours à l auto-conservation et leurs raisons profondes, ils seraient plus nombreux à se déclarer favorables à une modification de la loi à ce sujet. Céline Bracq, directrice générale d Odoxa
Près des ¾ des Français ont entendu parler de la congélation des ovocytes Avez-vous déjà entendu parler du procédé de congélation des ovocytes? Homme : 63% Femme : 81% 12
Près de 7 Français sur 10 sont au fait de la législation sur le sujet Selon vous la congélation des ovocytes est-elle autorisée en France 64 % 71 % 58 % 70 % 68 % 71 % 13
9 Français sur 10 savent que l auto-conservation «pour des raisons non médicales» est possible dans d autres pays européens En fait, l auto-conservation des ovocytes «pour des raisons non médicales» n est pas autorisée en France. Pensez-vous que d autres pays européens l autorisent? Homme : 88% Femme : 91% 14
Une appréciation du prix de la congélation des ovocytes pas si éloignée de la vérité Et selon vous, combien leur coûte cette intervention (congélation des ovocytes et conservation pendant 4 ans)? Moyenne 3 300 Homme : 2 854 Femme : 3 710 15
6 Français sur 10 sont opposés à la légalisation de l autoconservation des ovocytes «pour des raisons non médicales» Seriez-vous favorable à la légalisation en France de l auto-conservation des ovocytes «pour des raisons non médicales»? Homme de 30 à 45 ans : 49% Femme de 30 à 45 ans : 45% 16
Progrès de la médecine et égalité hommesfemmes mis en avant par les pro-légalisation Pour quelle raison principale êtes-vous favorable à la légalisation en France de l autoconservation des ovocytes «pour des raisons non médicales»? Base : A ceux qui sont favorables à l auto-conservation des ovocytes Favorables à l auto-conservation des ovocytes Homme : 14% Femme : 21% ST Fertilité prolongée : 42% Homme : 13% Femme : 8% 17
Le risque de sélection des embryons mis en avant par les anti-légalisation Pour quelle raison principale êtes-vous opposé à la légalisation en France de l autoconservation des ovocytes «pour des raisons non médicales»? Base : A ceux qui ne sont pas favorables à l auto-conservation des ovocytes Défavorables à l auto-conservation des ovocytes Homme : 15% Femme 6% 18
Les deux tiers des Français réprouvent les entreprises américaines qui proposent à leurs salariées de prendre en charge les frais de l autoconservation de leurs ovocytes Des entreprises américaines proposent à leurs salariées féminines de prendre en charge les frais liés à l auto-conservation «pour des raisons non médicales» de leurs ovocytes. Pensez-vous plutôt que c est une bonne ou une mauvaise chose? Homme de 30 à 45 ans : 33% Femme de 30 à 45 ans : 42% Favorable à l autoconservation : 63% 19
8 femmes sur 10 se seraient pas prêtes à avoir recours à la congélation de leurs ovocytes Vous personnellement, si c était autorisé par la loi, seriez-vous prête ou auriez-vous été prête à faire congeler vos ovocytes (pour des raisons autres que des raisons médicales)? Base : Aux femmes Femmes Soit un potentiel de 4 millions de femmes 20
Une majorité de Français comprend les femmes qui partent à l étranger pour faire congeler leurs ovocytes Comprenez-vous les femmes qui partent à l étranger pour faire congeler leurs ovocytes? Homme de 30 à 45 ans : 60% Femme de 30 à 45 ans : 60% Favorable à l auto-conservation : 89% 21
Profil perçu des femmes qui recourent à l auto-conservation des ovocytes pour des raisons non-médicales : plutôt des homosexuelles et des célibataires Selon vous, qui sont les femmes qui recourent à l auto-conservation «pour des raisons non médicales» de leurs ovocytes. Ce sont avant tout Auprès de ceux qui sont favorables à l autoconservation 27% 40% 26% 6% 22
Regard porté sur les raisons qui poussent les femmes à recourir à l auto-conservation des ovocytes pour des raisons non-médicales Et toujours selon vous, pour quelle raison principale certaines femmes recourent-elles à l auto-conservation «pour des raisons non médicales» de leurs ovocytes. Est-ce avant tout parce que 23