«UNE LACTATION SE PREPARE AVANT LA MISE-BAS» L Eleveur de Chèvres - numéro 9 - juin 2001 Dossier réalisé par F. JENOT, Chambre d Agriculture Deux-Sèvres N. BOSSIS, Institut de l Elevage J. CHERBONNIER, Contrôle Laitier Maine et Loire C. FOUILLAND, Chambre d Agriculture Vienne, Agrotransfert M.-P. GUILLON, Chambre d Agriculture Vienne A. LAURET, Association Régionale Caprine P. LETOURNEAU, Chambre d Agriculture Charente-Maritime B. POUPIN, Contrôle Laitier Vendée A. REVEAU, Chambre d Agriculture Charente Abréviations utilisées PDI : Protéines Digestibles dans l intestin PDIE: Protéines Digestibles dans l intestin par rapport à l'énergie PDIN: Protéines Digestibles dans l intestin par rapport à l'azote IF : Indice de Fibrosité UFL : Unités Fourragères Lait MG : Matière Grasse TB : Taux Butyreux MGP : Matière Grasse Protégée MS : Matière Sèche MB : Mise Bas
CHAPITRE I : APPORTS ALIMENTAIRES RECOMMANDES : NOTIONS DE BASE Pour les abréviations, voir page précédente Energie et Azote Les apports énergétiques et azotés recommandés pour les chèvres laitières sont mesurés respectivement par les unités UFL et les grammes de PDI. Pour l entretien, l apport énergétique recommandé par l INRA pour une chèvre de 60 kg est de 0,79 UFL. Il varie de 0,10 UFL pour une différence de 10 kg de poids vif. Au cours des cinq dernières semaines de gestation, il doit être majoré d au moins 25%, pour les besoins de gestation. Pour la production d un kilo de lait à 3,5 % de TB, l apport recommandé est de 0,385 UFL. L apport de PDI d une chèvre de 60 kg à l entretien est de 50 g/j et varie de 6,2 g/j par 10 kg de poids vif. Cet apport augmente respectivement de 55 à 65% et 110 à 130% pendant les 4 et 5 mois de gestation. Produire 1kg de lait à 3,5 % de TB nécessite 45 g de PDI. En résumé : UFL PDI Besoins d'entretien 0,790 50 g Besoin de production pour 1 kg de lait 0,850 45 g Minéraux Il faut adapter les apports de phosphore et de calcium à la production laitière et au stade physiologique de la chèvre. Toutefois, les rations sont souvent excédentaires en phosphore et calcium, excepté les systèmes à base de foin de graminées-ensilage de maïs-céréales ou de foin de graminées-céréales qui peuvent être déficitaires. Les besoins d entretien d une chèvre laitière en phosphore et calcium sont respectivement de 3 g/j et 4 g/j. Pour une production de 4 kg de lait les besoins sont de 8 g en phosphore et 16 g en calcium. Pour le sodium et le magnésium, les apports doivent être de 2 g/kg MS.
Notation de l état corporel : «un outil d avenir pour la gestion de l alimentation» (voir la figure n 1) L état corporel en caprin peut être estimé aux niveaux lombaire et sternal. Deux notes peuvent ainsi être attribuées aux animaux entre 0 et 5 avec des écarts possibles de 0,25 points. Dans nos systèmes intensifs d élevage, ces notes vont varier : - de 2 à 3 en lombaire, - de 3 à 4 en sternal Une première notation de la région lombaire permet d obtenir une indication rapide de l état des chèvres. Il est indispensable pour l éleveur de faire le point sur l état de son troupeau au sixième mois de lactation. L estimation de l état corporel doit permettre d obtenir dès le 6 ème mois et jusqu au tarissement des notes d état corporel au niveau lombaire comprises entre 2,5 et 2,75. Pour des états corporels voisins de 2, l éleveur peut enrichir la ration journalière de 0,3 à 0,4 UFL, soit 0,3 à 0,4 kg de concentré. A l inverse, il faut éviter des sur-engraissements, quitte à diminuer les quantités de concentrés énergétiques, on ne pénalisera pas la production laitière. Les notes d état corporel : quelques repères objectifs au niveau lombaire Mise-bas : 2,25-2,5 100 jours :2,25 200 jours : 2,5-2,75 Tarissement : 2,75 Figure 1. Notation de la région lombaire (Morand-Fehr). Anatomie du site lombaire (coupe transversale). L'état de maigreur est encore très net. Le muscle (faux-filet) couvre au maximum les 2/3 des apophyses transverses. La peau n'entre pas dans les espaces des apophyses, mais il est très facile de localiser avec les doigts les apophyses articulaires.
Les apophyses transverses et épineuses sont saillantes. Les creux des espaces entre les apophyses transverses sont palpables sans pression. La peau détermine une ligne concave entre les pointes des apophyses. L'espace de l'angle vertébral est rempli. la peau détermine une ligne droite entre les pointes des apophyses, mais les apophyses épineuses sont encore bien détectables. Contactez votre technicien caprin pour plus d'informations.
CHAPITRE II : L ALIMENTATION AUX DIFFERENTS STADES PHYSIOLOGIQUES 1. De la saillie au tarissement "Je m'engraisse" C est le moment de reconstituer les réserves corporelles nécessaires pour la future lactation. Lorsqu elle reconstitue ses réserves adipeuses, la chèvre a besoin de 4 UFL pour stocker 1 kg de gras. Pour reconstituer des réserves, avec un objectif de 6 kg sur une période de 100 jours, soit 60 g/j, il faudra 0,24 UFL/jour. Schéma 1. Besoins énégétiques, poids vif et capacité d'ingestion. Il convient d en tenir compte dans le rationnement. C est-à-dire les apports UFL sont calculés d une part à partir de la production laitière, comme nous l avons décrit ci-dessus, et d autre part des besoins d entretien. Attention toutefois dans les troupeaux où les chèvres auraient repris de l état corporel précocement. A cette période, environ 2 mois après la saillie, il faut penser à effectuer une mise en lot après les échographies pour adapter l alimentation à chaque stade physiologique. 2. Les deux derniers mois de gestation «Ma panse, j y pense» La réussite du démarrage de lactation est fonction des capacités d ingestion de la chèvre à la mise-bas et de son état corporel à cette date.
Figure 2. Alimentation et capacité d ingestion Réserver les meilleurs fourrages Qualité et quantité des fourrages Modération des concentrés MAINTENIR UN VOLUME DE RUMEN SUFFISANT Eviter les niveaux d engraissement extrêmes Appétit à la mise-bas Développement du rumen en début de lactation Production laitière La production laitière d une chèvre est en grande partie fonction de sa capacité d ingestion à la mise-bas. L objectif en fin de gestation, et ce malgré le volume occupé par le ou les fœtus, est donc de préserver un volume de panse suffisant. Ainsi, il convient de favoriser l ingestion d un fourrage de forte valeur alimentaire, pour soutenir les besoins supplémentaires des fœtus, et de fibrosité correcte pour maintenir une capacité d ingestion satisfaisante à la mise-bas. L ingestion de ±10 % de MS de foin en fin de gestation provoque une variation de ±5 % de la quantité de MS ingérée en début de lactation. De plus il existe un parallèle entre la MS de fourrage ingéré et la production de lait. Ainsi, l ingestion de 100 g de MS de fourrage en plus par jour, en fin de gestation, correspond à une production de 120 g de lait en plus par jour ; d où l intérêt de la maîtrise du système fourrager. La mobilisation des réserves corporelles, même si elle est inévitable, ne devrait pas être trop importante avant la semaine précédant la mise-bas. Pour éviter tout changement de régime alimentaire préjudiciable au moment de la misebas, la ration de base qui sera utilisée en lactation, sera distribuée progressivement, six à sept semaines avant celle-ci. Dès cette date, la quantité d aliment concentré distribué doit augmenter progressivement pour atteindre à la mise-bas 50 % de la quantité prévue au pic de lactation. Suivant la qualité du fourrage et du gabarit des chèvres, la quantité de concentré mise à disposition variera de 500 à 700 g par animal et par jour à la misebas.
3. Le rationnement en début de lactation (voir tableau 1) «Je maigris, mais je produis» En début de lactation, juste après la mise-bas, les besoins augmentent très rapidement alors que la capacité d ingestion est encore limitée. Les réserves corporelles sont alors mobilisées et permettent de compenser l insuffisance des apports énergétiques. La mobilisation de 1 kg de gras est équivalente à un apport de 3,7 à 3,9 UFL. Et une chèvre peut perdre sans risque jusqu'à 12 % de son poids pendant la période fin de gestation et début de lactation. Toutefois, attention aux excès d état corporel qui favorisent les toxémies de gestation, les mises-bas difficiles et les démarrages de lactation généralement moins bons. Concernant les apports de matières azotées, il est nécessaire de couvrir rapidement la totalité des besoins des chèvres notamment avec un concentré riche en PDIA (exemple : tourteaux tannés). La première puis la deuxième semaine de lactation, un déficit en PDI dans la ration de 80 à 90 g puis de 20 à 30 g est toléré ; en effet, en début de lactation, les chèvres peuvent utiliser une partie des protéines tissulaires. Au contraire, à partir de la troisième semaine, les besoins en PDI doivent être entièrement couverts par les apports alimentaires recommandés. Tableau 1. Les clefs du rationnement à chaque stade physiologique 4e et 5e mois de gestation Le meilleur des fourrages Limiter les apports d'ensilage de maïs à 1,5 kg de matière brute à la MB Le quart des concentrés à MB - 15j Eviter les modifications brutales d'alimentation Début de lactation Pleine lactation Fin de lactation Augmentation prioritaire des apports azotés (apports de PDIA) Evolution progressive de la ration sur une durée d'un mois après la MB L'ingestion augmente progressivement de 200 à 250 g MS par semaine Réviser les apports de concentrés en fonction de la production laitière Si possible, réaliser un allotement à partir des productions laitières individuelles Préparation de la prochaine lactation: adapter les concentrés à l'état corporel En ce qui concerne les concentrés énergétiques, veiller à atteindre la quantité totale en cinq à six semaines après la mise-bas. Sinon, des risques de substitution de concentrés au fourrage existent par la faible capacité d ingestion des chèvres à cette période. Les concentrés d au moins 1 UFL/ kg de MS favorisent l élaboration de la ration, avec un niveau élevé de couverture des besoins, et un niveau de MS ingérée limité, laissant de la place pour l ingestion de fourrages. En début de lactation, l écart PDI/UFL peut être raisonné en fonction des réserves corporelles des chèvres. Avec des chèvres en état à la mise-bas, une courbe de lactation en pic est envisageable. Si ce n est pas le cas, il convient de limiter les excès azotés qui
risqueraient d amplifier trop rapidement l amaigrissement des animaux. Dans cette situation, un faible écart PDI/UFL induira une courbe de lactation plus persistante. 4. Rationnement en pleine lactation (voir le tableau 2) «Je garde mon poids de forme» La production laitière durant cette période est fortement dépendante du départ en lactation. Toutefois, des excès, notamment azotés, au cours de ces deux premiers mois de lactation, peuvent avoir des incidences sanitaires après le pic de lactation.(acétonémie, stéatose hépatique). On observe alors des chutes brutales de production de lait ou de taux au niveau de certains individus. Tableau 2. Des indicateurs du rationnement des chèvres laitières Ingestion (kg MS/j). Chèvre de 60 kg, à 4kg lait Concentration énergétique (UFL/kg MS) Concentration azotée (1) (g PDI/kg MS) PDIA (2) (g/kg MS) Cellulose brute Pourcentage de concentré/ms Matière grasse (en % de la MS) 4 e et 5 e mois de gestation Début de lactation 1,5 à 2 kg 2,3 kg à 2 semaines Pleine lactation 2,5 à 3 kg au pic Fin de lactation 2,4 à 2,6 kg 0,80 0,95 0,90 à 0,95 0,85 70 à 80 100 à 120 100 à 110 90 à 100 20 % de la MS minimum 30 % de la MS minimum 40 % minumum 70 % maximum 18 % minimum 18 % minimum 20 % minimum 60 % minimum 60 % minimum 3 % minimum 6 % maximum 3 % minimum 1 - Veiller à avoir un écart entre les valeurs PDIN et PDIE le plus réduit possible. 2 - Protéines digestibles d'origine alimentaire. N.B. Les valeurs notées dans ce tableau restent des indicateurs moyens qui varient en fonction des animaux, de leur production laitière et des aliments laissés à leur disposition. Les apports de matière grasse protégée dans la ration peuvent permettre dans certaines rations carencées en matière grasse une amélioration du taux butyreux. Le rendement de cet apport est plus intéressant en début de lactation. Jusqu'à présent, l intérêt économique de cette supplémentation n est pas réellement prouvé avec les prix de paiement du gramme de TB. Lorsque l animal est au Contrôle Laitier, à partir des deux premiers contrôles il est
intéressant de pouvoir repérer d une part les niveaux de production laitière individuels et d autre part les écarts de production entre individus. Ces remarques doivent éventuellement conduire à réviser la ration et/ou l allottement. Parfois, il convient de partager un lot unique en deux lots à deux niveaux d apport énergétiques et azotés adaptés à la production laitière. De plus, il faut se souvenir que des accidents métaboliques au cours d une année peuvent avoir des répercussions sur la lactation suivante, notamment quand les séquelles ont été importantes. Dans ce cas précis, il ne faut pas obligatoirement remettre en cause le système alimentaire, quel qu il soit, mais préserver un rationnement cohérent. Dans tous les cas, il faut éviter les expériences alimentaires farfelues (produits miracles, quantités déraisonnables, rapport PDI/UFL déséquilibré). CHAPITRE III : RECOMMANDATIONS PRATIQUES : DE L ANIMAL AU TROUPEAU 1. Quelle ration pour mon troupeau? Au sein d un troupeau, les variations des performances laitières sont fréquemment de 20 à 40 %.entre les animaux On peut considérer, dans un élevage, que la répartition des productions laitières suit une loi normale ou «courbe en cloche». Quand une ration couvre les besoins correspondant à la production laitière moyenne plus un écart type, les besoins d environ 85 % des chèvres sont au moins couverts. (voir schéma n 2). Ce qui fait que seulement 15 % des chèvres, les plus performantes, sont insuffisamment nourries, alors qu inversement 50 % des chèvres, les moins performantes, sont largement suralimentées. Cette inadéquation des apports aux besoins énergétiques se traduit par un accroissement de l état d engraissement chez les faibles productrices (augmentation de la note d état corporel) et par une mobilisation des réserves chez les plus performantes. La mise en lot Pour coller aux besoins des animaux, et éviter sous-alimentation ou gaspillage, il faut constituer des lots. Deux situations se rencontrent le plus souvent : L éleveur gère un lot unique : il peut être intéressant dans ce cas de constituer deux lots en fonction du niveau de production des animaux. Il a été montré que la constitution de deux lots permettait de réduire d environ 25 % l hétérogénéité initiale des niveaux de production entre les animaux, qui induit des différences d ingestion. Le passage de deux à trois lots semble moins efficace (- 6 % d hétérogénéité). Il faudra faire alors une ration par lot, avec le choix d un «animal cible» adapté au lot. Si l on ne fonctionne qu avec un seul lot, il sera constitué de chèvres à des stades physiologiques différents : des chèvres en fin de gestation, d autres qui ont mis-bas ou qui sont déjà en pleine lactation. Il faut déterminer le stade moyen et la production moyenne pour choisir le niveau d apports. Toutefois, tant sur le plan physiologique qu économique, cette stratégie peut conduire à des difficultés de gestion de troupeau.
C est pourquoi, il convient au minimum de respecter une évolution raisonnée du rationnement par semaine en fonction du stade physiologique entre le 5 ème mois de gestation et le 2 ème mois de lactation. Dans ce choix de lot unique, il faudrait favoriser les mises-bas groupées en saison afin de faciliter le suivi de l alimentation. De nombreux accidents métaboliques ont été observés dans des troupeaux en lot unique avec une maîtrise imparfaite de la reproduction et un étalement important des mises-bas. L éleveur gère déjà plusieurs lots constitués en fonction du stade physiologique des animaux : le processus est le suivant pour chaque lot : choix d un «animal cible» adapté au lot ration. La ration pour «l animal cible» Il faut déterminer «l animal cible» du lot (ou du troupeau). Il est fonction des objectifs de l éleveur : 2/3 à 3/4 des animaux du lot auront une production, donc des besoins, inférieure. La production de «l animal cible» correspond à la moyenne du lot plus un écart-type, c est-à-dire que le plus souvent ceci correspond aux besoins pour le niveau moyen du lot plus 20 à 30 %. En pratique, la production permise par la ration devra couvrir 0,5 à 1 l de plus en UFL que cette production moyenne et 1 l à 1,5 l de plus en g de PDI en début de lactation. Exemple : pour un lot de chèvres à 4 l de moyenne (variant de 3 l à 5 l) en début de lactation, rationner à 4,5 l en UFL et 5 l en PDI. Les besoins en lactation pour une production de 4 l sont de 2,33 UFL et 230 g de PDI, et les apports pour le lot vont être de 2,5 UFL et 275 g de PDI, c est-à-dire que les apports seront de 107 % en UFL et 120 % en g de PDI des besoins théoriques de l animal moyen. Schéma 2. Courbe de répartition des productions laitières des chèvres dans un troupeau
2. Ajustements et recommandations pratiques Qualité des fourrages Il faut tenir compte pour la ration de la qualité des fourrages. Si l on distribue des fourrages de médiocre qualité (foin à moins de 0,65 UFL, ensilages humides à moins de 15 % de MS pour l herbe et moins de 25 % de MS pour le maïs), il faudrait rationner les chèvres par petits lots pour faire face aux faibles ingestions de fourrage des moins bonnes laitières. Pour les bons fourrages distribués à volonté, il est possible d avoir un même niveau de concentré pour l ensemble des animaux. Témoignage sur la valorisation alimentaire des foins Bernard, éleveur de 160 chèvres en Deux-Sèvres, a misé sur le foin depuis l'évolution de l'alimentation des chèvres vers une ration "sèche". Les foins constituent 50 % de la matière sèche totale ingérée (une quantité proche de 2 kg en pleine lactation est quotidiennement distribuée). "Dans la mesure du possible, les foins (principalement luzerne et graminées) sont récoltés tôt et dans de bonnes conditions climatiques : leur valeur nutritive est donc élevée, suffisamment élevée pour couvrir (à raison de 2 kg distribués) les besoins d'entretien des animaux et une partie des besoins de production. Reste à couvrir le solde des besoins de production par une complémentation en aliments concentrés (céréales et concentré du commerce) et déshydratés, l'apport d'aliments déshydratés permettant également d'accroître légèrement le niveau d'ingestion". Rythme de distribution des concentrés Pour une même quantité de concentrés, multiplier le nombre de repas augmentera l efficacité de la ration. Dans tous les cas, il ne faut pas dépasser 400 g/repas. 1 repas de concentrés/jour = risque d acidose 2 repas/jour = efficacité moyenne de la ration, baisse du TB 3 repas/jour et plus = peu de risque
Il est souvent utile de vérifier les quantités réellement distribuées et celles ingérées. Un tarage de temps en temps des diverses boites servant à la distribution est nécessaire. Equilibre PDI/UFL Comme toutes les sources d énergie et d azote ne sont pas utilisées à la même vitesse dans la panse, il faut faire coïncider autant que possible les apports de ces deux types de nutriments. Pour éviter les alcaloses qui apparaissent lors d un déséquilibre entre PDIN et PDIE, il faut vérifier que : PDIE - PDIN ----------------------<= 12 UFL En effet, grâce au recyclage de l urée endogène dans le rumen, la chèvre pourrait compenser un déficit PDIE - PDIN = 25 g/j. Vérifications Une fois la ration calculée sur le papier, il est indispensable de vérifier les quantités réellement distribuées voire ingérées quand cela est possible. Les distributions à volonté ne correspondent pas toujours à une ration calculée. On fera régulièrement attention aux refus. Il convient aussi, bien sur, de contrôler que la production réelle du troupeau correspond à la production attendue. Stocks Le calcul des apports pour chaque lot et pour tout le troupeau permet de prévoir les besoins du troupeau durant toute la lactation et de prendre ses dispositions suffisamment tôt en cas de manque. Un exemple : une ration type pour 4 kg de lait MS ingérée Fibrosité Refus MS distribuée Ration brute 1 kg Foin (90% MS) 0,750 kg 80 % 0,6 kg 15% 0,9 kg 1,0 kg Ensilage de maïs (33% MS) 1 kg 40% 0,4 kg feuille tige 0% (grain) 10% 1,1 kg 3,3 kg Concentré 0.750 kg 0% 0 Total 2,5kg MS 40% 1kg fibre
Norme : 40 % de fibre dans une ration La substitution du maïs ensilage par du maïs grain dans le cas d un changement de système induit une perte de 0,4 kg de fibre qui devra être remplacée par le foin, c est-àdire par 0,5 kg MS de foin à 80 % de fibrosité, soit 1,25 kg MS de foin à ingérer au total ou encore 1,5 kg MS de foin distribué. Attention donc à ne pas sous-estimer le stock de foin quand on passe d un système ensilage à un système foin. La Fibrosité L indice de fibrosité (IF) est une durée de mastication qui s exprime en minutes/kg de matière sèche. Il s agit d un potentiel de grattage des brins de fourrage sur la muqueuse du rumen (longueur des brins : 0,5 à 5 cm). Même s il n est pas actuellement possible de définir un indice de fibrosité pour chaque ration, les IF de chaque aliment ne s additionnant pas, il semble impératif d avoir un minimum de 40 % de fourrage dans une ration pour chèvre laitière en lactation. Ce rapport fourrages/concentrés doit être au moins de 60 % en période de gestation. L utilisation des déshydratés doit se raisonner en fonction de ses valeurs alimentaires et de ses qualités fibreuses. Dans la mesure où les stocks fourragers le permettent, les luzernes déshydratées ne devront pas représenter plus d un tiers des quantités de fourrages offertes à la mise-bas. Attention, en aucun cas un déshydraté, même fibreux, ne pourra se substituer à 100 % à un fourrage de qualité en terme de fibrosité. Quelques repères : l indice de fibrosité (IF) de quelques aliments (selon Sudweeks et al) Fourrages Maïs ensilage : 40 minutes/kg MS Foin : 80 à 100 min/kg MS Paille : 130 min/kg MS Céréales : 5 à 15 Maïs grain : 5 min/kg MS Orge : 12 min/kg MS Déshydratés Luzerne déshydratée brin long : 60 min/kg MS Luzerne déshydratée bouchon 16 mn de diamètre : 30 min/kg MS Luzerne déshydratée bouchon 5 mn de diamètre :20 min/kg MS Pulpe de betterave : 35 min/kg MS