Histologie. atelier n 4. David Busti Nathalie Davoust-Nataf

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stage de formation 5 & 6 février 2015 atelier n 4 Histologie David Busti Nathalie Davoust-Nataf contact nathalie.davoust-nataf@ens-lyon.fr informations et ressources http://acces.ens-lyon.fr/ acces/ressources/immunite-et-vaccination

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Histologie Nathalie Davoust-Nataf, responsable des enseignements en immunologie & David Busti, responsable pédagogique du secteur B, préparation à l agrégation École normale supérieure de Lyon OBJECTIFS Définition de critères de classification des cellules sanguines puis reconnaissance des différentes populations de cellules sanguines sur un frottis sanguin. Etude de la réaction inflammatoire à partir de vidéos et d une lame histologique de peau en cours de cicatrisation. david.busti@ens-lyon.fr & nathalie.davoust-nataf@ens-lyon.fr

A / Reconnaissance des cellules sanguines sur un frottis sanguin I. Colorations Les colorations vont nous permettre d identifier et de distinguer les différentes populations de cellules sanguines, et notamment de PMN (polymorphonucléaires ou granulocytes). En effet, ils auront en fonction de la nature du contenu de leurs granulations des affinités variables pour chacun des colorants utilisés. Les basophiles auront une forte affinité pour le bleu de méthylène (colorant basique). Les éosinophiles auront une forte affinité pour l éosine (colorant acide). Deux colorations sont utilisées conjointement: a) la coloration de May Grünwald éosine (acide) colore les hématies et les granulations des éosinophiles (en rose orangé). bleu de méthylène (basique) colore l ADN des noyaux, l ARN du cytoplasme et les granulations des basophiles (en bleu foncé). b) la coloration Giemsa azure de méthylène colore les granulations azurophiles des neutrophiles et des plaquettes (en mauve). éosine (acide) colore les hématies et les granulations des éosinophiles (en rose orangé). II. Critères de classification des différentes populations a) Taille : des cellules (> 15 μm : monocytes, 10 μm < >15 μm : PMN et < 10 μm : lymphocytes naïfs, un lymphocyte activé pouvant être plus gros) des granules (grosses : basophiles et éosinophiles, petites : neutrophiles) du noyau (occupe presque toute la cellule pour un lymphocyte naïf) b) Couleur : du cytoplasme (rose : neutrophiles et hématies, bleu pâle : lymphocytes, bleu gris : monocytes) des granules (éosinophile : rose orangé, basophile : bleu foncé et neutrophile : mauve) du noyau (très dense pour les lymphocytes, plus clair pour les monocytes) c) Forme : de la cellule (disque biconcave : hématies) du noyau (haricot ou fer à cheval ou anguleux : monocytes, rond : lymphocytes, plurilobé (2-5 lobes) : neutrophiles, bilobé : éosinophiles, non visible car caché par les granules : basophiles). d) Fréquence des cellules : neutrophiles (50 à 70 % des leucocytes circulants) lymphocytes (25 %) monocytes (10%) éosinophiles (1 à 2 %) basophiles (<1%) David Busti & Nathalie Davoust-Nataf / Histologie 2

III. Critères de reconnaissance des principales populations de cellules sanguines. David Busti & Nathalie Davoust-Nataf / Histologie 3

IV. Critères de reconnaissances des leucocytes. Indiquez pour chaque cellule les principaux critères d identification (fréquence, taille, forme du noyau, couleur du cytoplasme et couleur des granulations éventuelles). David Busti & Nathalie Davoust-Nataf / Histologie 4

B / La réaction inflammatoire, un exemple de réponse innée I. Définition de l inflammation La réaction inflammatoire correspond à la séquence d événements induite par un dommage tissulaire ou par une infection par un microorganisme. Au Ier siècle après J.-C., un médecin romain nommé Celsus (ou Celse) avait énoncé pour la première fois les quatre symptômes accompagnant l infection d une plaie ou «quadrilatère de Celse» : rubor : rougeur (ou érythème) ; calor : chaleur ; tumor : gonflement (ou œdème) ; dolor : douleur. Ces quatre qualificatifs se rapportent aux modifications tissulaires associées au processus inflammatoire : la vasodilatation des artérioles environnantes ( rubor, calor) ; la hausse de perméabilité capillaire, à l origine de l accumulation locale de plasma ou œdème ( tumor) ; le recrutement de leucocytes circulants dans le tissu enflammé. David Busti & Nathalie Davoust-Nataf / Histologie 5

II. Les quatre phases de la réaction inflammatoire La réaction inflammatoire s articule en plusieurs phases: 1. Le déclenchement de la réponse inflammatoire suite à la reconnaissance de motifs pathogéniques ou à la perception de signaux de danger. 2. La phase vasculaire et le recrutement de cellules immunitaires innées sur le site de l inflammation. 3. La phase effectrice comprenant la phagocytose et l activation de la réponse immunitaire adaptative. 4. La réparation du tissu lésé. Elle met en jeu des cellules et des médiateurs de la réponse immunitaire innée. a- le déclenchement de la réponse inflammatoire : Le rôle des récepteurs de type PRR : Les PAMP (Pathogen Associated Molecular Pattern) sont des motifs moléculaires caractéristiques des pathogènes. Les PRR (Pattern recognition receptor) sont les récepteurs cellulaires de ces motifs pathogéniques. La reconnaissance d un PAMP par un PRR déclenche l activation de la cellule et la mise en place de mécanismes effecteurs : phagocytose, sécrétion de médiateurs de l inflammation et expression des molécules de costimulation par les cellules présentatrices d antigène, ce qui prépare la réponse adaptative. Le rôle des médiateurs chimiques de l inflammation : Cytokines pro-inflammatoires secrétées par les cellules dendritiques et macrophages activés (TNFα, IL1 et IL6), impliquées dans l activation de l endothélium vasculaire (action localisée) et l induction de la fièvre (action systémique). Chimiokines, telles que l IL8, impliquées dans le chimiotactisme des leucocytes circulants vers le foyer inflammatoire ; Anaphylatoxines (C3a et C5a), produits de clivage des peptides C3 et C5 du complément aux fonctions pléïotropes : chimiotactisme des leucocytes, dégranulation de l histamine et d amines vaso-actives par les mastocytes et les basophiles, contraction des muscles lisses. Histamine, une molécule sécrétée par les mastocytes résidents des tissus, qui agit comme un puissant vasodilatateur ; Prostaglandines et leucotriènes : médiateurs lipidiques impliqués dans la vasodilatation artériolaire et le chimiotactisme des leucocytes ; David Busti & Nathalie Davoust-Nataf / Histologie 6

A / Homéostasie B / Inflammation A. Les cellules immunitaires résidentes des tissus sont les mastocytes, les macrophages et les cellules dendritiques. Les cellules de l immunité qui patrouillent dans l organisme via le sang sont les neutrophiles, les éosinophiles, les basophiles, les monocytes, les cellules NK et les lymphocytes T et B. Ce sont des cellules circulantes. B- Lors d une infection, la présence de pathogène est détectée par ces cellules via leurs PRR, récepteurs reconnaissants les PAMP, qui sont des motifs particuliers aux agents infectieux. Les cellules immunitaires ainsi activées libèrent des médiateurs de l inflammation dans le milieu extracellulaire, dont les effets combinés vont permettre le recrutement de cellules circulantes, l élimination du pathogène et la réparation de la lésion. David Busti & Nathalie Davoust-Nataf / Histologie 7

b- la phase de recrutement des leucocytes circulants (phase vasculaire) Les quatre principales étapes de l interaction sont : Étape 1 : Adhérence de roulement ou Rolling (sélectines mucines ; sélectines ligands des sélectines) Étape 2 : Adhérence ferme ou margination ou Binding (CAM intégrines) Étape 3 : Diapédèse ou extravasation (CAM intégrines, chimiokines) Étape 4 : Migration cellulaire (gradient de chimiokines). Les principales molécules d adhérence cellulaires (ou CAM, pour Cell Adhesion Molecule) impliquées dans le recrutement des leucocytes circulants sont : Les mucines, des protéines glycosylées, et autres ligands glycosidiques ; Les sélectines, protéines interagissant avec des sucres portés par les ligands des sélectines et les mucines lors de d adhérence de roulement ; Les CAM apparentées aux Immunoglobulines (ICAM1, V-CAM1 ) ; Les intégrines (LFA-1, VLA-4, ) interagissant avec les CAM apparentées aux Immunoglobulines, lors de l adhérence ferme et de la diapédèse. Le recrutement des leucocytes circulants peut être filmé chez l animal après avoir induit artificiellement une zone d inflammation. Les vidéos ci-dessous permettent de l illustrer. David Busti & Nathalie Davoust-Nataf / Histologie 8

Vidéo 1 : Migration des phagocytes sur le site d inflammation chez le Poisson zèbre. Au cours de l expérience, un poisson zèbre a été anesthésié puis une aiguille septique a été introduite à travers son tégument (haut du cliché) pour créer une zone d inflammation. La transparence du tégument permet d observer directement le recrutement des phagocytes (neutrophiles, flèche rouge). La vidéo d une durée de seize minutes, a été accélérée en quinze secondes. [Extrait de B. Alberts et al., 2011] Vidéo 2 : Recrutement des leucocytes sur le site d inflammation chez la Souris. La vidéo a été réalisée chez une souris anesthésiée. Elle permet d observer l écoulement sanguin dans un vaisseau en temps réel. Des ralentis permettent d observer la phase de rolling (cercle rouge), de binding et de diapédèse. [Extrait de B. Alberts et al., 2011] Vidéos disponibles sur internet : http://acces.ens-lyon.fr/acces/ressources/immunite-etvaccination/enseigner/ressources-documentaires/recrutement-des-leucocytes David Busti & Nathalie Davoust-Nataf / Histologie 9

III. Observation d une coupe de peau en régénération Les cellules immunitaires présentes dans une peau saine sont les mastocytes, les macrophages et les cellules dendritiques. On dit que ces cellules sont des cellules résidentes. Si des leucocytes circulants, et en particulier des granulocytes (neutrophiles, éosinophiles et basophiles), sont observables dans un derme infecté, c'est que des événements les ont conduit à quitter la circulation sanguine et à rejoindre le lieu de l'infection. Coupe de peau de souris en cours de régénération suite à une blessure. Au cours de la cicatrisation, les cellules de la couche basale de l épiderme migrent vers la lésion pour reconstituer les différentes couches de l épiderme alors que les fibroblastes migrent dans le caillot sanguin pour régénérer le derme. La zone enflammée non encore cicatrisée (infiltrat) contient un amas de cellules nécrosées, de granulocytes et de lymphocytes. [Cliché : David Busti, coupe du commerce Nublat] Détail de la zone infiltrée (non encore cicatrisée) de la coupe précédente. Un plus fort grossissement sur la zone encore enflammée permet de reconnaître des lymphocytes (à gros noyau violet sombre et rond), des cellules nécrosées, des neutrophiles (à cytoplasme rose et David Busti & Nathalie Davoust-Nataf / Histologie 10

noyau plurilobé) et autres polymorphonucléaires. Notez que la coupe a été colorée à l éosine et à l hématoxyline qui présente les mêmes propriétés que le bleu de méthylène, et que par conséquent les critères de reconnaissance des cellules sanguines sont les mêmes que pour le frottis sanguin. [Cliché : David Busti, coupe du commerce Nublat]. C / Bibliographie Abul K. ABBAS, Cellular and Molecular Immunology, Philadelphia, Elsevier, 2007 (6 e ed.). Abul K. ABBAS & Andrew H. LICHTMAN, Basic Immunology : functions and disorders of the immune system, Philadelphia, Elsevier, 2008 (3 e éd.). Bruce ALBERTS et al., Biologie moléculaire de la cellule, Paris, Flammarion Médecine-Sciences, 2011. Janis KUBY, Immunologie : le cours de Janis Kuby : avec questions de révision, Paris, Dunod, 2008 (6 e éd.) David K. MALE, Immunologie : aide mémoire illustré, Bruxelles, De Boeck, 2005 (3 e éd). Kenneth MURPHY, Janeway s Immunobiology, London, Garland Science, 2012 (8 e éd.). William K. OVALLE, Netter s Essential Hhistology, Philadelphia Elsevier, 2007. Paul R. WEATHER et al., Atlas d histologie fonctionnelle de Weather, Bruxelles, De Boeck, 2008. Dossier scientifique complet et proposition de progression pédagogique : http://acces.ens-lyon.fr/acces/ressources/immunite-et-vaccination/immunite innee-barrieresnaturelles-et-reaction-inflammatoire David Busti & Nathalie Davoust-Nataf / Histologie 11

Les cellules de la lignée granulocytaire possèdent de nombreuses granulations dont les propriétés permettent d en distinguer trois types. Leurs noms dérivent de l affinité de leurs granules pour certains colorants. Neutrophiles Eosinophiles Basophiles Granulocyte (=polymorphonucléaire) Signes particuliers Noyau plurilobé de 3 à 5 lobes Nombreuses petites granulations dans le cytoplasme : - granulations primaires azurophiles (lysozyme, peroxydase, défensine, protéase) - granulations secondaires neutrophiles (lysozyme, collagénase, lactoferrine) Noyau bilobé Cytoplasme contenant des grosses granulations éosinophiles, arrondies, colorées en rouge-orangé (peroxydase, hydrolases acides ) Noyau volumineux, irrégulier, fissuré pouvant prendre un aspect de trèfle Nombreuses grosses granulations basophiles contenant de l histamine. Taille 10 à 15 μm de diamètre 10 à 15 μm de diamètre 10 à 12 μm de diamètre Durée de vie Courte : < 24 heures Très courte : 4 à 5 heures dans la circulation sanguine, puis 8 à 12 jours dans les tissus. Très courte : 5 à 7 heures Fonctions Nombre Distribution Phagocytose sur le site de l inflammation Dégranulation Pièges à bactéries 50 à 70 % des leucocytes 2 000 à 7 000 /μl Essentiellement dans le sang mais aussi dans les tissus lors de la réponse inflammatoire Réponse inflammatoire allergique Immunité antiparasitaire. 1 à 3 % des leucocytes 40 à 300 /μl Nombre augmenté dans le sang des sujets allergiques Rôle dans les réactions d hypersensibilité immédiate (allergie) et retardée par expression des récepteurs de surface pour le Fc des immunoglobulines IgE (proches fonctionnellement des mastocytes) 0,5 à 1 % des leucocytes 75 /μl Dans le sang

Hématites (érythrocytes, globules rouges) Plaquettes Lymphocytes (lymphocytes T, lymphocytes B, cellules NK) Monocytes naïf Type cellulaire activé et différencié Dépourvus de noyau Fragments cellulaires anucléés Petits lymphocytes naïfs : 6-8 μm Cellules de grande taille Morphologie et principales fonctions Forme de disque biconcave Présence d hémoglobine α2β2. Fonction de transport du dioxygène (O 2) des poumons vers les tissus, transport d une partie du dioxydede carbone (CO 2) Durée de vie de 120 jours 5 000 000 par mm 3, 7 μm de diamètre Granulations mauves (granules plaquettaires) Durée de vie 8 à 12 jours Rôle fondamental dans les processus de l hémostase et de la coagulation 200000 à 400000 par mm 3, 3,5 μm de diamètre Grand lymphocytes : 9-12 μm, plasmocytes, cellules NK Noyau rond, chromatine épaisse dense Cytoplasme bleu pâle avec assez peu d organites (naïfs) Les lymphocytes T sont impliqués dans l immunité cellulaire. Leur maturation s effectue dans le thymus. Ils sont identifiés par l expression de marqueurs pan-t : anti-cd3. T-CD4 : T helpers ou T auxiliaires T-CD8 : T cytotoxiques ou T suppresseurs Les lymphocytes B sont responsables de l immunité humorale, ils effectuent leur maturation dans la moelle osseuse. Noyau volumineux central ou périphérique, réniforme. Microvillosités et expansions cytoplasmiques visibles en microscopie électronique Après être passés du sang dans les tissus, les monocytes s y différencient en macrophages qui se trouvent disséminés dans l ensemble de l organisme. Fonctions cellulaires : phagocytose, présentation de l antigène (macrophages activés) 10 % des leucocytes, 15 à 35 μm de diamètre 25 % des leucocytes, 6 à 12 μm de diamètre