Epidémiologie des infections sexuellement transmissibles Delphine VIRIOT, Nelly FOURNET, Ndeindo NDEIKOUNDAM, Florence LOT Institut de veille sanitaire, Département des maladies infectieuses 8ème journée "Jean-Gérard Guillet" de vaccinologie clinique, «vaccination et infections sexuellement transmissibles» École de Santé du Val de Grâce, Paris, 2 avril 2015
2 Recrudescence des IST à partir des années 2000 en France
3 Evolution de la surveillance des IST en France à partir des années 2000 Déclaration obligatoire - Syphilis Mise en place des réseaux - Gonococcie de laboratoires - LGV (Rénago/Rénachla) - Chancre mou DO Sida Arrêt de la déclaration obligatoire des IST Mise en place d un réseau de cliniciens (RésIST) Multithérapies antirétrovirales DO VIH DO VHB 1942 Recrudescence Résurgence Emergence 1990 1998 2000 2003 2013 Gonococcies Syphilis LGV rectale
4 Réseaux de surveillance des IST en France RésIST Réseau de cliniciens Informations cliniques, biologiques et comportementales Syphilis, gonococcie InVS Cire Rénago & Rénachla Réseaux de laboratoires Âge, sexe, informations biologiques Gonocoque, chlamydia Saisie en Ligne (SoLIST) CNR - Syphilis - Gonocoque InVS St-Maurice -HPV CNR CNR - Gonocoque - Chlamydia, LGV
5 Infections uro-génitales à Chlamydia
6 Incidence estimée des chlamydioses Infections à Chlamydia Zone géographique Nombre estimé de cas Taux d incidence [IC à 95 %] Ile-de-France 17 312 288 [210-365] Nord-ouest 7 687 138 [105-171] Sud-ouest 7 770 119 [78-161] Sud-est 12 049 172 [7-338] Nord-Est 4 753 126 [77-174] DOM 5 261 522 [297-747] Total France 76 918 257 [156-358] Source: enquête ANSM-InVS, 2012
Chlamydioses : augmentation dans les deux sexes Renachla Source: InVS, réseau Rénachla, 2000-2013
8 Chlamydioses : prédominance des femmes de 15-24 ans et des hommes de 20-29 ans Source: InVS, réseau Rénachla, 2013
9 Chlamydioses : augmentation plus marquée chez les sujets asymptomatiques jusqu en 2010 Impact de la stratégie du dépistage combiné Source: InVS, réseau Rénachla, 2000-2013
Ciddist Chlamydioses : proportion de sujets (a)symptomatiques hospitaliers selon le lieu de consultation Autres médecins hospitaliers Autres médecins Autres médecins libéraux CDAG CPEF Ciddist Autres médecins hospitaliers Autres médecins libéraux Gynéco-obstétriciens hospitaliers Autres médecins libéraux Gynéco-obstétriciens hospitaliers Gynécologues libéraux Omnipraticiens libéraux Gynéco-obstétriciens hospitaliers Gynécologues libéraux Omnipraticiens libéraux 0% 20% 4 sans signes cliniques 0% 20% 40% 60% 80% 100% sans signes cliniques avec signes cliniques Gynécologues libéraux Omnipraticiens libéraux 0% 20% 40% 60% 80% 100% sans signes cliniques Source: InVS, réseau Rénachla, 2013 avec signes cliniques
11 Gonococcies
12 Incidence estimée des gonococcies Gonococcies Zone géographique Nombre estimé de cas Taux d incidence pour 100 000 personnes [IC à 95 %] Ile-de-France 5 472 73 [64-82] Nord-ouest 2 237 31[28-82] Sud-ouest 2 013 24[19-28] Sud-est 2 479 27[23-32] Nord-Est 1 503 30 [25-35] DOM 1 116 88 [74 103] Total France 15 067 39 [37 42] Source: enquête ANSM-InVS, 2012
13 Gonococcies : augmentation plus marquée chez les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) Source: InVS, réseau RésIST, 2004-2013
Gonococcies : prédominance des 20-29 ans Source: InVS, réseau RésIST, 2004-2013
15 Gonococcies : augmentation liée en partie à la montée en charge de la PCR Source: InVS, réseau Rénago, 2001-2013
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Nombre de cas de gonococcie 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2001 2011 2002 2012 2003 2013 2004 2005 2006 2007 2008 Nombre de cas de gonococc Nombre Nombre de cas de cas gonoco de g 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2500 2000 1500 1000 500 2000 2000 1500 Gonococcies : augmentation en 1500 1000 IDF et dans 1500 les autres régions 1000 500 0 Ile-de-France Autres régions 1000 500 5000 0 Ile-de-France Autres régions métropolitaines Ile-de-France Autres Sites régions métropolitaines constants sur 3 ans 0 Ile-de-France Source: InVS, réseau Rénago, 2001-2013 Sites constants
17 Gonococcies : 19 % de co-infections par le VIH chez les HSH en 2013 Co-infections à VIH chez les hétérosexuels Co-infections à VIH chez les hommes homo-bisexuels Source: InVS, réseau Rénago, 2004-2013
18 Gonocoque : émergence de résistances aux céphalosporines Résistance du gonocoque à : pénicilline G, tétracycline, ciprofloxacine Traitement recommandé: Ceftriaxone en première ligne Céphalosporines 2010 2011 2012 2013 n n n n Ceftriaxone Souches sensibles 1398 1521 1093 1191 Souches résistantes 2 0 0 0 Cefixime Souches sensibles 1391 1511 1060 1190 Souches résistantes 8 10 33 17 (1,4%) Source: InVS, réseau Rénago, CNR Gonocoques, 2010-2013
19 Syphilis récentes Syphilis primaire, secondaire et latente précoce < 1 an
Nombre de cas de syphilis 2000 Source: InVS, réseau RésIST, 2000-2013 2001 2002 2003 2004 Nombre de 2005 2006 2000 2007 2001 2008 2002 2009 2003 2010 2004 2011 2005 2012 2006 2013 2007 2008 2000 2009 2001 2010 2002 2011 2003 2012 2004 2013 2005 2006 20 300 0 Syphilis récentes : augmentation chez les HSH 200 900 800 700 600 500 400 100 0 Hommes homo-bisexuels Hommes hétérosexuels Femmes hétérosexuelles Hommes homo-bisexuels Hommes hétérosexuels Femmes hétérosexuelles Sites constants sur trois ans 300 200 100 0 Hommes homo-bisexuels HSH : 86% des cas en 2013 Hommes hétérosexuels Femmes hétérosexuelles Peu de cas féminins (4% en 2013) Sites constants sur trois ans
Source: InVS, Réseau ResIST, 2013 Syphilis: prédominance des moins de 29 ans chez les femmes et des 20-49 ans chez les hommes
Syphilis récentes: augmentation hors Ile-de- France Source: InVS, Réseau ResIST, 2000-2013
80% 23 Syphilis récentes : 40% de co-infections par le VIH chez les HSH en 2013 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Co-infections à VIH chez les hétérosexuels Co-infections à VIH chez les hommes homo-bisexuels Source: InVS, Réseau ResIST, 2000-2013 Découverte d infection VIH chez hommes homo-bisexuels
24 Lymphogranulomatoses vénériennes rectales (LGV) http://www.cnrchlamydiae.u-bordeaux2.fr/?page_id=164
25 LGV et rectites à chlamydia non L: augmentation plus marquée en 2013 HSH : 98% des LGV et 90% des rectites non L Source: CNR des Chlamydiae, Réseau LGV 2002-2013
26 Autres IST
Augmentation des découvertes de séropositivité VIH chez les HSH 3000 2500 En 2013 : 43% HSH 2000 1500 1000 500 23% F hétéro. nées à l étranger 15% H hétéro. nés à l étranger 10% H hétéro. nés en France 8% F hétéro. nées en France 0 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Source : InVS, données DO VIH au 31/12/2013 corrigées pour les délais, la sous déclaration et les valeurs manquantes 27
Nombre de cas déclarés 28 Diminution du nombre déclaré d hépatites B aiguë DO VHB 2003-2013 200 180 160 140 120 100 Exhaustivité : 15% Exposition sexuelle: 55% Proportion évitable par la vaccination: 85% 80 60 40 Total Hommes Femmes 20 0 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013* Source InVS; DO Hépatite B aigüe, 2000-2013
29 Estimation de l incidence de l hépatite B aiguë LaboHep 2010 Infection aiguë symptomatique Infection aiguë symptomatique et asymptomatique Nombre de cas (n) 1 021 2 324 Taux d incidence 1,6 [1,2-2,0] 3,6 [2,8-4,4] Source: InVS, Labo Hep 2010, Brouard et al, BEH 2013
30 Hépatite B: couverture vaccinale insuffisante des 15 ans Année d enquête 2003-2004 2008-2009 Couverture vaccinale hépatite B chez les enfants scolarisés en classe de 3ème (15 ans), France 42,4% 43,1% Source : Drees-Dgesco, Enquêtes nationales de santé auprès des élèves scolarisés en classe de 3ème. Traitement InVS
31 HPV: Morbidité Condylomes : environ 50 000 cas/an incidence proche entre hommes et femmes liés à l HPV dans 90% des cas (types 6 et 11) Cancer du col de l utérus : environ 3 000 cas par an lié à l HPV dans 100% des cas (dans 70% : types 16 et 18) Cancer anal : incidence inconnue, environ 5 fois plus faible que celle du cancer du col de l utérus, mais plus fréquente chez les HSH et les VIH+ 2/3 de femmes et 1/3 d hommes lié à l HPV dans 90% des cas (dans 90% : 16 et 18) Source : Francim, HCL, Inserm, InVS, Aubin F et al.dermatol. Venereologie 138,A74-A75(2011)
32 HPV: faible couverture vaccinale, France Source : source: InVS, EGB, mise à jour au 31/12/2013
33 Conclusion Augmentation: - de la syphilis et des LGV chez les HSH - des gonococcies chez les HSH et les hétérosexuels - des dépistages et des diagnostics d infections à Chlamydia Co-infection toujours élevée du VIH en cas de LGV, syphilis et gonococcie chez les HSH Faible couverture vaccinale pour le HPV
34 Enjeux de santé publique des IST Morbidité variable et risque de séquelles (stérilité, transmission mère-enfant, cancers ) Dépistage, diagnostic précoce et traitement disponible Résistance du gonocoque aux antibiotiques Co-facteur de transmission du VIH Contexte de prévention combinée VIH Prévention vaccinale
35 Remerciements aux CNR des gonocoques (Agathe Goubard), des infections à chlamydiae (Bertille de Barbeyrac), de la syphilis (Nicolas Dupin) aux Ciddist, CDAG, consultations hospitalières aux médecins et biologistes En savoir plus, sur le site InVS : http://www.invs.sante.fr/dossiers-thematiques/maladies-infectieuses/vih-sida-ist/infections-sexuellementtransmissibles-ist/bulletins-des-reseaux-de-surveillance