La Contexte actuel : données sur la contraception en France Dossier de synthèse documentaire et bibliographique Novembre 2010 Marseille : 18, rue Stanislas Torrents 13006 Marseille Tél. : 04 91 59 83 83 Fax : 04 91 59 83 99 Nice : 6, rue de Suisse 06000 Nice Tél. : 04 92 14 41 20 Fax : 04 92 14 41 22 Code APE : 913 E N SIRET : 391 262 508 00032 Association Loi 1901
Sommaire Données sur la contraception et l IVG dans l'ensemble de la population française L usage de la contraception... 3 La contraception d urgence... 3 Le recours à l Interruption Volontaire de Grossesse... 4 La situation chez les jeunes En France métropolitaine... 6 En région Provence-Alpes-Côte d Azur... 8 Brochures sur la contraception... 9 Numéros verts et sites internet... 10 Bibliographie... 11 CRIPS Provence-Alpes-Côte d'azur, novembre 2010 2
Données sur la contraception et l IVG dans l'ensemble de la population française L usage de la contraception D après le Baromètre Santé 2005 1, 71% des personnes âgées de 15 à 54 ans et sexuellement actives déclarent utiliser un moyen de contraception : la pilule pour 57% d'entre elles, devant le stérilet (22%), et le préservatif (21%). L'enquête INPES BVA 2, réalisée début 2007, montre que les Français sont également nombreux à connaître une diversité de méthodes contraceptives : - la pilule et le préservatif masculin sont connus par plus de 97% des Français, - le stérilet par 93%, - le préservatif féminin et le diaphragme par presque trois quarts des personnes interrogées, - la plupart des autres moyens sont cités par environ une personne sur deux : spermicides 52%, patch 48%, implant 44% et anneau vaginal 44%. Cependant, de nombreuses représentations erronées perdurent avec un niveau de connaissances sur le sujet extrêmement basique et de véritables lacunes sur le cycle féminin et les moyens de contraception, comme "une femme n'est fécondable que le 14 ème jour du cycle". 64% des personnes interrogées pensent "qu'il existe des jours sans aucun risque de grossesse facilement identifiables en surveillant le cycle" et 22% des Français pensent que "la pilule peut rendre stérile". La contraception d urgence La contraception d'urgence, «pilule du lendemain», est connue de la majorité des personnes mais seulement 5% d entre elles en connaissent précisément le délai d'usage et les conditions de délivrance. D'après le Baromètre Santé 2005 1, 13,7% des femmes ont déclaré avoir eu recours à la contraception d'urgence au cours de leur vie (contre 8,4% en 2000). Les trois raisons principales amenant à l'usage d'une contraception d'urgence sont un problème de préservatif, un oubli de pilule ou un rapport non protégé. La DREES (Direction de la Recherche des Etudes de l Evaluation et des Statistiques) 3 souligne que la contraception d'urgence s'est très fortement développée depuis 1999, date à laquelle celle-ci est devenue accessible en pharmacie sans prescription médicale. En 2006, plus de 1,1 million de comprimés de Norlevo ont été vendus, soit des ventes sept fois plus importantes qu'en 1999. Selon le rapport de l IGAS 4 (Inspection Générale des Affaires Sociales) paru en 2009, la contraception d urgence, dont la diffusion a été facilitée surtout pour les jeunes par sa simplicité d accès, ne s est pas substituée à la contraception régulière puisque cette dernière continue à s élargir. Le recours à la contraception d urgence, en cas de rapport mal ou non protégé, est encore trop faible pour entraîner une diminution du nombre d avortements. CRIPS Provence-Alpes-Côte d'azur, novembre 2010 3
Le recours à l Interruption Volontaire de Grossesse (IVG) La France connaît une situation paradoxale qui se caractérise à la fois par une large diffusion de la contraception et un recours à l IVG important : 17,2% des femmes sexuellement actives déclarent 1 avoir déjà eu recours à une IVG au cours de leur vie. L IGAS 4 souligne ainsi que le fort niveau d échecs contraceptifs est préoccupant puisque 72% des IVG sont réalisées pour des femmes qui sont sous contraception. Le rapport recommande donc de diversifier et d adapter la contraception en fonction des besoins et des modes de vie des utilisatrices, de promouvoir les méthodes moins sujettes aux problèmes d observance, d anticiper et de mieux gérer par la contraception d urgence les inévitables accidents de parcours contraceptifs. Les données de la DREES 5 montrent un recours important à l IVG en France avec 213 382 IVG réalisées en 2007. Sur le long terme, on constate une hausse annuelle moyenne de 1,8% depuis 1995. Cela représente un taux de 14,7 IVG pour 1 000 femmes âgées de 15 à 49 ans en 2007 contre 12,3 en 1995. Au niveau européen 5, les taux varient de 6 à 26 IVG pour 1 000 femmes. Les taux les plus élevés s observent dans les pays d Europe de l Est (>20 IVG pour 1 000 femmes), où ils sont néanmoins en forte diminution depuis 2000. La France présente un fort taux d IVG (14,7) juste derrière la Suède (17,7) mais devant le Royaume-Uni (13,7), l Espagne (8,2), l Italie (8,2) ou les Pays-Bas (7,3). CRIPS Provence-Alpes-Côte d'azur, novembre 2010 4
Une étude 6 réalisée par l'inserm et l'institut National d'etudes Démographiques souligne que le recours à l'ivg ne traduit pas nécessairement un échec de la diffusion de la contraception mais plutôt que le recours à l'ivg, en cas de grossesse non prévue, a augmenté. La comparaison des chiffres montre que la région PACA présente le plus fort taux d'ivg : c'est la première région de France métroplitaine 5 avec 20,7 IVG pour 1 000 femmes de 15-49 ans en 2007. Champ : France entière. Sources : DREES (SAE-PMSI), INSEE, CNAMTS Si la prise en charge de l IVG a marqué des progrès réels au cours des dernières années, l IGAS 4 souligne dans son rapport que ces progrès demeurent fragiles. Les délais d accès à l IVG se sont dans l ensemble améliorés mais cette amélioration globale n exclut pas la persistance de problèmes dans certaines zones de forte demande, notamment dans les grandes métropoles. Le rapport de l IGAS 4 estime également qu une partie des IVG pourrait être évitable par un effort accru de prévention. Mais les facteurs qui conduisent à une grossesse imprévue et à la décision de l interrompre sont multiples et complexes. On estime que 40% des femmes 6 en France auront recours à l IVG à un moment donné de leur vie. L IVG n est donc pas un événement exceptionnel, elle constitue une composante structurelle de la vie sexuelle et reproductive et doit être prise en compte en tant que telle. CRIPS Provence-Alpes-Côte d'azur, novembre 2010 5
Situation chez les jeunes En France métropolitaine Dans la population 15-24 ans, plus de 85% des personnes sexuellement actives déclarent avoir utilisé un moyen de contraception en 2005 1. L'emploi du préservatif est maximum entre 15 et 19 ans. La pilule est le premier moyen de contraception utilisé par les jeunes : à 66% chez les 15-19 ans et à 81% chez les 20-24 ans. Le préservatif arrive en 2 ème position des moyens de contraception : il est utilisé par 56% des 15-19 ans et 32% des 20-24 ans. L'enquête INPES BVA 2 réalisée début 2007 montre que les jeunes véhiculent aussi des idées reçues. 34% des 15-20 ans pensent que la pilule peut rendre stérile et fait systématiquement grossir. Chez les jeunes persistent aussi des lacunes puisqu'un jeune sur dix âgé de 15 à 20 ans n a pas conscience que la pilule ne protège pas du VIH et des IST. Malgré le haut niveau de couverture contraceptive, tous les problèmes d accès à la contraception pour les jeunes ne sont pas résolus. La loi garantit un accès autonome des jeunes à la contraception, pour laquelle le consentement parental n est plus requis pour les mineurs. Mais dans les faits, ils doivent souvent faire appel à la couverture sociale de leurs parents. Le coût et l absence de remboursement de certains contraceptifs par l assurance maladie peuvent également être considérés comme limitant l accès à la CRIPS Provence-Alpes-Côte d'azur, novembre 2010 6
contraception. L IGAS 4 formule donc des recommandations pour assurer un accès gratuit et confidentiel des jeunes au conseil ainsi qu à la prescription et à la délivrance des produits contraceptifs. C'est chez les 15-24 ans que le recours à la contraception d'urgence est le plus fréquent 1. Ainsi, 30% des jeunes filles de 15-19 ans et 32% des 20-24 ans déclarent avoir eu recours à la contraception d urgence au cours de leur vie. Il est vrai aussi que le niveau de connaissances à ce sujet est nettement plus élevé chez les jeunes. Par exemple, 93% des filles et 87% des garçons de 15-24 ans savent qu'une ordonnance n'est pas nécessaire pour l'obtenir 2. A partir de 1996, le recours à l'ivg a augmenté dans toutes les tranches d'âge en France mais de façon plus prononcée chez les moins de 30 ans. Depuis quelques années, les taux de recours à l'ivg continuent à augmenter chez les moins de 20 ans, alors qu'ils sont stables chez les plus de 20 ans 5. En 2007, en France, 12 560 jeunes filles de 15 à 17 ans et 850 jeunes filles de moins de 15 ans ont eu recours à une IVG. Champ : France métropolitaine Sources : DREES (SAE-PMSI), INSEE, CNAMTS CRIPS Provence-Alpes-Côte d'azur, novembre 2010 7
En région Provence-Alpes-Côte d Azur Les statistiques publiées par l Observatoire Régional de la Santé (ORS) PACA 7 en 2006, montrent que près de 80% des jeunes sexuellement actifs déclarent utiliser un moyen de contraception, en majorité la pilule, suivie du préservatif. De ce point de vue, les comportements des jeunes de la région PACA ne diffèrent pas de ceux des autres jeunes Français. De même, pour la contraception d urgence, le niveau de connaissances des jeunes en PACA est équivalent à celui observé en moyenne en France et un tiers des 15-24 ans y a déjà eu recours. En 2005, plus de 19 000 jeunes filles de 12-24 ans ont été confrontées à une grossesse en PACA, soit 5,2% des jeunes filles de la région. Chez les jeunes filles âgées de moins de 20 ans, la majorité des grossesses est volontairement interrompue. Le taux d IVG chez les mineures en PACA était en 2007 de 16,9 pour 1 000 femmes contre 12,5 pour 1 000 au niveau national 5. La colonne plus foncée pour les 18-19 ans représente le nombre d IVG rapporté à une tranche d âge de 5 années. Bien que le nombre d avortements soit le plus important dans la tranche d âge 20-24 ans, tant en nombre absolu que pour le taux d IVG pour 1 000 femmes, l étude de l évolution du nombre d IVG de 2002 à 2006 en PACA montre chez les mineures l augmentation la plus importante (x3). CRIPS Provence-Alpes-Côte d'azur, novembre 2010 8
Brochures sur la contraception Vous trouverez ci-dessous une présentation non exhaustive de brochures et affiches abordant la contraception. Ces documents sont consultables et disponibles dans les deux centres de documentation du CRIPS PACA. «Sexualité - Prévention» CRIPS Provence-Alpes-Côte d'azur, Marseille : CRIPS PACA, 2007, 15 p. Cette brochure, réalisée par le CRIPS PACA dans le cadre du programme prioritaire «Prévention des risques liés à la sexualité en direction des jeunes» soutenu par la Région PACA, apporte informations et conseils aux jeunes autour de la sexualité, des moyens de contraception en général et plus particulièrement du préservatif masculin et féminin, de la transmission du VIH et de son dépistage. «Sexualité - Prévention : contraception d urgence» CRIPS Provence-Alpes-Côte d'azur, Marseille : CRIPS PACA, 2009, 4 p. Cette brochure du CRIPS PACA est destinée au public jeune et a pour objectif d'améliorer l'information des jeunes sur la contraception d'urgence. La contraception, une histoire de filles et de garçons CRIPS Provence-Alpes-Côte d'azur, Marseille : CRIPS PACA, 2008, jeu de 8 affiches Jeu des 8 affiches gagnantes du concours sur la contraception organisé par le CRIPS PACA auprès des jeunes de la région. Ces créations très diverses, tant sur la forme que sur le message, expriment différentes représentations de la contraception. Choisir sa contraception : la meilleure contraception, c'est celle que l'on choisit INSTITUT NATIONAL DE PREVENTION ET D'EDUCATION A LA SANTE (INPES), Saint- Denis : INPES, 2007, 7 p. Cette brochure d'informations générales sur la contraception présente les différentes méthodes contraceptives, leur coût, les lieux où se les procurer et leur mode d utilisation. CRIPS Provence-Alpes-Côte d'azur, novembre 2010 9
La contraception MOUVEMENT FRANÇAIS POUR LE PLANNING FAMILIAL (MFPF), Paris : MFPF, 2006, 48 p. Cette brochure permet de faire le point sur les moyens de contraception. Après une présentation des organes génitaux féminins et masculins, les différents moyens contraceptifs sont abordés : fonctionnement, accessibilité et efficacité. Sexualité : contraception et protection CONSEIL REGIONAL Provence-Alpes-Côte d'azur, Marseille : GRAIFF, 2003, 29 p. Cette brochure d'information sur la sexualité et la contraception est destinée aux jeunes. En plus des informations sur les moyens de contraception elle donne les adresses utiles de la région PACA. Numéros verts et sites internet Numéros verts : Contraception et IVG (information, soutien, orientation) 0 800 105 105 - numéro vert anonyme et gratuit Fil Santé Jeunes (à propos des problèmes de santé et de sexualité) 3224 - numéro vert anonyme et gratuit Sites internet : www.choisirsacontraception.fr (informations sur la contraception) Site INPES Ministère de la Santé http://g-oubliemapilule.com (conseils en cas d oubli de pilule) www.filsantejeunes.com (à propos des problèmes de santé et de sexualité) http://paca.lecrips.net Site du CRIPS PACA (Centre Régional d Information et de Prévention du Sida PACA) CRIPS Provence-Alpes-Côte d'azur, novembre 2010 10
Bibliographie Tous les documents référencés sont disponibles et consultables dans les deux centres de documentation du CRIPS Provence-Alpes-Côte d'azur. ATHEA N, COUDER O Parler de sexualité aux ados : une éducation à la vie affective et sexuelle Paris : Editions Eyrolles, CRIPS Ile-de-France, 2006, 310 p. [4] AUBIN C, JOURDAIN MENNINGER D, CHAMBAUD L Evaluation des politiques de prévention des grossesses non désirées et de prise en charge des interruptions volontaires de grossesse suite à la loi du 4 juillet 2001 Paris : IGAS, 2009, 93 p. BAJOS N dir., BOZON M dir. Enquête sur la sexualité en France : pratiques, genre et santé Paris : La Découverte, 2008, 609 p. [6] BAJOS N, MOREAU C, LERIDON H, FERRAND M Pourquoi le nombre d'avortements n'a-t-il pas baissé en France depuis 30 ans? Population & Sociétés, 2004, n 407, 4 p. [2] INPES Contraception : que savent les Français? (enquête BVA) Saint-Denis : INPES, 2007, 10 p. INPES, MINISTERE DE LA SANTE, DE LA JEUNESSE, DES SPORTS ET DE LA VIE ASSOCIATIVE Favoriser le dialogue sur la contraception (dossier de presse) Saint-Denis : INPES, 2008, 19 p. [1] LYDIE N, LEON C Sexualité, IST et dépistage du VIH in : Baromètre santé 2005 : premiers résultats - Saint-Denis : INPES, 2006, pp. 103-106 [7] OBSERVATOIRE REGIONAL DE LA SANTE PACA Sexualité, contraception et IVG chez les jeunes de 15-24 ans en Provence-Alpes- Côte d'azur Repère Santé, 2006, n 10, 4 p. [3] VILAIN A, DREES Les interruptions volontaires de grossesse en 2005 Etudes et résultats, 2008, n 624, 8 p. VILAIN A, DREES Les interruptions volontaires de grossesse en 2006 Etudes et résultats, 2008, n 659, 6 p. [5] VILAIN A, DREES Les interruptions volontaires de grossesse en 2007 Etudes et résultats, 2009, n 713, 6 p. CRIPS Provence-Alpes-Côte d'azur, novembre 2010 11
CRIPS P r o v e n c e - A l p e s - C ô t e d A z u r Site web : http://paca.lecrips.net Nos deux centres de documentation : Marseille 18, rue Stanislas Torrents 13006 Marseille (6 ème arrondissement, métro Estrangin-Préfecture) 04 91 59 83 83 04 91 59 83 99 email : cripspaca.marseille@lecrips.net Nice 6, rue de Suisse 06000 Nice 04 92 14 41 20 04 92 14 41 22 email : cripspaca.nice@lecrips.net Heures d ouverture 14h-18h, du lundi au jeudi, 14h-17h le vendredi, le matin sur rendez-vous CRIPS Provence-Alpes-Côte d'azur, novembre 2010 12