Région L Institut Pasteur le Réseau International des Instituts Pasteur L Afrique subsaharienne et l Océan Indien «La science n a pas de patrie, elle embrasse l humanité toute entière.» Louis Pasteur
L Afrique subsaharienne et l Océan Indien Dakar Niamey Abidjan Bangui Yaoundé L implication des gouvernements dans les réformes des systèmes de santé, la disponibilité de ressources, l expérience tirée des interventions sanitaires réussies, l éducation, les modifications de comportements Toutes ces raisons expliquent les avancées considérables du développement sanitaire dans la plupart des pays d Afrique subsaharienne et de l Océan Indien. Instituts du RIIP Présentation de la région Antananarivo Implanté dans six pays de la zone, le Réseau International des Instituts Pasteur (RIIP) s appuie sur de fortes compétences humaines, des ressources techniques et d étroites collaborations avec les autorités et organisations locales, pour lutter contre les grandes épidémies et les maladies endémiques qui affectent la région. > De multiples défis En Afrique subsaharienne, les maladies infectieuses continuent d être la principale cause de mortalité (69 % des décès). Les pays africains et de l Océan Indien ne pourront se développer économiquement et socialement sans un investis sement massif des gouvernements dans leurs systèmes de santé. L Afrique subsaharienne concentre 90 % des décès liés au paludisme dans le monde. Cette maladie constitue une cause importante de mortalité dans la région et ce sont entre 500 et 800 millions d Africains, principalement de jeunes enfants et des femmes enceintes, qui meurent du paludisme chaque année. L accès à un diagnostic parasito logique rapide et à une combinaison thérapeutique à base de dérivés d artémisinine des cas de paludisme, les traitements préventifs intermittents et les mesures de lutte anti-vectorielle, grâce à des financements internationaux massifs, ont permis, ces dernières années, une réduction importante du poids du paludisme dans de nombreuses zones d endémie, y compris en Afrique et à Madagascar. Dans ces régions, l épidémiologie du paludisme est en train de changer profondément. La région et le Réseau
On estime à 25 milliards de dollars les fonds nécessaires à la lutte contre le VIH/Sida. Plus de 34 millions de personnes dans le monde vivent avec le Sida dont environ 22 millions en Afrique subsaharienne. La bataille contre le Sida n est pas encore gagnée même si l accès aux antirétroviraux (ARV) affiche une hausse encourageante dans la région (avec un taux de couverture qui a augmenté de 20 % de 2009 à 2010) et que l on note une baisse du nombre de nouvelles infections. Chaque année, la tuberculose contamine 10 millions de personnes à travers le monde et deux millions en meurent. Alors que des formes de plus en plus résistantes se développent et que seuls 20 milliards de dollars sont consacrés à la lutte, cette infection reste un important frein au développement économique des pays pauvres. La tuberculose est la principale cause de décès chez les personnes infectées par le VIH en Afrique. Les fièvres hémorragiques virales (FHV) sont en recrudescence en Afrique, avec des épidémies régulières de fièvre jaune, fièvre Ebola, fièvre de Marbourg, fièvre de la vallée du Rift ou fièvre hémorragique de Crimée-Congo. Durant la dernière grande épidémie de 2 009, le nombre de cas présumés de méningite et de décès dans les 14 pays mettant en oeuvre une surveillance renforcée de la méningite en Afrique était respectivement de 78 416 et 4 055 (semaines 1 22, 2 009). Toutefois, l introduction d un vaccin conjugué (MenAfriVac ) contre le méningocoque du sérogroupe A devrait réduire le poids des méningites sur la mortalité et la morbidité dans cette région. > Une présence et des objectifs sanitaires prioritaires En s appuyant sur son infrastructure existante, implantée de longue date en Afrique subsaharienne, le Réseau International des Instituts Pasteur en Afrique subsaharienne a vocation à protéger la santé des populations dans les pays où il est présent. Le Réseau : une reconnaissance internationale Louis Pasteur avait une volonté : lutter contre les maladies infectieuses dans les pays où elles apparaissent. Le Réseau apporte une réponse : un partenariat d instituts de recherche, de santé publique et de formation, présent sur cinq continents, reconnu par les plus grandes organisations internationales et les principaux instituts de recherche mondiaux. Le Réseau : Contribue à une recherche adaptée aux problématiques locales dans un cadre international ; Participe au transfert de connaissances pour développer les compétences locales et répondre aux exigences internationales d excellence ; Collabore aux systèmes nationaux de surveil lance des maladies. La région et le Réseau
L action du Réseau en Afrique subsaharienne et dans l Océan Indien L Institut Pasteur de Bangui est un centre de traitement antirabique en RCA. L objectif majeur du Réseau International des Instituts Pasteur est d apporter des solutions innovantes et efficaces en santé publique, tout en assistant les Ministères de Santé africains et de l Océan Indien dans la surveillance des maladies, et en particulier des maladies émergentes. Reconnus comme centres d expertise et de référence par les autorités de santé des pays hôtes, tous ces instituts sont au centre de collaborations avec les plus importantes institutions africaines et de l Océan Indien au niveau national, régional et international. > Une forte coopération internationale En Afrique et dans l Océan Indien, le Réseau International des Instituts Pasteur (RIIP) et l Institut Pasteur, les ONG et les organismes de recherche français et étrangers, collaborent ensemble en matière de recherche et de santé publique. Ils sont impliqués dans plusieurs grandes initiatives : Projet sur la grippe financé par le Ministère de la Santé français (Cameroun, Côte d Ivoire, Madagascar, Niger, République Centrafricaine et Sénégal) Financements du Ministère des Affaires étrangères et européennes dans le cadre de projets internationaux comme celui du Fonds de solidarité prioritaire (FSP) sur les méningites (Burkina Faso, Cameroun, Côte d Ivoire, Mali, République Centrafricaine) Financement du Department of Health and Human Services américain (ASPR) de projets sur la grippe et les maladies respiratoires (Cameroun, Côte d Ivoire, Madagascar, République Centrafricaine et Sénégal) Le virus VIH-1 à la surface d un lymphocyte > Lutte contre le VIH/Sida Le programme «résistance aux ARV» du RIIP, mené en étroite liaison avec l ANRS, vise à mettre en place des technologies applicables à la recherche selon des méthodes standardisées, notamment dans le cadre de la transmission mèreenfant. Il implique les équipes des Instituts de République Centrafricaine, du Cameroun. Projets et collaborations
À SAVOIR Une récente étude menée au Centre Pasteur du Cameroun a démontré que l infection par le parasite du paludisme chez la femme enceinte pourrait augmenter le risque de transmission in utero du virus du Sida à son enfant, confirmant l importance de la prise en charge du paludisme chez la femme enceinte. Des chercheurs de l Institut Pasteur de Madagascar ont montré récemment que certaines populations malgaches ayant un groupe sanguin conférant une résistance à l infection par Plasmodium vivax (groupe Duffy négatif) y étaient en réalité sensibles. Cette découverte est susceptible de révolutionner la compréhension du paludisme à P. vivax. Des études complémentaires sont nécessaires pour déterminer le rôle des antigènes à la surface des globules rouges dans la sensibilité à cette infection. Préalablement, pendant trois ans, le projet Résistances aux anti-infectieux a permis de développer de nombreux travaux en Afrique. Financé par le Ministère des Affaires étrangères et européennes, il visait à soutenir la mise en réseau Nord/Sud et Sud/Sud de laboratoires, assurant une surveillance coordonnée des agents responsables de maladies infectieuses (VIH, paludisme, bactéries) afin de détecter l apparition de nouvelles résistances. Le Centre Pasteur du Cameroun a initié un programme de prévention de la transmission du VIH/Sida de la mère à l enfant. Il a également lancé une étude pour l amélioration de la prise en charge des enfants séropositifs. L Institut Pasteur de Bangui réalise des diagnostics sérologiques et moléculaires tout en assurant le suivi immunologique et virologique des patients infectés par le VIH/Sida. Le Réseau assure les enquêtes sur la résistance aux antituberculeux au Cameroun, à Madagascar, en Côte d Ivoire et en République Centrafricaine. En relation avec l Institut Pasteur à Paris, il mène des recherches sur les modes et mécanismes d acquisition de ces résistances, dans les domaines de la susceptibilité génétique. > Le paludisme La recherche sur le paludisme dans le Réseau porte sur : la transmission, l épidémiologie, la chimiorésistance, l entomologie, la biodiversité des parasites (notamment au Niger et à Madagascar), ainsi que sur la recherche de cibles thérapeutiques. À SAVOIR Les six Instituts de la région sont Centre ou Laboratoire National de Référence ou Centre collaborateur OMS pour la grippe : Instituts Pasteur de Bangui, Côte d Ivoire, Dakar, Madagascar, Centre Pasteur du Cameroun et CERMES (Centre de recherche médicale et sanitaire à Niamey, Niger). Projets et collaborations L Institut Pasteur de Dakar fait partie d un réseau de plates-formes d essais cliniques pour les candidats-vaccins de l Afrique de l Ouest et plusieurs équipes situées à Madagascar et en République Centrafricaine œuvrent au développement de ces essais. > La grippe Les Instituts du RIIP, membres du programme OMS de surveillance mondial de la grippe, sont fortement impliqués dans la surveillance et la prévention de la transmission des virus grippaux. Ils participent au niveau régional dans des programmes majeurs : Le projet soutenu par le DHHS américain (Department of Health and Human Services (ASPR)) : il a pour but de renforcer les réseaux de surveillance des
Laboratoire de biosécurité niveau 3 (surveillance des fièvre hémorragiques en Afrique Centrale) À SAVOIR L Institut Pasteur de Dakar, Centre collaborateur de l OMS pour les arbovirus et les fièvres hémorragiques virales, produit le vaccin antiamaril contre la fièvre jaune (10 millions de doses par an). Le soutien récent en faveur des campagnes de vaccination en Afrique ayant brusquement accru la demande, cette unité fait l objet d importants travaux de modernisation pour en doubler la capacité de production. À terme, elle devrait constituer une arme puissante dans le combat contre la fièvre jaune en Afrique. virus de la grippe en Afrique et Asie du Sud-est, en particulier en matière de grippe aviaire, ainsi que de mener des études épidémiologiques dans le cadre du Règlement Sanitaire International. Pour atteindre ces objectifs, ce programme met en place des formations adaptées qui permettront d assurer un soutien aux investigations en cas d épidémie ; Le programme de renforcement d un réseau de surveillance de la grippe en Afrique (Ministère français de la Santé) : les principales activités concernent la détection et la caractérisation des virus de la grippe ainsi que le renforcement des laboratoires. Par ailleurs, le projet subventionne la mise en place d une étude transversale de typage de souches de la grippe circulant en Afrique subsaharienne pour mieux comprendre les voies de transmission et la saisonnalité. > La peste L Institut Pasteur de Madagascar est Centre Collaborateur OMS pour la peste. Il est fait appel à son expertise dans le pays et dans d autres zones d endémie (en Afrique centrale, en Amérique du Sud, en Asie). Il a mis au point et produit des tests de diagnostic rapide utilisables dans les structures de santé périphériques comme dans les hôpitaux pour améliorer la prise en charge des cas et la surveillance de cette maladie à fort potentiel épidémique. C est dans cet Institut que le premier vaccin anti-peste a été mis au point il y a 80 ans. L Institut mène maintenant des recherches sur les déterminants de l épidémiologie de la peste et sur les réservoirs de Yersinia pestis. > Les arbovirus et fièvres hémorragiques virales Les instituts de Paris, Bangui, Cameroun, Côte d Ivoire, Dakar et Madagascar interviennent ensemble dans la mise en place d une plate-forme en réseau de diagnostic et d investigation des fièvres hémorragiques virales. À la suite de la première épidémie de dengue au Cap Vert en 2009, les chercheurs de l Institut Pasteur de Dakar ont confirmé que l épidémie était due au virus de la dengue-3, une souche particulièrement virulente et rare en Afrique. L investigation initiale a été suivie d un appui au niveau des laboratoires, du diagnostic et des études entomologiques et épidémiologiques. Bandelettes pour le diagnostic de la méningite > Les méningites Bien que généralement associée au méningocoque du sérogroupe A, la survenue d une épidémie causée par le sérogroupe W135 au Burkina-Faso en 2 002 et la persistance de ce sérogroupe dans l Afrique subsaharienne a imposé de nouvelles stratégies de surveillance en raison du vaccin à choisir pour la riposte. La situation s est compliquée avec une épidémie de méningocoque du Projets et collaborations
À SAVOIR Le CERMES et l Institut Pasteur à Paris ont développé un test de diagnostic rapide de la méningite à méningocoques sous forme de bandelettes, utilisable au chevet du malade et disponible dans les structures de santé les plus reculées. sérogroupe X au Niger en 2 006 pour lequel il n existe aucun vaccin. Des études épidémiologiques importantes ont lieu dans la «ceinture Africaine de la méningite» pour identifier les bactéries responsables, déterminer les facteurs conditionnant l émergence de nouveaux variants et guider les pratiques vaccinales. L introduction d un vaccin conjugué (MenAfriVac ) contre le méningocoque du sérogroupe A va influencer l épidémiologie du méningocoque. L introduction de ce vaccin a été associée à différents types d études (portage, efficacité vaccinale ), notamment au Burkina Faso, Mali et Niger, les trois premiers pays ayant bénéficié du vaccin conjugué. Le projet régional FSP-Méningites Financé par le Ministère des Affaires étrangères et européennes, il implique des organismes au Mali et au Burkina Faso, les Instituts du RIIP au Niger, en Côte d Ivoire, au Cameroun et en République Centrafricaine ainsi que l Agence de Médecine Préventive (AMP). Il vise à : améliorer les capacités de surveillance épidémiologique et microbiologique des méningites en transférant des techniques de biologie moléculaire vers des laboratoires africains ; étudier les séquelles des méningites, l étiologie des liquides céphalo-rachidiens négatifs pour les trois micro organismes les plus fréquents et valider un test de diagnostic rapide pour les méningites à méningocoques. Les résultats attendus sont le renforcement du plateau technique des laboratoires de référence, la formation de professionnels aux techniques modernes d identification microbiologique, ainsi que la mise à disposition des autorités sanitaires nationales et internationales de données épidémiologiques permettant de mieux guider les stratégies vaccinales. À SAVOIR Plus de 70 étudiants africains suivent chaque année les cours et ateliers de l Institut Pasteur à Paris. > La formation à la recherche Le Réseau International des Instituts Pasteur a également vocation à contribuer au renforcement des capacités en ressources humaines dans les pays africains. Les cours sont partiellement ou intégralement financés par l Institut Pasteur, ouverts à tous les chercheurs du RIIP et au-delà. Les thématiques proposées couvrent une grande partie des besoins relatifs aux enjeux de santé dans la région. Les principaux cours dispensés en Afrique et à Madagascar Cours international «Atelier paludisme» à Madagascar Atelier paludisme en anglais (Tanzanie) Atelier surveillance épidémiologique et investigation des épidémies (Madagascar) Microbiologie de Mycobacterium ulcerans, pathogène responsable de l ulcère de Buruli (Cameroun) Cours appliqué Épidémiologie et Informatique (Bénin) De l antibiogramme au bon usage des antibiotiques (Côte d Ivoire) Atelier régional de formation sur l antibiogramme pour les techniciens des laboratoires nationaux de référence africains (Cameroun) Cours régional sur le renforcement des réseaux nationaux de laboratoires de santé publique pour la surveillance des infections d origine alimentaire (Cameroun) Première université d été en Afrique (Afrique du Sud) Formation aux techniques de laboratoire, diagnostic et antibiogramme du gonocoque, pour les microbiologistes d Afrique centrale (Cameroun) Cours régional sur la détection et le typage du méningocoque par PCR pour le Consortium MenAfriCar (Niger) Projets et collaborations
L Institut Pasteur : une présence mondiale Fondation privée reconnue d utilité publique, l Institut Pasteur exerce trois missions au service de l intérêt général depuis sa création, en 1887 : recherche, santé publique et formation. CONTACTS INSTITUT PASTEUR Division International 25-28, rue de Docteur Roux 75724 Paris Cedex 15 FRANCE Tél. : +33 (0)1 40 61 36 92 Fax : +33 (0)1 45 68 89 52 E-mail : reseau@pasteur.fr Site Internet : www.pasteur-international.org www.pasteur.fr À la source de plusieurs disciplines - microbiologie, immunologie, biologie moléculaire il est l un des centres de recherche biomédicale les plus performants au monde. Dix Pasteuriens se sont vus décerner le prix Nobel de physiologie ou de médecine. Ouvert au monde, il est au centre d un Réseau International d une trentaine d Instituts sur les cinq continents, qui, pour la plupart relèvent des autorités de santé publique de leur pays. Ces Établissements associés dans des partenariats et des collaborations en matière de recherche scientifique, de formation et de services de santé publique partagent les mêmes valeurs et objectifs. Crédit photos : Institut Pasteur Conception : www.elton.fr Janvier 2012 Fondation reconnue d utilité publique habilitée à recevoir dons et legs