La surveillance épidémiologique des maladies émergentes et perspectives de prévention

Documents pareils
Désignation/mise en place des points focaux nationaux RSI

Le niveau 3 - alerte canicule correspond à une vigilance météorologique orange pour le paramètre canicule.

Signalement et gestion des infections respiratoires aiguës (IRA) et des gastroentérites aiguës (GEA) 19 juin 2014

AU BURKINA FASO GUIDE TECHNIQUE POUR LA SURVEILLANCE INTEGREE DE LA MALADIE ET LA RIPOSTE (SECTION 1 A 8 : ETAPES DE LA SURVEILLANCE)

PROTOCOLE D'ÉVALUATION DES SYSTÈMES NATIONAUX DE SURVEILLANCE ET DE RIPOSTE CONCERNANT LES MALADIES TRANSMISSIBLES

LIVRE BLANC. Mise en œuvre d un programme efficace de gestion des vulnérabilités

Après les années MEP, les années mis. Pour ma mutuelle, je sais où je vais

URGENCE HUMANITAIRE LES 10 COMMANDEMENTS

Arthralgies persistantes après une infection à chikungunya: évolution après plus d un an chez 88 patients adultes

«Politique des ARS pour les seniors»

Epidémiologie appliquée aux sciences vétérinaires DES DAOA DES - DEA

Centre Antipoison et de Toxicovigilance Strasbourg Tél:

SONDAGE NATIONAL DES MÉDECINS 2014

Veille stratégique au gouvernement du Québec - Une intelligence à partager

Création de procédures inter-services pour la gestion des essais de phase I à l Institut Gustave Roussy

SURVEILLANCE DES SALARIES MANIPULANT DES DENREES ALIMENTAIRES

ARRÊTÉ du. Projet d arrêté fixant le programme d'enseignement de santé et social en classe de seconde générale et technologique

Pharmacovigilance des Essais cliniques

Audit interne. Audit interne

La coopération internationale en matière de santé

Définition de l Infectiologie

Avantages économiques procurés par le secteur des assurances

Diplôme d Etat d infirmier Référentiel de compétences

PLAN COMMUNAL DE SAUVEGARDE COMMUNE DE PUNAAUIA PARTIE 2: OPERATIONNELLE

Chapitre III Le phénotype immunitaire au cours de la vie

Appel à manifestation d intérêt

Maisons de Santé Pluridisciplinaires. Conditions d éligibilité à des soutiens financiers

PLAC E DE L AN ALYS E TOXIC OLOG IQUE EN URGE NCE HOSP ITALI ERE

Objectif 3 : Confinement et certification

Jean Pierre THIBAULT / DREAL Aquitaine / Stratégie nationale

SOMMAIRE PARTIE 1 : POURQUOI «DONNER DU CREDIT AUX FEMMES RURALES»?... 3 PARTIE 2 : EPARGNE/CREDIT DU SYSTEME FINANCIER INFORMEL...

Déclarations européennes de la pharmacie hospitalière

Assurance obligatoire des soins

RÈGLEMENT SANITAIRE INTERNATIONAL (2005) DEUXIÈME ÉDITION

L EQUIPE ÉTUDES ENQUÊTES: Georgeta BOARESCU psychologue coordonateur études enquêtes Florin CIOTEA sociologue

1 ère partie Amont de l'hôpital : organiser la permanence des soins une obligation médicale!

Programme National de Prévention des infections associées aux soins en ES,

Direction générale de l offre de soin

La résistance d'agents infectieux aux médicaments antimicrobiens

Lignes directrices concernant les contrôles à l importation dans le domaine de la sécurité et de la conformité des produits

FEDERATION DE RUSSIE Certification GOST R INTRODUCTION OBJECTIFS PRINCIPAUX DE LA CERTIFICATION GOST R CERTIFCAT DE CONFORMITE GOST R

METHODOLOGIE GENERALE DE LA RECHERCHE EPIDEMIOLOGIQUE : LES ENQUETES EPIDEMIOLOGIQUES

ARRÊTÉ du. relatif au cahier des charges de santé de la maison de santé mentionné à l article L du code de la santé publique.

Couverture du risque maladie dans les pays en développement: qui doit payer? (Paris, 7 mai 2008)

SYSTÈME DE MANAGEMENT ENVIRONNEMENTAL

Ensemble de documents d orientation sur la maladie à virus Ebola

Révision du Règlement sanitaire international

REFERENTIEL PROFESSIONNEL DES ASSISTANTS DE SERVICE SOCIAL

TRANSPORT ET LOGISTIQUE :

Contenu attendu des guides nationaux de bonnes pratiques d hygiène GBPH

PRESENTATION GENERALE DU MASTER MAITRISE D OUVRAGE PUBLIQUE ET PRIVEE

Introduction. 1 Communication de la Commission au Conseil, au Parlement européen, au Comité économique et social

e-santé du transplanté rénal : la télémédecine au service du greffé

CAMPUS SENGHOR du SENEGAL ENDA-MADESAHEL. Mbour, Sénégal. Master Santé Environnementale

Situation Epidémiologique Hebdomadaire Epidémie d Ebola en Guinée

QUALIFICATION PROFESSIONNELLE. Audition du 21 février 2011 Consultation publique Bruxelles. La perspective des Médecins. Professeur Robert NICODEME

ALTO : des outils d information sur les pathologies thromboemboliques veineuses ou artérielles et leur traitement

1 er MASTER CONCEPT «UN MONDE UNE SANTE»

exigences des standards ISO 9001: 2008 OHSAS 18001:2007 et sa mise en place dans une entreprise de la catégorie des petites et moyennes entreprises.

Observatoire Valaisan de la Santé

Le digital et l assurance Antoine Denoix AXA France. 17 février 2015 / FANAF / Madagascar

Marquage CE et dispositifs médicaux

PRXSENTATION D UN GESTIONNAIRE DE DONNEES NUMERIQUES HIERARCHISEES DESTINE AU DE- -POUILLEMENT D ENQUETES

Efficacité des Modules Maintenance dans les ERP.

Principales causes de décès selon le groupe d âge et plus

Tarif et modifications tarifaires dans la loi sur l assurance-maladie (LAMal)

Compagnie Méditerranéenne d Analyse et d Intelligence Stratégique

Situation Epidémiologique Hebdomadaire Epidémie d Ebola en Guinée

Situation Epidémiologique Hebdomadaire Epidémie d Ebola en Guinée

1. Procédure. 2. Les faits

OSIRIS GRIPPE A H1N1

Conseil économique et social

Système de gestion des données RAPIDComm 3.0 : la solution avancée de connectivité et de communication en biologie délocalisée

CGA. Assurance des soins. (Conditions générales d assurance) Visana SA, sana24 SA, vivacare SA. Med Call (LAMal) Valable dès 2014

GTSS GLOBAL TOBACCO SURVEILLANCE SYSTEM

Contrat d étude prospective de l emploi et de LA formation de la filière santé dans le Nord-Pas de Calais. Synthèse des résultats

Chap 1 : LA DEMARCHE MERCATIQUE

Parcours du patient cardiaque

Plan de mise en œuvre du concept national maladies rares

Intrants médicamenteux en agriculture et en santé : les écosystèmes microbiens sont-ils un problème ou une solution?

Exposé n 5: Bases IMS, Thalès Quel apport pour la sécurité d emploi des médicaments?

Surveillance épidémiologique de la mortalité et investigation d agrégats spatio-temporels en entreprise PRINCIPES GÉNÉRAUX ET DONNÉES NÉCESSAIRES

SYSTEMES D INFORMATION EN SANTE Journée régionale du 12 janvier Blois

RÈGLES DE CERTIFICATION D ENTREPRISE

SUPPLEMENT AU DIPLÔME

Soins infirmiers et gestion des risques

Energie - réseaux électriques intelligents transfrontaliers Cross-border Healthcare Networks

Stratégie locale en faveur du commerce, de l artisanat & des services

CONSEIL DE COORDIN AT I O N DU PROGRAM M E DE L ONUSID A

AXSENS CABINETS DE CONSEIL EN SCM. Pour vos appels d offre. 7 e ÉDITION. SupplyChainMagazine.fr 19, rue Saint-Georges Maisons-Alfort

Conditions générales d assurance (CGA)

LE DISPOSITIF VOISINS VIGILANTS

ACCORD. entre le Gouvernement de la République française. et le Gouvernement de la Géorgie relatif au séjour

Aide à l installation des Maisons de Santé Pluridisciplinaires en zones médicalement sous équipées

BREVET DE TECHNICIEN SUPERIEUR

PRESENTATION GENERALE DU MASTER MAITRISE D OUVRAGE PUBLIQUE ET PRIVEE 1. Règlement des études

Licences Pro OBSER VATOIRE. Lettres / Langues et Sciences Humaines. à l'université de Limoges

ACTEURS DE LA DÉFENSE ET FACTEURS DE SÉCURITÉ

Bulletin de veille sanitaire octobre 2012

eduscol Santé et social Enseignement d'exploration

Transcription:

La surveillance épidémiologique des maladies émergentes et perspectives de prévention Formation Médicale Continue 19 février 2010 30/03/2010 Pr Ag Ben Alaya Bouafif Nissaf 1

Définition de la surveillance épidémiologique C est un processus continu de collecte, de compilation et d analyse des données, ainsi que leur diffusion. Elle implique plusieurs conditions : ce processus doit être continu et systématique le traitement et la diffusion de l information doivent être rapides l information collectée doit être utile. Action 30/03/2010 Pr Ag Ben Alaya Bouafif Nissaf 2

Mise en place d un SS S articule autour de trois grands axes : la définition Des cas retenus, De la population surveillée, et des modalités d enregistrement. 30/03/2010 Pr Ag Ben Alaya Bouafif Nissaf 3

Définition des cas Il s agit d une étape importante qui doit aboutir à une définition consensuelle et opérationnelle des cas de l événement surveillé. Elle doit répondre à deux conditions : la surveillance étant un processus continu, cette définition doit rester homogène dans le temps la surveillance s appuyant le plus souvent sur de nombreuses sources d information, cette définition doit être utilisable par tous les acteurs impliqués. 30/03/2010 Pr Ag Ben Alaya Bouafif Nissaf 4

Définition de la population surveillée Là encore, il s agit d un point clé puisqu il conditionne le calcul des mesures de fréquence de l événement : la population surveillée représente leur dénominateur Les cas de choléra, de peste, de fièvre jaune sont à déclarer à l OMS quel que soit le pays concerné : il s agit donc dans ce cas d une surveillance mondiale. 30/03/2010 Pr Ag Ben Alaya Bouafif Nissaf 5

Définition des modalités d enregistrement Les informations recueillies son t nécessairement limitées, car la priorité est donnée au recueil continu des cas. Elles doivent permettre de valider les cas déclarés, et de décrire ces cas en terme de caractéristiques des individus, de temps et de lieu. Elles concernent : la définition du cas : date et mode de diagnostic, éventuellement date des premiers symptômes, lieu du diagnostic, les caractéristiques du sujet : date de naissance, sexe, lieu de domicile, éventuellement lieu de naissance, l identification de la source de la déclaration éventuellement les traitements reçus, le statut vital, 30/03/2010 Pr Ag Ben Alaya Bouafif Nissaf 6

Définition des modalités d enregistrement Les sources d information sont le plus souvent multiples, définies selon l événement étudié et le cont exte, en particulier en fonction de l organisation du système de soins. Il peut s agir : De professionnels de santé, en milieu libéral ou hospitalier, de façon exhaustive sur une zone géographiq ue donnée ou à partir d un échantillon De laboratoires d analyses biologiques et médicales, parfois centres de référence pour une maladie donnée De systèmes d information hospitaliers De services de police ou de gendarmerie. Par exemple, pour les accidents de la voie publique. 30/03/2010 Pr Ag Ben Alaya Bouafif Nissaf 7

Définition des modalités d enregistrement On distingue trois grands types de surveillance : la surveillance passive : les sources d information informent la structure chargée de centraliser les informations sans être relancées. Ce type de surveillance est celui utili sé, par exemple, pour les maladies transmissibles à déclaration obligatoire. la surveillance active : la structure chargée de centralis er les informations recueille directement les informations auprès des sources. Par exemple, le personnel des registres de morbidité recueille les cas directement auprès des services hospitaliers ou des laboratoires d anatomo-pathologie. la surveillance semi-active : les sources informent la structure chargée de centraliser les informations recueillies mais celle-ci les relance périodiquement. Par exemple, certaines maladies «sous programme» 30/03/2010 Pr Ag Ben Alaya Bouafif Nissaf 8

Analyse des données et diffusion des résultats Principe L analyse des données recueillies est essentiellement descriptive. En fonction des objectifs du système de surveillance concerné, l analyse doit être suffisamment rapide, au moins dans un premier temps, de manière à transmettre des informations concernant les caractéristiques des indivi dus, du temps et du lieu, dans un délai autorisant la mise en place éventuelle d interventions efficaces. 30/03/2010 Pr Ag Ben Alaya Bouafif Nissaf 9

Analyse des données et diffusion des résultats Diffusion des résultats Le bon fonctionnement d un système de surveillance est conditionné en grande partie par la motivation des sources d information. Il est donc nécessaire que les résultats soient présentés aux sources d information : rétroinformation qui doit : être réalis ée de manière régulière. La périodicité est variable selon le problème de santé surveillé ; être synthétique, standardisée, mais également attractive ; comporter si nécessaire une interprétation des données. S il existe une augmentation de l inc idence en particulier, il faut pouvoir en confirmer la réalité. 30/03/2010 Pr Ag Ben Alaya Bouafif Nissaf 10

Analyse des données et diffusion des résultats On peut citer, par exemple : en ce qui concerne la France, le Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire publié par l Institu t de Veille Sanitaire (InVs), recensant tous les cas de maladie faisant l objet d une déclaration obligatoire en France (http://www.invs.sante.fr/beh/) ; en ce qui concerne les Center for Disease Control and Prevention (CDC) aux Etats-Unis : le Morbidity and Mortality Weekly Report (MMWR; http://www.cdc.gov/mmwr//) le Relevé Epidémiologique He bdomadaire de l OMS, publié en anglais et en français (http://www.who.int/wer/). En Tunisie, la rapport annuel et les Bulletins épidémiologiques produits par la DSSB recensant t ous les cas de maladie faisant l objet d une déclaration obligatoire 30/03/2010 Pr Ag Ben Alaya Bouafif Nissaf 11

Appréciation des performances du système de surveillance Utilité : Il s agit essentiellement d apprécier s il y a une bonne adéquation du système aux objectifs fixés : permet-il de détecter des tendances, des épidémies, apporte-t-il des informations pour la mise en place d intervention ou d études étiologiques, permet-il d évaluer l impact de mesures de prévention, 30/03/2010 Pr Ag Ben Alaya Bouafif Nissaf 12

Appréciation des performances du système de surveillance Simplicité : Concerne toutes les étapes, depuis les critères utilisés pour définir un cas, jusqu aux méthodes pour analyser les données et les diffuser. Par exemple, un système de surveillance basé sur un mode de déclaration passif doit être le plus simple possible pour ne pas multiplier les obstacles et décourager les sources d information. 30/03/2010 Pr Ag Ben Alaya Bouafif Nissaf 13

Appréciation des performances du système de surveillance Souplesse : Il s agit de sa capacité à prendre en compte une nouvelle définition des cas ou de nouvelles sources d information 30/03/2010 Pr Ag Ben Alaya Bouafif Nissaf 14

Appréciation des performances du système de surveillance Acceptabilité par les sources d informations : Sa mesure prend en compte le taux de participation, la qualité des informations fournies, le délai de remplissage et d envoi 30/03/2010 Pr Ag Ben Alaya Bouafif Nissaf 15

Appréciation des performances du système de surveillance Réactivité, c est à dire le délai de transmission des informations, de détection d épisodes épidémiques, d information des autorités sanitaires. 30/03/2010 Pr Ag Ben Alaya Bouafif Nissaf 16

Appréciation des performances du système de surveillance Sensibilité : il s agit d apprécier la capacité du système de surveillance à détecter tous les cas réels. La sensibilité correspond au rapport du nombre d événements réels détectés par système de surveillance sur le nombre total d événements effectivement survenus au cours de la période de surveillance dans la population concernée. On parle souvent d exhaustivité du système de surveillance. le 30/03/2010 Pr Ag Ben Alaya Bouafif Nissaf 17

Appréciation des performances du système de surveillance Valeur prédictive positive : elle représente la proportion de cas réels parmi les cas rapportés au système de surveillance. Si elle est faible, on peut craindre que le système de surveillance entraînera fréquemment des investigations complémentaires pour des cas qui ne sont pas réels (faux positifs) ou détectera des fausses épidémies. 30/03/2010 Pr Ag Ben Alaya Bouafif Nissaf 18

Appréciation des performances du système de surveillance Représentativité : en cas de sensibilité imparfaite du système de surveillance, on cherchera à estimer s il décrit correctement l événement étudié en fonction des caractéristiques des sujets, du temps et du lieu. Par exemple, dans le cas de maladies de gravité variable, seuls les cas les plus graves seront déclarés au système de surveillance si les sources d information sont représentées uniquement par les systèmes d information hospitaliers (les autres sources n ayant pas été impliquées dans le système de surveillance ou participant peu). 30/03/2010 Pr Ag Ben Alaya Bouafif Nissaf 19

Particularités de la surveillance des maladies émergentes 30/03/2010 Pr Ag Ben Alaya Bouafif Nissaf 20

Les maladies émergentes L épidémiologie et la démographie des maladies infectieuses, que l on pensaient être relativement stables, subissent maintenant un changement rapide. En conséquence, des maladies nouvelles ou nouvellement reconnues sont notifiées avec une fréquence sans précédent. Ces 30 dernières années, plus de 45 nouvelles maladies incluant le sida, le SRAS et la fièvre hémorragique à virus Ébola ont été détectées pour la première fois. Des maladies épidémiques sont réapparues, s étendant à de nouvelles zones ou apparaissant sous des formes plus virulentes. 30/03/2010 Pr Ag Ben Alaya Bouafif Nissaf 21

Les maladies émergentes Les maladies infectieuses émergentes constituent aujourd hui une menace pour les populations humaines; causant des morts, provoquant la panique, perturbant les voyages et le commerce et entraînant même l instabilité politique. Les maladies infectieuses ém ergentes sont aussi un défi pour la sécurité nationale ca r elles désorganisent les infrastructures sociales, entraînent des bouleversements démographiques, déstabilisent des régions et menacent par contrecoup la sécurité mondiale. Face à ces menaces, la mise en place des systèmes de surveillance épidémiologique plus performants s impose. 30/03/2010 Pr Ag Ben Alaya Bouafif Nissaf 22

Les maladies émergentes Les maladies infectieuses émergentes constituent un défi mondial de sécurité sanitaire qui doit être pris en compte 30/03/2010 Pr Ag Ben Alaya Bouafif Nissaf 23

Causes et mécanismes de l émergence? Modification du microorganisme : pression de sélection, mutation,...? Modification du comportement humain : aliment, réfugiés, Augmentation importante du volume des voyages internationaux et du commerce Modifications du milieu : urbanisation, surpopulation, climat social, la migration des ruraux vers le milieu urbain, la croissance démographique rapide, Modification et dégradation de l environnement : émergence des vecteurs Modifications des possibilités diagnostiques : progrès scientifiques Effondrement des infrastructures de santé, Modification des pratiques agricoles et d élevage, les changements climatiques et l usage impropre des médicaments. 30/03/2010 Pr Ag Ben Alaya Bouafif Nissaf 24

Causes et mécanismes de l émergence? La vitesse accrue et la croissance phénoménale des voyages internationaux et du commerce, liés à la mondialisation, ont énormément augmenté la vitesse et la facilité avec laquelle les agents pathogènes peuvent traverser des continents et causer des épidémies dans de nouvelles régions, défiant les défenses traditionnelles des pays. 30/03/2010 Pr Ag Ben Alaya Bouafif Nissaf 25

Les maladies émergentes La réapparition de la menace des maladies infectieuses a des causes et des conséquences mondiales qui ne peuvent être contenues que par des solutions mondiales soutenues par des systèmes nationaux de santé p ublique forts. 30/03/2010 Pr Ag Ben Alaya Bouafif Nissaf 26

Surveillance épidémiologique alerte et action en cas d épidémie La défense contre ce danger exige système mondial capable : un De recueillir toute les informations pertinentes sur les maladies infectieuses De détecter rapidement les flambées Et de coordonner la collaboration internationale des opérations de contrôle 30/03/2010 Pr Ag Ben Alaya Bouafif Nissaf 27

Surveillance épidémiologique alerte et action en cas d épidémie En avril 2000, l OMS a créé le réseau mondial d alerte et d action en cas d épidémie : Global Outbreak Alert and Response Network (GOARN), Un mécanisme de surveillance épidémiologique capable d assurer que les flambées de maladies émergentes sont rapidement détectées et contrôlées. 30/03/2010 Pr Ag Ben Alaya Bouafif Nissaf 28

Les procédures pour l alerte et la réponse aux épidémies Quatre phases : la collecte systématique de rapports ou de rumeurs sur de nouvelles flambées la vérification de ces évènement la communication des évènements confirmés au réseau des partenaires, puis au monde en général la coordination de l aide internationale lors des opérations de contrôle si une intervention internationale est nécessaire 30/03/2010 Pr Ag Ben Alaya Bouafif Nissaf 29

Procédures pour l alerte et la réponse aux épidémies. Source P. Formenty et al. / Médecine et maladies infectieuses 36 (2006) 9 15 30/03/2010 Pr Ag Ben Alaya Bouafif Nissaf 30

la collecte systématique de rapports ou de rumeurs sur de nouvelles flambées ; Soutenue par un outil innovate ur qui permet la collecte en temps réel de renseignements sur les épidémies. En effet, dans un monde électroniquement interconnecté, environ 65 % des premières nouvelles mondiales concernant les épidémies de maladies infectieus es viennent aujourd hui de sources informelles, y compris les reportages de la presse et Internet. Un système de surveillance électronique appelé le Réseau mondial de renseignement de santé publique (Global Public Health Intelligence Network GPHIN). GPHIN intensifie la vigilance en analysant continuellement et systématiquement les sites Web, les nouvelles radiodiffusées, les journaux locaux en ligne, les sites web, des services de santé publique et les groupes de dis cussion électroniques pour les rumeurs d épidémies. 30/03/2010 Pr Ag Ben Alaya Bouafif Nissaf 31

Les procédures pour l alerte et la réponse aux épidémies Les sources officielles d inform ation, qui travaillent avec le réseau GOARN, incluent les gouvernements, les ministères de la santé, les bureaux pays de l OMS (environ 141 offices répartie s dans le monde entier), les centres et les laboratoires collaborateurs de l OMS, les centres universitaires, les institutions académiques, d autres agences de l ONU, différents réseaux de laboratoires militaires d outre -mer et des organisations non gouvernementales ayant une forte présence dans des pays touchés par les épidémies. L information provenant de toutes ces sources est évaluée et vérifiée quotidiennement par l OMS. L information, une fois vali dée est rendue publique via le site Web de l OMS et publiée en français et en anglais dans le Relevé Épidémiologique Hebdomadaire. 30/03/2010 Pr Ag Ben Alaya Bouafif Nissaf 32

Stratégies de contrôle des épidémies de pathogènes émergents Une mobilisation sociale intense Une prise en charge des malades sécurisée et humanisée Un système performant de recherche active des cas et de suivi de leur contacts pour couper les chaînes de transmission Un support logistique organisé qui garantit les conditions de sécurité nécessaires au bon fonctionnement des opérations 30/03/2010 Pr Ag Ben Alaya Bouafif Nissaf 33

Stratégie pour l organisation des activités de contrôle sur le terrain P. Formenty et al. / Médecine et maladies infectieuses 36 (2006) 9 15 30/03/2010 Pr Ag Ben Alaya Bouafif Nissaf 34

Le Règlement sanitaire international Un recueil unique de directives pour éviter la propagation des maladies Le Règlement sanitaire international administré par l Organisation mondiale de la Santé ( OMS), est le seul instrument mondial juridiquement contraignant qui traite des mesures à prendre pour éviter la propagation internationale des maladies infectieuses. 30/03/2010 Pr Ag Ben Alaya Bouafif Nissaf 35

Renforcement de l alerte et de la riposte

Importance de la surveillance et de sa capacité de détection L impact préventif potentiel de la détection, confirmation, investigation et réponse est illustré par l exemple théorique suivant 30/03/2010 Pr Ag Ben Alaya Bouafif Nissaf 37

Importance de la surveillance et de sa capacité de détection 30/03/2010 Pr Ag Ben Alaya Bouafif Nissaf 38

Importance de la surveillance et de sa capacité de détection 30/03/2010 Pr Ag Ben Alaya Bouafif Nissaf 39

Importance de la surveillance et de sa capacité de détection La situation où la détection est très précoce et les phases ultérieures enchaînées rapidement se traduisent par un impact potentiel sur le nombre de cas beaucoup plus favorable en théorie que la situation où la détection est plus tardive et la réponse plus différée 30/03/2010 Pr Ag Ben Alaya Bouafif Nissaf 40

Importance de la surveillance et de sa capacité de détection C est dire l importance du lien entre la surveillance dont l une des fonctions est : La détection des épidémies L analyse des signaux d alerte La conduite des investigations des épidémies La mise en place des mesures de prévention 30/03/2010 Pr Ag Ben Alaya Bouafif Nissaf 41

Importance de la surveillance et de sa capacité de détection La détection, l investigation, la réponse et la maîtrise des épidémies sont donc trois fonctions qui sont intimement liées. Leur efficacité est conditionnée par la qualité des systèmes de surveillance qui doivent être suffisamment sensibles et réactifs quand il s agit d infections à p otentiel épidémique mais tout autant, si ce n est plus, par la capacité de réponse et les ressources du système de santé publique national. 30/03/2010 Pr Ag Ben Alaya Bouafif Nissaf 42

Conclusion Chaque pays doit être capable de déceler rapidement les menaces épidémiques ou les maladies émergentes, de les vérifier et de riposter efficacement. 30/03/2010 Pr Ag Ben Alaya Bouafif Nissaf 43

Conclusion Tous les pays et territoi res ont des systèmes de surveillance des maladies tr ansmissibles, mais il leur manque souvent un dispositif d alerte précoce et ils ne donnent pas les informations nécessaires pour une riposte rapide. L insuffisance des fonds ou des compétences techniques limite souvent la rapidité et l efficacité de la riposte. Bien que certaines épidémies soient dues à de nouveaux agents pathogènes, la plupart ont pour origine des agents bien connus pour lesquels on a déjà bien établi les facteurs de risque ainsi que les mesures de lutte et de prévention. 30/03/2010 Pr Ag Ben Alaya Bouafif Nissaf 44

Conclusion L amélioration des systèmes nationaux et des moyens de riposte aux épidémies est l élément le plus indispensable pour lutter contre les maladies émergentes ou à tendance épidémique. 30/03/2010 Pr Ag Ben Alaya Bouafif Nissaf 45

Conclusion Il faut renforcer les moyens dans les domaines de l administration, de l épidémiologie et des laboratoires si l on veut déceler les flambées et réagir plus efficacement au niveau national et local. Instauration de programme de formation pratique à l épidémiologie d intervention avec une formation sur le terrain notamment sur les enquêtes en cas de flambées épidémiques et la surveillance épidémiologique. 30/03/2010 Pr Ag Ben Alaya Bouafif Nissaf 46