Extrait de la base de données EFICATT déc Streptococcus suis

Documents pareils
Streptocoque B :apports des tests en fin de grossesse, nouvelles propositions.

Laurence LEGOUT, Michel VALETTE, Henri MIGAUD, Luc DUBREUIL, Yazdan YAZDANPANAH et Eric SENNEVILLE

SURVEILLANCE DES SALARIES MANIPULANT DES DENREES ALIMENTAIRES

MINISTERE DE LA SANTE ET DES SOLIDARITES DIRECTION GENERALE DE LA SANTE- DDASS DE SEINE MARITIME

Tuberculose bovine. Situation actuelle

Qu est-ce que la peste?

BOITE A IMAGES PREVENTION DE LA MALADIE A VIRUS EBOLA

A C T I V Méningites à pneumocoque de l Enfant en 2007

Les Arbres décisionnels

Stratégies de dépistage des bactéries multirésistantes. Qui? Pourquoi? Comment? Après? L exemple des MRSA

Epidémiologie appliquée aux sciences vétérinaires DES DAOA DES - DEA

Item 95 Maladies sexuellement transmissibles : infections urogénitales à gonocoque et Chlamydia trachomatis (en dehors de la maladie de Nicolas-Favre)

Les Infections Associées aux Soins

Dracunculose Association Française des Enseignants de Parasitologie et Mycologie (ANOFEL)

Gestion de la crise sanitaire grippe A

Prévenir la colonisation par Campylobacter chez les poulets de chair. Dr. Wael Abdelrahman Consultant technique, Probiotiques volailles

Ministère du travail, de l emploi et de la santé

Prépration cutanée de l opéré

Il est bien établi que le réseau d eau hospitalier peut

Traitement antibiotique probabiliste des urétrites et cervicites non compliquées

gale - Brochure d information -

L ANGINE. A Epidémiologie :

1.1.2 : Indiquer la voie de pénétration du microorganisme

Hygiène alimentaire en restauration collective

Plan d action mondial de l OMS pour le confinement des poliovirus sauvages en laboratoire

Quoi de neuf dans la prise en charge du psoriasis?

Restauration collective. quelques aspects réglementaires

Leucémies de l enfant et de l adolescent

LES INCONTOURNABLES DE L HYGIENE ALIMENTAIRE EN RESTAURANT SATELLITE

Vaccination et tuberculose en Gériatrie. Unité de Prévention et de Dépistage: Centre de vaccination et centre de lutte anti tuberculeuse CH Montauban

LES ACCIDENTS D EXPOSITION AU RISQUE VIRAL Prise en charge & Prévention

STOP à la Transmission des microorganismes!

Réflexions sur les possibilités de réponse aux demandes des chirurgiens orthopédistes avant arthroplastie

Brest (29) Lessay (50), Mars 2012

Apport de la biologie moléculaire au diagnostic des parasitoses

Infiltrats pulmonaires chez l immunodéprimé. Stanislas FAGUER DESC Réanimation médicale septembre 2009

Parasites externes du chat et du chien

Histoire et Sociologie de la Santé Publique Vétérinaire INRA - Ritme. Décembre 2009

Surveillance des toxi infections alimentaires collectives

Vivre en santé après le traitement pour un cancer pédiatrique

Club Santé. «Vaccination : quelle évolution pour une meilleure prévention?» Dimanche 16 octobre 2005

POURQUOI L HYGIENE HYGIENE = PROPRETE HYGIENE = PREVENTION DES INFECTIONS COMMUNAUTAIRES ET DES INFECTIONS ASSOCIEES AUX SOINS

FICHE DE DONNÉES DE SECURITÉ Demand CS

Les Bonnes Pratiques Hygiéniques dans l Industrie Alimentaire

Ministère de la santé, de la jeunesse et des sports. Comité technique des infections nosocomiales et des infections liées aux soins

LE GRAND LIVRE Du. Pr Jean-Jacques Altman Dr Roxane Ducloux Dr Laurence Lévy-Dutel. Prévenir les complications. et surveiller la maladie

COMMISSION DE LA TRANSPARENCE. Avis. 3 septembre 2008

La vaccination, une bonne protection

Association lymphome malin-traitement par Interféron-α- sarcoïdose

Actualités IRM dans la SEP Thomas Tourdias 1, 2

ANNEXE IIIB NOTICE : INFORMATION DE L UTILISATEUR

PARTIE II : RISQUE INFECTIEUX ET PROTECTION DE L ORGANISME. Chapitre 1 : L Homme confronté aux microbes de son environnement

Service d ambulance. Normes. de soins aux patients. et de transport

Définition de l Infectiologie

GUIDE DE BONNES PRATIQUES POUR LA COLLECTE DE PILES ET ACCUMULATEURS AU LUXEMBOURG

Vaccinations pour les professionnels : actualités

: EUH208 - Contient 1,2-benzisothiazol-3(2H)-one( ). Peut produire une réaction allergique.

INFECTIONS POST- TRAUMATIQUES SUR MATÉRIEL D'OSTÉOSYNTHÈSE. Accidentologie et épidémiologie bactérienne

Hygiène alimentaire en restauration collective

2.0 Interprétation des cotes d évaluation des risques relatifs aux produits

Surveillance des toxi-infections alimentaires collectives

LIGNES DIRECTRICES CLINIQUES TOUT AU LONG DU CONTINUUM DE SOINS : Objectif de ce chapitre. 6.1 Introduction 86

Prise en charge de l embolie pulmonaire

LA TUBERCULOSE Docteur ALAIN BERAUD

PARTAGER NOTRE PASSION. Livret de présentation de la vaccination et de nos vaccins

Paquet hygiène : Le règlement 852/2004 relatif à l hygiène des denrées alimentaires

Arthralgies persistantes après une infection à chikungunya: évolution après plus d un an chez 88 patients adultes

HUMI-BLOCK - TOUPRET

Contenu de la formation PSE1et PSE2 (Horaires à titre indicatif)

Test d immunofluorescence (IF)

GHUPC Projet de transformation du site Hôtel Dieu. Pr S CHAUSSADE, Dr I. FERRAND

CONTROVERSE : IDR OU QUANTIFERON LORS D'UN CONTAGE EN EHPAD?

Réseau AES Sud Est Lyon Hôtel Dieu 5/12/2006

Décrire l'ensemble des mesures de maîtrise et des mesures de surveillance dans des procédures ou modes opératoires portés à la connaissance de tous.

neurogénétique Structures sensibles du crâne 11/02/10 Classification internationale des céphalées:2004

ENTENTE INTERDEPARTEMENTALE

Spondylarthropathies : diagnostic, place des anti-tnf et surveillance par le généraliste. Pr P. Claudepierre CHU Henri Mondor - Créteil

o Non o Non o Oui o Non

Bonnes Pratiques de Fabrication des médicaments à usage humain et vétérinaire

Les débouchés des diplômés de L LMD Sciences de la Nature et de la Vie

La découverte et l utilisation

Vaccinations - Rédaction Dr BOUTON

FICHE DE DONNEE SECURITE

Croissance et vieillissement cellulaires Docteur COSSON Pierre Nb réponses = 81 sur 87. Résultats des questions prédéfinies

Les animaux vertébrés sont-ils réservoirs de rickettsies?

MISE À JOUR SUR L ÉVOLUTION DE LA SITUATION CONCERNANT

FICHE DE DONNÉES DE SÉCURITÉ HGX poudre contre les fourmis & autres insectes rampants

Item 127 : Transplantation d'organes

LA DÉMARCHE GLOBALE DE PRÉVENTION. La méthode HACCP. olet 1 : Informations générales

«Les antibiotiques c est pas automatique», 12 ans après, quels sont les changements laissés par ce slogan percutant?

e-santé du transplanté rénal : la télémédecine au service du greffé

FICHE DE DONNÉES DE SÉCURITÉ Barbarian Super 360

Ensemble de documents d orientation sur la maladie à virus Ebola

Compte rendu d hospitalisation hépatite C. À partir de la IIème année MG, IIIème années MD et Pharmacie

Bases de données Outils de gestion

La santé bucco-dentaire au cabinet OMS. Problèmes majeurs. Santé bucco-dentaire et santé générale. Santé. Déterminants sociaux et santé bucco-dentaire

Transcription:

Streptococcus suis Mise à jour de la fiche : Décembre 2014 Titre : Streptococcus suis Agent pathogène et pathologie Descriptif de l'agent pathogène Nom de l'agent : Streptococcus suis Type d'agent : Bactérie Descriptif : Cocci à Gram positif du groupe Streptococcus : 35 sérotypes. Le sérotype 2 est le plus virulent et le plus prévalent en Europe. Groupe de classement : 2 Pathologie Nom de la maladie : Infection à Streptococcus suis Données épidémiologiques Population générale : Zoonose ubiquitaire, maladie humaine très rare : 700 cas décrits à travers le monde, surtout en Chine et sud-est asiatique. Milieu professionnel : Travail au contact de porcs ou leur viande et viscères : éleveurs de porcs, vétérinaires, personnels d'abattoir et d'équarrissage, bouchers-charcutiers, équarrisseurs... Sangliers : gardes-chasse... Vecteur et Réservoir Type de réservoir : Animal : Porcs et sangliers (suidés). Peut persister dans l'environnement contaminé (déjections, poussières...), surtout à basse température. Principales sources : Bactérie présente de façon asymptomatique dans les amygdales du porc et du sanglier ainsi que dans les voies respiratoires supérieures et le tractus génital. Vecteur : Pas de vecteur. Streptococcus suis Page 1 sur 5

Viabilité, Infectiosité, Incubation Viabilité, résistance physico-chimique : Survie extérieure à l'hôte possible. Sensible à de nombreux désinfectants, à l'hypochlorite de sodium à 1 %, éthanol à 70, formaldéhyde et glutaraldéhyde. Inactivé par la chaleur humide (121 C pendant au moins 15 minutes) et par la chaleur sèche (160 C pendant au moins 1 heure). Infectiosité : Dose infectante inconnue. Transmission Mode de transmission : La transmission à l'homme est rare. Elle concerne essentiellement les professionnels travaillant au contact de porcs malades ou de leur viande (éleveurs, vétérinaires, bouchers, etc...). - Contact direct avec des porcs, ou par inoculation accidentelle ou souillure de lésions cutanées. S. suis se transmet essentiellement par l'exposition percutanée aux liquides biologiques, inoculation accidentelle ou souillure de lésions cutanées, lors de contacts directs par manipulation de porcs ou de viande de porc infectée. La présence de plaie non protégées favorise l'infection ; - Quelques cas d'infection par voie respiratoire ou digestive n'ont pu être formellement exclus ; - Pas de transmission interhumaine décrite à ce jour. Période de contagiosité : Inconnue, pas de transmission humaine rapportée. La maladie Incubation : La médiane est de 2 jours (3h - 14j). Clinique : Le tableau clinique habituel comporte un syndrome méningé fébrile et des arthralgies. Différentes formes cliniques associées ou non incluent : méningite, septicémie, arthrite spondylodiscite, endocardite, purpura fulminans. La létalité est de l'ordre de 13-20 % pour les cas publiés. Les surdités séquellaires sont fréquentes chez les survivants. Un syndrome de choc toxique streptococcique (SCTS) est possible. Diagnostic : Hémocultures, ponction lombaire. Traitement : Une étude, réalisée en 2005 dans le cadre du réseau de surveillance de l'antibiorésistance chez les bactéries pathogènes d'origine animale mis en place par l'afssa et la Direction générale de l'alimentation (DGAI), a montré que la majorité des souches était sensible aux bêta-lactamines (notamment pénicilline et ceftriaxone), mais aussi à la vancomycine. Une résistance à la tétracycline (83.2 %), à l'érythromycine (20 %) et au chloramphénicol (3.3 %) est possible. Prévention vaccinale Vaccin disponible? : Non Caractéristiques de l'immunité Immunité naturelle : Inconnue Streptococcus suis Page 2 sur 5

Populations à risque Activités exposantes : Éleveurs de porcs, travailleurs en contact avec les porcs, chasse de sangliers, garde-chasse. Terrain à risque accru d acquisition : Splénectomie, diabète, alcoolisme, cancer évolutif, maladies cardiaques structurelles. Terrain à risque accru de forme grave : Immunodéprimé, diabétique, corticothérapie au long cours. Grossesse : Pas de donnée disponible. Que faire en cas d'exposition? Définition d'un sujet exposé Sujet exposé par blessure ou souillure de lésion ou contact direct avec un animal infecté ou viande de porc. Conduite à tenir immédiate Se laver les mains après exposition. En cas de plaie, désinfecter et couvrir avec un pansement imperméable. En cas de projection dans les yeux, rincer immédiatement à l'eau potable. Consulter un médecin en signalant sa profession. Evaluation du risque Le risque est difficile à quantifier en raison du caractère ubiquitaire du portage asymptomatique de S. suis chez le porc. Le risque apparaît plus important lorsqu'un animal est malade et qu'un geste contaminant (contamination sur une peau lésée) a eu lieu. Mesures prophylactiques Antibioprophylaxie : Pas de traitement prophylactique. Suivi médical En cas de symptômes évocateurs (fièvre, céphalée, arthralgies), une hospitalisation s'impose pour la réalisation d'hémocultures et la mise en route d'un traitement antibiotique (pénicilline). Conseils Pour l'entourage du sujet : Aucun, pas de transmission interhumaine. En cas de grossesse : Pas de mesure particulière rapportée. Streptococcus suis Page 3 sur 5

Démarche médico-légale Déclaration obligatoire : Non Réparation : - au titre d'un Tableau de maladies professionnelles : Tableau régime Général : N 92 Tableau régime Agricole : N 55 Consultez la base de données Tableaux de maladies professionnelles. Guide d'accès et commentaires. - Déclaration d'at : Oui - Maladie imputable au service pour les agents de la Fonction Publique. Cas particulier du laboratoire Epidémiologie du risque en laboratoire Cas en laboratoire d'analyses (médicales, vétérinaires ) publiés depuis 1985 : Pas de cas publié. Cas en laboratoire de recherche publiés depuis 1985 : Pas de cas publié. Cas historiques publiés avant 1985 : Pas de cas publié. Spécificité de l'évaluation du risque Néant. Incidence sur la conduite à tenir et la prophylaxie Sans objet. Eléments de référence Centre national de référence streptocoques : Groupe Hospitalier Cochin Hôtel Dieu Broca (APHP) Service de Bactériologie 27 rue du Faubourg Saint-Jacques 75 014 PARIS Nom du responsable : Pr Claire POYART Tél. : 01 58 41 15 60 / 15 61 Fax : 01 58 41 15 48 Email : claire.poyart@cch.aphp.fr Textes de référence : Pas de texte de référence. Streptococcus suis Page 4 sur 5

Bibliographie : Wertheim HF, Nghia HD, Taylor W, Schultsz C - Streptococcus suis : an emerging human pathogen. Clin Infect Dis. 2009 ; 48 (5) : 617-25. La recherche à l'afssa. Une place originale et essentielle dans le dispositif français. AFSSA, 2005 (http://www.afssa.fr/documents/apr-mg-apropos11.pdf). François B, Gissot V, Ploy MC, Vignon P - Recurrent septic shock due to Streptococcus suis. J Clin Microbiol. 1998 ; 36 (8) : 2395. Durand F, Périno CL, Recule C, Brion JP et al. - Bacteriological diagnosis of Streptococcus suis meningitis. Eur J Clin Microbiol Infect Dis. 2001 ; 7 (20) : 519-21. Bahloul H, Mofredj A, Mrabet A, Gineyt G et al. - Méningite à Streptococcus suis secondaire à une contamination orale?. Méd Mal Infect. 2008 ; 38 (5) : 281-82. Marie J, Morvan H, Bertherlot-Hérault F, Sanders P et al. - Antimicrobial susceptibility of Streptococcus suis isolated from swine in France and from humans in different countries between 1996 and 2000. J Antimicrob Chemother. 2002 ; 50 (2) : 201-09. Choi SM, Cho BH, Choi KH, Nam TS et al. - Meningitis caused by Streptococcus suis : case report and review of the literature. J Clin Neurol. 2012 ; 8 (1) : 79-82. Streptococcus suis Page 5 sur 5