Lausanne le 13 novembre 2015 Ulrika Rosa Infirmière spécialiste en plaies et cicatrisation et stomathérapeute
Déroulement Éléments théoriques Présentation du matériel Démonstration des techniques et projections de photos Exercice pratique sur pied de porc cicatrisation, Lausanne 2015 2
Débridement Le mot débridement vient du Français qui signifie «de se libérer de toute contrainte». Dans le langage de la médecine le mot a été repris par Henri Le Dran (1685-1770) pour dire «incision pour drainer et soulager». Aujourd hui le mot débridement désigne le faite d enlever la nécrose, tissus dévitalisés et infecté, la fibrine, des exsudats séchés, du pus et l hyperkératose. cicatrisation, Lausanne 2015 3
Définitions «La détersion est l élimination des tissus nécrotiques ou fibrineux. Elle représente une phase indispensable à l obtention d une cicatrisation. A cette phase, il y a élimination des éléments étrangers exogènes et/ou endogènes et des structures cellulaires et tissulaires nécrosées présents dans un foyer inflammatoire.» S. Meaume, O. Dreure, L. Téot, Plaies et cicatrisation, Masson, Paris 2005, page 239 cicatrisation, Lausanne 2015 4
Débridement/ détersion Le mot «débridement» est utilisé quand on utilise une méthode chirurgical/ mécanique ( scalpel, curette, pince, ciseaux) Le mot «détersion» est utilisé lors de l utilisation des moyens auto-lytiques, biologiques ou enzymatiques (pansements, pommade, larves) cicatrisation, Lausanne 2015 5
Le processus de cicatrisation Le processus de cicatrisation normale et sans complication contient quatre phases. la phase inflammatoire/ de détersion la phase de prolifération la phase de contraction la phase de remodelage cicatrisation, Lausanne 2015 6
La phase inflammatoire/ détersion Il y a coagulation, les neutrophiles et les macrophages assurent une détersion des débris cellulaires et luttent contre les bactéries. Durée moyenne: 21 jours La plupart du temps le processus naturel de détersion est insuffisant et nécessite un débridement assisté. L objectif principal: limiter le risque infectieux. cicatrisation, Lausanne 2015 7
Pourquoi détersion ou/ et débridement? Pour lutter contre l infection et le Biofilm. Dans le but de rapidement obtenir un tissu de granulation. Les deux méthodes sont idéalement associés. cicatrisation, Lausanne 2015 8
Le Bio-film Une communauté de différentes bactéries qui adhèrent entre elles grâce à la sécrétion d une matrice protectrice. Le bio-film protège les bactéries contre le système immunitaire et les antimicrobiens. A besoin d un environnement humide et stagnant riche en nutriments. Le bio-film se trouve dans 60% des plaies chroniques. Apparence: couche gélatineuse, translucide et luisante. cicatrisation, Lausanne 2015 9
Bio-film - traitement Nettoyage : à chaque changement de pansement, la plaie est nettoyée vigoureusement avec NaCl 0.9%, de l eau du robinet (douche) ou Prontosan (biguanide de polyhexaméthylène). Débridement : permet d enlever les tissus nécrotiques et fibrineux afin de diminuer le risque de formation du Bio-film. cicatrisation, Lausanne 2015 10
Vigilance!!!! Artériopathie non revascularisée: contre-indication absolue Plaie oncologique: contre-indication absolue Structures osseuses et tendons proches ou visibles: contre-indication absolue Diabète: prudence, risque plus élevé d infection et signes infectieux plus «timides». Troubles de la coagulation ou anticoagulation: attention a une éventuelle hémorragie. Les nécroses: certains sont à laisser en place car elles présentent un pansement naturel et une barrière contre l infection très efficace. Vérifier l adéquation de soin et exiger une ordonnance. cicatrisation, Lausanne 2015 11
Les risques du débridement Douleur; Le débridement peut être poursuivi uniquement tant qu il n est pas douloureux pour le client. Évaluer la douleur avant, pendant et après le soin. S assurer que le client prend son traitement antalgique habituel. Si nécessaire, prévoir une antalgie topique, per os ou par hypnose avant le soin. Saignement; En cas de saignement, comprimer et si disponible chez le client mettre une compresse d alginate de calcium. cicatrisation, Lausanne 2015 12
Contenu du protocole Le type de matériel utilisé et comment se le procurer. La fréquence et le jour du débridement. Ce qu on veut débrider (pourtours, nécrose, fibrine ). Que le soin doit être fait par une infirmière formé et à l aise. cicatrisation, Lausanne 2015 13
Matériel à débridement Scalpel No. 10 Bord arrondi à utiliser de préférence pour le débridement du lit de la plaie. Scalpel No. 15 Bord partiellement arrondi, convient pour l affinage de la kératose sur les berges de la plaie. Curette de Steiffel Anneau creux à bords tranchants, diam. 4 ou 7 mm. Curette cuillère Bords tranchants, convient pour le débridement du lit de la plaie. Ciseaux fins Pincette fine ou pincette chirurgicale cicatrisation, Lausanne 2015 14
Matériel détersion Douche Alginate Hydrocolloïde Hydrogel Miel Larvothérapie cicatrisation, Lausanne 2015 15
Alginate Fibres de polysaccharides de sodium et/ou de calcium extraits d algues marines brunes. Existe avec des ions d argent. Peut être mélangé avec de la pommade iodé. Convient aux plaies fibrineuses, infectées et en granulation. Pansement absorbant. Nécessite un pansement secondaire. cicatrisation, Lausanne 2015 16
Hydrocolloïde Polymère de carboxy-méthyl-cellulose (CMC) et pectine + gélatine avec un film polyuréthane et un adhésif. Soit occlusif soit semi-occlusif, fines ou renforcés. Peut contenir de l argent pour un effet bactéricide. Convient aux plaies modérément ou peu exsudatives. cicatrisation, Lausanne 2015 17
Hydrogel Polymère hydrosoluble contenant au moins 80% d eau. Convient aux plaies nécrotiques et fibrineuse. Apport hydrique important. Nécessite un pansement secondaire. cicatrisation, Lausanne 2015 18
Miel Barrière contre les agents pathogènes et donc diminue le risque d infection. Favorise la formation d exsudat par son potentiel osmotique élevé. Donc une détersion rapide et efficace. Existe en forme de gel, alginate, tulle et hydrocolloïde cicatrisation, Lausanne 2015 19
Larvo-thérapie Secrète des enzymes qui liquéfie la fibrine et la nécrose pour ensuite l aspirer pour se nourrir. Méthode sure car n agit que sur les tissus dévitalisés. Reste en place 3 jours. 20 cicatrisation, Lausanne 2015
Informations importantes Soin infirmier (ne peut pas être délégué). Ordre médical indispensable et ordonnance pour le geste comme pour le matériel. Le matériel est à usage unique et doit être éliminé dans une boîte pour objets tranchants. Scalpel crochu / coupe fils: recommandé uniquement pour l ablation des fils. cicatrisation, Lausanne 2015 21
Fibrine cicatrisation, Lausanne 2015 22
Fibrine cicatrisation, Lausanne 2015 23
Fibrine cicatrisation, Lausanne 2015 24
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Nécrose cicatrisation, Lausanne 2015 28
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Hyperkératose cicatrisation, Lausanne 2015 35
Hyperkératose cicatrisation, Lausanne 2015 36
Hyperkératose cicatrisation, Lausanne 2015 37
Bibliographie S. Meaume, O. Dreure, L. Téot, Plaies et cicatrisation, Masson, Paris 2005 Meaume, S., L ulcère de jambe chez la personne âgée, Edition John Libbey Eurotext, 2002 Bonneblanc, J-M., Ulcères de jambe, Doin Editeurs, 1996 Document de référence, Les soins de plaie: comprendre, préventir et soigner, Edition Médecine et Hygiène, 2011 cicatrisation, Lausanne 2015 38
Films cicatrisation, Lausanne 2015 39