Fiche 10 Une typologie des coûts.

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Analyse des coûts Fiche 10 Une typologie des coûts. Remarque liminaire : Le contenu de cette fiche ne saurait préjuger de ce qui sera défini dans le cadre des travaux en cours relatifs à la mise en œuvre de la loi organique relative aux lois de finances du 1 er août 2001. 1. Définition. Le coût (d un produit, d une prestation, d un service) se définit comme l ensemble des charges mobilisées pour réaliser ce produit ou cette prestation ou faire fonctionner le service au cours d une période donnée. Une charge correspond à une constatation financière d une consommation de ressource. Une charge se distingue d une dépense qui correspond à un décaissement de monnaie suite à l achat d un bien ou d un service. Exemple : l acquisition d un bien inscrit comme une immobilisation au bilan est une dépense, mais non une charge. À l inverse, la constatation de la consommation de cette immobilisation, c est-àdire la dotation aux amortissements, est une charge et non une dépense. Un coût est défini par rapport aux trois caractéristiques suivantes : le champ d application du calcul : coût d une prestation, d une heure de travail, d un projet le contenu : les charges retenues en totalité ou en partie pour une période déterminée (le coût peut être complet ou partiel) ; le moment du calcul: antérieur (coût préétabli) ou postérieur à la période considérée (coût constaté). Exemples de charges et de dépenses Charges OUI NON DÉPENSES OUI NON Charges de personnel Locations immobilières Dotations aux amortissements Remboursement de la partie capital d une annuité d emprunt Achats d équipement Quels outils pour quels besoins? 995

La comptabilité patrimoniale, c est-à-dire la comptabilité qui mesure la variation de richesse de l organisation, apporte une dimension et une précision supplémentaires à l analyse des coûts. Une des différences essentielles entre système budgétaire et patrimonial réside dans le rattachement des événements à une période comptable donnée. La comptabilité budgétaire ne distingue pas un achat d une consommation de ressource, cette dernière, une fois payée, étant réputée consommée. La comptabilité patrimoniale distingue plusieurs étapes dans les flux économiques : la date de «naissance» ; la date de réalisation de la consommation ; la date d identification du risque. Seules les opérations intervenant pendant l exercice sont comptabilisées. Exemple : un service achète une palette d imprimés-papier. Seulement les trois quarts de ces imprimés sont consommés au 31/12. Seuls les trois quarts du montant de la livraison seront comptabilisés comme consommés. Le reste sera comptabilisé dans les stocks. La dotation aux amortissements des investissements ne constitue pas un flux monétaire, mais une charge. C est une technique comptable qui permet de constater l usure et la dépréciation d un investissement et de répartir le coût de l acquisition de ce bien sur toute la durée supposée d utilisation. Dans la comptabilité budgétaire actuelle, la prise en compte de l amortissement de l investissement n apparaît pas. Dans le cadre d une comptabilité patrimoniale, l investisseur doit supporter chaque année la charge d une dotation aux amortissements, correspondant à la prise en compte de l usure du bien. De la même manière, les provisions ont trait à des événements dont on ne sait s ils se produiront. Les risques liés à l existence même de l organisation sont donc «prévus». Ainsi, la comptabilité patrimoniale apporte des précisions dans l analyse des coûts, en comptabilisant les réalités économiques et non pas seulement financières. On distingue plusieurs types de coûts - coût fixe, coût variable, coût direct, coût indirect, coût d opportunité, coût marginal - qui diffèrent sur leur champ d application, sur leur contenu et sur le moment de leur calcul et qui peuvent être comptabilisés de façon différente en fonction des objectifs de gestion définis (exemple : coûts partiels, coûts complets ). 1.1. Coûts fixes et coûts variables. Le coût fixe d un produit ou d une prestation est l ensemble des charges fixes qui s y rapportent. Très généralement, les charges fixes sont des charges indépendantes du volume d activité, par opposition aux charges variables. La notion de fixité doit être entendue dans un intervalle de production donné. Lorsque le niveau de l activité dépasse la capacité du matériel, l acquisition d une nouvelle unité de matériel entraîne une augmentation du montant de la dotation aux amortissements. La charge fixe a augmenté, c est pourquoi on considère que les charges fixes sont les charges qui augmentent par paliers. Les charges variables évoluent quant à elles en fonction du niveau de l activité. En comptabilité analytique, on admet souvent que les charges variables sont proportionnelles aux quantités produites ou vendues. 100 Quels outils pour quels besoins?

Fiche 10 Exemple de coûts variables : les coûts des denrées alimentaires entrant dans la fabrication d un repas sont proportionnels au nombre de repas préparés. Exemple de coûts fixes : «les coûts immobiliers d un restaurant scolaire sont indépendants du nombre de repas servis. En revanche, si on décide d augmenter fortement le nombre de repas servis, il devient nécessaire de disposer de surfaces supplémentaires», in Le contrôle de gestion dans le secteur public, R. Demeestère (2002). 1.2. Coûts directs et coûts indirects. Les coûts directs par rapport à un produit ou un service sont ceux qui peuvent être affectés en totalité à ce produit, ce service ou cette unité, et ce sans ambiguïté, sans calcul préalable et sans contestation possible. Les coûts indirects sont ceux qui, a contrario, nécessitent une ventilation forfaitaire pour être répartis entre les productions ou les structures. La méthode de répartition de l ensemble des charges directes et indirectes permet de calculer un coût complet par produit, service ou structure. De plus, la distinction entre coûts directs et coûts indirects est pour partie conventionnelle, car elle est fonction du degré de finesse du suivi. Par exemple, le loyer est un coût direct lorsque l on calcule le coût d un immeuble ; c est un coût indirect lorsque l on calcule le coût complet d une photocopie réalisée dans l atelier de reprographie qu abrite cet immeuble. De même, la distinction entre charges directes et charges indirectes ne recoupe pas celle entre charges fixes et charges variables. En effet, par exemple, une charge fixe peut être une charge se rapportant directement à une prestation ou répartie entre plusieurs prestations. Exemple : «dans le calcul du coût des repas, le coût des denrées est un coût direct ; il est affectable sans ambiguïté à cet objet. En revanche, si les locaux utilisés sont partagés entre plusieurs usages, le coût de ces locaux est un coût indirect par rapport à l objet repas. Il est nécessaire pour réaliser ce repas, mais la part du coût qui lui revient ne peut être déterminée de façon non conventionnelle», in Le contrôle de gestion dans le secteur public, R. Demeestère (op. cit.). 1.3. Coût d opportunité. Le coût d opportunité peut se définir comme le manque à gagner résultant du renoncement à toute autre utilisation d un facteur de production (exemples : personnel, matériel). Si la notion de coût d opportunité est importante pour l analyse des coûts et la prise de décision, elle ne constitue pas une notion comptable au sens des procédures de traitement comptable. Exemple : le prêt (sans refacturation) de locaux du ministère A au ministère B constitue un coût d opportunité pour le ministère A qui cède ses locaux, car il renonce à une recette potentielle (location de ces locaux ou utilisation par ses services). De la même manière, la mise à disposition de personnel sans refacturation entre deux administrations peut constituer un coût d opportunité. Quels outils pour quels besoins? 1015

1.4. Coût marginal. Le coût marginal d un produit est le coût qui résulte de la production d une unité supplémentaire de ce produit : c est le coût de la dernière unité produite. Bien que la méthode soit difficile à mettre en œuvre, l évaluation du coût marginal constitue un élément à prendre en compte pour faciliter la prise de certaines décisions. Il peut aider à orienter des décisions concernant par exemple : l opportunité d une sous-traitance ; l affectation des ressources entre plusieurs productions possibles ; etc. 2. Les utilisations possibles. Le suivi des coûts peut avoir plusieurs objectifs : connaître l activité et son coût; aider à la prise de décision, à titre d exemple : - abandon ou lancement d une nouvelle activité ; - choix d un mode de gestion (régie/sous-traitance) ; - réduction ou augmentation du volume d activité ; - aide au choix des investissements ; - aide à l élaboration d une politique tarifaire (prix de cession et tarification externe) ; - aide à la préparation budgétaire ; - aide à la programmation du renouvellement des investissements ; - aide à la prévision des dépenses en fonction du volume d activité ; suivre le budget ; etc. Il importe de définir préalablement les objectifs attendus afin de choisir la méthode de calcul des coûts la plus appropriée. On rappellera, pour mémoire, les deux méthodes fondamentales de la comptabilité analytique : la méthode des coûts complets (encore appelée méthode des centres d analyse) et la méthode des coûts partiels (également dénommée direct costing, direct costing évolué, coût marginal). Méthode des coûts complets (cf. fiche 11 «La méthode de calcul des coûts complets»). La méthode des coûts complets (méthode des centres d analyse, anciennement dénommée méthode des sections homogènes) est une méthode de comptabilité de gestion qui permet de calculer le coût de revient d un produit, d un service ou de toute autre activité. La méthode est fondée sur la distinction coûts directs/coûts indirects et consiste à affecter l ensemble des coûts directs et des coûts indirects au travers d un processus de répartition et de déversement. 102 Quels outils pour quels besoins?

Fiche 10 Méthodes des coûts partiels (direct costing). Les méthodes des coûts partiels sont fondées sur la distinction coûts variables/fixes. Elles permettent de réaliser de façon simple des études de coûts pertinentes sur des services ou des activités, sans les biaiser par des éléments liés à l ensemble de la structure. Il s agit d une famille de méthodes ayant en commun : la critique de l approche des coûts complets qui ne permet pas d orienter de façon rationnelle la gestion de l organisation ; l adoption d un raisonnement en termes différentiels ; l orientation du raisonnement vers le «coût de la décision» et non vers le «coût de produit» (coût marginal). Les différentes utilisations possibles des méthodes de calcul des coûts Objectifs Alimentation du système d information Aide à la prise de décision Appui au contrôle interne Méthodes Connaissance des coûts Tarification Optimisation Décision Préparation budgétaire Suivi Coûts complets Méthode activity based costing (ABC) Coûts standards (écarts) Coûts partiels la méthode de calcul des coûts répond bien à la problématique donnée; la méthode de calcul des coûts n est pas la plus adaptée pour répondre à la problématique posée, mais peut y contribuer. On peut aussi citer la méthode d imputation rationnelle des frais fixes qui peut être considérée comme une variante de la méthode des coûts complets (cf. 6). 3. Acteurs concernés. La loi organique relative aux lois de finances prévoit le développement de l analyse des coûts. S interroger sur les coûts d un programme ou d une mission constitue l un des axes de la mise en œuvre de la LOLF, notamment pour la mesure de l efficience. En ce sens, les acteurs intervenant Quels outils pour quels besoins? 1035

dans le cadre de ces programmes pourront être amenés à définir le type de coûts qui leur semble le plus pertinent au regard du programme dont ils ont la charge. Par ailleurs, ce calcul des coûts peut s avérer indispensable dans le cas où l administration vend ses prestations, dans un cadre concurrentiel ou non. 4. Comment faire? Qu il s agisse d une étude ponctuelle ou de la mise en place d une comptabilité de gestion permanente, il faut choisir la méthode de calcul des coûts (coûts complets, coûts directs...) adaptée à la question à résoudre, puis : pour chaque poste de charge, classer les charges en fonction de la typologie retenue ; si la méthode implique une répartition des coûts indirects, examiner la sensibilité des résultats aux hypothèses retenues en matière d unités d œuvre et de clés de répartition. Une méthode d analyse des coûts volontairement simplifiée, voire non exhaustive, sera souvent préférable à une méthode trop complexe à mettre en œuvre (et coûteuse), au moins dans un premier temps. 5. Pour aller plus loin Consulter les fiches suivantes : - «La mise en place d une comptabilité de gestion» ; - «La méthode de calcul des coûts complets» ; - «La gestion stratégique des coûts» ; - «La méthode ABC» ; - «Le système des prix de cession interne» ; - «Contrôle de gestion et systèmes d information». Quelques références bibliographiques : - Comptabilité analytique et contrôle de gestion, Toufik Saada, Alain Burlaud et Claude Simon, éditions Vuibert, Paris, 1998 ; - L essentiel de la comptabilité analytique, Didier Leclère, éditions d Organisation, 2001 ; - Comptabilité analytique et de gestion, Anne-Marie Keiser, éditions Eska, 1994 ; - Comptabilité analytique, Béatrice Grandguillot, Francis Grandguillot, éditions Gualino, 1999 ; - Comptabilité de gestion: la gestion par les coûts, Claude Cossu, Richard Milkoff, éditions Nathan, 1997; - Le calcul des coûts dans les organisations, Repères, Pierre Mevellec, éditions La découverte, 1995. 104 Quels outils pour quels besoins?

Fiche 10 6. Les éléments complémentaires La méthode d imputation rationnelle des frais fixes. La méthode des coûts complets ne tient pas compte des variations du niveau d activité, notamment pour la répartition des frais fixes. En effet, dans la méthode des coûts complets, les frais fixes, qui sont par nature constants au sein d un palier donné, sont répartis au prorata du volume d activité. Ainsi, lorsque le niveau d activité est élevé, le coût fixe unitaire est faible. À l inverse, quand le niveau d activité est bas, le coût fixe unitaire est élevé. Le coût de revient unitaire obtenu dépendra donc largement des variations du niveau d activité. La méthode de l imputation rationnelle cherche à pallier l inconvénient du lien entre coût et niveau d activité. Elle vise à n imputer au coût des produits que la part de frais fixes qui est considérée comme rationnelle, c est-à-dire correspondant à un niveau normal d activité préétabli. La différence entre les coûts fixes affectés et les coûts fixes totaux est appelée coût de période. L originalité de cette méthode tient dans sa capacité à isoler les coûts/bénéfices liés à la sous/suractivité pour éviter de les intégrer dans le calcul des coûts unitaires. Quels outils pour quels besoins? 1055