Lorsque vous êtes cycliste... 13 Circulation de nuit Piétons et cyclistes Usage des pistes et des bandes



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Transcription:

Définitions et repères......................................... 03 Lorsque vous êtes piéton...................................... 09 Où faut-il circuler? Quand peut-on traverser la chaussée? Comment traverser aux feux? Comment traverser hors des intersections? Comment traverser une place? Si vous utilisez des rollers, des patins à roulettes ou une trottinette Lorsque vous êtes cycliste.................................... 13 Circulation de nuit Piétons et cyclistes Usage des pistes et des bandes Lorsque vous êtes conducteur.................................. 16 Si un piéton traverse la rue Si vous dépassez un cycliste Si vous arrivez à un carrefour Si vous changez de direction dans ce carrefour Où stationner? Annexe technique, aménagements de modération de vitesse....... 21 Propositions.................................................. 24

Préambule Dans les années d après-guerre, on a cherché à adapter la ville à l automobile. Les résultats désastreux de cette politique sont bien connus. La ville s asphyxie, les nuisances liées à un usage déraisonnable de la voiture sont multiples : insécurité, bruit, pollution, laideur, atteintes au patrimoine, manque d identité, fuite des habitants et des commerces. Le pouvoir politique a réagi en 1996 avec la Loi sur l Air qui rend obligatoires la réduction des énergies et la baisse du trafic automobile, en favorisant les modes de déplacements alternatifs à la voiture. Son application s est traduit dans les Plans de Déplacements Urbains pour les grandes agglomérations (PDU) et a été conforté avec la loi sur le renouvellement urbain (SRU). Nous avons donc ajouté des commentaires pour prendre en compte le fait que la rue n est pas la route, puisqu en ville les enjeux sont multiples. La sécurité des déplacements est bien sûr un objectif majeur et notre perception de l insécurité influence directement le choix de notre mode de déplacement. Mais il y a d autres enjeux liés au fonctionnement de la ville et à son évolution. Comment la ville, l agglomération vont se développer? De façon anarchique comme ce fut souvent par le passé ou dans le cadre d un urbanisme pensé pour vivre en ville? Est-ce que les commerces de proximité vont pouvoir se développer face aux hypermarchés? Quel équilibre trouver entre les contraintes économiques, sociales et environnementales? Est-ce que les habitants vont l aimer, cette ville, ou chercheront-ils à la fuir? Rue de l Avenir L association Rue de l Avenir est née en 1987 avec l objectif de modérer la circulation automobile en ville, en préconisant moins de vitesse et moins de voitures, et en proposant une réflexion sur le partage de la rue entre tous les usagers. C est donc une association généraliste en matière de déplacements qui s efforce de peser sur les décisions que vont prendre élus et techniciens tant au niveau national qu au niveau local.

Le tissu urbain est complexe. Il résulte de son histoire et de son développement progressif. Les quartiers sont irrigués par des voies de desserte et délimités par des artères qui permettent la liaison entre les quartiers et vers l extérieur. Le transit s écoule donc en principe dans les artères et non dans les voies de desserte afin de préserver la vie de quartier. Il existe malgré tout des cas intermédiaires (petites artères et grosses voies de desserte où s écoule un peu de transit). Espace public. C est un lieu à partager dans le temps où l ensemble des fonctions urbaines (habiter, aller à l école, se divertir, commercer, circuler) doivent pouvoir se développer dans les meilleures conditions de sécurité et de convivialité. Modes doux. Parmi les différents modes de déplacement, on appelle modes doux la marche et le vélo qui, on le rappelle, ne sont pas des modes lents sur des petites ou moyennes distances. Il serait souhaitable d aller vers une obligation de prudence vis-à-vis des usagers les plus vulnérables, les piétons, les personnes à mobilité réduite (PMR) et les cyclistes. L accessibilité de la voirie aux personnes handicapées, à mobilité réduite et à tous les piétons (parents avec poussette, personnes chargées de paquets lourds ou encombrants, etc) est un objectif qui s appuie sur différentes lois. Les modalités d application et les prescriptions techniques sont précisées par les récents Décrets (N 99-756 et N 99-757) et l Arrêté du 31 Août 99. Ils sont commentés dans la circulaire du 23 Juin 2000 03

(largeur des cheminements, pente, revêtement de sol, abaissements de trottoirs, mobilier urbain mieux placé, accès aux transports en commun, places de stationnement réservées, etc.). Rue. La rue comporte le plus souvent une chaussée centrale dédiée à la circulation longitudinale (véhicules, vélos) ainsi que des trottoirs ou espaces latéraux, matérialisés le plus souvent par des bordures. Des potelets, par exemple, peuvent être placés pour protéger ces espaces contre le stationnement sauvage. Les plus petites rues sont appelées voies de desserte parce qu elles assurent la desserte du quartier. Les plus grandes sont les artères, ou boulevards. Le principe est la mixité sur les voies de desserte et la séparation sur les artères, mais il faut de toute façon partager la rue entre les différents usagers. Dans l espace d abord, en s assurant que la place de la voiture n est pas excessive. On estime qu il faudrait qu elle ne dépasse pas 50 %, en prenant en compte les voitures arrêtées et en mouvement (PDU de Bordeaux). Partager dans le temps également, puisque piétons et voitures se croisent nécessairement, au moins dans les carrefours. Passage piétons. Ces passages existent le plus souvent dans le prolongement de rues aux carrefours. Ils comportent des bandes blanches peintes au sol de dimensions normalisées. Ils sont parfois appelés "passages protégés" mais c est une erreur car ils ne sont pas protégés. Il existe en effet un danger pour le piéton qui traverse à cause des conducteurs de véhicules qui changent de direction dans le carrefour pour tourner à droite ou à gauche. Leur tracé au sol (bandes blanches normalisées ou pas) répondent à une demande sécuritaire (guider les piétons vers les lieux considérés comme les plus adaptés pour traverser). 04

Zone ou aire piétonne. Article R. 110-2 «... Aire piétonne : une emprise affectée de manière temporaire ou définitive à la circulation des piétons et à l intérieur du périmètre de laquelle la circulation des véhicules est soumise à des prescriptions particulières...». Les aires piétonnes se sont développées dans les années 60 principalement autour des centres historiques. La circulation et le stationnement sont réglementés de façon à permettre à certaines heures le chargement ou déchargement, les livraisons et les services avec l objectif de maintenir les résidents et les commerces. Ces zones nécessitent un fonctionnement rigoureux de l accès (barrières/bornes amovibles manuelles ou automatiques). Les véhicules doivent circuler au pas. Les cyclistes y sont autorisés mais doivent la priorité aux piétons. Dans certains cas et avec la même signalisation, il existe des zones ou des rues mixtes, où les voies sont réservées aux piétons mais où la circulation automobile est tolérée au pas, les conducteurs devant ralentir et céder le passage aux piétons qui circulent. Zone 30. Article R. 110-2. Zone 30. «Le terme Zone 30 désigne une section ou un ensemble de sections de routes constituant dans une commune une zone de circulation homogène où la vitesse est limitée à 30 km/h et dont les entrées-sorties sont annoncées par une signalisation et font l objet d aménagements spécifiques». Dans la pratique, c est une zone où "la vie locale est prépondérante" (circulaire d application du Décret) et où l on a choisi de privilégier les fonctions urbaines (habitat, écoles, commerces, loisirs) par rapport à la fonction de circulation automobile. 05

Une vitesse limitée à 30 km/h est bénéfique en termes de sécurité car les accidents sont moins nombreux et beaucoup moins graves, mais les effets dépassent le cadre de la sécurité. La mise en Zone 30 est une démarche globale qui vise l amélioration de la qualité de vie en ville. Tous les usagers de la rue, automobilistes, piétons, cyclistes sont grâce à elle en situation de se respecter. Ils partagent la rue non pas avec la règle du chacun chez soi mais avec convivialité et sans passer par le rapport de force. Il n y a pas de voie prioritaire. La règle de base de la priorité à droite place les conducteurs en situation de prudence à chaque carrefour. Comme il est préconisé de ne pas y marquer de passage peint sur le sol, les piétons peuvent traverser là où ils le souhaitent, au plus court, sans avoir à faire un long détour jusqu au prochain carrefour. Les cyclistes peuvent cohabiter avec le trafic automobile qui est apaisé, sans aménagements spécifiques. À terme, la multiplication des Zones 30 devrait toucher la majorité de la ville et générer de nouveaux comportements. Leur nombre croît rapidement et le savoir-faire s améliore. Les quartiers ont vocation à être en Zone 30. La commune peut généraliser les Zones 30 à la quasi-totalité de son réseau de voirie avec exception pour les voies du type artère qui restent à 50, comme c est le cas en Autriche, en Suisse, en Hollande, en Allemagne et en Suède. Zone scolaire. La zone scolaire n existe pas dans le Code de la Route. Le concept de zone scolaire est utilisé pour répondre à l attente des parents d élèves qui sont inquiets pour leurs enfants bien que créant eux-mêmes cette insécurité pour une part! 06

Aujourd hui, les aménagements se traduisent généralement par un élargissement de trottoir devant la sortie pour créer un espace plus grand et plus convivial, auquel s ajoute parfois une signalisation spécifique avec un totem (par exemple un grand crayon ou tout autre signal évoquant une école). Mais les accidents se produisent majoritairement sur le trajet et la demande actuelle vise une meilleure sécurité sur tout le trajet domicile-école grâce à la mise en Zone 30, car les enfants sont partout! L aménagement de l environnement immédiat de l école en zone scolaire reste malgré tout intéressant si l on cherche à rendre plus sûr le court trajet des enfants déposés en voiture qui terminent à pied vers l école avec ou sans parents. La zone scolaire est donc un espace situé à proximité de l école où l on a mis en oeuvre des moyens appropriés (ralentisseurs, organisation du stationnement, signalisation) pour augmenter la sécurité des piétons et des cyclistes. En Belgique la limitation à 30 est obligatoire aux abords des écoles (Code de la Route belge). Zone de rencontre en Belgique et en Suisse. La zone de rencontre donne la priorité aux piétons dans un contexte juridique où le concept de priorité "au piéton régulièrement engagé" n existe pas. La fonction principale est l habitat (rue étroites avec ou sans trottoir) à laquelle peuvent s ajouter d autres fonctions urbaines (commerces, écoles). Les piétons peuvent utiliser toute la largeur de la voie et les enfants peuvent jouer sur tout l espace public sauf la voie. Les conducteurs doivent rouler à moins de 20 km/h sans gêner les piétons. En Suisse, la Zone de Rencontre peut aussi concerner une place ou un espace partagé entre piétons, taxis, TC, avec ou sans voitures comme l espace public devant une gare. Photo : F. Cepas D.S.C.R. 07

Piste, bande cyclable. La piste est un site propre dédié aux cyclistes. Elle peut se trouver sur la chaussée ou sur des espaces latéraux, mais dans tous les cas, elle est séparée physiquement du trafic automobile. Elle peut être à sens unique ou bidirectionnelle. Les bandes sont situées latéralement sur le bord de la chaussée et sont séparées de celle-ci par un simple marquage au sol. L ensemble pistes et bandes se complètent pour répondre aux besoins. Sur les bandes, les cyclistes sont vus par les automobilistes qui doivent les prendre en compte dans leurs déplacements, notamment aux carrefours qui sont plus accidentogènes que les sections droites. Double sens cyclable. Certaines voies à sens unique pour les véhicules peuvent être empruntées à contresens par les cyclistes (sur un Arrêté du Maire) et signalées comme telles. CERTU. : Centre d études sur les réseaux, les transports, l urbanisme et les constructions publiques. Service technique central placé sous l autorité du ministère des Transports, de l Équipement, du tourisme et de la mer, le Certu a pour mission de faire progresser les connaissances et les savoir-faire dans tous les domaines liés aux transports et à l environnement urbains. Partenaire des collectivités locales et des professionnels publics et privés, il constitue sur ces sujets un lieu privilégié où se développent réflexions et propositions pratiques. 08

Où faut-il circuler? Article R. 412-34. «Lorsqu une chaussée est bordée d emplacements réservés aux piétons ou normalement praticables par eux, tels que trottoirs ou accotements, les piétons sont tenus de les utiliser, à l exclusion de la chaussée. Les enfants de moins de huit ans qui conduisent un cycle peuvent également les utiliser... à la condition de conserver l allure du pas et de ne pas occasionner de gêne pour les piétons...». Article R. 412-35. «Lorsqu il ne leur est pas possible d utiliser les emplacements qui leur sont réservés ou en l absence de ceux-ci, les piétons peuvent emprunter les autres parties de la route en prenant les précautions nécessaires». La circulation des piétons sur les trottoirs lorsqu ils existent et lorsque c est possible est donc normale et obligatoire pour se déplacer. Dans beaucoup de petites communes il n existe pas de trottoir, faute d une largeur suffisante de la voie. La mise en sens unique d une voie étroite peut aggraver l insécurité des piétons parce qu on y roule plus vite, mais peut permettre de créer un trottoir au moins ou un espace assimilé d un côté (protégé par des potelets). La circulation des cyclistes est interdite sur les trottoirs, sauf pour les jeunes cyclistes jusqu à l âge de 8 ans, afin d encourager les enfants à la pratique du vélo pour se déplacer. Si une piste est tracée sur le trottoir, les cyclistes ne doivent pas gêner les piétons (voir plus loin "lorsque vous êtes cycliste"). 09

Quand peut-on traverser la chaussée? Article R. 412-37. «Les piétons doivent traverser la chaussée en tenant compte de la visibilité ainsi que de la distance et de la vitesse des véhicules». Cette obligation de prendre en compte le véhicule s inscrit dans une logique simple où l on demande au piéton de ne pas faire n importe quoi quand il traverse une chaussée, pour lui donner, comme on le verra à l article R. 415-11, le droit d être respecté s il est régulièrement engagé. Avant de s engager, le piéton doit donc faire une estimation. Est-ce que le véhicule qui arrive a le temps de ralentir ou de s arrêter pour me laisser passer? Cette estimation est d autant plus facile à faire que la vitesse du véhicule est faible, comme par exemple en Zone 30. Mais, pas plus que dans les autres rues qui ne sont pas en Zone 30, celle-ci ne donne pas une priorité absolue au piéton comme dans les aires piétonnes. La notion de priorité sert à donner une règle pour l utilisation d un espace partagé mais en aucun cas elle n est un droit absolu! Où peut-on traverser la chaussée? Article R. 412-37. (suite) «... Ils (les piétons) sont tenus d utiliser, lorsqu il en existe à moins de 50 mètres, les passages prévus à leur intention. Aux intersections à proximité desquelles n existe pas de passage prévu à leur intention, les piétons doivent emprunter la partie de la chaussée en prolongement du trottoir». Photo : F. Cepas D.S.C.R. Les passages piétons (qui ne sont pas des passages protégés, rappelons-le) ont leur raison d être dans les carrefours où la circulation motorisée est importante et plus rapide (artères). Ils permettent de canaliser les piétons là où c est le plus adapté pour eux. 10

Dans les Zones 30 et dans les quartiers où la vie locale est prépondérante et induit des traversées spontanées de piétons, il est recommandé (CERTU) de ne pas les tracer sur les voies de desserte pour que le piéton puisse traverser directement d un commerce à un autre sans être obligé de faire un détour qui peut donc aller jusqu à 100 mètres (deux fois 50 mètres). Comment traverser avec des feux? Article R. 412-38. «Lorsque la circulation est réglée par des feux, les piétons ne doivent s engager qu au vert». Traverser au feu vert piétons est une obligation mais il faut le faire avec vigilance car les feux ne procurent jamais une sécurité absolue. Le danger vient des véhicules qui changent de direction en tournant à droite ou à gauche. Lorsque le feu piéton passe au rouge alors qu un piéton est en train de traverser, celui-ci a le temps de terminer sa traversée, car cela a été prévu dans le phasage des feux. Le piéton ne doit pas retourner en arrière. Il est donc normal qu un piéton termine sa traversée au rouge et l automobiliste doit s en convaincre. Comment traverser hors des intersections? Article R. 412-39. «Hors des intersections, les piétons sont tenus de traverser la chaussée perpendiculairement à son axe». Comment traverser une place? Article R. 412-39 (suite). «Il est interdit aux piétons de circuler sur la chaussée d une place ou d une intersection à moins qu il n existe un passage prévu à leur intention, leur permettant la traversée directe. 11

Ils doivent contourner la place ou l intersection en traversant autant de chaussées qu il est nécessaire». Le piéton ne doit pas traverser "en diagonale". Le piéton doit traverser la chaussée en plusieurs fois, ce qui est contraignant surtout si le carrefour est grand. Si vous utilisez des rollers, des patins à roulettes ou une trottinette... Article R. 412-34 (II). «... sont assimilés à des piétons : 1. Les personnes qui conduisent... ou tout autre véhicule de petite dimension sans moteur». Prendre en compte ces nouveaux modes de déplacement est une préoccupation, mais le sujet est difficile. Faute de trouver mieux, ces usagers sont donc assimilés à des piétons. En Belgique, ils sont autorisés à circuler sur les pistes cyclables ou, en l absence de piste cyclable, sur le bord droit de la chaussée lorsque les vitesses autorisées sont inférieures ou égales à 50 km/h et s ils ont plus de 16 ans. 12

La bicyclette et le cyclomoteur sont souvent mélangés dans les textes et dans les statistiques. Dans ce qui suit, on va surtout s intéresser aux cyclistes urbains qui utilisent le vélo quotidiennement pour se déplacer en ville car ils sont fragiles. Ils sont peu dangereux et silencieux, ne consomment pas beaucoup d espace public et ne polluent pas. Sur des distances de quelques kilomètres, c est le moyen de déplacement idéal en ville, par sa rapidité, sa facilité de stationner et ses effets bénéfiques sur la santé. Circulation de nuit Article R. 313-4. «... La nuit... tout cycle doit être muni d un feu de position émettant vers l avant une lumière non éblouissante...». On ne dira jamais assez combien il est important que le cycliste puisse être vu aussi par l arrière par les conducteurs, surtout en hiver à la nuit tombée... Utiliser en plus des objets réfléchissants (cataphotes, bandes réflectorisantes) n est pas un luxe! Piétons et cyclistes Article R. 412-30 «(Décret de Mars 2003). Lorsqu une piste cyclable traversant la chaussée est parallèle ou contiguë à un passage réservé aux piétons dont le franchissement est réglé par des feux... tout conducteur empruntant cette piste est tenu de respecter les feux réglant la traversée de la chaussée par les piétons». 13

Article R. 412-34 «... Sont assimilés à des piétons... les personnes qui conduisent à la main un cycle...». Article R. 431-6. «Les conducteurs de cycles à deux roues... ne doivent jamais rouler à plus de deux de front sur la chaussée». Une politique volontariste en faveur du vélo est née dans les années quatre vingt dix par la simple application de la Loi sur l Air qui rend obligatoire la réduction du trafic automobile et le développement des autres modes de déplacement et du vélo en particulier. Dans tous les PDU, les communautés de communes ont inscrit le projet d un réseau cyclable urbain, sûr et continu. Usage des pistes et des bandes Pour guider les techniciens et les élus dans cette tâche, le CERTU a publié en avril 2000 des "Recommandations pour les Aménagements Cyclables" (RAC). Ce document est une référence au niveau national, mais il n évitera pas une réflexion approfondie avec les associations d usagers pour faire des choix. Ce document rappelle quelques dispositions nouvelles en faveur des cyclistes : les cyclomoteurs ne doivent emprunter ni les pistes ni les bandes. l usage des pistes et bandes peut être facultative (panneau vélo dans un carré bleu) ou obligatoire (panneau vélo dans un disque bleu). les cyclistes sont autorisés à circuler au pas dans les aires piétonnes. Il est bon de rappeler aux cyclistes, comme dans les cas où ils partagent un trottoir, qu ils doivent respecter les piétons quelles que soient leurs trajectoires. 14

Le développement des couloirs mixtes bus-vélos connaît un grand succès car il permet des itinéraires "directs" le long des artères. La cohabitation s est révélée tout à fait possible. Certes, les aménagements permettant de réaliser un réseau cyclable sont loin d être terminés. Il manque beaucoup de tronçons ce qui peut décourager ceux et celles qui attendent plus de continuité et plus de sécurité. Mais les risques d accidents sont beaucoup plus faibles qu on ne l imagine, comme le montrent différentes enquêtes dont celle de la FUBICY. N hésitez pas à prendre votre vélo! C est bon pour la santé et c est rapide! La moitié des déplacements pour faire 3,5 km s effectue dans une voiture qu on ne sait pas où garer alors qu en vélo il suffit d un quart d heure. Faites vos courses à vélo, allez travailler en vélo, laissez vos enfants aller à l école à vélo en leur montrant comment s y prendre. Soyez sympa avec les piétons, ne les frôlez pas, ne leur faites pas peur. Quand vous laissez votre vélo, attachez-le à un point fixe. La nuit, signalez-vous! (éclairage, vêtements clairs). Pour tenir les véhicules à distance, utilisez des écarteurs de danger! 15

Lorsque vous montez dans votre véhicule, ayez conscience que vous pesez une tonne et qu avec un peu de vitesse vous disposez d une énergie considérable. Mais vous êtes pressé, vous avez des soucis, votre véhicule est surpuissant par rapport à l usage que vous en faites, vous êtes habile, vous n êtes pas chez vous, dans votre quartier. Les bordures de trottoir vous guident. Bref, toutes les conditions sont réunies pour mettre à l épreuve votre vigilance et pourtant, il le faut bien. Vous n êtes pas propriétaire de la chaussée, vous devez la partager et cédez le passage dès qu il le faut. Si vous roulez à 30 km/h parce qu il y a beaucoup de monde aux heures de pointe ou si vous traversez une Zone 30, ne soyez pas contrarié. Il ne s écoule pas plus de voitures à 70 qu à 30 km/h! Si vous accompagnez vos enfants à l école en voiture, dites vous qu il n y aura pas la place pour tout le monde devant la porte de l école et demandez vous si vos enfants ne seraient pas plus heureux d y aller à pied ou à vélo. Nous vivons en principe dans un monde civilisé où la loi qui s applique n est pas la loi du plus fort. Alors, modérez votre vitesse, modérez l usage de la voiture, ne stationnez pas n importe où, la liste des incivilités est longue, et souvenez-vous qu avant d entrer dans votre voiture, vous étiez un piéton. Si un piéton traverse la rue Article R. 415-11. «Tout conducteur est tenu de céder le passage aux piétons régulièrement engagés dans la traversée d une chaussée». 16

Cette disposition du Code de la Route s applique partout, sur les passages piétons et ailleurs. Elle est peu connue et se heurte aux habitudes et aux préjugés. Les mauvaises habitudes ont la vie dure! Après un siècle de soumission, les piétons restent sensibles au rapport de force qui les désavantage. Ils tiennent à rester en vie quand ils traversent la rue. Ils sont dociles pour la plupart. Le conducteur interprète cette docilité comme un droit. Ça l arrange, il ne perd pas de temps mais il y a d autres raisons dans ce comportement. Si on l interrogeait, ce conducteur, il dirait que le piéton n a pas à se trouver là sur la chaussée, que c est sa place à lui. Il pense que le piéton doit passer "dans les clous" et pas ailleurs. Le résultat est que, même si le piéton est déjà engagé jusqu au milieu de la chaussée, il aura parfois du mal à terminer sa traversée. Il faut donc dire et redire que le Code de la Route impose au conducteur de céder le passage au piéton régulièrement engagé. Faut-il en déduire que les piétons ont le droit de faire n importe quoi? Certainement pas, car les piétons ont des obligations, celles de l article R. 412-37. Le piéton régulièrement engagé n est pas celui qui se jette délibérément ou par étourderie sous les roues de la voiture. C est celui qui tient compte de la visibilité, ainsi que de la distance et de la vitesse des véhicules, c est-à-dire s il estime que le conducteur a le temps de ralentir ou de s arrêter pour le laisser passer. Donc, quand c est physiquement possible, c est légitime. La règle c est possible donc je peux (j ai le droit de) traverser a le mérite d être simple. Elle est logique et compréhensible par tous. C est le fruit d un débat démocratique et d un choix, celui de ne pas laisser perdurer la loi du plus fort. On est loin de l anarchie. 17

L obligation pour les automobilistes de céder le passage quand c est possible s applique facilement en Zone 30 car les vitesses sont faibles. Dans ce contexte plus convivial où les regards se croisent, le partage de la rue se fait aussi par courtoisie. Même s il est dans son droit, le piéton qui fait un geste de remerciement ou un sourire entretient un climat de sérénité entre les usagers. Si vous dépassez un cycliste Photo : F. Cepas D.S.C.R. Article R. 414-4. ' IV «... Le conducteur... ne doit pas en tout cas s en approcher latéralement de moins d un mètre en agglomération...». Cette obligation est valable qu il y ait ou non une bande cyclable. Sur une chaussée normale qui fait environ 3 mètres de large et parfois moins, il est impossible de dépasser un cycliste sans le frôler, ce qui est interdit. Dans ce cas, le conducteur doit rester derrière lui et attendre que la chaussée s élargisse. Au pire, mieux vaut mordre la ligne blanche que de mettre en danger un cycliste. Automobilistes, attention aux îlots et aux séparateurs! Ce sont des entonnoirs où une voiture et un vélo ne peuvent passer en même temps! Même si le cycliste serre à droite, le dépassement est dangereux, sauf si la chaussée est très large. Si vous arrivez à un carrefour Article R. 415-5. «Lorsque deux conducteurs abordent une intersection par des routes différentes, le conducteur venant par la gauche est tenu de céder le passage à l autre». En ville, on a multiplié à l excès les voies prioritaires avec des Stops et des Cédez-le-passage mais ailleurs, le principe de priorité à droite reste valable avec tous ses effets bénéfiques en terme de sécurité puisque les conducteurs sont amenés à ralentir à chaque fois qu un carrefour se présente. 18

Si vous changez de direction dans ce carrefour Lorsqu ils effectuent une manœuvre de tourner à droite ou tourner à gauche, les conducteurs doivent donc s avancer avec prudence et céder le passage : aux cyclistes qui continuent tout droit, sur bande ou en l absence de bande, aux piétons qui s engagent à traverser ou s apprêtent à le faire qu il y ait ou non un feu de signalisation lumineux, qu il y ait ou non un passage piétons. En bref, mettre son clignotant est obligatoire mais ne donne aucun droit! Où stationner? Article R. 417-5. «I. L arrêt ou le stationnement d un véhicule empiétant sur un passage prévu à l intention des piétons est interdit». Article R. 417-10. «Tout véhicule à l arrêt ou en stationnement doit être placé de façon à gêner le moins possible la circulation». «II. Est considéré comme gênant... l arrêt ou le stationnement... sur les trottoirs ou accotements réservés à la circulation des piétons ; les voies vertes, les bandes et pistes cyclables ainsi qu en bordure des bandes cyclables... sur les emplacements réservés à l arrêt... des véhicules de transport public». Article R. 417-11 et Décret de 2003. «Est considéré comme gênant tout arrêt ou stationnement d un véhicule sur les chaussées, pistes, bandes et trottoirs ou accotements réservés à la circulation des transports publics». Avec 3 articles sur le sujet, le Code de la Route est clair et catégorique. Le stationnement sauvage est non seulement gênant mais dangereux pour le piéton car il doit emprunter la chaussée pour contourner une voiture garée sur un trottoir ou à cheval sur la bordure, dangereux aussi pour le cycliste si une voiture est sur une bande cyclable. Il crée de l insécurité et de l inconfort au point de dissuader des usagers de se déplacer à pied ou à vélo. 19

Le stationnement sauvage aux emplacements d arrêts de bus gêne tout le monde et en particulier les PMR (personnes à mobilité réduite) qui montent ou descendent du bus. On ne peut pas compter seulement sur la répression pour lutter contre le stationnement gênant, mais celle-ci est la première mesure à mettre en œuvre. Ne stationnez pas n importe où sous prétexte que vous en avez pour une minute, ou parce qu il y a déjà d autres véhicules mal garés. Ce sont des incivilités qui nuisent gravement à la qualité de vie et qui finalement nous amènent à détester la ville. Automobilistes, si vous venez de la périphérie, évitez de rentrer en ville. Utilisez un parc de stationnement à l entrée de la ville, un Parc-Relais s il existe, et poursuivez en transport en commun ou en vélo. Photo : F. Cepas D.S.C.R. Si vous utilisez votre véhicule tous les jours pour aller travailler, réfléchissez aux autres modes de déplacement, notamment aux transports en commun (TC), car vous circulez aux heures les plus chargées et votre véhicule occupe de l espace toute la journée. Il y a peut-être une solution adaptée alternative (covoiturage, voiture + TC ou vélo, etc.). 20

Ralentisseurs du type trapézoïdal (Norme NF P 98-300 de 94). C est un plateau court (2,5 à 4 mètres) utilisable à chaque fois qu on veut limiter la vitesse à 30 km/h, en Zone 30 par exemple. Le Guide CERTU de 1994 recommande de les utiliser sur des voies de desserte avec moins de 3000 véh./jour, mais il existe des cas où ce chiffre est dépassé. La pente d entrée est de 7 à 10 %. Avec 10 %, les voitures sont ralenties à 30 km/h. Il comporte un passage piétons. Ralentisseurs du type dos d âne (Même norme). Les dos d âne sont les mal aimés des automobilistes. Ils ont été longtemps considérés comme des "casse-voitures" et pourtant ils ont changé en 1994. Ils sont beaucoup plus doux que dans le passé et permettent par des moyens simples et peu coûteux d obtenir une réduction de vitesse à 30 km/h. On aurait tort de s en priver dans les voies de desserte où il n y a pas de bus. Avancées de trottoir, pincement de voie, alternat (Écluse). En entrée de Zone 30 ou en section droite, cet aménagement permet de réduire les vitesses de véhicules qui se croisent, par exemple 30 km/h avec 4 mètres 50. 21

En descendant à 3 mètres 50, on passe chacun son tour (alternat). La largeur d une voie est un paramètre important. On roule à 130 km/h sur autoroute avec une voie de 3 mètres 50. Cette largeur ne dépasse pas 3 mètres par voie en ville pour une voirie à double sens, et dans les quartiers et les Zones 30, on peut descendre largement en dessous, par exemple 2 mètres 50 pour une voirie de 5 mètres à double sens. Surélévations du type Coussins et Plateaux Ces ralentisseurs où la vitesse est limitée à 30 km/h complètent les précédents qui sont destinés à un faible trafic. Pour les coussins, les recommandations du CERTU limitent le trafic à 6000 véhicules/jour. En pratique, cette limite est souvent dépassée sans inconvénient. Il existe des 2 x 2 voies avec deux paires de coussins qui fonctionnent très bien. Le trafic est moins rapide et plus fluide. Le principal intérêt des coussins par rapport aux plateaux, outre leur coût inférieur, est d avoir été conçus pour le passage des transports en commun qui les franchissent sans inconfort et ne ralentissent pas excessivement. Les plateaux ont des longueurs de 10 à 30 mètres. Ils possèdent des pentes d entrée et sortie de 5 à 10 %. À 5 % les voitures peuvent passer à 50 km/h ou plus. Avec 10 %, les transport en commun sont très ralentis, mais les constructeurs proposent des plateaux à double pente (5 % pour les Bus et 10 % pour les voitures) qui résolvent ce problème. Lorsque les trottoirs comportent des bordures, le plateau permet une traversée facile (à niveau) d un trottoir à l autre, en zone 30 par exemple. 22

Les coussins et les plateaux permettent aussi d obtenir un ralentissement ponctuel à 30 km/h sur une voie 50 km/h où l on roule trop vite. En Belgique, il existe le "trottoir traversant" situé au débouché d une petite rue sur une plus importante. Il relie un trottoir à l autre. La philosophie est inversée : les trottoirs sont continus et la chaussée interrompue. Chicanes. On peut ralentir le trafic sur une voie très linéaire en mettant par exemple le stationnement alternativement d un côté et de l autre. 23

Affirmer que la voie publique n est pas vouée uniquement à la fonction de circulation, que l espace publique doit être un lieu de convivialité, que chaque usager y a sa place et notamment les plus vulnérables, en imposant une obligation de prudence du plus fort vis-à-vis du plus faible. Introduire le concept de zone scolaire défini comme étant les abords d une école où les piétons (enfants venant à pied ou en vélo, ou enfants déposés par leurs parents) peuvent terminer leur trajet vers l école dans une circulation ralentie et apaisée. Introduire le concept de zone de rencontre défini comme étant un espace où les fonctions principales peuvent être l habitat (rues étroites avec inconfort et insécurité pour les piétons) ainsi que les places où circulent beaucoup de piétons (devant les gares par exemple), avec une vitesse limitée (20 km/h ou moins). Introduire le concept de trottoir traversant comme élément de ralentissement du trafic motorisé au débouché d une petite rue sur une autre voie, et comme élément de confort puisque les piétons n ont pas à franchir de bordures pour traverser. Introduire le double sens cyclable pour les voies à sens unique avec signalisation à l entrée, et avec ou sans bande à contresens. Prendre en compte le tramway avec l obligation pour les véhicules de lui céder le passage, et pour les piétons celle de ne pas s engager à l approche d un tramway. Et caetera 24