DU régulation des naissances et suivi de la femme. Epidémiologie et sociologie de la sexualité

Documents pareils
Chez les étudiantes consommatrices de cannabis, 2 fois plus de recours à la pilule du lendemain et 4 fois plus d IVG

Protocole. [anonyme et gratuit] Avec la Région, on en parle, on agit.

«ENFANTS ET INTERNET» BAROMETRE 2011 de l opération nationale de sensibilisation :

La planification familiale

Majeurs et mineurs mis en cause par les services de Police en 2013

PROMOUVOIR LA SANTÉ ET LES DROITS SEXUELS ET REPRODUCTIFS

P.S.E. 1 ère situation d évaluation

Le nombre d IVG est stable, mais moins de femmes y ont recours

La mienne est. La mienne est. en comprimés

Les organismes de planification, de conseil et d éducation familiale : un bilan

Directeur de la publication : André-Michel ventre, Directeur de l INHESJ Rédacteur en chef : Christophe Soullez, chef du département de l ONDRP

Un Pass santé contraception. pour les jeunes francilien-ne-s

POLITIQUE D ÉGALITÉ ENTRE LES FEMMES ET LES HOMMES

Les jeunes non mariés

La diffusion des technologies de l information et de la communication dans la société française

ETUDE DE MARCHE : LA CONTRACEPTION

LES CONDITIONS D ACCÈS AUX SERVICES BANCAIRES DES MÉNAGES VIVANT SOUS LE SEUIL DE PAUVRETÉ

Santé des étudiants et précarité : éléments de contexte

LA CONTRACEPTION SUR L INFORMATION REÇUE EN

hôpital handicap Santé mutuelle aide médicale d urgence médecin de garde carte SIS maison médicale pharmacie planning familial

Les Jeunes Ornais et leurs sexualités en 2014

LA CAISSE PRIMAIRE D ASSURANCE MALADIE (CPAM) COMMENT ÇA MARCHE?

ANNEXE 3 ASSISTANCE MÉDICALE

C R É D I T A G R I C O L E A S S U R A N C E S. Des attitudes des Européens face aux risques

ORDINE DEGLI AVVOCATI D IVREA

Sida : «Avant d arrêter le préservatif, faites le test»

Nouveaux médias. Guide pour les écoles obligatoires. Utilisation des téléphones mobiles Le cyber-harcèlement

Famille multirésidence : recensement et sources alternatives

LES PENSIONS ALIMENTAIRES A L'ETRANGER

COUPLE ET PROBLÈMES SEXUELS

Les allocataires des minima sociaux: CMU, état de santé et recours aux soins

THÈSE POUR LE DIPLÔME D ÉTAT DOCTEUR EN MÉDECINE

IDENTIFICATION DE CLIGNOTANTS SOCIAUX AU COURS DE l E4M

Interruption volontaire de grossesse

Rapport de la Commission des pétitions chargée d étudier la pétition pour la défense du planning familial (unité de santé sexuelle HUG)

La mienne est. en comprimés

L OBSERVATOIRE LCL EN VILLE - RÉALISÉ PAR BVA L ÉCONOMIE DU PARTAGE, ZOOM SUR LES JEUNES URBAINS. Juin 2014

La problématique des grossesses non-désirées et situation des filles mères en Afrique et dans le monde Projet de rapport

Observatoire Gleeden de l infidélité

ENQUÊTE SALARIÉS. VIAVOICE Mieux comprendre l opinion pour agir 178 rue de Courcelles Paris + 33 (0)

L ÉGALITÉ entre les FEMMES et les HOMMES ISSUS DE L IMMIGRATION. Guide d information

Observatoire National de la santé des jeunes. Accès aux droits et aux soins

LES FRANÇAIS ET LA COMPLEMENTAIRE SANTE

Le couple. et l argent

Des soins après avortement : Amis des Jeunes. Cartes à conseils 1-6

_GUIDE À L ATTENTION DES PROFESSIONNELS DE SANTÉ_

NOUS SOIGNONS CEUX QUE LE MONDE OUBLIE PEU A PEU

Estimations 2014 des consommations de produits psychoactifs à 17 ans

IST et SIDA : s'informer pour se protéger!

Fiche Action 6.D.6. ACTIV G (Fédération des Centres sociaux de la Nièvre)

SOMMAIRE COMMUNIQUÉ DE PRESSE. p. 3. p. 4 LE CESU. p. 5. Les outils. p. 6. Le centre de simulation. Quelques chiffres

Le divorce. Procédures

DEVELOPPEMENT DES ADOLESCENTS ET EPS. 3. Quels problèmes professionnels pose le développement des adolescents pour l atteinte des objectifs de l eps

ENFANTS ET INTERNET BAROMETRE de l opération nationale de sensibilisation : Un clic,déclic le Tour de France Des Etablissements Scolaires

Annexe 2 Les expressions du HCAAM sur la coordination des interventions des professionnels autour du patient

Rapport 2, Juin 2015

Utilisation et usage d Internet

region guide sante bis:mise en page 1 05/03/13 09:24 Page1 Guide pratique à l attention des professionnels de santé URPS DE BIOLOGIE MÉDICALE PACA

1 ère manche Questions fermées

Programme «maladie» - Partie II «Objectifs / Résultats» Objectif n 2 : développer la prévention

3ème Enquête Nationale sur la Santé des Étudiants

POINT FINAL. Option. Programme d encadrement en violence conjugale En collaboration avec. alternative à la violence conjugale et familiale

RÈGLES RELATIVES À L ACCRÉDITATION DE MÉDIA

Sociologie des joueurs en ligne

ARRÊTÉ du. Projet d arrêté fixant le programme d'enseignement de santé et social en classe de seconde générale et technologique

PROTOCOLE A LA CHARTE AFRICAINE DES DROITS DE L HOMME ET DES PEUPLES RELATIF AUX DROITS DES FEMMES

"La santé des étudiants en 2009"

Les pratiques des 9-16 ans sur Internet

Vous divorcez, vous vous séparez?

Procédure de divorce, ce qu il faut savoir

Prévention. Etat des lieux. des grossesses non désirées. dans trois départements. Collection «Les études du réseau des ORS»

Baromètre 2014 de la conciliation entre vie professionnelle et vie personnelle. - Volet employeurs - Décembre 2014

Services Observatoire 2010 de l opinion sur l image des banques

Objectif de progression Actions Indicateurs chiffrés. Diligenter une enquête auprès des salariés pour connaitre précisément leurs besoins

SUPER GO UN PROGRAMME DE RENFORCEMENT DES JEUNES FILLES

*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*-*

1. Les types d enquêtes

LA PROPOSITION DE LA VACCINATION ANTI-PAPILLOMAVIRUS: INFORMATIONS TRANSMISES ET VECU DE LA PROPOSITION

Les prérogatives du mineur sur sa santé

Réforme du divorce Partage des droits à la pension

CODE DE VIE

ETUDE SUR LES STAGIAIRES AYANT SUIVI UNE FORMATION DIPLOMANTE DANS LA BRANCHE DES ACTEURS DU LIEN SOCIAL ET FAMILIAL

RAPPORT DE STAGE ET RÉSUMÉ

QUE PENSEZ-VOUS DE VOTRE CLUB? Un outil indispensable pour évaluer les clubs

NOTE DE SYNTHÈSE DU REM (INFORM)

Services financiers. Ce que veulent les femmes. Synthèse de l étude. Société Générale 6 Octobre Philippe GARDES

d une Dr Ei Eric Peterman

Observatoire de la Démographie

Le référentiel RIFVEH La sécurité des personnes ayant des incapacités : un enjeu de concertation. Septembre 2008

Y A-T-IL COUPLE? Introduction. Pour qu il y ait couple, il faut du temps

REPUBLIQUE DU CONGO Ministère de la Justice et des Droits Humains REPONSE AU QUESTIONNAIRE SUR LA VIOLENCE CONTRE LES ENFANTS.

La situation du fonctionnaire ou agent en poste en Belgique au regard du droit belge

CONDUCTEUR ÂGÉ. Dr Jamie Dow. Medical Advisor on Road Safety Société de l assurance automobile du Québec LLE. Dr Jamie Dow

N o X au catalogue. La violence familiale au Canada : un profil statistique

Les Français et le pouvoir d achat

Community Legal Information Association of PEI, Inc. Prince Edward Island, Inc. Vivre à deux

Etude Harris Interactive pour la Chambre Nationale des Services d Ambulances (CNSA)

41% LA PRISE DE DÉCISION DES MÉNAGES ET L UTILISATION DE LA CONTRACEPTION EN ZAMBIE. Note de recherche

Sondage exclusif Les Français et l esprit d entreprise

Transcription:

DU régulation des naissances et suivi de la femme Epidémiologie et sociologie de la sexualité 1

Pourquoi une approche épidémiologique et sociologique? Les résultats des enquêtes quantitatives et qualitatives permettent de connaître les phénomènes sociaux et démographiques dans le champ de la santé sexuelle et génésique d adapter les politiques sanitaires de participer à une réflexion sur ces politiques et sur nos pratiques quotidiennes 2

Age des premières règles Données enquête Analyse Comportement Sexuel des Jeunes (1994) Fiche pédagogique INED (Institut National d Etude Démographique) L'âge moyen aux premières règles en France depuis deux siècles 16 15 ans ans 13 12,6 1750 1850 1950 2000 année 3

Une baisse qui semble se stabiliser Précocité liée à l amélioration de l alimentation et au soleil (plus la latitude est basse, plus le degré d ensoleillement est fort) 4

Les garçons deviennent pubères vers 15 ans Mue de la voix Pic de croissance, développement du pénis, de la pilosité, de la maturité sexuelle La majorité des ados vont bien 5

Age au premier rapport sexuel de plus en plus similaire En 2010, à environ 17 ans, la moitié des ados a déjà eu un rapport sexuel : 17,4 ans pour les garçons et 17,6 ans pour les filles 22% des filles de 15 ans ont déjà eu des rapports sexuels 6

Les préceptes mis en œuvre Aujourd hui, un premier partenaire n est pas un futur conjoint : 1 personne sur 10 (il y a 50 ans 2/3 des F et 1/3 des hommes) La virginité et la chasteté n ont plus le même écho Pendant des siècles : 3 interdits (pas de sexe avant et hors du mariage, après la mort du conjoint) Pratiques sexuelles = reproduction et non plaisir Interdiction suprême : la sodomie (contre-nature), avec la condamnation absolue de l homosexualité (Enquête Sexualité en France N. Bajos M. Bozon 2006) 7

Des interdits pas universellement respectés Conduites libertines de l aristocratie française au 18e siècle Mœurs bourgeoises du 19e siècle (les hommes ont des maîtresses + ou - vues L idée du plaisir créée des sentiments + ou - forts de culpabilité Une partie de la communauté chrétienne et musulmane continue à s imposer le respect de leurs traditions 8

La pilule, l IVG, le divorce par consentement mutuel ont modifié le couple Aujourd hui 1 mariage sur 3 évolue vers la séparation Multiplication des familles recomposées Le mariage n est plus l acte fondateur du couple Le couple n est plus la famille 1/3 des couples sont non mariés Plus de la moitié des enfants naissent hors mariage Homosexualité = 5 % 9

Mais des croyances toujours présentes... Les hommes ont des besoins sexuels quasi physiologiques Tandis que les femmes ont des aspirations affectives et se rendent disponibles Une femme diplômée a + de facilité à décider de ses rapports sexuels et à refuser un rapport non désiré 60 % des H et des F désiraient leur 1er rapport au moment où il a eu lieu 1/3 des H déclarent n y avoir pas beaucoup pensé 10

Même si on assiste à une montée d un idéal de réciprocité et prise en compte du désir F 18,9% des F et 6,7 % des H sont forcés, n ont pas envie ou auraient souhaité un rapport plus tard Quand le partenaire d une F est déjà expérimenté, le % des «+ tard» est multiplié par 2 Souvent, les F s initient avec un H + âgé de 5 ans 1er rapport pour l H = étape de jeunesse 1er rapport pour la F = engagement affectif Les F se perçoivent et sont perçues comme les gardiennes du temple de la santé sexuelle et reproductive 11

Hausse des expériences érotiques et affectives + de partenaires sexuels dans la vie 1/3 des H et F de 35 à 49 ans ont connu une séparation conjugale + de pratiques et jeux sexuels (fellation, cunnilingus ) Stimulation par consommation domestique des films pornographiques (1 H sur 2 ; 1 F sur 5) L échangisme reste une pratique très minoritaire (H de 25 à 49 ans), comme le Viagra (cher) Le recours à la prostitution n a pas reculé depuis 1992 (H de 20 à 34 ans) 12

L activité sexuelle ne se limite pas à sa fréquence ou à son ancienneté mais au sens et aux représentations de chaque individu Durée du rapport sexuel en minutes : 30 mn en moyenne (décroît avec l âge, plus long avec un partenaire nouveau ou occasionnel) Fréquence : en moyenne un peu moins de 9 par mois (quelques écarts entre partenaire cohabitant, privilégié, occasionnel, nouveau et âge) 87 à 90 % d H et de F satisfaits La satisfaction croie nettement avec la fréquence des rapports 13

Modes de rencontres transformés Moins de lieux publics, bals, fêtes Mais plus les études, les soirées entre amis, Internet 10% (on échappe au contrôle et aux limites de l environnement),... 14

Le préservatif est utilisé dans 90 % des premiers rapports mais... Seulement 1 personne sur 2, âgée de 18-19 ans a parlé IST avec son partenaire Les circonstances d arrêt de l utilisation du préservatif sont insuffisamment explorées (IST, contraception) Le fait d avoir eu récemment une IST ne favorise pas le recours au préservatif Des inégalités d accès à la prévention (socioculturel, générationnel, genre) : on parle de situations à risque liées à des contextes sociaux et relationnels plus que d individus à risque 15

Filaire de soin CeGIDD, généraliste, dermatologue, gynécologue, CPEF, pharmacie Traitements : peu de suivi des hommes En France recrudescence de gonococcies et syphilis, en particulier HSH ; infections à chlamydiae fréquentes (F 18-24 ans, faible niveau d étude, FSF) Vis-à-vis d un partenaire sexuel principal : Les H préviennent 4 fois moins leur partenaire principal La moitié des H et des F n informe pas un partenaire occasionnel 16

Agressions sexuelles Nouvelle loi votée en 1980 viol = crime Loi 1992 : harcèlement sexuel 10 000 plaintes pour viol / an (sur 50 à 120 000 F) déclarations mais peu parlé car souffrance et honte Au plan juridique, c est l intention qui compte, telle qu elle a été perçue par la victime Les HSH et FSF déclarent + de rapports forcés Ces violences proviennent exclusivement d H (99% pour les F, 94% pour les H) La violence touche toutes les catégories sociales 17

Dysfonctions sexuelles + fréquentes aux âges avancés Au-delà des contraintes physiques : durée de vie du couple, présence d enfants, répartition des tâches ménagères Aujourd hui, c est l échange sexuel qui fait exister le couple et non l institution matrimoniale La sexualité des H est + sensible aux problèmes professionnels et économiques Les conditions de vie affectent les H et les F selon leurs représentations de leurs rôles sociaux, professionnel, économique et familial 18

De nombreux changements Amélioration du statut social des F (scolarité, marché du travail) Autonomie vis-à-vis des H avec contrôle croissant sur la procréation Dernières décennies marquées par une précarisation croissante sociale et économique Irruption du VIH à transmission majoritairement sexuel Tendance à un renouvellement des partenaires Evolution des comportements sur le long terme grâce aux politiques de préventions sur les pratiques 19

Répartition des premières naissances selon l âge de la mère Insee 2011 En 2010, en France métropolitaine, les femmes ont en moyenne leur premier enfant à 30 ans (12,5 ans en moyenne après l âge du premier rapport) Plus le diplôme est élevé, plus le premier enfant arrive tard 20

Des relations sexuelles plus tôt, une maternité plus tard : Nécessité du maintien d une contraception efficace avant le premier enfant plus longue qu auparavant 21

22

Une utilisation plus systématique de la contraception lors du premier rapport sexuel 90 % des 15-24 ans déclarent avoir fait usage d un préservatif lors de leur premier rapport (Baromètre santé 2010, Inpes) Premier rapport sans contraceptif : - En 1980 : 30% - En 2005 : 9% 23

La loi Aubry du 4 juillet 2001 a facilité l accès à la contraception et à l avortement chez les mineurs (recours sans autorisation parentale) En France en 2010, 50% des femmes de 15-49 ans utilisent la pilule Légère baisse depuis 2000 compensée par de nouvelles méthodes hormonales (sauf les 20-24 ans) Recours au DIU continu de diminuer légèrement Utilisation du préservatif progresse Stérilisation contraceptive concerne une minorité de femme 3% n utilisent rien 24

Près de 75% des F en âge de procréer et sexuellement actives, utilisent un moyen de contraception et 95 % en sont satisfaites (Enquête INPES février 2007 ) Mais : Une minorité utilise des méthodes non médicales, plus fréquentes chez les F seules, sans enfant ou qui ont des partenaires occasionnels La situation sociale et affective des femmes influence leur choix : en situation financière difficile, en religion, peu diplômées, en milieu rural (ou ville de + de 100 000 habitants), elles n utilisent pas de contraception du tout plus fréquemment que les autres. Les ouvrières sont 6,5% dans ce cas contre seulement 1,6 % des femmes cadres. (N.Bajos et coll.enquête Fecond 2010, Population et Sociétés, n 4 92, septembre 2012) 25

Le recours à la contraception d urgence Trop peu 14% des F disent avoir eu recours à la CU à la suite : d un problème de préservatif (32.5%) d un oubli de pilule (24.9%) de rapports sexuels non protégés (21.8%) (En vente libre ou remboursée sur ordonnance gratuité et anonymat pour les mineures) 26

Des freins à la contraception Des représentations erronées : «on ne craint rien la première fois»,«la pilule, ça peut rendre stérile», «ça fait grossir» Des lacunes concernant le cycle menstruel : «il existe des jours sans risque en surveillant son cycle» (64 %) «la fécondation, c est seulement le 14ème jour du cycle» ou l utilisation des méthodes contraceptives : 54 % des femmes interrogées en 2010 considèrent «qu elle n est pas indiquée pour une femme n ayant pas eu d enfant». Ce pourcentage s élève à 69 % chez les gynécologues et 84 % chez les généralistes. (N.Bajos et coll.enquête Fecond 2010) 27

Des freins à la contraception 35 % pensent que la CU ne concerne que les femmes < 25 ans, Beaucoup ne savent pas comment diminuer le risque de grossesse après un oubli de pilule (INPES 2007 «Les Français et la contraception» février 2007) La CU reste peu évoquée lors des consultations médicales : 36 % des gynécologues indiquent avoir souvent recommandé cette méthode au cours de la dernière année et 11 % des généralistes. (N.Bajos et coll.enquête Fecond 2010 28

Les Interruptions Volontaires de Grossesse 9,8% de F se trouvent dans une situation jugée risquée en matière contraceptive (Baromètre santé Inpes 2010) Dû à des difficultés de gestion quotidienne Fréquents oublis de pilule : 21% des F (27% des 21-30 ans) l oublie 1 fois / mois (Inpes, février 2007) 88% des F de 20 ans et moins (contre 54% de l ensemble des F) l on oublié au cours des 3 mois précédents (Marie P, Champollion S, OUrabah R «Que font les patientes lorsqu elles oublient leur pilule?», Exercer, n 80, p.13-16, 2008) 29

La part des IVG médicamenteuse continue de croître 54 IVG sur 100 (pratiquées ou non en établissement de santé) 1 IVG sur 8 est réalisée en cabinet Les IVG en Centre de santé, CPEF (autorisées depuis mai 2009) représentent en 2010 : 0,6 % de l ensemble des IVG en métropole Les IVG chirurgicales réalisées en établissement de santé diminuent légèrement Parmi les IVG réalisées en établissement, le secteur public, largement majoritaire, continue de progresser, avec 79 % des IVG en 2010 Ref A. VILAIN, M.-C MOUQUET, 2012, «Les interruptions volontaires de grossesse en 2010», Études et résultats n 804, jui n 30

L absence d utilisation d une contraception fiable est à l origine d un nombre important d IVG en France Parmi les femmes ayant eu recours à l IVG : 33 % n utilisaient pas de moyen de contraception 54% évoquaient un oubli de la contraception (le plus souvent de la pilule) 38 %, des erreurs de contraception (préservatifs déchirés, mauvais calcul des dates) Exposition maximum au risque d échec : Les premiers rapports (si non protégés) Périodes de transition (changement de contraception, post partum ) (DRESS, 2007) 31

Contexte de survenue des grossesses imprévues Ambivalence quant à un désir d enfant Grossesse extraconjugale Instabilité socio-économiques et/ou affectives Echecs de la contraception Une femme sur deux avait changé de situation contraceptive dans les six mois précédant l IVG Manque d informations ( physiologie et anatomie sexuelles, rattrapage d oublis, CU) Mauvaise utilisation du moyen de contraception Utilisation de moyens peu fiables Mauvaise accessibilité à la contraception Importance des déterminants sociaux et économiques 32

Nombre d'ivg et taux de recours selon l'âge 1990 1999 2006 2008 2010 Total IVG 197 406 196 885 215 390 209 245 211 985 Répartition par groupe d'âge 15-19 ans 22 987 26 563 31 093 29 623 28 838 dont 15-17 ans 8 751 9 642 12 855 11 930 11 612 dont 18-19 ans 14 236 16 922 18 238 17 693 17 226 20-24 ans 46 134 45 111 53 411 52 154 52 687 25-29 ans 46 826 44 029 45 838 46 275 47 361 30-34 ans 40 262 38 088 39 261 36 617 37 566 35-39 ans 28 320 29 057 30 268 29 529 29 798 40-44 ans 11 612 12 337 13 224 12 754 13 235 45-49 ans 922 1 111 1 265 1 290 1 328 15-49 ans 197063 196 295 214 361 208 242 210 814 Taux de recours (pour 1 000 femmes dans chaque groupe d'âge) 15-19 ans 10,9 13,8 15,8 15,3 15,3 dont 15-17 ans 7 8,9 11 10,4 10,6 dont 18-19 ans 16,4 21,9 22,9 22,3 22,1 20-24 ans 21,8 24,4 27,3 26,7 26,9 25-29 ans 21,7 20,8 24,1 23,5 24 30-34 ans 18,8 17,7 18,7 18,5 19,5 35-39 ans 13,2 13,3 13,9 13,4 13,6 40-44 ans 45-49 ans 15-49 ans 5,7 0,7 0,5 0,6 14 5,8 13,6 5,9 14,8 5,7 0,6 14,4 6 0,6 14,7 33

34

Recours à l IVG en cas de grossesse non prévue 35

Evolution de la fécondité des adolescentes en France Taux pour 1000 femmes de 15 à 17 ans (Insee) 36

Grossesse chez les mineures : chiffres-clés 1980 : 10600 naissances de mères mineures 2010 : 3600 naissances de mères mineures (INSEE) En 30 ans, le taux de fécondité des mineures a diminué des deux-tiers (0.25% contre 0.8%) Nombre de conceptions : 1980 : environ 20 000 dont 50% de naissances (10 000) et 50% d IVG (10 000) 2010 : environ 15 000 dont 25% de naissances (3500) et 75% d IVG (11 500) Mais chez les <16 ans : environ 1200 conceptions dont 50% de naissances 37

Contraception et IVG : pas d opposition L incidence de l IVG reste stable mais est estimé élevé alors que le taux de contraception est parmi les plus élevés d Europe L absence de contraception chez 33% des femmes ayant eu recours à une IVG explique donc une part importante des IVG mais n y suffit pas 2 grossesses non prévues sur 3 et près d 1 IVG sur 2 surviennent chez des femmes qui déclarent utiliser une contraception supposée efficace au moment de la survenue de cette grossesse Rapport parlementaire sur l IVG et la contraception, Délégation aux droits des femmes, octobre 2008 38

En conclusion 20% des femmes (30% parmi les 15-30 ans) : oubli de pilule régulièrement 10 % des femmes : pas de moyen de contraception lors de leur dernier rapport sexuel Usage parfois très approximatif ou non systématique de la contraception Connaissance assez faible des méthodes de rattrapage en cas d oubli de pilule, de rupture de préservatifs, de rapport non protégé, 39

Stratégies pour diminuer le nombre de grossesses imprévues Intensifier et systématiser des actions de promotion de la santé sexuelle Faciliter l accès à la contraception Adapter les moyens de contraception Informer sur les moyens de rattrapage des oublis Améliorer l accès à la contraception d urgence 40

Vos questions, commentaires... Merci de votre attention 41