INFLUENCE ET RELATION DU PSYCHISME SUR LE CORPS



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Transcription:

INFLUENCE ET RELATION DU PSYCHISME SUR LE CORPS Colette Montet-Aubrée, psychologue Néphrologie - Hôpital Tenon (XXème) Plan 1- Définition du corps et du psychisme 2- Relation entre le corps et le psychisme ou comment se construit le psychisme a. Ancrage corporel du psychisme b. Ancrage relationnel du psychisme Différents types d'attachements précoce (exemple) c. Un exemple de langage du corps : la conversion hystérique d. Les données issues de la dermatologie 3- L'approche psychosomatique a. La conjonction explosive b. La description des malades somatiques en général L'alexithymie La pensée opératoire L'impossible altérité c. L'effet placebo 4- Conclusion 1

I- Définitions : a) Le corps : il se construit et se développe dans le corps de la mère. 11 peut être représenté par un amas de cellules, un assemblage d'organes fonctionnant d'une certaine manière. A partir du moment où il y a un dysfonctionnement, le corps est malade et le patient va se faire soigner. b) Le psychisme : ce sont nos pensées, nos émotions, notre âme, des images, des processus mentaux conscients ou inconscients. Lorsqu'on évoque le psychisme, on différencie souvent ce qui est conscient de ce qui est inconscient. Ce qui est conscient, ce sont les opérations de l'esprit : le jugement, l'attention, le raisonnement... L'inconscient, ce sont les désirs refoulés. Tout ce qui a à avoir, de près ou de loin, avec la satisfaction. L'inconscient n'a qu'un seul but : retrouver la satisfaction. - Entre les deux, il existe une autre notion qu'on appelle le préconscient, qui est le siège du fantasme, de la vie imaginaire et qui permet de créer. II- Les relations entre le corps et le psychisme : Même si on les sépare souvent, l'un et l'autre sont très étroitement liés. En effet, la trace d'un plaisir vécu dans le corps s'inscrit dans nos souvenirs bien plus durablement que toute satisfaction intellectuelle. Une émotion est immédiatement présente dès que sa trace sensorielle est réactivée comme une odeur, une musique etc.. Le psychisme se construit à partir d'un ancrage corporel et relationnel : a) Ancrage corporel : L'enfant à la naissance fait d'abord des expériences sensorielles : boire, être caressé, etc.. Et c'est parce que ça lui procure une satisfaction que son psychisme va commencer à se structurer. 2

Par exemple, c'est parce que le nourrisson ressent la faim qui se traduit par une tension dans le corps, qu'il se met à crier pour qu'on le nourrisse. Mais petit à petit, il va aussi faire fonctionner son imaginaire (c'est-à-dire son psychisme), pour fantasmer que quand il suce une sucette ou son pouce c'est le sein maternel (ou le biberon, son équivalent). Cela lui permet de patienter. Ce sont les alternances de satisfaction et de frustration (manque) qui permettent au nourrisson de chercher dans l'élaboration psychique un substitut, mais attention, point trop n'en faut. S'il n'expérimente pas cela, le corps peut rester au premier plan et l'acte pourra être la seule chose qui pourra lui apporter de la satisfaction et ce pourra être la voie à la somatisation. Esther Bick (Expérience de la peau dans les relations d'objet précoces - 1968 - E. Bick in Meltzer D et coll. 1975, p 240-244) a observé directement les bébés. Et selon elle, les enveloppes psychiques sont des dérivés des contacts cutanés : la peau a une fonction de contenance et de limitation : * Fonction de contenance : la peau qui rassemble et tient ensemble au dedans de soi. Fonction de limite réelle entre le dedans et le dehors. Pour elle, pour que la peau soit ressentie comme suffisamment contenante et limitante, elle doit être suffisamment investie par l'adulte qui s'occupe du bébé. b) Ancrage relationnel : Pour Winnicott (pédiatre et psychanalyste) «un nourrisson tout seul, ça n'existe pas». L'enfant humain naît prématuré, qu'il a besoin de l'adulte pour sa survie, et cela passe par la relation à l'autre : il faut communiquer avec l'autre, avoir une relation à d'autres psychismes, puisque c'est l'adulte qui va interpréter les cris, les mouvements du bébé, en fonction de ce que lui-même ressent, et en fonction de ce qui est inscrit dans son psychisme. Ce sont les parents qui proposent une gamme de réponses à partir de leur propre imaginaire et de leur propre histoire. Les parents proposent, (voire parfois imposent) une première interprétation des sensations de l'enfant. L'enfant est pris dans leur monde fantasmatique. Ce n'est donc que d'une manière discontinue que le bébé parvient à gérer par lui-même les excitations qu'il reçoit. Différents types d'attachements précoces (donc de relation) : 3

Marie Ainsworth a travaillé sur une expérience qu'elle a appelé la «strange situation». Les résultats de ce travail montrent plusieurs types d'attachement des bébés à leur mère : La situation est la suivante : On met le bébé âgé d'environ un an dans une pièce avec sa mère. Dans cette pièce il y a un certain nombre d'objets, de jouets. Et on observe les conduites exploratoires de l'enfant. Ensuite, une personne étrangère arrive La mère s'en va et l'enfant reste seul avec l'étranger On observe alors la réaction du bébé. La mère revient, et l'étranger s'en va - Puis la mère s'en va en expliquant à son bébé qu'il va rester seul On observe les comportements exploratoires du bébé en présence de l'étranger et seul. On a pu noter 4 types d'attachement différents. Ces types d'attachement sont tout à fait corrélés aux comportements maternels. 1 - L'attachement «sécure» : Le bébé réagit à la séparation (montre une certaine tristesse) mais malgré l'absence de la mère, il continue une conduite exploratoire. Quand la mère revient, la reprise de contact ne se fait pas immédiatement mais les relations entre la mère et l'enfant reprennent et l'enfant continue à vaquer à ses occupations. Ici, la mère est très attentive aux signaux de détresse du bébé, très à l'aise dans le contact. Plus tard, son enfant s'autorisera à dire qu'il va mal. 2 - L'attachement «insécure évitant» : Le bébé a montré très peu de détresse (ce n'est pas qu'il n'en ressent pas, mais il ne la montre pas) au moment du départ de la mère. Quand la mère revient, le bébé reste dans cette pseudoindifférence et continue, en évitant sa mère, ses occupations exploratoires. Dans ces cas là, on a pu remarquer que la mère est réticente aux contacts corporels. 3 - L'attachement insécure: 4

Même en présence de sa mère, l'enfant explore peu, comme si la présence de sa mère n'était pas assez sécurisante. L'enfant manifeste une réaction très forte à la séparation. Il y a un grand désir de se précipiter sur la mère lors de son retour et en même temps une retenue : l'enfant est ambivalent. Ici, la mère oscille dans ses humeurs, elle est imprévisible. Le bébé n'a pas de repère. Il y a un enchevêtrement entre la haine et l'amour. 4 - II existe un quatrième type d'attachement où les enfants sont très désorganisés par cette épreuve. Ces enfants sont non classables. Pour ces derniers, les parents sont franchement pathologiques. Ils sont maltraitants ou incohérents. On retrouve dans la population : 2/3 d'enfants sécures, et 1/3 d'attachement insécure. Les enfants qui présentent un attachement sécure ont, à 6 ans, une bonne capacité d'empathie, une bonne confiance en soi, une qualité narrative très supérieure, les autres sont moins capables de puiser dans leurs ressources internes pour régler une situation. Toutes les relations ultérieures (relation amoureuse, réaction au deuil) seront, peu ou prou, colorées de cette première relation, c'est pour cela que dans certaines situations, comme être malade, certains pourront puiser dans leur ressources internes et d'autres moins. Néanmoins, les autres rencontres de notre vie (grand-parents, nourrices, amis etc..) vont moduler cette «coloration». c) Un exemple de langage du corps : la conversion hystérique II n'y a pas de lésion organique. Ici le symptôme exprime à l'aide de moyens somatiques, un fantasme inconscient ; il a une valeur entièrement symbolique pour le sujet. Dans ce cas, le symptôme est équivalent à un langage: paralysie d'un membre, aphonie etc.. C'est un message adressé à quelqu'un. Il s'agit d'une expression corporelle chez des patients qui n'arrivent pas à traduire en mots. Le symptôme somatique hystérique cède lorsque l'interprétation juste lève ce qu'on appelle en psychanalyse le refoulement, ce qui n'est pas le cas des maladies somatiques. d) L'image du corps : 5

Avant que l'enfant ait une représentation globale de son corps, il se passe beaucoup de temps. Ce n'est que vers 2 ans qu'il se reconnaît dans un miroir. En ce qui concerne l'intérieur du corps, la représentation psychique est encore plus longue à se mettre en place. Lorsqu'un organe à l'intérieur du corps ne fonctionne plus, l'image que l'on a de son corps doit être déconstruite pour être reconstruite, et cela prend du temps. e) Par ailleurs les données issues de la dermatologie fournissent beaucoup d'exemples de l'impact du psychisme sur le corps : Les dermatologues savent très bien que les stress de l'existence, les poussées émotionnelles entretiennent d'étroites relations avec les affections de la peau. Comme dit précédemment, la peau qui enveloppe le corps, est un des premiers outils de communication entre la mère et l'enfant. III- L'approche psychosomatique : f L'expression somatique, est tout ce qui touche le corps et qui n'est pas conversion hystérique. Le symptôme somatique n'a aucun sens. a) La conjonction explosive Selon Rosine Debray (psychanalyste à l'institut psychosomatique de Paris), les individus humains ne tombent pas malades à n'importe quel moment de leur vie ni pour faire n'importe quelle maladie. Il s'agit d'avoir au même moment, une fragilité psychique (comme la perte d'un être cher ou autre), une fragilité somatique (éventuellement liées aux facteurs génétiques), et des défaillances marquées au niveau de l'environnement externe comme un entourage moins présent, le tout pouvant être pris dans le contexte fragilisant de l'âge : c'est-à-dire période du conflit oedipien ou plus tard à l'âge de l'adolescence, ou au cours de la crise du milieu de la vie ou au cours d'autres crises de l'existence. b) Description des patients somatiques en général Les patients ayant des atteintes somatiques présentent souvent, mais pas toujours : 6

- Une alexithymie qui est une difficulté à parler de ses émotions Ils ne savent pas ce qui les agite et les trouble. Et ils ne comprennent pas non plus ce qui agite et trouble les autres. Quand on demande à ces patients ce qu'ils ressentent, soit ils ne savent pas, soit ils répondent de manière factuelle : «rien», ou à côté : «je suis bien pris en charge, tout va bien» etc... - Une pensée opératoire : pensée consciente mais sans activité fantasmatique appréciable (les rêves et les fantasmes sont absents). Les patients détaillent un acte ou une succession d'actes avec précision - Une impossible altérité : Autrui est considéré comme identique à soi et doté du même système de pensée opératoire. Ces patients ont du mal à se mettre à la place de l'autre. Pourtant, personne si bien mentalisé soit-il n'est à l'abri d'un mouvement de désorganisation somatique à un moment ou à un autre de sa vie car notre vie n'est pas linéaire. Nous avons tous des failles physiologiques et psychiques. La théorie psychosomatique reste une théorie. Néanmoins, elle permet de donner du sens à ce qui arrive. Et c'est tout le drame de notre vie : donner du sens à ce qui nous arrive. c) L'effet placebo : Le placebo est un traitement absolument inactif administré à la place d'un traitement actif à un malade ignorant cette substitution. Les mêmes sujets peuvent réagir de façon variable dans des circonstances différentes La croyance du médecin en l'efficacité de son traitement et la confiance du patient à son égard agissent l'un sur l'autre. Ici, on constate l'impact de la relation à autrui. L'apparence d'un médicament peut jouer grandement sur son efficacité. C'est pour cela aussi que les patients hésitent à prendre les médicaments génériques dans lesquels ils ont moins confiance, alors que la formule est la même et que seul l'aspect change. Les douleurs en général, plus particulièrement les céphalées, les réactions de type allergique comme le rhume des foins et l'eczéma, l'insomnie, les troubles de l'appétit... sont des symptômes plus particulièrement sensibles à l'effet placebo 7

Conclusion : Le sujet dispose, pour le maintien de son équilibre somatique, de son psychisme. Les ressources et les déficiences de ce dernier n'impliquent pas qu'il y ait absence d'un agent pathogène somatique. Les causes peuvent se surajouter pour aggraver la maladie. L'excitation ne peut trouver une issue que si elle se lie à des représentations, sinon elle est source d'angoisse et de somatisation En outre, on analyse toujours les causes de la santé, mais on pourrait se demander pourquoi lorsqu'on sélectionne une souche de souris génétiquement modifiée pour développer un cancer, 10% d'entre elles résistent à la maladie? Nous avons vu que le psychisme ne se construit pas sans le corps et qu'il va à son tour influencer le corps que ce soit pour la maladie ou pour maintenir une bonne santé. 8