DOSSIER DE MONUMENT Clés : Période : 22-23 Août 1914 Lieu : Gomery (Belgique) Belligérants : Allemands Français. Latitude : 49.563333 Longitude : 5.593333 Titre : la bataille des frontières en Belgique - Le combat d Ethe. Thèmes : Les atrocités de l armée allemande en Belgique Localisation : devant l entrée du cimetière communal Remerciements pour son aide et photos à Alain Césarini Ce calvaire a été érigé en mémoire des civils belges, soldats français et médecins fusillés par les Allemands en Août 1914 suite aux combats d Ethe (Belgique) dans le cadre de la Bataille des Frontières.
Le combat d Ethe est un épisode de la bataille de Longwy - Neufchâteau, mettant aux prises une partie du 4e C.A. : la 7e division (général de Trentinian) et plus particulièrement la 14e brigade (général Félineau), avec le 5e C.A. allemand (général von Stranz). LES COMBATS D ETHE Journée 20 Août 1914 Dans la nuit du 20 au 21 Août, Joffre ordonne à la III ème armée (général Ruffey) de se porter en direction générale sur Arlon (Belgique) à partir du 21 Août. La mission de la III ème armée est de couvrir la droite de la IV ème armée. Elle doit être prête à s engager face à l Est si nécessaire. L ennemi sera attaqué partout où il sera rencontré. Le IV ème corps d armée (général Boelle) portera ses avants postes sur la basse Vire. Les avants postes de la 7 ème DI s installeront à Latour (Belgique)
Journée du 21 Août 1914 La IIIème armée exécute le mouvement prescrit. La 7ème DI reçoit l ordre de marche sur Latour. Journée du 22 Août 1914 Vers 5 h, l avant-garde de la division se met en marche sous un épais brouillard ; la progression est lente. Les habitants ont prévenu que les Allemands sont présents en force dans les environs. A 7 h le général de division est prévenu que le village d Ethe est libre. Vers 8 h,le brouillard se lève et l artillerie ennemie se dévoile. Elle tient les hauteurs au Nord d Ethe qui dominent le village. Les batteries françaises sont repérées et décimées. Un ordre du général de division prescrit au gros de la division d envoyer toute l infanterie disponible au secours de l avant-garde. Vers 12 h, la lutte continue avec énergie. Tous les éléments de l avant-garde qui se sont repliés dans Ethe sont cernés. Le tir de barrage de l artillerie ennemie interdit tout débouché du gros de la division en renfort mais aussi le repli de l avant-garde. Le repli des cavaliers du 14ème hussards se fait sous une pluie d obus qui augmente les pertes de la division.
Dans le village, la défense s organise avec les éléments disparates des divers corps qui se sont repliés. Des barricades sont dressées, des pièces d artillerie mises en position. Vers 18h, la défense acharnée d Ethe se poursuit, une pièce du 26ème RAC tire avec précision sur l ennemi. La tenaille allemande menace Gomery mais leur objectif est Longwy. Ils ne cherchent pas à conquérir Ethe. La retraite française se prépare et débute à 20h. Les pertes de la 7ème DI sont énormes : 124 officiers et 5200 hommes tués, blessés ou disparus. Parmi les officiers, le lieutenant colonel Buisson commandant le 26ème RAC. LES EXACTIONS ALLEMANDES A GOMERY APRES LES COMBATS Journée du 22 Août 1914 Le médecin divisionnaire Simonin, blessé, se transporte avec l aide de 2 soldats au château de Gomery. Aucune ambulance n est présente au château. Seuls deux postes de secours ont été installé.au château et dans le village sous l autorité du médecin aide major de 1ère classe Sédillot du 26ème RAC. Il n a pas été possible d évacuer les blessés présents à Gomery avant l occupation du village par les Allemands. Des patrouilles allemandes égarées se sont retrouvées mèlées aux soldats français. Une patrouille allemande a subi quelques coups de feu en approchant du château de Gomery et prétendra que l ambulance était un repaire de francs tireurs. Les Allemands ont évoqué ce prétexte pour massacrer des prisonniers blessés sans défense. La plaque ci contre est apposée sur le mur du cimetière communal à gauche du portail d entrée
Journée du 23 Août 1914 Vers 13h, une patrouille du 47ème régiment silésien, déployée devant le château ouvre le feu sans sommation. Les Poméraniens du 47ème mettent le feu aux maisons du village. Le docteur Sedillot raconte : «Un sous officier, suivi de 7 ou 8 hommes font irruption dans la pièce. Il me crie de sortir avec tout mon personnel, que nous allons être fusillé pour toute réponse, me visant à la tête, il fait feu avec un révolver français..la chambre était pleine de fumée, des coups de feu, des cris horribles, des hurlements affreux, des râles m indiquent que dans la pièce contiguë, on tue des blessés.les hommes tentent de fuir par les fenêtres et les portes mais ils rentrent aussitôt ou tombent, on leur tire dessus à bout portant» Source :Bataille des frontières le combat d Ethe, 22 Août 1914 Alain Césarini carte postale ancienne du monument en hommage aux victimes. crédit photo Alain Césarini