introduction, anatomie, méthodes d'examen Fig. 4 - Représentation schématique des voies optiques.

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introduction, anatomie, méthodes d'examen Fig. 4 - Représentation schématique des voies optiques. - 11 -

Fig.5 - Paupières et conjonctive. Fig. 6 - Glande et voies lacrymales. - 12 -

introduction, anatomie, méthodes d'examen de loin, où l échelle de lecture est placée à cinq mètres, l acuité étant chiffrée en 10 èmes : l'échelle la plus utilisée est l'échelle de Monoyer utilisant des lettres de taille décroissante permettant de chiffrer l'acuité visuelle de 1/10 ème à 10/10 èmes. de près où l échelle de lecture, qui comporte des caractères d imprimerie de tailles différentes, est placée à 33 cm. L'échelle la plus utilisée est l'échelle de Parinaud, qui est constitué d'un texte dont les paragraphes sont écrits avec des caractères de taille décroissantes ; l'acuité visuelle de près est ainsi chiffrée de Parinaud 14 (P 14) à Parinaud 1,5 (P 1,5), la vision de près normale correspondant à P2. L'acuité visuelle doit toujours être mesurée sans correction, puis avec correction optique éventuelle d'un trouble de la réfraction ou amétropie : lorsque la meilleure acuité visuelle est obtenue sans correction optique, le sujet est emmétrope : il existe une concordance entre le pouvoir convergent des milieux transparents (cornée, humeur aqueuse, cristallin et vitré) et la longueur du globe oculaire, de telle façon que les rayons lumineux convergent sur la rétine permettant la perception d'une image nette. dans le cas contraire, le sujet est amétrope et l'obtention de la meilleure acuité visuelle nécessite le port d'une correction optique par des verres convergents ou divergents dont la puissance est chiffrée en dioptries : dans la myopie, le globe oculaire est trop long par rapport au pouvoir de convergence des milieux transparents : les rayons lumineux convergent en avant du plan rétinien ; la restitution d'une image nette nécessite le port de verres correcteurs concaves, divergents (ex : myopie de -3 dioptries OD, -2 dioptries OG). dans l'hypermétropie, le globe oculaire est au contraire trop court et les rayons lumineux convergent en arrière du plan rétinien ; la restitution d'une image nette nécessite le port de verres correcteurs convexes, convergents (ex : hypermétropie de +4 dioptries ODG). dans l'astigmatisme, il existe une anomalie de sphéricité de la cornée, de telle sorte que les rayons lumineux arrivant dans un certain axe vont converger en arrière du plan rétinien et les rayons lumineux arrivant dans un autre axe vont converger en avant du plan rétinien ; la restitution d'une image nette nécessite le port de verres correcteurs cylindriques, dont la puissance varie suivant les axes (ex : astigmatisme de +1,50 dioptries à 90 ). Figure 7 - Mesure de l'acuité visuelle : - a : mesure de l'acuité visuelle de loin, - b : mesure de l'acuité visuelle de près avec correction optique. - 13 -

Fig. 8 - Échelle d'acuité visuelle de loin de type Monoyer. - 14 -

introduction, anatomie, méthodes d'examen Fig. 9 - Échelle d'acuité visuelle de près de Parinaud. - 15 -

Fig.10 - Représentation schématique du trajet des rayons lumineux chez un sujet emmétrope, chez un sujet myope et chez un sujet hypermétrope avant et après correction optique. - 16 -

introduction, anatomie, méthodes d'examen Fig. 11 - Représentation schématique du trajet des rayons lumineux chez un sujet astigmate et chez un sujet presbyte avant et après correction optique. - 17 -

dans la presbytie, qui apparaît vers 45 ans, la perte du pouvoir d'accomodation du cristallin nécessite en vision de près le port de verres convexes (exemples : acuité visuelle de loin = 10/10 èmes ODG sans correction, acuité visuelle de près = P2 ODG avec +2,50 ; acuité visuelle de loin = 10/10 èmes ODG avec -2, acuité visuelle de près = P2 ODG avec addition +3). Il peut y avoir, selon les atteintes oculaires, discordance entre l acuité visuelle de loin et celle de près (exemple le plus fréquent : cataracte nucléaire qui pendant une longue durée d'évolution entraîne une baisse d'acuité visuelle de loin avec une acuité visuelle de près conservée). c) examen du segment antérieur examen au biomicroscope Le biomicroscope (ou lampe à fente) est un microscope binoculaire présentant plusieurs grossissements, et permettant de voir avec détail les différents éléments du segment antérieur ; son système d éclairage particulier est constitué par une fente lumineuse dont la dimension et surtout l orientation sont variables, permettant d effectuer une coupe optique des différentes structures du segment antérieur. Un examen en lumière bleue après instillation d'un collyre à la fluorescéine permet en outre d'apprécier l'intégrité de l'épithélium cornéen : toute ulcération épithéliale est colorée par la fluorescéine qui apparaît alors en vert. mesure de la pression intraoculaire (PIO) ou tonus oculaire (TO). Elle est réalisée à l aide d un tonomètre à aplanation dont le principe est de déterminer le tonus oculaire en appliquant une dépression sur la cornée. Le tonomètre en forme de tronc de cône est installé sur le biomicroscope. De plus en plus couramment est réalisée une mesure de la PIO par tonomètre à air pulsé. Le tonus oculaire peut être également apprécié par la palpation bidigitale : elle ne donne cependant qu'une approximation et n'a en pratique de valeur qu'en cas d'élévation très importante du tonus oculaire, principalement lors de glaucome aigu par fermeture de l'angle. La prise du tonus oculaire est parfois associée à l observation de l angle irido-cornéen ou gonioscopie qui est réalisée à l aide d un verre de contact comportant un miroir permettant d apprécier les différents éléments de l angle irido-cornéen et ainsi son degré d ouverture (cf. GLAUCOME). d) examen du fond d'œil méthodes d exploration : On dispose de plusieurs techniques qui sont complémentaires : l ophtalmoscopie directe à l ophtalmoscope à image droite : c est l ophtalmoscopie de débrouillage, simple, maniable, mais qui ne donne qu un champ d observation réduit et qui ne permet pas une vision du relief. Peu utilisée par l ophtalmologiste, elle est plutôt la méthode d'examen du médecin interniste. Fig. 12 (a et b) - Examen du segment antérieur à la lampe à fente. Fig. 13 - Mesure du tonus oculaire par aplanation. - 18 -

introduction, anatomie, méthodes d'examen a b c d Fig. 14 - Méthodes d'examen du fond d'œil : a et b : ophtalmoscopie directe, c et d : ophtalmoscopie binoculaire indirecte, e : biomicroscropie du fond d'œil à la lampe à fente. e l ophtalmoscopie indirecte ou ophtalmoscopie utilisant une lentille ou un verre de contact d examen à image inversée : son principe est d interposer entre comme le verre à trois miroirs (verre de Goldmann). Cette technique permet une analyse très fine des la source lumineuse et l œil du patient une lentille détails du fond d œil. convergente puissante formant une image inversée de la rétine du patient. L ophtalmoscopie à image aspect du fond d œil normal : inversée est réalisée à l aide d une lentille tenue à la examen du pôle postérieur main par l examinateur, en utilisant comme source Il comprend trois éléments fondamentaux : la lumineuse un ophtalmoscope binoculaire fixé sur le papille, les vaisseaux rétiniens et la macula. front. Cette technique permet la vision du relief et La papille, qui correspond à la réunion des fibres un champ d observation étendu. optiques, est un disque clair à bords nets, présentant la biomicroscopie du fond d œil : elle consiste à une excavation physiologique au fond de laquelle examiner le fond d œil à l aide de la lampe à fente en apparaissent l artère et la veine centrales de la rétine. - 19 -

Fig. 15 - Représentation schématique de l'aspect du fond d'œil. - 20 -

introduction, anatomie, méthodes d'examen Fig. 16 - Segment antérieur normal Fig. 17 - Fond d'œil normal (pôle postérieur). Ces vaisseaux vont se diviser pour vasculariser la surface rétinienne. Les branches veineuses sont plus sombres, plus larges et plus sinueuses que les branches artérielles dont elles suivent grossièrement le trajet. Située à proximité et en dehors de la papille se trouve la macula (= fovéa), région très riche en cônes, permettant la vision des détails ; c est une zone ovalaire dont la taille est sensiblement celle de la papille. Elle est centrée par une zone avasculaire ne contenant que des cônes, zone essentielle permettant la vision des détails, apparaissant plus sombre, de 400 microns de diamètre, la fovéola. examen de la rétine périphérique (partie la plus antérieure de la rétine) Il n est réalisé que dans des circonstances particulières, telles que la suspicion d un décollement de rétine ou la recherche de lésions favorisant sa survenue ; la périphérie rétinienne ne peut être examinée que par l'ophtalmoscopie indirecte ou la biomicroscopie. 2 Examens Complémentaires Dans certaines circonstances, l ophtalmologiste aura recours à des explorations plus approfondies : a) étude des fonctions visuelles champ visuel : Le champ visuel est la portion de l espace embrassé par l œil regardant droit devant lui et immobile. L examen du champ visuel (ou périmétrie) étudie la sensibilité à la lumière à l intérieur de cet espace en appréciant la perception par le sujet examiné de tests lumineux d intensité et de taille variables. - le nombre de photorécepteurs décroît de la macula vers la périphérie rétinienne : ainsi, la sensibilité lumineuse décroît progressivement du centre vers la périphérie. - la papille, formée par la réunion des fibres optiques, ne contient pas de photorécepteurs : c est donc une zone aveugle (scotome physiologiquement non perçu). On distingue deux principales méthodes d examen du champ visuel : périmétrie cinétique : elle est réalisée à l aide de l appareil de Goldmann ; on projette sur une coupole un point lumineux de taille et d intensité lumineuse données et on déplace ce point de la périphérie vers le centre jusqu à qu il soit perçu par le patient ; cette manœuvre est répétée sur différents méridiens sur 360. En répétant cet examen avec des tests de taille et d intensité lumineuse décroissantes, on peut ainsi tracer des lignes grossièrement concentriques, ou isoptères, correspondant à des zones de sensibilité lumineuse différentes. L examen est réalisé pour chacun des deux yeux séparément, avec correction optique en cas de trouble de la réfraction. L examen du champ visuel normal permet ainsi d obtenir deux tracés symétriques pour l œil droit et l œil gauche, formés suivant la réalisation de l examen de trois ou quatre isoptères concentriques ; les limites du champ visuel ne sont pas strictement circulaires : elles présentent un aplatissement dans le secteur supérieur, correspondant au relief de l arcade sourcilière, et une encoche nasale inférieure, - 21 -

b Fig. 18 - Examen du champ visuel en périmétrie cinétique. Le patient fixe le point central de la coupole de Goldmann tandis que l'examinateur projette un test lumineux déplacé de la périphérie de la coupole vers le cente. Le patient dispose dans la main d'une "alarme" qu'il actionne dès qu'il aperçoit le test lumineux dans son champ visuel. a a Fig. 19 - Champ visuel cinétique (suite) - L'examinateur trace un relevé graphique des réponses du patient. b - 22 -

introduction, anatomie, méthodes d'examen a b c Fig 20 - Examen du champ visuel en périmétrie statique automatisée. Le test lumineux est ici présenté au patient de façon automatique par l'appareil. Il s'agit contrairement à la méthode précédente d'un test fixe mais d'intensité lumineuse croissante. Fig. 21 - Champ visuel normal en périmétrie cinétique Fig. 22 - Périmétrie statique automatisée explorant les 30 centraux - 23 -

a b c Fig.23 - Examen de la vision chromatique : - a et b : planches d'ishihara (dyschromatopsies congénitales). Un patient daltonien confond les couleurs rouge et vert et ne vois pas le carré au sein du rond. - c : test de Fansworth : on demande au patient de classer des pastilles de la couleur la plus claire à la plus foncée. correspondant au relief du nez. Au sein de ce tracé, on retrouve une zone aveugle correspondant à la papille (tache aveugle ou tache de Mariotte). L'examen du champ visuel cinétique est particulièrement adapté à l'exploration des déficits périphériques, notamment hémianopsies et quadranopsies. périmétrie statique : dans cette méthode, on présente un test lumineux fixe, dont on augmente l intensité jusqu à qu il soit perçu par le sujet. C est une méthode d examen plus précise, qui explore de façon fine le champ visuel central ; elle est ainsi particulièrement indiquée dans la pathologie du nerf optique et au cours du glaucome : c'est la méthode de choix dans le dépistage et la surveillance du glaucome chronique. De plus en plus couramment à l heure actuelle, l examen du champ visuel est réalisé à l aide d appareils automatisés en périmétrie statique (périmétrie statique automatisée). vision des couleurs En pratique, il est utile d effectuer un bilan de la vision des couleurs à la recherche d'une dyschromatopsie dans deux circonstances : pour dépister une anomalie congénitale, comme par exemple le daltonisme. On utilise alors des planches colorées (tables pseudo-isochromatiques dont la plus connue est celle d Ishihara) dont le motif et le fond, constitués de couleurs complémentaires, sont indiscernables pour un sujet atteint de dyschromatopsie congénitale : ainsi, un sujet daltonien ne verra pas les dessins de planches dont le motif et le fond sont constitués de vert et de rouge. en présence d une affection oculaire acquise, on utilise habituellement le test de Farnsworth où on demande au patient de classer des pastilles colorées ; les dyschromatopsies acquises se traduisent habituellement par une vision altérée et une confusion de deux couleurs complémentaires : bleu et jaune (dans certaines affections rétiniennes) ou rouge et vert (au cours des neuropathies optiques). L'étude de la vision des couleurs est ainsi une aide au diagnostic de certaines affections rétiniennes et des neuropathies optiques ; elle est aussi un élément essentiel de la surveillance des traitements susceptibles de provoquer une rétinopathie (antipaludéens de synthèse) ou une neuropathie optique médicamenteuse (principalement antituberculeux : Ethambutol et Isoniazide). - 24 -

introduction, anatomie, méthodes d'examen b) angiographie du fond d'œil C est la prise de clichés du fond d œil après injection intraveineuse d un colorant fluorescent qui est suivant les indications soit, comme c'est le plus couramment le cas, de la fluoroscéine, soit du vert d'indocyanine. Après injection de fluorescéine, des clichés photographiques en série à l aide d un filtre bleu permettront d en visualiser le passage dans les vaisseaux rétiniens artériels puis veineux. L angiographie fluorescéinique réalise ainsi une étude dynamique de la vascularisation rétinienne. L'injection de vert d'indocyanine permet essentiellement de visualiser des vaisseaux choroïdiens pathologiques (vascularisation d'un angiome de la choroïde, mais surtout néovaisseaux choroïdiens au cours de la dégénérescence maculaire liée à l'âge [DMLA]) c) exploration électrophysiologique électrorétinogramme (ERG) L électrorétinogramme ou ERG est l enregistrement du potentiel d action rétinien secondaire à une stimulation lumineuse de la rétine à l aide d une électrode cornéenne. L ERG traduit une réponse globale de la rétine et n'est altéré qu'en cas de lésions rétinennes étendues : ainsi, une atteinte maculaire responsable d'une baisse d'acuité visuelle sévère peut s'accompagner d'un ERG normal. Il sagit donc d'un examen peu sensible qui a des indications limitées. potentiels évoqués visuels (PEV) Les potentiels évoqués visuels ou PEV représentent les potentiels d action naissant au niveau du cortex occipital à la suite d une stimulation lumineuse de la rétine : ils explorent donc les voies optiques dans leur globalité, de la cellule ganglionnaire au cortex occipital ; ils sont un apport au diagnostic des neuropathies optiques et sont particulièrement intéressants dans la sclérose en plaques au cours de laquelle ils peuvent en effet être altérés en dehors de toute neuropathie optique cliniquement décelable. électrooculogramme (EOG) L'électrooculogramme ou EOG permet de mesurer l'activité de l'épithélium pigmentaire. d) échographie Cet examen peut se faire selon deux modes différents : en mode A, dont le principal intérêt est d apprécier la longueur du globe oculaire (en particulier pour déterminer la puissance de l implant lors de chirurgie de la cataracte). en mode B, dont l indication essentielle est de dépister un éventuel décollement de la rétine lors de trouble des milieux oculaires (cataracte ou hémorragie du vitré), ou encore pour localiser un corps étranger intraoculaire ou bien aider au diagnostic d'une tumeur intraoculaire ou intraorbitaire. e) tomographie en cohérence optique (Optical Coherence Tomography = OCT) Il s'agit d'une méthode d'examen récente qui permet d'obtenir des "coupes" de la rétine d'une précision nettement supérieure à celle de l'échographie. Sa principale application est l'étude des affections maculaires. a b Fig. 24 - Angiographie du fond d'œil : - a : injection du colorant par une veine périphérique, - b : prise de clichés à l'aide d'un "rétinographe". - 25 -

Fig. 25 - Angiographie fluorescéinique du fond d'œil : remplissage progressif des vaisseaux rétiniens artériels (a) puis veineux (b). Fig. 26 - Angiographie du fond d'œil au vert d'indocyanine dans le cadre d'une dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA) compliquée de néovaisseaux choroïdiens (lésion de couleur blanc intense particulièrement bien visible sur la figure 26 - b. a b Fig. 27 - Électrorétinogramme (ERG) : - a : ERG normal, - b : ERG "plat" : absence complète de réponse rétinienne témoin d'une atteinte rétinienne diffuse. Fig. 28 - Potentiels évoqués visuels (PEV). - 26 -

introduction, anatomie, méthodes d'examen Fig.29 - Échographie A (biométrie oculaire) ; la longueur axiale normale est de 21 mm ; ici, œil myope de 26 mm de long Fig. 30 - Échographie B d'un œil porteur d'un décollement de rétine Fig. 31 - Examen de la macula en tomographie en cohérence optique (OCT) : - a : macula normale : la dépression centrale correspond à la fovéola - b : trous maculaire (voir chapitre "Altérations de la fonction visuelle") - 27 -

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