1.1 Quelles sont les sources de la croissance économique? CH2- Comment expliquer la croissance économique?

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1. Croissance, fluctuations et crises 1.1 Quelles sont les sources de la croissance économique? CH2- Comment expliquer la croissance économique? I/ Production et facteurs de production. A) La fonction de production (Doc. 1 p. 24 Q1 et Q3) Les mathématiques occupent une place importante dans les raisonnements économiques. Les différentes variables économiques souvents dépendantes les unes des autres peuvent être mises en équations. Ainsi, les économistes ont-ils pour habitude d écrire la fonction de production de la manière suivante : Y = f (K;L) Avec «Y» le niveau de la production (= les quantités produites) ; «K» le capital utilisé «L» le travail utilisé. Y = f(k ;L) peut donc se lire comme suit : «la niveau de la production (Y) est le résultat de la combinaison* d une certaine quantité de facteur de production capital* (K) et d une certaine quantité de facteur de production travail (L)». Remarque : La fonction de production permet d identifier les sources de la croissance économiques et de mesurer leur contribution dans le temps permet aux pouvoirs publics de faire des prévisions et de réaliser des choix en matière de politique économique B) Rappels de Première Les facteurs de production* désignent tous les éléments qui vont être combinés entre eux au cours du processus de production pour créer des biens et des services. Ils sont au nombre de 2 : - Le travail : On parlera de travail chaque fois qu un individu met en œuvre des moyens intellectuels et/ou physiques pour créer des biens des services en contrepartie d une rémunération. En d autres termes, en économie, le travail renvoie à l ensemble des activités rémunérées. Au sein de l économie, le facteur travail correspond en fait à la population active occupée* : c est à dire l ensemble des personnes qui exercent une activité rémunérée. Plus globalement, la population active* correspond à l ensemble des personnes qui exercent ou déclarent chercher à exercer une activité professionnelle rémunérée (elle inclue donc les chômeurs). Remarque : l augmentation de la population active peut donc contribuer à la croissance économique dans la mesure où on va pouvoir produire plus. Mais les caractéristiques du travail dans une économie ne sont pas uniquement liées à son volume (= quantité de main d œuvre disponible) ; il faut également tenir compte de sa qualité. On apprécie cette dernière en observant le niveau de qualification des actifs (mesuré par le plus haut niveau de diplôme obtenu par un individu). Il apparaît clairement que la qualité de l éducation, de la formation et l état de 1

santé de la population vont jouer un rôle primordial dans la croissance économique. La durée du travail ainsi que le taux d emploi (cf. définition p. 25) sont d autres facteurs déterminants. - Le capital («technique») : en tant que facteur de production désigne l'ensemble des moyens de production durables qui vont permettre de créer de nouveaux biens et de nouveaux services. Ce sont par exemple : les machines, les locaux, les terrains, les matériels de transport...). Remarque 1: le capital fixe a besoin d être augmenté et renouvelé régulièrement parce qu il faut s adapter à la demande et rester compétitif*. L opération qui consiste à acquérir du capital fixe s appelle l investissement (on parle alors de FBCF* ou encore d investissement matériel*). Mais, il existe également des investissements matériels* (EX : dépenses de R&D, formation du personnel, dépenses publicitaires, etc.). Remarque 2: les entreprises ne sont pas les seules à investir. Les ménages le font également lorsqu ils font l acquisition d un logement. De même que l'etat et les collectivités locales en réalisant des équipements collectifs (infrastructures : écoles, centres hospitaliers, routes, etc.), on parle alors d'investissement public*. Produire, c est combiner des quantités variables de travail et de capital «Combinaison productive*» : pour produire, chaque chef d entreprise décide de combiner une certaine quantité de travail et de capital pour réaliser sa production. Ce choix est influencé par le prix relatif des deux facteurs de production, leur degré de rareté et le type de production à réaliser. II/ Les sources de la croissance économique. A) 3 sources (Doc. 2 p. 24 Q1 et Q3 et Doc 3 p. 25 - Q1) + Définitions p. 24 ACTIVITE : Traiter la question 1 ; «Aux USA, sur la période 1985-2009, le PIB a augmenté en moyenne de 2,6 % par an et la PGF de 1%». Additionnez les colonnes «facteur travail / facteur capital / et PGF». Que constatez-vous? La somme des données contenues dans les 3 colonnes donne le taux de croissance annuel moyen du PIB. Qu en déduisez-vous? La variation du facteur capital, du facteur travail et de la PGF expliquent la variation du PIB. On vient donc de mettre en évidence les éléments qui «expliquent» la croissance économique. (Contenu du doc. 2 p. 24) Bilan : les 3 éléments qui contribuent à l augmentation durable du PIB sont : 2

- L augmentation de la quantité et de la qualité du facteur travail (ce que les économistes appellent le capital humain* c'est-à-dire l ensemble de l expérience et des compétences accumulées qui ont pour effet de rendre les travailleurs plus productifs ; - L augmentation de la quantité et de la qualité du stock de capital (physique) ; Et comme tout ou partie de la croissance de la production ne peut être attribuée seulement aux 2 précédents éléments ce qui reste, le «résidu» correspond à - L augmentation de la productivité globale des facteurs* elle-même due au progrès technique. On peut résumer les relations qui existent entre tous ces éléments à l aide du schéma suivant : - Voir Fiche ANNEXE 1 PROGRES TECHNIQUE et CROISSANCE ECONOMIQUE - Voir Fiche ANNEXE 2 LA PRODUCTIVITE Manuel du professeur Hatier, 2012 B) Des sources d importances inégales (Doc. 3 p. 25 Q3 et Q4) Question 3 - La part de la croissance économique qui est imputable au progrès technique est très importante pour la Finlande, l Allemagne et le Japon (ce sont respectivement 85,8 %, 81,9 % et 75 % de l accroissement du PIB qui sont dus au progrès technique), importante pour la Corée du Sud et la France (respectivement, 62,3 % et 57,9 %), modeste pour les États-Unis (seulement 38,5 %) et très faible pour l Espagne (13,8 %). La croissance est donc «intensive» pour les cinq premiers pays (l augmentation du PIB y provient, pour l essentiel, d une utilisation plus efficace des facteurs de production existants) et «extensive» pour les deux derniers (l accroissement du PIB y résulte, pour l essentiel, de l augmentation des quantités de travail et de capital utilisées). Question 4 - Apparemment, de bonnes performances en termes de PGF ne suffisent cependant pas à garantir l obtention d une croissance économique élevée (cas de la Finlande). Symétriquement, de mauvaises ou, à tout le moins, de médiocres performances en termes de PGF peuvent très bien s accompagner d une forte croissance économique (cas de l Espagne). C) Des facteurs de croissance qui interagissent entre eux (Illustration du doc. 4 p. 25) Le contenu du document doit être mis en relation avec celui des fiches 1 et 2. 3

III/ La croissance : un processus auto entretenu qui suppose un environnement particulier. Les théories de la croissance ont été profondément renouvelées depuis le début des années 80. Le changement réside dans la manière d expliquer l origine de la croissance économique. A) Un peu d histoire 1) Dans les années 60. Les approches traditionnelles. Pour les approches traditionnelles dont fait partie l approche néoclassique, la croissance de longue période proviendrait essentiellement - D une augmentation de la quantité de capital ; - D une augmentation de la quantité de travail disponible dans l économie (cela découle de l accroissement démographique) ; - Et du progrès technique*. (Ce dernier serait une «manne céleste») 2) Les années 80. Les théories de la croissance endogène. «La croissance génère la croissance» Pour ces théories plus récentes, la croissance est un phénomène économique qui résulterait des investissements réalisés par les différents agents économiques. Autrement dit, la croissance économique trouve donc sa source dans l accumulation de différentes formes de capitaux (R&D, expérience et savoirfaire, éducation et formation professionnelle, infrastructures publiques...) mis en œuvre par 2 agents économiques essentiels que sont les entreprises et l Etat. Ces théories montrent que la croissance économique, une fois amorcée, est en mesure de s autoalimenter. B) Les mécanismes de la croissance endogène L accumulation du capital physique et technologique. Ici, c'est l'innovation et la recherche-développement qui constituent les stimulants de la croissance : plus les efforts de recherche-développement sont importants, plus la croissance est forte ; plus la croissance est forte, plus les efforts de recherche-développement peuvent être importants. Sans oublier que le stock de connaissances, de savoir-faire et d équipement accumulés par les générations précédentes permettent d augmenter le potentiel des générations d aujourd hui. Les choix et les stratégies des entrepreneurs en matière de recherche et développement (R&D) et d'investissement jouent un rôle important dans la croissance. Ainsi, en investissant aujourd'hui, l'entreprise prépare la production de demain. Pour autant les résultats ne sont pas garantis car il est difficile d apprécier précisément l évolution de la demande future. John-Maynard KEYNES a montré que, les entrepreneurs, conscients des risques et obligés de faire des prévisions, ont un rôle essentiel, car dès qu'ils décident d'investir et de produire, ils enclenchent les mécanismes vertueux de la croissance. 4

Aujourd'hui, rester compétitif impose de développer des produits nouveaux et de mettre en place de nouvelles méthodes de fabrication. Cette compétition permanente pousse les entreprises à engager, parfois, d importantes dépenses de R&D (Recherche et Développement : ensemble de procédures qui permettent la conception, la mise au point et la fabrication d un nouveau produit Petit Larousse Ed. 2000). Elles y consacrent donc une part importante de leurs moyens et cherchent ainsi à réaliser des profits! Pour info La technologie est un bien qui se diffuse L investissement de chaque firme a non seulement pour effet d accroître sa propre productivité, mais aussi d accroître la productivité des autres firmes du fait des externalités technologiques. En effet, une découverte, un savoir, ne peut être approprié par la firme qui le produit : il se diffuse inévitablement aux autres firmes. Ainsi, par le biais de l'apprentissage, on va assister à la communication, la maîtrise, l'adaptation voire même l'amélioration des technologies. Une firme génère une externalité* positive pour les autres agents lorsqu'elle leur fait bénéficier «malgré elle» d'un avantage gratuit alors même qu'elle a supporté seule la dépense d'investissement. La technologie est pour partie de l'information (ensemble de connaissances et de savoir-faire dans un domaine), c'est à dire un ensemble de données facilement transposables ce qui fait qu'une même technique peut être partagée et utilisée simultanément par un nombre quelconque d'agents. En effet, les connaissances une fois produites, sont disponibles pour tous. Ce qui peut poser un problème de rentabilité pour l entreprise C est à ce niveau que l Etat peut soutenir l innovation (Doc 2 p. 26) : Le «rendement privé» de la recherche se matérialise par les profits que les firmes ont retirés (ou vont pouvoir retirer) de leurs dépenses de R&D, alors que son «rendement social» est constitué par tous les gains qui en résulteront (ou pourraient en résulter) pour la collectivité tout entière (en termes de niveau de vie et d emploi mais également de santé, de liberté, de bonheur, etc.). Si le premier rendement est inférieur au second, cela implique que, faute de rentabilité suffisante, les firmes vont devoir renoncer à certains projets, ce qui privera la collectivité de l ensemble des gains auxquels elle aurait pu prétendre en l absence de ces renoncements. Afin de résoudre ce problème, l Etat dispose de plusieurs moyens d action : Investir lui-même dans la recherche publique. Il peut, ainsi, combler le déficit en recherche. On repère ce soutien à la recherche à travers les données contenues dans le document 3 p. 27. Ainsi, on constate qu il réalise plus d 1/3 des dépenses intérieures de R&D (les 2/3 étant réalisés par les entreprises). Cette forte intervention de l Etat est encouragée par le fait qu il semble exister une corrélation positive entre niveau des dépenses publiques en matière de R&D et taux de croissance économique. En effet, dans le document 5 p. 29, on constate qu en général, plus la part des dépenses publiques de R&D dans le PIB sont importantes et plus le taux d accroissement annuel moyen du PIB sur la période est élevé (cf. la «droite en pointillés»). - Il peut encourager les dépenses de recherche des entreprises à travers des subventions ou des avantages fiscaux ; - Il peut agir sur les imperfections du marché à travers une politique de concurrence, une législation sur les brevets. L investissement en capital humain (Doc 3 p. 29) Le capital humain* désigne l'ensemble des connaissances qui peuvent être utilisées et valorisées dans l'économie et dont sont porteurs les individus. La valeur de ce capital humain peut être appréhendée par le biais du niveau de qualification, mais aussi l'état de santé, la nutrition et l'hygiène de la population. Autant 5

d'éléments qui déterminent l'efficacité du travail ainsi que la capacité de l individu à intégrer le progrès technique, et conditionnent par là même l'amélioration de la productivité globale des facteurs. C est la raison pour laquelle des dépenses en formation du personnel peuvent largement contribuer à la maîtrise et à la diffusion des technologies qui agissent en retour sur le niveau de la production et la croissance économique. Les investissements publics Parmi les dépenses publiques, on retrouve l'ensemble des services fournis ainsi que les dépenses engagées par les pouvoirs publics (subventions pour la recherche rôle du CNRS, INRA, CEA, etc. en France, efforts en faveur de l'éducation et de la formation, financement de grandes infrastructures comme les ports, les aéroports et les routes...) qui contribuent directement ou indirectement à la croissance économique. En effet, il se met en place un processus cumulatif. Les dépenses publiques en matière d infrastructures permettent d augmenter la croissance, ce qui fait augmenter les recettes publiques et favorise en retour la dépense publique facteur de croissance BILAN sur la croissance endogène - Grâce à différents types d investissements, différents types de capitaux vont augmenter (Capital physique, capital technologique, capital humain, capital public), contribuant à favoriser la croissance économique. - Les progrès déjà obtenus grâce à ces différents types d investissements vont ouvrir la voie à d autres progrès, sources de croissance supplémentaire car cette «accumulation de capitaux» va générer de nombreuses externalités positives. - L accumulation de ses différents types de capitaux ne dépend pas de la seule initiative privée (c est-à-dire les entreprises). Une intervention de l Etat par le biais des dépenses publiques (dans les infrastructures de transport, l Education, la Santé, la Recherche, etc.) est nécessaire. Mais l Etat peut également créer un environnement légal et politique approprié qui sera favorable à la croissance. C) La croissance a besoin d un environnement légal et politique approprié (Doc. 1 p. 26). Le rôle des pouvoirs publics en matière de croissance ne se limite pas aux «dépenses publiques». En effet, les institutions politiques peuvent être plus ou moins favorables à la croissance économique. Dans les empires ou les dictatures, les gouvernants empêchent l'apparition de fortunes qui pourraient menacer leur monopole du pouvoir et préfèrent les confisquer à leur profit. Dans ces conditions, les entrepreneurs et les innovateurs sont rares car on leur confisque injustement le fruit de leurs efforts. Au contraire, les régimes démocratiques tolèrent les initiatives et permettent l'enrichissement. L'existence d'un État de droit, où le respect des contrats et de la propriété (cf. droit de propriété* -cours de 1 ère + encadré «Le saviez-vous?» p. 26) est garanti, est un point spécialement important. Un État prédateur, qui opère sur l'activité économique privée des prélèvements importants et arbitraires ou encore l existence d une forte instabilité politique, découragent les initiatives et freinent la croissance. 6

En guise d ouverture (Doc. 4 p. 27). Certains traits culturels, repérés par un système de valeurs peuvent constituer un frein ou au contraire un stimulant à la croissance. P. Bailly 09/2012. 7