Jean-Paul Sartre (1905-1980)
21 juin 1905 naissance à Paris (milieu bourgeois) 1912-1913 : premiers «romans» 1923-1924 : se prend d'intérêt pour la philosophie 1926 : rencontre sa future compagne Simone de Beauvoir 1931 : professeur de philosophie au Havre 1933 : part pour Berlin étudier Heidegger et Husserl 1934-1936:expérience d'un ménage à trois avec Olga Korakiewicz 1935 : retour en France 1936 : arrivée de l'existentialisme en France 1940 : mobilisé comme simple soldat, tout de suite fait prisonnier en Lorraine 1941 : s'évade du camp, se joint à la Résistance et reprend l'enseignement 1944 : sous l'occupation publication et représentation de «Huis Clos» à Paris
1945 : fonde avec Simone de Beauvoir et Merleau-Ponty la revue «Les Temps Modernes», revue littéraire politiquement très engagée. Il devient, avec Camus,le porte drapeau des écrivains provocateurs Il quitte l'enseignement. 1946 : succès et scandales 1948 : «l'oeuvre de Sartre est montrée du doigt par le Vatican» Il participe au journal «La Gauche» 1950 : se rapproche du Parti communiste 1952 : rupture définitive avec Camus 1957 : lutte contre la torture et l'horreur en Algérie et contre le colonialisme 1964 : refuse le prix Nobel de littérature 1968 : prend position en faveur des étudiants de mai 68. rompt totalement avec le communisme (après invasion Tchécoslovaquie) 1971-1972 : se rapproche de la psychanalyse. Fonde l'agence de presse «Libération» 1973 : directeur de «Libération». Devient aveugle, grave problèmes de santé 15 avril 1980 : meurt à Paris
Romans : La Nausée, 1938 Les Chemins de la liberté I : L'Age de raison, 1945 Les Chemins de la liberté II : Le Sursis, 1945 Les Chemins de la liberté III : La Mort dans l'âme, 1949 Nouvelles : Le Mur, 1939 Théâtre : Les Mouches, 1943 Huis Clos, 1944 La Putain respectueuse, 1946 Mort sans sépulture, 1946 Les Mains sales, 1948 Le Diable et le Bon Dieu, 1951 Kean, 1954 Nekrassov, 1956 Les Séquestrés d'altona, 1960 Littérature : Baudelaire, 1947 Situations I à X, 1947-1976 Saint-Genet, comédien et martyr, 1952 Les Mots, 1963 (autobiographique) L'idiot de la famille, 1972 (psychanalyse) Carnets de la drôle de guerre, écrits en 1939-40, publiés en 1983 Philosophie : L'Imaginaire, 1936 L'Etre et le Néant, 1943 Réflexion sur la question juive, 1946 L'Existentialisme est un humanisme, 1946 Question de méthode, 1957 Critique de la raison dialectique, 1960 Vérité et existence, 1989
L'Existentialisme (XXe) en quelques mots
L'homme est libre C'est ce qu'il fait, ce qu'il choisit qui le fait devenir ce qu'il est (il n'est pas déterminé) Dieu et la nature humaine sont des concepts inexistants L'homme doit trouver en lui ses propres valeurs et il doit décider par lui-même les actes qu'il commettra
«Cela signifie que l'homme existe d'abord, se rencontre, surgit dans le monde, et qu'il se définit après. L'homme, tel que le conçoit l'existentialiste, s'il n'est pas définissable, c'est qu'il n'est d'abord rien. Il ne sera qu'ensuite, et il sera tel qu'il se sera fait. Nous voulons dire que l'homme existe d'abord, c'est-à-dire que l'homme est d'abord ce qui se projette vers un avenir, et ce qui est conscient de se projeter dans l'avenir. L'homme est d'abord un projet qui se vit subjectivement, au lieu d'être une mousse, une pourriture ou un chou-fleur; rien n'existe préalablement à ce projet; rien n'est au ciel intelligible, et l'homme sera d'abord ce qu'il aura projeté d'être.» Sartre, L'existentialisme est un humanisme, 1946
«L'existence précède l'essence» Sartre, L'existentialisme est un humanisme, 1946
«l'humain est libre» Sartre, L'existentialisme est un humanisme, 1946
(...) Si vraiment l'existence précède l'essence, l'homme est responsable de ce qu'il est. Ainsi la première démarche de l'existentialisme est de mettre tout homme en possession de ce qu'il est et de faire reposer sur lui la responsabilité totale de son existence. Et quand nous disons que l'homme est responsable de lui-même, nous ne voulons pas dire que l'homme est responsable de sa stricte individualité, mais qu'il est responsable de tous les hommes. Choisir d'être ceci ou cela, c'est affirmer en même temps la valeur de ce que nous choisissons, car nous ne pouvons jamais choisir le mal; ce que nous choisissons c'est toujours le bien et rien ne peut être bon pour nous sans l'être pour tous." Sartre, L'existentialisme est un humanisme, 1946
Principaux concepts de la philosophie de Sartre : La liberté La distinction entre l'essence et l'existence L'engagement et la responsabilité La mauvaise foi Les rapports avec les autres L'identité de la personne La conscience et l'intentionnalité
Jean-Paul Sartre a élaboré une philosophie de l'être humain où la notion de liberté et de responsabilité jouent un rôle central.
SUJET - OBJET Un homme a conscience de son existence, pas un objet : L'objet est en soi L'homme est pour-soi, il peut penser le monde, juger les autres et lui-même. Si l'homme existait seul, il serait totalement libre, mais à plusieurs, il doit tenir compte de la liberté des autres qui heurte la mienne. L'autre nous pense, nous juge, nous réduit donc à l'état d'objet (ensoi) et non de sujet (pour-soi) Quand je juge l'autre, je fait de lui mon objet. Je suis donc à la fois sujet et objet. L'homme étant à la fois sujet et objet, il lui faut passer par l'autre pour se connaître lui-même. Chaque être humain dépend de l'autre. D'où : «L'Enfer c'est les Autres» Huis Clos, Sartre
Dans Huis Clos, toutes les notions de l'existentialisme ressortent bien : les trois personnages sont confrontés : tantôt à leur propre pensée tantôt à celles de ceux restés sur terre tantôt à celle des deux autres même le silence est impossible car la pensée des autres pèse...