Burundi : Système de Suivi de la Sécurité Alimentaire

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Burundi : Système de Suivi de la Sécurité Alimentaire (SSSA-FSMS) B u l l e t i n N o 6 octobre 2011 En se basant sur les indicateurs-clé du suivi de la sécurité alimentaire FSMS, l enquête menée auprès des ménages-repères durant le mois d octobre 2011 semble montrer une légère amélioration de la situation de la sécurité alimentaire des ménages comparée à la dernière analyse d avril 2011. Pour plus d harmonie dans la présentation des résultats, avec les partenaires en particulier la FAO, les données dans le bulletin actuel sont présentées par zones de moyens d existence ou zones IPC 1. Les 8 zones IPC sont «dépression Nord», «Dépression Est», «Plateaux humides», «Plateaux secs Est», «Buragane», «Crete Congo Nil», «Haute Altitude», et «Plaine de l Imbo». Dans 5 des 8 zones IPC, les ménages enquêtés font état d une amélioration de leur consommation alimentaire. Il en est de même que pour l indice des mécanismes d adaptation réduits qui même s il a légèrement augmenté par rapport à avril 2011, il affiche une tendance à la baisse par rapport à la situation de référence de 2008. La relative amélioration de la situation qui par ailleurs reste perceptible dans certaines ZME et non dans d autres pourrait se justifier par un régime pluviométrique globalement satisfaisante. Figure 1: Proportion ménages avec consommation alimentaire inadéquate par zone IPC La situation de la sécurité alimentaire est par contre plus préoccupante dans les régions ayant fait face à des cas d aléas (perturbations pluviométriques et maladies des cultures) et les régions à forte pression 1 Les différents intervenants dans le domaine de la sécurité alimentaire regroupés au sein du cadre d analyse «Food Security and Nutrition Integrated Classification Phases (IPC)» se sont accordés sur 8 zones de moyens d existence. 1

démographique avec une main d œuvre excédentaire et faiblement occupée. La situation reste particulièrement précaire dans le sud est du Burundi et dans la région des plateaux humides à forte densité démographique. Par ailleurs certains facteurs sont considérés comme aggravant, par rapport à une situation de la sécurité alimentaire très peu stable et précaire, les prix des denrées alimentaires très élevés, les maladies des cultures déjà signalés dans les provinces de l Est ainsi que les cas d aléas climatiques. Le suivi de la sécurité alimentaire dans le présent numéro ne mentionne pas les éléments sur la situation nutritionnelle dont la méthodologie et la fiabilité des données collectées doivent garanties par l UNICEF et PRONIANUT. La présente analyse a porté sur 754 ménages enquêtés avec des réponses valides réparties dans les 8 zones de moyens d existence ; «dépression Nord=81», «Dépression Est =112», «Plateaux humides=209», «Plateaux secs Est =69», «Buragane =31», «Crete Congo Nil=61», «Haute Altitude =160», et «Plaine de l Imbo =31» M oyens de subsi s tan ce des ménage s et leur contr ibution au reve nu Graphe1:Activités principales durant les derniers mois Les stratégies de Agricultural Production subsistance ont un impact 7.1% Cash crop Production direct sur les 5.0% Livestock Production Casual Labour déterminants des moyens de subsistance tels que 42.9% Seasonal Labour Employment l accès à la nourriture et la sécurité alimentaire. Le Pension suivi FSMS essaie de Firewood/Charcoal Sale comprendre l'importance 21.8% Artisan/Handicraft relative des différents 7.4% Petty Trade Commerce/Business moyens de subsistance à travers leur contribution 4.3% Brewing relative dans le revenu global du ménage. Le graphique ci-dessous montre d abord la proportion des activités perçues comme principales pour le ménage. Si 42.9% et 21.8% considèrent la production agricole et la main d œuvre agricole successivement comme les principales moyens de subsistance qui ont fait vivre leur ménage, il faut en outre souligner que 94.3% et 47.9% des ménages citent la production vivrière et la main d œuvre agricole parmi les 3 principales activités qui ont fait vivre leur ménage au cours des 6 derniers mois. 2

120.0 100.0 80.0 60.0 40.0 20.0 Graphe2: Contribution en % des activités au revenu monétaire Production viviere Production rente MOA Petit commerce exploitation miniere 3.7 4.5 2.2 6.7 4.1 2.3 13.9 3.6 5.8 29.7 18.8 8.7 14.0 37.2 38.2 32.2 21.3 1.8 1.2 11.0 1.9 5.8 8.1 4.3 56.0 64.6 63.1 51.9 51.1 49.0 40.7 46.2.0-20.0 Depression Nord Buragane Haute Altitude Plateaux humides Plateaux Secs Est Plaine Imbo Depression Est Crete Congo Nil Par rapport au revenu monétaire, le graphique suivant montre que la part de la production agricole comme source de revenus monétaires est relativement rétrécie au profit de la main d œuvre ; c est le cas dans les zones à forte pression démographique où elle est supérieure à 30%. La part de la main d œuvre dans les sources des revenus est de 38.2% dans la zone «Crête Congo Nil», 37.2% au niveau de «Plateaux Secs Est» et 32.2% dans «Plateaux humides». Pour rappel il faut noter que l étude de référence CFSVA 2 2008, mentionne qu environ 30% des ménages en insécurité alimentaire se retrouvent dans la catégorie des ménages dépendant de la main d œuvre comme principal moyen d existence et environ 32% dans la catégorie des agriculteurs. Co nsomma tion alimenta ire des ménage s La fréquence des repas est plutôt très faible dans l ensemble avec une moyenne qui arrive difficilement à 2 repas au mois d octobre 2011 par ailleurs période normale de soudure. Quatre zones IPC ont la plus faible fréquence moyenne de repas pris par les adultes (Plateaux secs de l Est avec 1.6 repas/jr, Crête Congo Nil avec 1.6 repas/jr, Dépression du Nord avec 1.7 repas/jr et plaine de l Imbo avec 1.7 repas/jr). Le calcul du score Consommation des aliments qui tient compte de la fréquence et de la diversité des aliments consommés donne des indications proches sur la population en sécurité alimentaire ou pas. Dans l ensemble le score de la consommation a connu une légère et régulière augmentation depuis 2009. D avril à octobre 2011, le SCA moyen a augmenté de 39 à 42 mais par contre dans zone «plateaux secs Est» ce score a régressé de 40 à 38. Les zones «plateaux secs est», «plateaux humides» et «dépressions Est» ont un SCA inférieur au global. 2 CFSVA : Comprehensive Food Security and Vulnerability Analysis. 3

Comparée à la précédente période d analyse d avril 2011, le nombre de ménages avec une consommation alimentaire adéquate est passé de 54.8% à 64.9% alors que celui des ménages avec une consommation pauvre a baissé de 11.3 à 6.4% mais il était tout de même moins 4.8% avec l analyse de référence en 2008. 70.0% Graphe3: Evolution du SCA Pauvre Marginale Acceptable 64.9% 60.0% 50.0% 40.0% 30.0% 42.9% 39.5% 54.8% 50.1% 40.6% 40.8% 34.7% 33.9% 28.8% 20.0% 10.0% 17.6% 18.6% 15.2% 11.3% 6.4%.0% Apr 11 Oct 11 Quoique le graphique ci-dessus montre une évolution positive de la consommation depuis les 5 derniers tours d analyse, la situation de la sécurité alimentaire reste tout de même préoccupante avec une proportion d environ 35% de ménages avec une consommation non adéquate. Par ailleurs l analyse montre une certaine disparité entre zones de moyens d existence ; Tendance irrégulière dans les zones de «Dépression Nord», «plaine Imbo» et «Buragane» pendant que dans les zones de «plateaux humides» et «Dépression Est» la situation est stable mais avec une forte proportion de ménage en insécurité alimentaire. Dépenses des ménages 4

Jul -08 Oct 11 Apr-09 Apr 11 Jul -08 Oct 11 Jul-08 Apr-11 Oct-11 Jul-08 Apr-11 Oct-11 Jul-08 Apr-11 Oct-11 Graphe 4. Dépenses des ménages: alimentaires et non-alimentaire DA en % DNA en % 100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% 25% 28% 27% 72% 70% 70% 34% 35% 30% 30% 65% 65% 68% 67% 24% 25% 76% 74% 33% 32% 32% 34% 67% 68% 67% 66% 28% 31% 36% 34% 35% 71% 69% 64% 66% 65% Round Round Round Poor Consumption Borderline Consumption Acceptable Consumption En général, les dépenses alimentaires restent très élevées au détriment d autres dépenses essentielles (santé, équipement et de production) avec des conséquences sur les perspectives de la sécurité alimentaire ; En combinant les dépenses des ménages et leur consommation alimentaire, on remarque que la proportion des dépenses alimentaires des ménages avec une consommation faible a augmenté de 65% à 70% entre avril et octobre et est restée identique à 68% pour les ménages avec une consommation marginale pendant qu elle a légèrement diminué de 66 à 65% chez les ménages avec une consommation adéquate. Alors que les dépenses alimentaires dans l ensemble ont baissé de 69% à 66% entre avril et octobre 2011 dans certaines zones de moyens d existence elles sont à plus de 70% (Plaine Imbo, Buragane et Crête 100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% Graphe5:Allocation des dépenses par type d'aliments Pauvre Marginale Acceptable oil sugar milk meat fruit vegetabl e pulses Starches Congo Nil). Par ailleurs les dépenses alimentaires sont fonction de groupes d aliments et de la catégorie des ménages. Ainsi l analyse de la proportion des dépenses (sans parler du montant global) allouées aux 8 différents types d aliments varie selon que le ménage est dans la catégorie des «pauvre», «marginale» ou «acceptable». Ainsi le graphe5 montre que la proportion des dépenses sur les «starches» ou féculents est plus importante chez les ménages avec un SCA «pauvre» et moins importante chez les ménages avec un SCA «acceptable». A l inverse la proportion des dépenses allouées au groupe de «viande» 5

est plus importante chez les ménages avec un SCA «acceptable». Toutefois les écarts sont moins prononcés pour les proportions réservées à l huile, légumineuses et légumes vertes. Le niveau des dépenses alimentaires par personne a été estimé à 5.220Francs Burundi (4,12USD) a connu une augmentation de 5% par rapport à octobre 2010 et de 14% à avril 2011. Les stratégies d adaptation L indice d adaptation à la consommation ou le coping strategies index (CSI) mesure la fréquence et la gravité des mesures prises par les ménages en réponse à un stress subi pour l accès à l alimentation. Moins l indice CSI est grand moins le stress d accès à la consommation alimentaire donnée est important. Il convient de signaler que les mécanismes utilisés dans le calcul du présent score ont été réduits de 13 à 5 plus importants et en harmonie avec ceux retrouvés dans les autres pays. Les mécanismes gardés sont (1) consommer des aliments moins préférés car moins chers», (2) emprunter des vivres ou dépendre des aides des parents ou des amis, (3) Limiter la quantité de nourriture consommée au cours des repas, (4) Réduction des quantités consommées adultes/mères au profit des jeunes enfants et (5) Sauter 1 ou repas dans la journée. Cependant si le score CSI est important en tant qu indicateur des tendances ou de comparabilité dans le temps et dans l espace, il est cependant peu significatif pris en terme absolu! D emblée le score CSI a légèrement augmenté passant de 13 à 15 entre avril et octobre 2011. Le graphique suivant montre aussi que par rapport à la situation de référence de 2008, le score a baissé sauf dans les zones de «Depression Nord», «Buragane» et «Plateaux secs Est». Dans ces mêmes zones de même que dans la «plaine Imbo» le score CSI a augmenté par rapport à avril 2011. Le score CSI a été le plus élevé durant l année 2009 pour l ensemble du pays et particulièrement les zones «Depression Nord» et «Plateaux secs Est» avec des scores toujours au delà de la moyenne nationale. Ailleurs le stress paraît relativement moins important. Globalement plus de 75% des ménages enquêtés ont réduit leur ration alimentaire et ont dû se rabattre sur les aliments de moindre qualité et environ 20% l ont presque régulièrement de 4 à 7 fois par semaine. 35 30 25 20 15 10 5 0 Graphe6: Evolution de l'indice des stratégies d'adaptation Apr-09 Apr 11 Oct 11 Jul -08 6

Prix en Fbu pqr kg Analyse des tendances du marché Sur la période (mai à octobre 2011) sous analyse, la tendance des prix des principales denrées consommées est la même tendance sur les 2 principaux marchés de Bujumbura et de Ngozi ; Globalement les prix de ces denrées ont légèrement fléchi pendant la période de récolte de mi-mai à mi-juillet2011 pour reprendre juste après et se stabiliser à un niveau relativement élevé. Cependant le riz est la denrée dont le prix ne cesse d augmenter en raison du déficit en céréales dans 2500 2000 1500 1000 500 Graphe7: Evolution du prix de certaines denrées plus consommées de mai à octobre 2011 (Marchés Bujumbura et Ngozi) haricot patate douce Farine manioc mais Huile palme riz 0 Mai juin juillet aout sept octobre Mai juin juillet aout sept octobre Bujumbura Marchés Ngozi la sous région qui freine les importations traditionnelles du riz et maïs. Par ailleurs il faut noter que les opportunités de travail restent très limitées particulièrement dans les zones à forte pression démographique «Plateaux humides» et «Plateaux secs de l Est» où le salaire journalier de la main d œuvre agricole varie encore entre 600 et 700Fbu soit un peu moins d un kilogramme de haricot ou ½ kg de riz contre l équivalent d un kilogramme de haricot et ¾ d un kilogramme de riz en octobre 2010. Conclusions Globalement, les résultats du suivi de la période d avril à octobre 2011 montrent une légère amélioration du niveau de sécurité alimentaire qui est marquée par l augmentation de la proportion des ménages avec une consommation alimentaire adéquate et du score moyen de consommation alimentaire en tant que mesure proxy de la sécurité alimentaire. Cependant en plus des disparités régionales il est important de noter que 32% 3 des ménages ont toujours une consommation pauvre à marginale et plus préoccupant les zones à forte pression démographique ont davantage de ménages avec une consommation alimentaire inadéquate ; «plateaux secs de l Est» avec 41% dont 16% avec alimentation pauvre et «plateaux humides» avec 44.5% dont 8 % avec une consommation pauvre, ainsi que de l indice d adaptation à la consommation. Toutefois la baisse du niveau de l indice des stratégies d adaptation à la consommation (ISC), des achats alimentaires et partant des dépenses alimentaires, par l augmentation du score de la consommation alimentaire ainsi que par l augmentation du nombre de ménages accusant une consommation adéquate. Cependant, l analyse régionale de tous les indicateurs révèle une vulnérabilité encore élevée dans les zones des «Dépressions du Nord», «plateaux humides», 3 Alors qu ils étaient environ 27.8% avec l étude de référence «Analyse Globale de la sécurité alimentaire et vulnérabilité, 2008». 7

«plateaux secs Est» et «Dépressions Est». La vulnérabilité est relativement modérée dans les «Plateaux humides» et «Buragane»; elle est plutôt faible dans les zones «plaine Imbo» et «Crête Congo Nil». Encadré1. Nouvelle menace pour la sécurité alimentaire Alors que des efforts dans la région et en particulier au Burundi se poursuivent et restent à consentir pour lutter contre la mosaïque du manioc, une nouvelle menace apparaît pour cette importante culture. Le virus du manioc appelé «striure brune du manioc» est sur le point de se transformer en épidémie dans la région de l Afrique de l Est selon l alerte lancée par la FAO. Cette nouvelle menace sur le manioc risque de compromettre la sécurité alimentaire des ménages de la région pour qui son apport peut assurer jusqu à un tiers des besoins en calories. Le manioc est aussi important comme source de nourriture mais aussi comme source de revenus. 8