AMÉRIQUE LATINE ESPACES
Comment définir l'amérique latine, cet espace immense aux réalités culturelle, historique et socio-économique, à la fois semblables et différentes? Est-elle un espace homogène, uni ou morcelé? Elle est de nouveau sur le devant de la scène internationale avec le retour de la démocratie et du dynamisme économique. (d'après "le Dessous des Cartes" févr. 2000)
Répartition des populations L'Amérique latine a environ 500 Mns d'hab. Pour des raisons historiques, cette population se répartit selon trois grands axes : un axe côtier, de 300 km de large environ, où se concentrent 65 % des populations sud-américaines, car c'était là le lieu de débarquement des bateaux de colons venus d'europe, ou des esclaves noirs venant d'afrique.
Répartition des populations Le deuxième axe de population, c'est la montagne : on y trouve les foyers de peuplement amérindien, comme la civilisation inca dans la Cordillère des Andes, et la civilisation aztèque sur les hauts-plateaux du Mexique.
Troisième axe de population Le troisième axe qui influe sur la répartition de la population, c'est la latitude. L'Amérique latine est traversée par l Équateur, les populations vivent donc plutôt dans la zone tropicale située, entre au nord le Tropique du Cancer et au sud le Tropique du Capricorne.
les Zones vides La latitude explique pourquoi l'intérieur et les périphéries du continent sont quasi inhabités : au centre, il y a la forêt amazonienne, au nord du Mexique, une zone quasi désertique et au sud du continent, il y a la Patagonie.
la Ville : fondement de la vie latino-américaine L'espace latino-américain est avant tout urbain. En trois siècles de présence coloniale, près d'un millier de villes ont été fondées. La ville était la base de la colonisation, située à proximité des mines ou des plantations et de la mer, car c'était le lien avec la métropole.
Ports et capitales Les principales villes sont souvent des ports : Buenos-Aires, Rio-de-Janeiro (qui était la capitale avant Brasilia), Montevideo ou La Havane. Pour la Colombie, l'equateur, le Mexique, où les capitales sont à l'intérieur du pays, c'est là encore le lien avec le port qui a déterminé l'organisation du pays, selon les axes Bogota-façade Caraïbe (Carthagène et Santa-Marta), Quito-Guayaquil, Mexico-Veracruz.
Mégalopoles Plus de 70 % de la population latino-américaine vit en ville. Des villes qui souvent dépassent le million d'habitants, ou forment des mégalopoles comme Sao-Paulo ou Mexico avec presque 20 millions d'habitants, ou bien Rio-de-Janeiro ou Buenos-Aires avec plus de 10 millions. Leur croissance se ralentit en ce début de 21 e s. alors qu'elle se poursuit pour les villes intermédiaires comme Lima ou Quito.
Cités industrielles et tertiaires L'activité industrielle et tertiaire, les emplois publics se concentrent avant tout dans les grandes villes, comme Buenos-Aires en Argentine, ou Sao-Paulo, Santiago du Chili, Mexico, ou Caracas. Dans le reste de l'amérique latine, le tissu industriel est plus faible : c'est en partie l'héritage du schéma économique de l'époque coloniale.
Matières premières L'Amérique latine continue aujourd'hui d'exporter des matières premières : du fer, du cuivre, de l'étain, de l'argent, du plomb, du zinc, du charbon, et du pétrole qui vient essentiellement du Venezuela et du Mexique.
Agriculture Les produits agricoles sont aussi d'importants produits d'exportation, comme le café de Colombie ou du Brésil, les bananes du Costa-Rica et des Antilles, la viande argentine ou brésilienne ou encore le cacao, le coton, le soja, et les fruits et les légumes dits de contre-saison au Chili. L'agriculture conserve donc une importance économique considérable pour beaucoup de ces pays.
Structure socio-économique issue de la colonisation En Amérique latine, le problème de la réforme agraire et des sans terres est toujours d'actualité, notamment dans le Nordeste brésilien. L'agriculture est toujours dominée par les exploitations agricoles qui appartiennent à de grandes familles ou à des industries agro-alimentaires.
Structure socio-économique issue de la colonisation Un problème de structure économique, qui contribue au développement du chômage, du secteur informel de la culture de chanvre et de coca pour remplacer des cultures moins rentables (notamment au Pérou, en Colombie et en Bolivie) ou encore de l'exode rural, ce qui entraîne un grossissement des villes.
l'intégration régionale Plusieurs espaces d'intégration économique se sont créés en Amérique latine pour dynamiser les échanges commerciaux. Le Marché Commun du Cône Sud, le Mercosur, qui regroupe le Brésil et ses voisins (Argentine, Paraguay et Uruguay) fait des émules : le Chili et la Bolivie sont devenus des membres associés, et le Venezuela et le Pérou cherchent à s'en rapprocher.
l'intégration régionale Seule la Colombie reste marginalisée, du fait des guérillas et du "narcotrafic". Plus au nord, le Mexique est membre de l'alena, avec les États-Unis et le Canada. En Amérique centrale, appauvrie par les guerres civiles des années 1980, le retour à la paix réactive le Marché Commun Centraméricain (MCCA).
l'exception Caraïbe Les intégrations régionales, comme le CARICOM, n'ont pas eu d'impact sur le dynamisme économique de la région Caraïbe toujours confrontée au sous-développement. Les disparités sont énormes entre les États dépendants (Antilles françaises, néerlandaises et anglaises) et les États indépendants, comme Haïti, qui reste le pays le plus pauvre de la planète.
Les années 1880 ont marqué le retour des régimes démocratiques, mais les tensions sociales restent fortes aujourd'hui. Elles se manifestent par la montée en puissance des Églises, des sectes religieuses, et l'augmentation de la criminalité. Les catastrophes naturelles ont été nombreuses ces dernières années, tremblements de terre, conséquences du phénomène Nino, notamment au Pérou, le cyclone Mitch en Amérique centrale. Sur place, les conséquences de ces phénomène ont à chaque fois fait apparaître les carences des États, et ont clairement fait ressortir les grandes inégalités sociales.
Avec les années 1990 le dynamisme économique est de retour. La zone semble prometteuse et 1997 a été l'année la plus dynamique depuis 25 ans sur le continent. La pauvreté recule, mais en même temps, les écarts de richesse continuent à se creuser. Le continent sud-américain demeure la région la plus inégalitaire au monde. Or, les inégalités sont toujours un risque pour la stabilité des institutions démocratiques.