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Transcription:

Programme d études Lien social au Maroc : Quels rôles pour l Etat et les principaux acteurs sociaux? Mot de bienvenue de Monsieur Mohammed Tawfik MOULINE à la journée d étude Médias et lien social au Maroc : entre le global et le local IRES, 04 avril 2011

Mesdames et Messieurs, Il m est agréable de vous souhaiter la bienvenue à l Institut Royal des Etudes Stratégiques et de vous remercier d avoir accepté l invitation de venir partager avec nous vos réflexions et résultats de vos pratiques et expertises autour du thème qui nous réunit ce matin «Médias et lien social : entre le global et le local». L IRES, forum citoyen de débat dans une perspective d aide à la prise de décision stratégique, fait sien, à l instar des think tanks internationaux, la charte de confidentialité de Chatam House comme une aide à la libre discussion. L objectif étant d'offrir l'anonymat aux orateurs et d encourager l'ouverture et le partage de l information ainsi que l éclosion d idées novatrices. A l attention de ceux qui nous font le plaisir d être parmi nous pour la première fois, la plaquette de l IRES est mise à leur disposition. Elle explicite les missions, les programmes et le mode d organisation de l Institut. La journée d étude de ce matin est organisée dans le cadre du programme de l IRES «Lien social au Maroc : Quels rôles pour l Etat et les principaux acteurs sociaux?». Elle fait suite à une précédente manifestation organisée par l institut le 30 octobre 2009 sur le thème «Les médias, nouveaux prescripteurs du lien social?» qui ambitionnait de jeter un regard neuf quant au rôle des médias nationaux et internationaux, notamment, arabes, dans les processus d évolution du vivre ensemble marocain. Les résultats de cette première manifestation ont mis en exergue la place grandissante des médias dans notre société et leur pouvoir d influence chaque jour plus important sur le lien social et l ordre politique, au détriment d autres institutions de socialisation telles que la famille et l école. 1

Les conclusions de la journée d étude d octobre 2009 ont porté sur la nécessité : de mettre en place un système médiatique moderne et transparent dans le cadre d une stratégie appropriée de communication ; de créer les mécanismes de régulation en mesure de stimuler l épanouissement et la créativité chez les jeunes tout en préservant les marges de liberté des citoyens ; de développer une sociologie des médias ; de faire une étude approfondie de l Internet et des différents usages qu en font les jeunes. Ce nouveau moyen de communication se développe à grande vitesse au Maroc. Le nombre d abonnés à l Internet 3G est passé de 268 131 fin 2008 à 1 366 472 en décembre 2010 pour atteindre 1,8 million au 31 mars 2011. D après Socialbakers, site spécialisé dans les statistiques Facebook, le Maroc occupe la 3 ème place en Afrique avec 3 013 100 utilisateurs (9,53 % de la population) après l Egypte avec 5 651 080 (7,02%) et l Afrique du Sud avec 3 761 160 (7,66%). La tranche d âge 18-24 ans représente 46% des utilisateurs de Facebook au Maroc. Les médias, en plus d être un quatrième pouvoir, sont aussi le miroir à l aune duquel les sociétés se regardent en interne et se donnent à voir à l international. La situation médiatique marocaine ne fait pas exception à cette règle. La fébrilité qui a caractérisée le champ médiatique, tous supports confondus ces derniers mois, conjuguée à la place désormais centrale de l Internet et son appropriation par les jeunes comme outil d information, de communication et d expression de leurs attentes et revendications, illustrent d une manière éloquente le débat de société en cours dans notre pays. 2

L expérience internationale a montré que c est la nature d un régime politique et la plus ou moins grande marge de liberté qu il tolère, qui conditionnent la configuration des systèmes médiatiques nationaux. Aujourd hui, il devient difficile de séparer l acte politique de l acte médiatique. A ce titre, il convient de rappeler que la création de 2M en mars 1989, première chaîne de télévision privée, a contribué au processus d ouverture et de démocratisation du pays. Au Maroc, il est aisé de faire un parallèle entre ouverture politique depuis l indépendance et élargissement des marges de la liberté d expression, notamment médiatique. Le choix en faveur d une pluralité politique a favorisé la mise en place d un paradigme de la diversité, de la différence, de l opposition, voire de la contestation sans lesquels il n y a pas de démocratie. L irruption de l Internet puis son affirmation progressive comme média à proprement parler révolutionnaire, a changé la donne médiatique marocaine au même titre qu internationale. Par sa globalité, sa simplicité et sa démocratisation, l Internet a permis une vulgarisation de l acte de communiquer. Il est devenu le créateur d un nouveau lien social. Le recours des jeunes marocains à l Internet et leur participation active aux réseaux sociaux en son sein, confortent la tendance d une plus grande ouverture du système médiatique marocain. Par l organisation de la journée d étude de ce matin autour du thème «Médias et lien social au Maroc entre le global et le local», l IRES compte prolonger la réflexion entamée en octobre 2009. Alors que les liens traditionnels de la sociabilité et du vivre ensemble donnent des signes de fragilisation, il est opportun de connaitre : quelle contribution peuvent avoir les médias dans les évolutions politiques et sociétales en cours? 3

dans quelle mesure les réseaux sociaux sur l Internet constituentils, ou non, l émergence d un nouveau lien social et quel rôle les jeunes peuvent-ils jouer à cet effet? quelles conclusions tirer pour l avenir immédiat et à moyen terme de la sociabilité et du lien social et politique au Maroc? quelle stratégie le Maroc envisage-t-il de mettre en œuvre en vue de tirer profit de cette révolution médiatique et de s installer définitivement dans la société de l information? Nous écouterons en premier lieu avec intérêt les réflexions du Professeur Jamal Eddine NAJI qui traitera des enjeux pour le lien social, au plan global mais aussi localement, du développement accéléré du rôle des moyens de communication sur nos sociétés. Nous suivrons ensuite avec attention l exposé de Si Ahmed GHAZALI, Président de la Haute Autorité de la Communication Audiovisuelle, sur la place de l Internet dans le paysage médiatique marocain et son appropriation par la jeunesse. Le débat qui suivra les interventions de nos deux invités, ne manquera pas, je l espère, d enrichir notre réflexion collective sur les différents enjeux de la question du rôle des médias nationaux dans la suscitation du débat démocratique et son accompagnement. Ceci au moment où notre pays s engage dans un processus sans précédent d approfondissement des réformes politiques et leur impact escompté sur la consolidation du lien social et politique au Maroc. Merci à tous d avoir répondu favorablement à l invitation de l IRES. Je passe la parole à M. Mohamed Othman Benjelloun, chercheur principal à l IRES, modérateur de la journée d étude. 4