Royaume du Maroc Ministère délégué chargé de l environnement Observatoire régional de l environnement et du développement durable LA REGION DE

Documents pareils
1. L'été le plus chaud que la France ait connu ces cinquante dernières années.

Évolution du climat et désertification

FAITS SAILLANTS : 1. CONDITIONS CLIMATIQUES ET ENVIRONNEMENTALES EN AFRIQUE

Synthèse des travaux réalisés par la DMN dans le cadre du projet ACCMA

Mesures de l état du réseau Domaine Voie Tendances, perspectives et innovations


Saida KACHI. Encadrant.uni : Mr A. IDELHAJ. Présenté par: Fidae EL BOURAISSI

4. Résultats et discussion

PROJET ACCLIMATE ETUDE SIM-CLIM THEME 3 Etude bilan des possibilités d une simulation climatique régionale

«1er site internet touristique dédié exclusivement à Malte» Dossier de Presse

Régionalisation des régimes de perturbations et implications pour l aménagement dans un contexte de changement climatique

Où sont les Hommes sur la Terre

Efficacité énergétique des logements à haute performance énergétique, HPE : Application au site de Béchar

Le système de protection sociale en santé en RDC

FORD C-MAX + FORD GRAND C-MAX CMAX_Main_Cover_2013_V3.indd /08/ :12

METEOROLOGIE. Aéroclub Besançon La Vèze. Cours MTO - Ivan TORREADRADO 1. F-SO au FL65 over LFQM

Profils verticaux de la couverture nuageuse, de ses propriétés et des aérosols: données du lidar CALIOP et du radar CLOUDSAT (DARDAR) de 2006 à 2012

M. F. PITA Departamento de Geografía Física. Universidad de Sevilla. C/ María de Padilla s.n SEVILLA (Espagne).

Agriculture paysanne durable: innovations et meilleures pratiques aux fins de transposition et de reproduction à plus grande échelle

Rapport annuel de monitoring automatisé de la qualité de l eau

Grille de planification Expédition météo. Spécialiste de la cartographie Graffiti de ce que l équipe sait de la météorologie (10 minutes).

COMMENT CONSTRUIRE UN CRIB A MAÏS?

La gestion du risque chez AXA

5 e Baromètre ALMA CG sur l Absentéisme*

P.L.U. Plan Local d'urbanisme PRESCRIPTION D'ISOLEMENT ACOUSTIQUE AU VOISINAGE DES INFRASTRUCTURES TERRESTRES DOCUMENT OPPOSABLE

Rôle des nuages dans l'anomalie de température de l'hiver 2007 en Europe

Synthèse SYNTHESE DIRECTION GENERALE DE L ENERGIE ET DU CLIMAT. Service du climat et de l efficacité énergétique

CHAPITRE 6 : LE RENFORCEMENT DU MODELE PAR SON EFFICACITE PREDICTIVE

Marché public d assurances Passé selon la procédure adaptée Article 28 du CMP. Cahier des charges

Herrebout-Vermander N.V. S.A.

Le contexte global. La ressource. I.1 Particularités de la ressource en eau. Superficie : Km 2

Météo Marine. Benjamin Aymard. Cours CNIF 18 Février 2014 Université Pierre et Marie Curie. ./IMAGES/logo-n

Projet Institutional Support to African Climate Initiative (ISACIP) ATELIER DE RENFORCEMENT DE CAPACITÉS Niamey, 17 au 25 mars 2014

Incitants relatifs à l installation de pompes à chaleur en Région wallonne

TACOTHERM DUAL PIKO MODULE THERMIQUE D APPARTEMENT MULTI CONFIGURABLE

1 ER BAROMÈTRE DES PRIX DE L IMMOBILIER DE PARKING

L inégale répartition de l énergie solaire est à l origine des courants atmosphériques

Les exploitations de grandes cultures face à la variabilité de leurs revenus : quels outils de gestion des risques pour pérenniser les structures?

Qu est-ce que l adaptation au changement climatique?

INFORMATION UTILE POUR LE VOYAGE

Nouvelle réglementation

Insuffisance cardiaque

L offre DualSun pour l eau chaude et le chauffage (SSC)

Batterie Li-ion Evolion. La solution éprouvée ultracompacte de Saft pour les applications télécoms

INVESTIR AU MAROC région Tanger-Tétouan

2 eme REUNION PREPARATOIRE REGION AFRIQUE DE LA CONFERENCE MONDIALE DES TELECOMMUNICATIONS (CMDT 10)

IV.1 Descente d échelle dynamique IV.2 Descente d échelle statistique... 14

NETTOYAGE À L EAU ÉCOLOGIQUE CLEAN

La sécurité physique et environnementale

L IRSN et la surveillance de l environnement. Etat des lieux et perspectives

Inégalités de salaires et de revenus, la stabilité dans l hétérogénéité

EROSION ET ENVASEMENT DES BARRAGES-RESERVOIRS

DIVERSITÉ CULTURELLE JOURS FÉRIÉS Pour en savoir Plus, veuillez vous adresser à :

2x 9 =5 c) 4 2 x 5 1= x 1 x = 1 9

au concept de «développement durable» Pour une éducation ouverte sur le monde

Le cadre juridique de la fibre optique au Sénégal? Baye Samba DIOP Chef service affaires juridiques ARTP Sénégal

Des systèmes de chauffage avec pompe à chaleur et accumulateur de chaleur pour les construction dans les zones de montagne.

TITRE DU PROJET Construction d un complexe de santé pour le compte de l ONG Education Pour la Santé et la Promotion de l Emploi (EPSPE)

Les durées d emprunts s allongent pour les plus jeunes

Information Technique Derating en température du Sunny Boy et du Sunny Tripower

Assurances de biens et de responsabilité

Science et technologie : Le truc de Newton

Annexe 3 Captation d énergie

Résumé non technique. Tableaux d estimation

Le risque inondation : comment s en protéger?

FRAMEWORK CONVENTION ON CLIMATE CHANGE - Secretariat CONVENTION - CADRE SUR LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES - Secrétariat

Les stations météo Vantage Pro2.

P opulation. ATLAS DES POPULATIONS IMMIGRÉES en Ile-de-France / Regards sur l immigration / Population 2. Photo : Philippe Desmazes/AFP

Quelle est la Mobilité du Futur? January 2012 Nicolas Meilhan Consultant Principal, Frost & Sullivan

Cours IV Mise en orbite

VENTILATION POUR LE CONFORT D ETE

La Lettre de l IMSEPP

Drainage de maches anti-remontée à l humidité. Pour la pose de carreaux en céramique et de pierres naturelles/dalles sur des escaliers extérieurs.

Recommandations pour la surveillance de la température de l eau chaude sanitaire

à la Consommation dans le monde à fin 2012

L année touristique 2014 démarre de façon positive pour Paris avec un taux d occupation des hôtels de 72,5 % en progression de 0,6 point en janvier.

Les Français et le don d organes

Santé Maternelle et Infantile (SMI) à Abéché, Tchad

La gestion déléguée. l expérience de la LYDEC

Modélisation couplée des processus de surface et souterrains pour prédire la distribution spatiale de l'évapotranspiration.

PROJET D ELECTRIFICATION PAR CENTRALE HYBRIDE SOLAIRE-DIESEL A DJENNE TERMES DE REFERENCE

PRESENTATION DE L AGENCE NATIONALE DES PORTS. Avril 2011

L Hôtel de la Conférence

fermacell combiné avec un chauffage au sol Version juin 2013

L eau c est la vie! À l origine était l eau... La planète bleue. Les propriétés de l eau. L homme et l eau. ... et l eau invita la vie.

Enjeux environnementaux prioritaires des forêts de Poitou-Charentes

CAMELEON JUNIOR CAMELEON Dynamico JUNIOR

METEOROLOGIE CAEA 1990

Séquence 4. Comment expliquer la localisation des séismes et des volcans à la surface du globe?

Fiche Technique. Filière Maraichage. Mais doux. Septembre 2008

BILAN HYDRIQUE ET BESOIN D IRRIGATION DE LA CEREALICULTURE EN REGION SEMI-ARIDE.

2.0. Ballon de stockage : Marque : Modèle : Capacité : L. Lien vers la documentation technique :

BASES DE L ENTRAINEMENT PHYSIQUE EN PLONGEE

Placettes vers de terre. Protocole Fiche «Description spécifique» Fiche «Observations»

SYNOPTIQUE GTB Architecture Générale

INSTRUMENTATIONS OCÉANOGRAPHIQUES MÉTÉOROLOGIQUES ET HYDROLOGIQUES DÉVELOPPÉES PAR LA SOCIÉTÉ SAFARE-CROUZET

Enquête globale transport

Comment optimiser la performance énergétique de son logement?

Dr Sidi Mohamed Ould Mustapha, Université de. Mauritanie. En collaboraion avec : Mauritel S.A &

Transcription:

Royaume du Maroc Ministère délégué chargé de l environnement Observatoire régional de l environnement et du développement durable LA REGION DE OUED EDDAHAB DAKHLA Fiche sur les changements climatiques

1 SITUATION GEOGRAPHIQUE La région Oued-Eddahab-Dakhla est la région la plus australe et la plus vaste du Maroc, elle s étale sur une superficie de 142 865 km² représentant environ 20 % de la superficie totale du Royaume. Elle est limitée au Nord par la province de Boujdour, au Sud et à l Est par la République islamique de la Mauritanie et à l Ouest par l Océan Atlantique. La Région se constitue de deux provinces : - La province d Oued-Eddahab créée le 14 Août 1979 par Décret N 2-79-659 du 20/08/1979; - La province Aouesserd créée par Décret N 2-98-952 du 31/12/1998. 2 CLIMATOLOGIE Figure 1: situation géographique et découpage administratif. Le territoire de cette région, dotée d une aridité quasi absolue, est caractérisé par un climat aride tempéré sous les effets du courant marin froid des canaris et par des amplitudes thermiques prononcées entre le jour et la nuit, on distingue:

- Un climat aride tempéré sous les effets du courant marin froid en provenance des Iles Canaris ; - Un climat aride au fur et à mesure qu on se déplace vers l est de la région, avec une faible humidité ; - Un climat tempéré dans la bande atlantique, caractérisé par de faibles précipitations et marqué par une forte humidité qui varie entre 61% et 86% et qui permet le développement de certaines cultures et l arrosage des parcours. 2.1 TEMPERATURES Les températures sont modérées avec une température maximale de 40 C en été et une température moyenne de 20 C. La péninsule de Dakhla représente une exception, la température moyenne annuelle est de 25 C. La température moyenne mensuelle des températures maximales du mois le plus chaud est de 30, la température moyenne mensuelle des températures minimales du mois le plus froid est de 10 C. La proximité de l océan s oppose à la variation des amplitudes thermiques. Ainsi, les écarts mensuels entre les températures sont relativement constants et n excèdent pas 11.5 C. 2.2 PRECIPITATIONS La moyenne observée pour la décennie écoulée se situe autour de 29.4 mm. Les moyennes mensuelles et annuelles ont une signification concrète aléatoire, en raison de la grande variabilité du régime pluviométrique. A titre d'exemple, le maximum annuel observé dans la région étant 100 mm à la station de Dakhla, qui a aussi enregistré un minimum de 2.3 mm. D une façon générale, les moyennes annuelles font ressortir que la pluviométrie reste largement inférieure à 50 mm/an. Les hauteurs de pluie enregistrée diminuent progressivement en direction du sud à raison de 0.2 mm par kilomètre. Cependant, il faut noter qu en zone saharienne, ces moyennes annuelles et mensuelles n ont pas une grande signification étant donné la grande variabilité de la pluviométrie. A Dakhla, 1998 est l année où l on a enregistré une pluviométrie maximale, avec un total de 101 mm. La durée moyenne d'événement de pluie est de 2 jours. D une façon générale, les mois pluvieux sont novembre, décembre, janvier et février. 2.3 SECHERESSE La notion de sécheresse dans les zones à climat aride et saharien est liée aux effets d irrégularité des précipitations que connaissent ces zones. La région d Oued Eddahab-

Dakhla ne dispose pas d une station de mesure de la température et de la pluviométrie. En moyenne, dans le bassin du Sahara, la durée moyenne des périodes sèches est de 2 ans. La période sèche la plus longue observée durant cette période est de 4 années successives. La sécheresse la plus longue est celle qui a eu lieu entre 1974 et 1978, soit une durée de trois années successives et dont le déficit pluviométrique a atteint 144 mm, soit plus de deux fois la moyenne annuelle des précipitations. 2.4 REGIME DES VENTS Le vent est un facteur climatique déterminant, il joue un rôle dans les habitudes socio-économiques des habitants de la région, leurs activités sont rythmé en fonction du régime des vents. Cette région est dominée par des vents humides et frais en provenance surtout du secteur nord puisqu'ils ont une fréquence de 73%. La vitesse moyenne annuelle des vents est de l'ordre de 8 m/sec, le maximum atteint est de 70 m/sec à Nouadhibou. Au niveau du littoral, la fréquence et la violence de vents ont façonné le port des acacias en drapeau sur une frange d'une centaine de Km de large; les arbres ne retrouvent leur port normal qu'au delà de cette limite vers l'intérieur. Les vents du secteur nord sont humides et relativement frais. D'autres types de vents peuvent se rencontrer dans la région, notamment le Chergui qui est un vent chaud et sec, ou le vent de mousson. 3 VULNERABILITE DE LA REGION FACE AUX CHANGEMENTS CLIMATIQUES Les aléas climatiques ont une incidence considérable sur le développement socioéconomique. La fréquence, l ampleur et la durée des conditions climatiques néfastes évoluent. Aussi, les efforts de lutte contre les effets des conditions climatiques défavorables sur le développement humain doivent s inscrire dans une vision du développement à plus long terme. A l échelle d une région marocaine, il n est pas possible de dire que le réchauffement climatique observé dans la région de GCBH soit directement dû aux activités anthropiques et naturelles régionales. Il s agit bien, à 99,9 %, d une menace qui vient de l extérieur puisque l ensemble du pays subit le changement climatique général qui est d ordre planétaire. Au niveau régional, La désertification et la sécheresse sont des phénomènes de dégradation des terres et des sols suite à divers facteurs parmi lesquels, la combinaison des variations

climatiques et les activités humaines. le changement climatique fait augmenter et continuera à faire augmenter les risques de désertification dans les régions sèches. La principale conséquence de la désertification dans la région concerne la diminution progressive de la productivité des terres ayant pour corollaire une pression démesurée sur les zones non affectées ou légèrement menacées par ce fléau, induisant elle- même à son tour le risque de désertification des zones non encore touchées. Les effets de la désertification, combinée à la sécheresse prolongée, ont provoqué des dégâts non seulement à l'environnement lui même, mais aussi aux infrastructures, aux installations humaines et aux ressources en eau vitales pour la survie dans les zones arides.