LESIONS MELANOCYTAIRES AMBIGUES : PROBLEMATIQUE(S)

Documents pareils
Tumeurs cutanées épithéliales et mélaniques

Recommandations régionales Prise en charge des carcinomes cutanés

Recommandations Prise en charge des patients adultes atteints d un mélanome cutané MO

Item 288 : Troubles des phanères : Onyxis

TUMEURS DU BAS APPAREIL URINAIRE

DERMATOSES ECZEMATIFORMES LICHENOIDES ET ERYTHEMATO-SQUAMEUSES

CANCERS DE LA PEAU. Les cancers de la peau se divisent en deux catégories principales : les mélanomes malins et les non mélanomes.

TECHNIQUES D AVENIR LASER DOPPLER IMAGING LASER DOPPLER IMAGING LASER DOPPLER IMAGING

Ministère de l Enseignement Supérieur, de la Recherche Scientifique et de la Technologie Université Virtuelle de Tunis

Le mélanome. Ce que vous devez savoir

Sont considérées comme prestations qui requièrent la qualification de médecin spécialiste en dermato-vénéréologie (E) :

A Belarbi, ZC Amir, MG Mokhtech, F Asselah Service d Anatomie et de Cytologie Pathologique CHU Mustapha Alger

Apport de l IRM dans la

Les différents types de cancers et leurs stades. Dr Richard V Oncologie MédicaleM RHMS Baudour et Erasme La Hulpe 1/12/07

F JABNOUN, H BERMENT, R KHAYAT, M MOHALLEM, Y BARUKH, P CHEREL Institut Curie Hôpital René Huguenin, Saint Cloud JFR 2010

Epaisseur cutanée. Et selon le sexe : femme < homme

IRM du Cancer du Rectum

Référentiel CPAM Liste des codes les plus fréquents pour la spécialité :

Dermatologie courante du sujet âgé. Printemps Médical de Bourgogne 31 Mars 2012 Dr Claude Plassard Gériatre CHI Châtillon/Montbard

Mutuelle et Santé HORS SÉRIE. Ensemble contre le mélanome LA REVUE DE LA MTRL. Le mélanome en question

DÉFINITION OBJECTIFS. Information délivrée le : Cachet du Médecin : Au bénéfice de : Nom : Prénom :

STRATÉGIE DE DIAGNOSTIC PRÉCOCE DU MÉLANOME RECOMMANDATION EN SANTÉ PUBLIQUE RAPPORT D ÉVALUATION

Les carcinomes cutanés, basocellulaires et épidermoïdes,

Unité d enseignement 4 : Perception/système nerveux/revêtement cutané

Tumeurs cutanées bénignes

La plateforme laser intelligente pour le traitement des lésions cutanées et l épilation

G U I D E - A F F E C T I O N D E L O N G U E D U R É E. La prise en charge de votre mélanome cutané

Cancer du sein in situ

INTERFERON Traitement adjuvant du mélanome à haut risque de récidive. Dr Ingrid KUPFER-BESSAGUET Dermatologue CH de quimper

Cancer du sein in situ

PLACE DE L IRM DANS LE BILAN D EXTENSION DU CANCER DU RECTUM. Professeur Paul LEGMANN Radiologie A - Cochin Paris

Moyens d étude de la peau

Mécanisme des réactions inflammatoires

Les cancers de la peau non-mélanome

Dermatologie buccale

LES LASERS EN DERMATOLOGIE

compaction ventriculaire gauche sur la fonction ventriculaire chez l adulte

17/01/12. Dr Michel RYBOJAD Hôpital Saint-Louis. Paris.

Peut-on ne pas reprendre des marges «insuffisantes» en cas de Carcinome canalaire infiltrant

La Nouvelle Solution. Pour les Lésions Pigmentaires & les Tatouages. Science. Results. Trust.

Assurance maladie grave

Qu est-ce que le mélanome?

Le vitiligo touche 1 personne sur 50 à 100 de la population mondiale avec 10 à 30 % de formes familiales. Ce n est donc pas une maladie rare.

BIOPSIE de MOELLE OSSEUSE

Sein inflammatoire. Isabelle Leconte Cliniques universitaires St Luc

Le psoriasis (123) Professeur Jean-Claude BEANI Octobre 2003

neurogénétique Structures sensibles du crâne 11/02/10 Classification internationale des céphalées:2004

LES DERMATOSES LINÉAIRES

De la chirurgie du nodule aux ganglions

Qu est-ce que le cancer du sein?

Votre guide des définitions des maladies graves de l Assurance maladies graves express

Compte rendu d hospitalisation hépatite C. À partir de la IIème année MG, IIIème années MD et Pharmacie

Le reflux gastro-oesophagien (280) Professeur Jacques FOURNET Avril 2003

Définitions. MALADIES GRAVES Protection de base Protection de luxe. PROTECTION MULTIPLE pour enfant

TRAITEMENT DE L ACNÉ DERMOCORTICOIDES. Enseignement optionnel «Prescription et usage rationnel des médicaments» Dr Antoine FAUCONNEAU 10 Avril 2013

Peut-on reconnaître une tumeur de bas-grade en imagerie conventionnelle? S. Foscolo, L. Taillandier, E. Schmitt, A.S. Rivierre, S. Bracard, CHU NANCY

UNIVERSITE PARIS VAL-DE-MARNE FACULTE DE MEDECINE DE CRETEIL ANNEE 2009 N THESE POUR LE DIPLOME D ETAT DOCTEUR EN MEDECINE. Discipline : Dermatologie

SERVICE PUBLIC FEDERAL, SANTE PUBLIQUE, SECURITE DE LA CHAINE ALIMENTAIRE ET ENVIRONNEMENT COMMISSION DE BIOLOGIE CLINIQUE RAPPORT GLOBAL

LIRE UN E.C.G. Formation sur le langage et la lecture d un ECG destinée aux techniciens ambulanciers de la région Chaudière-Appalaches

RISQUES SOLAIRES CE QU IL FAUT SAVOIR POUR QUE LE SOLEIL RESTE UN PLAISIR

Prescription et surveillance d un traitement dermocorticoïde

LES ONYCHOPATHIES. Mohamed Denguezli Service de Dermatologie C.H.U SOUSSE

10èmes. BOOK CONGRÈS Journées Nationales. Provinciales de Dermatologie LE CONSEIL DE COORDINATION EN DERMATOLOGIE : Du 27 au 30 MARS

Cancers de l hypopharynx

Biomarqueurs en Cancérologie

Possible contrôle de la pigmentation cutanée chez l Homme par des loci non homologues des loci de coloration classiques des Mammifères

CORRELATION RADIO-ANATOMIQUE DANS LE CARCINOME HEPATOCELLULAIRE TRAITE PAR TRANSPLANTATION HEPATIQUE : IMPACT SUR LA RECIDIVE

Définitions. PrioritéVie Enfant MC. Assurance contre le risque de maladie grave

Marchés des groupes à affinités

Pharmacie galénique et dermatologie. En fonction de quels critères médicaux choisir les excipients en consultation?

Sujets présentés par le Professeur Olivier CUSSENOT

Maladies et Grands Syndromes : Angiomes (223) Professeur Guy Magalon Juin 2005

SMARTXIDE 2 SMARTXIDE 2 DOT/RF MÉDECINE ET ESTHÉTIQUE

PROFIL DE POSTE PRATICIEN ANATOMIE ET CYTOLOGIE PATHOLOGIQUES

Insert System. BRANDplates. Un design intelligent et innovant jusque dans les moindres détails

*Test sur 20 femmes présentant des taches de sénescence sur les 2 mains et sur le visage. Age moyen 59 ± 1 an. Test par colorimétrie.

Module transdisciplinaire 8 : Immunopathologie. Réactions inflammatoires

Cas clinique 2. Florence JOLY, Caen François IBORRA, Montpellier

097AS2014/02/18. Thérapie à Ultra-son. BTL-4000 Smart/Premium ENCYCLOPÉDIE THÉRAPEUTIQUE DU BTL 100AS2014/02/18FR

LIGNES DIRECTRICES CLINIQUES TOUT AU LONG DU CONTINUUM DE SOINS : Objectif de ce chapitre. 6.1 Introduction 86

Échographie normale et pathologique du grand pectoral

Sensibilisation à la Sécurité LASER. Aspet, le 26/06/2013

Les grands syndromes. Endoscopie trachéo-bronchique. Professeur D. ANTHOINE CHU de NANCY

1 of 5 02/11/ :03

MIEUX PRÉVENIR ET DÉTECTER TÔT LES CANCERS DE LA PEAU

Accidents des anticoagulants

Information génétique

Principe d un test statistique

Protection individuelle

Cancers du larynx : diagnostic, principes de traitement (145a) Professeur Emile REYT Novembre 2003 (Mise à jour Mars 2005)

Mon RECHERCHE EN DERMATOLOGIE

Artéfact en queue de comète à l échographie hépatique: un signe de maladie des voies biliaires intra-hépatiques

A. Bourgeois SMIT. CHRU de Montpellier

Ce qu il faut savoir sur la chute des cheveux.

Croissance et vieillissement cellulaires Docteur COSSON Pierre Nb réponses = 81 sur 87. Résultats des questions prédéfinies

Lymphome non hodgkinien

Les soins infirmiers en oncologie : une carrière faite pour vous! Nom de la Présentatrice et section de l'acio

Psoriasis. EPU Bats CARMI Esther

Imagerie des tumeurs endocrines Le point de vue de l imagerie moléculaire

Figures Histologie d une lésion cutanée spécifique de leucémie : infiltrat dermique de cellules hématopoïétiques tumorales

Transcription:

LESIONS MELANOCYTAIRES AMBIGUES : PROBLEMATIQUE(S) «Atypies» de signification incertaine : dystrophiques Cancéreuses AUCUNS CRITERES HISTOLOGIQUES FORMELS ISOLEMENT : ASSOCIATION +++ CONFRONTATION ANATOMO-CLINIQUE MAJEURE +++ Age +++ Siège et taille Aspect clinique et évolutivité Antécédents Aucun marqueur immunohistochimique de malignité

COMPOSANTE EPIDERMIQUE «AMBIGUË» Floride - Asymétrique Migration pagétoïde : périphérique diffuse : MSE sauf si enfant Cellules globuleuses «à l emporte-pièce» Très grandes «thèques» confluentes en «pont» sur sommet papilles (+ 2 crêtes) Apprécier épiderme et derme: parakératose et hyperpigmentation (irritation) aplati avec fibrose dermique (traumatisme) Doute avec MSE I / NNC pré existant Reprise périphérique à 0,5 cm surtout si exérèse «limite»

MIGRATION PAGETOIDE BANALE Au centre Signes indirects de traumatisme Parakératose Pigmentation Fibrose Mélanophages

La migration pagétoïde nævus traumatisés certains types de nævus : Nævus à cellules fusiforme de Reed (20%) Nævus de Spitz (40%) Nævus des paumes et des plantes (60%) Pseudomélanome d Ackerman (60%) Nævus vulvaire (80%) (surtout pendant la grossesse) Nævus de l enfant (fréquence élevée)

COMPOSANTE EPIDERMIQUE «AMBIGUË» Lésions palmo-plantaires plantaires : MAL? grande variabilité de la composante épidermique Symétrie, taille, diminution progressive en périphérie, absence de très grandes thèques confluentes «en pont» : plutôt bénignité Diagnostic de malignité difficile sur biopsies : zones d HML peu marquée et d'atypies discrètes épidermotropisme peut manquer L 'identification du type histologique peut être gênée par les phénomènes inflammatoires, la régression spontanée

MELANOMES ACROLENTIGINEUX ASPECTS HISTOLOGIQUES Deux phénomènes particulièrement fréquents : réaction desmoplastique d'intensité variable (maximum aspect de mélanome desmoplastique) zones de régression spontanée (40 % des cas) +/- étendues, parfois disparition de la composante latérale (mélanome faussement nodulaire).

SUJET AGE ZONES PHOTO EXPOSEES Lésion pigmentée plane des zones photos exposées. Diagnostic différentiel? «lentigo» ou tâche actinique Kératose séborrhéïque plane Kératose actinique pigmentée Hyperplasie mélanocytaire des zones photo exposées Mélanome lentigineux de Dubreuilh

MD KS

MD KS

MD KS

MD

Profil épidermique Papillomatose fine régulière Mélanocytes régulièrement dispersés Lentigo actinique

Profil épidermique Papillomatose anastomosée Mélanocytes régulièrement dispersés Kératose séborrhéïque plane

Profil épidermique Atrophie épidermique Désorganisation focale Pas de prolifération mélanocytaire Kératose actinique

Kératose actinique

Atrophie épidermique Prolifération mélanocytaire Densité Isolés, palissades, thèques Topographie: épiderme, gaine pilaire Mélanome lentigineux de Dubreuil?

Biopsie Problèmes d identification Lésions a minima de Dubreuilh Hyperplasie atypique

En faveur du Dubreuilh : Extension pilaire

Immunohistochimie sur les lésions du visage : attention!! PS100 C Langerhans HMB45 Melan A Kératinocytes

PS100 Melan A HMB45

PS100 HMB45

NAEVUS COMBINES COMPOSANTE DERMIQUE EPITHELIOIDE Présence de cellules «épithélioïdes» globuleuses pigmentées ou non en coulées ou nodules : imbriquées avec autre composante sans mitoses dans : naevus combiné et naevus bleu épithélioïde naevus à pénétration profonde bien limitées avec refoulement dans : «nodule de prolifération» (naevus congénital, )

NAEVUS A COMPOSANTE EPITHELIOIDE

NAEVUS A COMPOSANTE EPITHELIOIDE

Ilôts dermiques de mélanocytes épithélioïdes Dans fibrose avec composante naevique «banale» (chercher ATCD traumatisme+++) Rechercher mitoses : dans cellules «épithélioïdes» : MSE II / NNC dans les deux composantes : mélanome à composante naevoïde Reprise périphérique à 0,5 ou 1 cm

TUMEURS DE SPITZ DE L ADULTE L et «MELANOMES SPITZOIDES» Naevus de Spitz de l adulte : aspect totalement bénin nécessaire Symétrie, maturation, rares mitoses superficielles, épidermotropisme central,. L EXERESE DOIT ETRE COMPLETE ++++ Certains : petite reprise a minima Tumeurs de Spitz atypiques Pléomorphisme cytologique et architectural mélanome spitzoïde Asymétrie, taille > 6mm noyaux irréguliers, gros nucléole mitoses, parfois atypiques, en profondeur migration pagétoïde transépidermique étalée ou périphérique extension en profondeur (hypoderme, muscle arrecteur) avec aspect Naevus combiné inflammation

TUMEURS DE SPITZ ATYPIQUES DE L ADULTE Selon l importance de ces atypies on peut «grader» le doute Reprise (1 cm) souhaitable. Ganglion sentinelle : problème de la signification des micro-métastases.

Concept des MELTUMP / STUMP Groupes de lésions de diagnostic et de pronostic incertains MELTUMP (MELanocytic Tumors of Uncertain Malignant Potential) Lésions spitzoïdes atypiques Lésions épithélioïdes dermiques (PEM, DPN ) Naevus bleus cellulaires «atypiques» STUMP (Spitzoid Tumor of Uncertain Malignant Potential)

Evolution (3 groupes) : MELTUMP / STUMP favorable : pas d évènement à 5 ans micro-métastases ganglionnaires, sans autre localisation Métastases ganglionnaires et viscérales (avec plutôt meilleure survie que mélanomes «classiques») Utilité de la biologie moléculaire pour démembrer ces groupes lésionnels (en cours d évaluation) Mutations spécifiques? CGH? FISH «mélanome»? Dermatology. 2010;221(2):97-106