LE MEDECIN-MEDIATEUR ET LE DEUIL. Philippe SCHERPEREEL

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Transcription:

LE MEDECIN-MEDIATEUR ET LE DEUIL Philippe SCHERPEREEL 1

Le mot DEUIL a la même origine latine que le mot DOULEUR: DOLERE La douleur provoquée par la mort d un être proche est aussi ancienne que l humanité Ses manifestations ont cependant beaucoup changé avec les époques, les lieux, les civilisations et les religions A côté de son caractère personnel, le deuil possède également une composante culturelle 2

L APPARITION DU CONCEPT PSYCHANALYTIQUE DE DEUIL Karl ABRAHAM 1912 Sigmund FREUD 1915 METAPSYCHOLOGIE: DEUIL ET MELANCOLIE «Le deuil est la réaction habituelle à la perte d une personne aimée ou d une abstraction mise à sa place, la patrie, la liberté, un idéal» 3

Cet élargissement à d autres objets que le mort, contenu dans cette définition de FREUD, fait sans doute que ce mot, qui s applique aussi bien à la perte d argent, de ses illusions ou de son poisson rouge, est totalement galvaudé dans la phraséologie médicale, dans les médias, et agace beaucoup d entre nous. Des expressions comme «faire son deuil», «travail de deuil» sont souvent utilisées à tort et à travers, faisant dire à un psychiatre comme Michel HANUS: «L expression faire son deuil écarte la mort». 4

«LE DEUIL A UNE TÂCHE PRECISE A ACCOMPLIR: SA FONCTION EST DE DETACHER DU MORT LES SOUVENIRS ET LES ESPOIRS DU VIVANT.» Sigmund FREUD Totem et tabou 5

AUTREFOIS VIVRE SON DEUIL - FATALISME DE LA MORT INELUCTABLE - PASSAGE INITIATIQUE DANS L AU-DELA - TOMBEAUX - AUTEL DES ANCÊTRES - EXTERIORISER SON CHAGRIN: PLEURS - RITES FUNERAIRES: PORTER LE DEUIL - LA MORT A LA MAISON - DE L EGLISE AU CIMETIERE 6

«La mort! Mais ce n est rien voyons! D abord aussi longtemps que tu es là, elle n y est pas, et quand elle est là, c est toi qui n y es plus!» SOCRATE 7

AUTREFOIS VIVRE SON DEUIL - FATALISME DE LA MORT INELUCTABLE - PASSAGE INITIATIQUE DANS L AU-DELA - TOMBEAUX - AUTEL DES ANCÊTRES - EXTERIORISER SON CHAGRIN: PLEURS - RITES FUNERAIRES: PORTER LE DEUIL - LA MORT A LA MAISON - DE L EGLISE AU CIMETIERE 8

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AUTREFOIS VIVRE SON DEUIL - FATALISME DE LA MORT INELUCTABLE - PASSAGE INITIATIQUE DANS L AU-DELA - TOMBEAUX - AUTEL DES ANCÊTRES - EXTERIORISER SON CHAGRIN: PLEURS - RITES FUNERAIRES: PORTER LE DEUIL - LA MORT A LA MAISON - DE L EGLISE AU CIMETIERE 10

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AUTREFOIS VIVRE SON DEUIL - FATALISME DE LA MORT INELUCTABLE - PASSAGE INITIATIQUE DANS L AU-DELA - TOMBEAUX - AUTEL DES ANCÊTRES - EXTERIORISER SON CHAGRIN: PLEURS - RITES FUNERAIRES: PORTER LE DEUIL - LA MORT A LA MAISON - DE L EGLISE AU CIMETIERE 12

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AUTREFOIS VIVRE SON DEUIL - FATALISME DE LA MORT INELUCTABLE - PASSAGE INITIATIQUE DANS L AU-DELA - TOMBEAUX - AUTEL DES ANCÊTRES - EXTERIORISER SON CHAGRIN: PLEURS - RITES FUNERAIRES: PORTER LE DEUIL - LA MORT A LA MAISON - DE L EGLISE AU CIMETIERE 17

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AUTREFOIS VIVRE SON DEUIL - FATALISME DE LA MORT INELUCTABLE - PASSAGE INITIATIQUE DANS L AU-DELA - TOMBEAUX - AUTEL DES ANCÊTRES - EXTERIORISER SON CHAGRIN: PLEURS - RITES FUNERAIRES: PORTER LE DEUIL - LA MORT A LA MAISON - DE L EGLISE AU CIMETIERE 19

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«MAIS OU SONT LES FUNERAILLES D ANTAN?» LES PETITS CORBILLARDS DE NOS ANCÊTRES QUI SUIVAIENT LA ROUTE EN CAHOTANT. Georges BRASSENS 24

AUJOURD HUI VIVRE SON DEUIL - PHANTASME D IMMORTALITE: ON MEURT DE PLUS EN PLUS TARD, LA MEDECINE PEUT ET DOIT GUERIR - MISE A L ECART SOCIALE DE LA MORT - MORT A L HÔPITAL, FUNERARIUM - CREMATORIUM - DISPARITION DES RITES DE DEUIL, DES SECOURS DE LA RELIGION - LE DEUIL EST DEVENU UN «TRAVAIL A FAIRE» DANS UN DELAI PRESCRIT 25

DEUIL ET PROCESSUS DE MEDIATION RECONNAÎTRE LES ETAPES DU DEUIL COMPRENDRE L INTERACTION ENTRE DEUIL ET MEDIATION CONNAÎTRE LES STRATEGIES DE MEDIATION EN SITUATION DE DEUIL APPLIQUER UNE DE CES STRATEGIES DANS SA PRATIQUE Jean POITRAS, 2010 Professeur en gestion des conflits HEC Montréal 26

COMPRENDRE LE PROCESSUS DE DEUIL 27

TYPES DE DEUILS NORMAL: 3 PHASES COMPLIQUE: BLOCAGE DU TRAVAIL AVEC PROLONGATION DE LA PHASE DEPRESSIVE PATHOLOGIQUE: MALADIE MENTALE AVEC PROLONGATION DE L AFFLICTION AU DELA DE 2 ANS 28

LES 3 PHASES DU DEUIL NORMAL PHASE D IDEALISATION, SOUVENT ACCOMPAGNEE DE CULPABILITE PERTE D INTERET POUR LE MONDE EXTERIEUR DETACHEMENT PROGRESSIF DE LA LIBIDO ET RETOUR VERS DE NOUVEAUX INVESTISSEMENTS 29

LES 5 ETAPES DU CHAGRIN LE DENI: ce n est pas possible, pas vrai LA COLERE: c est injuste, pourquoi lui? LE MARCHANDAGE: laissez le vivre encore au moins un an, je changerai tout LA DEPRESSION: tout est perdu, rien n a plus d importance, autant être mort L ACCEPTATION: je sens une forme d apaisement en moi Elizabeth Kübler-Ross (1926-2004) 30

LES COMPOSANTES DU DEUIL 1- DOULEUR - pas de deuil sans souffrance (dolere) - insupportable: continuer à vivre? 2- REGRESSION - psychique inconsciente 3- RECONNAISSANCE DE LA REALITE - faiblesse, malheur, impuissance 4- INTERIORISATION - remémorisation, ressassement des souvenirs - identification avec le défunt 5- SENTIMENT DE CULPABILITE - conscience d en avoir trop ou pas assez fait - inconsciente notamment si ambivalence 31

FACTEURS DE RISQUES RENDANT PLUS DIFFICILE LE TRAVAIL DE DEUIL 1- FRAGILITES CORPORELLES - maladie, infirmité, handicap - âge: enfant, adolescent, personne âgée 2- FRAGILITES PSYCHIQUES - stress, anxiété, dépression, névroses, pensées suicidaires 3- FRAGILITES SOCIALES - isolement, solitude - chômage, immigration, marginalité, toxicomanie 4- FRAGILITES RELATIONELLES - dépendance avec le défunt - ambivalence 5- CIRCONSTANCES TRAUMATIQUES - suicide, accident, guerre, génocide, assassinat, catastrophe 32 - mort brutale inattendue

DEUILS PATHOLOGIQUES 1- PSYCHIATRIQUES - accès mélancolique - deuils maniaques - deuils délirants - deuils névrotiques: hystériques, obsessionnels 2- SOMATIQUES - toutes pathologies psychosomatiques 3- COMPORTEMENTAUX - boulimie ou anorexie - addiction - troubles du caractère - conduites suicidaires - délinquance 33

DEUIL ET MEDIATION 25% DES DEMANDES DE MEDIATION DANS NOTRE EXPERIENCE LILLOISE CIRCONSTANCES TRES DIVERSES DES DEMANDES ENTRE LE REPROCHE D EN AVOIR TROP OU PAS ASSEZ FAIT: - ACHARNEMENT THERAPEUTIQUE - NON RESPECT DE DIRECTIVES ANTICIPEES OU DE LA VOLONTE DES PROCHES CONTEXTE SOUVENT DRAMATIQUE 34

MOTIFS DE DEMANDE DE MEDIATION CONVICTION D UNE ERREUR MEDICALE MAUVAISE PRISE EN CHARGE DOUTES SUR LA VERACITE DES EVENEMENTS RAPPORTES COMMUNICATION DEFECTUEUSE, PAROLES MALADROITES, MANQUE D EMPATHIE DEUIL COMPLIQUE OU PATHOLOGIQUE, INCAPACITE A FAIRE SON DEUIL 35

ORIGINES DE L INCAPACITE A FAIRE SON DEUIL SENTIMENT DE CULPABILITE RAREMENT EXPRIME, PLUS SOUVENT INCONSCIENT: - L ENDEUILLE SE REPROCHE D AVOIR TARDE A APPELER LE MEDECIN, LES SECOURS - D AVOIR QUITTE LE MOURANT ET DE L AVOIR LAISSE SEUL FACE A LA MORT - AMBIVALENCE ANTERIEURE AU DECES SE RETOURNANT EN AGRESSIVITE 36

MEDIATEUR, PSYCHIATRE OU PSYCHOLOGUE? LE MEDIATEUR RISQUE DE PERDRE LA CONFIANCE DE L ENDEUILLE S IL MET AU JOUR LE DENI: LE ROLE THERAPEUTIQUE DE LA MEDIATION NE DOIT PAS ETRE RECHERCHE EN PREMIERE INTENTION MAIS PEUT SE REVELER BENEFIQUE: DESAMORCER LES TENSIONS LE RECOURS AU PSYCHOLOGUE EST DELICAT: - LA MISE AU COMPTE DU PSYCHIQUE MAL RESSENTIE PAR LA PERSONNE EN SOUFFRANCE - VERBALISER CE QUI NE PEUT ETRE DIT PEUT DEVENIR INSUPPORTABLE 37

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FACILITER LA TRANSITION NOMMER CE QUE L ON DOIT LAISSER EN ARRIERE RECONNAÎTRE LA DOULEUR DE LA PERTE RECHERCHER LES PRIORITES POUR S EN SORTIR 40

LA MEDIATION «UN MODE DE CONSTRUCTION ET DE GESTION DE LA VIE SOCIALE GRÂCE A L ENTREMISE D UN TIERS, IMPARTIAL, INDEPENDANT, SANS AUTRES POUVOIRS QUE CEUX RECONNUS PAR LES PARTENAIRES QUI S ADRESSENT A LUI» Michèle GUILLAUME HOFNUNG Hôpital et Médiation. L Harmattan 2012 4 FONCTIONS: - CREATION DU LIEN SOCIAL - SA REPARATION - LA PREVENTION DES CONFLITS - LEUR RESOLUTION 41

CE QUE N EST PAS LA MEDIATION - UNE CONCILIATION - UN ARBITRAGE - UNE EXPERTISE - UNE TRANSACTION - UN COACHING NI PARE FEU, NI PARAVENT, NI PARAPLUIE 42

RÔLE DU MEDIATEUR ECOUTER REFORMULER EXPLIQUER AMELIORER 43

L ECOUTE SERA SUIVANT LES CAS: ACTIVE NON DIRECTIVE NEUTRE BIENVEILLANTE EMPATHIQUE 44

L EMPATHIE «être capable d empathie en cours de médiation, c est comprendre l autre dans sa représentation de la réalité sans qu' il y ait pour autant identification de la part de l écoutant. C est encore chercher à comprendre comment l autre ressent ce qu' il vit, comment il s exprime, comment il décide; se mettre en phase ou sur la même longueur d ondes afin de percevoir les messages au plus près de l intention de celui qui les prononce.» Michèle EGLI-WACHS, médiatrice 45

LA REFORMULATION TECHNIQUE ESSENTIELLE DE LA MEDIATION PERMET DE: - S ASSURER DE LA BONNE COMPREHENSION - APPPROFONDIR LA COMMUNICATION - LIBERER LA RELATION - FACILITER LA CIRCULATION DU VERBE - S ASSURER QUE LE MESSAGE N EST PAS DEFORME PAR LE VECU DE CELUI QUI PARLE COMME DE CELUI QUI ECOUTE - AFFINER L INFORMATION - FAIRE COMPRENDRE CE QU EST LE MEDIATEUR 46

EXPLIQUER L INEXPLICABLE POUR CELA IL FAUT: - DISPOSER DE TOUTES LES INFORMATIONS NECESSAIRES - AVOIR LA CONNAISSANCE ET L EXPERIENCE: ETRE MEDECIN, AVOIR UNE LONGUE PRATIQUE (# EXPERT) - UNE STRICTE IMPARTIALITE - CRÉER UN ESPACE DE LIBERTE ET DE CONFIDENTIALITE, UNE HARMONIE VERBALE ET COMPORTEMENTALE 47

FAIRE EVOLUER, AMELIORER LE MEDIATEUR EST MEMBRE D UNE COMMUNAUTE, LA CRUQ QUI DEVRA: - INCITER ET PARTICIPER A L ORGANISATION DE LA PRISE EN CHARGE DE LA PERSONNE DECEDEE A L HOPITAL - PROMOUVOIR LA PREVENTION PAR LA COMMUNICATION: ANNONCE D UNE MAUVAISE NOUVELLE 48

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NEGOCIER PAR ETAPES VISER DE PRINCIPE UNE ENTENTE QUI POURRA N ETRE PARFOIS QUE: PARTIELLE DIFFEREE: LE DEUIL EST UNE SITUATION QUI NECESSITERA PARFOIS PLUSIEURS RENCONTRES 50

MAIS AUSSI PARFOIS, SAVOIR RECONNAÎTRE L ECHEC D UNE MEDIATION: - POINTS DE VUE INCONCILIABLES - DEUILS COMPLIQUES OU PATHOLOGIQUES 51

LE MEDIATEUR POURRAIT- IL INTERVENIR A TITRE PREVENTIF EN SITUATION CONFLICTUELLE DEVANT UNE MORT PREVISIBLE? 52

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«Contrairement aux apparences, la médiation est une activité très complexe qui nécessite une formation spécifique. Le médiateur est toujours confronté à l inconnu, au doute et au chaos relationnel des personnes en conflit qui le voient souvent comme leur dernier recours. La posture du médiateur est extrêmement délicate à acquérir et à respecter quelque soit la nature des conflits traités. La bonne volonté et l improvisation ont des limites. Pour être efficace le médiateur a besoin de réfléchir à son éthique et à son rôle, de connaître ses réactions personnelles face au conflit et au pouvoir. Il doit s entrainer à être à la fois acteur et observateur.» Thomas Fiutak Le médiateur dans l arène Centre de gestion des conflits et de médiation Université de Minneapolis 54

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